------------------------Principes de Foi Chrétienne PFC 7 1 Introduction PFC 9 1 Préambule PFC 17 1 Chapitre 1 -- Les saintes Écritures PFC 27 1 Chapitre 2 -- La divinité PFC 33 1 Chapitre 3 -- Dieu le Père PFC 37 1 Chapitre 4 -- Dieu le Fils PFC 45 1 Chapitre 5 -- Dieu le Saint-Esprit PFC 55 1 Chapitre 6 -- La création PFC 63 1 Chapitre 7 -- La nature de l'homme PFC 83 1 Chapitre 8 -- Le grand conflit PFC 99 1 Chapitre 9 -- Vie, mort et résurrection de Jésus PFC 103 1 Chapitre 10 -- L'expérience du salut PFC 109 1 Chapitre 11 -- L'Église PFC 121 1 Chapitre 12 -- Le reste et sa mission PFC 129 1 Chapitre 13 -- De l'unité dans le corps du Christ PFC 135 1 Chapitre 14 -- Le baptême PFC 139 1 Chapitre 15 -- La sainte Cène PFC 147 1 Chapitre 16 -- Les dons spirituels et les ministères PFC 155 1 Chapitre 17 -- Le don de prophétie PFC 171 1 Chapitre 18 -- La loi de Dieu PFC 197 1 Chapitre 19 -- Le sabbat PFC 213 1 Chapitre 20 -- La gestion chrétienne de la vie PFC 229 1 Chapitre 21 -- L'éthique chrétienne PFC 251 1 Chapitre 22 -- Le mariage et la famille PFC 275 1 Chapitre 23 -- Le ministère céleste du Christ PFC 287 1 Chapitre 24 -- Le retour de Jésus PFC 303 1 Chapitre 25 -- La mort et la résurrection PFC 321 1 Chapitre 26 -- Les mille ans et la fin du péché PFC 329 1 Chapitre 27 -- La nouvelle terre ------------------------Introduction PFC 7 1 Nous avons le plaisir de présenter ici les textes des écrits d'Ellen White qui accompagnent le cours à distance "Principes de foi chrétienne", disponible sur le site 'www.campusadventiste.edu'. L'enseignement adventiste n'a jamais été fondé sur les écrits d'Ellen White. Elle-même a toujours renvoyé ceux qui l'interrogeaient aux saintes Écritures. Cependant, après une étude approfondie de la révélation biblique, les écrits d'Ellen White peuvent aider à percevoir certaines lignes de pensées, certains principes, certaines idées inaperçues à première lecture. Sa longue expérience avec le Seigneur, sa vision de Jésus-Christ et de l'Église ont profondément enrichi sa pensée. Il nous a donc paru utile de la faire partager au plus grand nombre.. PFC 7 2 Pour avoir accès à ces textes, les étudiants auraient dû posséder neuf ouvrages, dont certains n'existent qu'en anglais. Si nous croyons qu'il serait du plus grand bénéfice pour l'étudiant de les posséder tous, nous avons aussi pensé que tous les étudiants ne disposaient ni des ressources suffisantes pour les acquérir, ni d'une connaissance assez approfondie de l'anglais pour accéder aux textes non traduits. C'est la raison pour laquelle nous avons composé cette collection de textes.. PFC 7 3 Nous assumons pleinement la responsabilité des traductions. Mais pour les textes que nous avons copiés des livres déjà traduits en français, nous avons préféré respecter à la lettre les traductions telles qu'elles ont été publiées. Nous sommes cependant au regret de dire qu'elles sont souvent fautives, que des paragraphes ou des phrases des textes originaux n'ont pas été reproduits, et que certaines traductions sont véritablement tendancieuses, exposant. davantage la théologie du traducteur que celle d'Ellen White. Tout en invitant l'étudiant à s'imprégner de la pensée d'Ellen White, pensée de haute valeur spirituelle, nous l'invitons aussi, s'il désire se servir de ces textes pour élaborer un enseignement, à s'assurer de leur fidélité au texte anglais auprès du responsable du Centre de la fondation E. G. White à Collonges-sous-Salève, dont l'adresse Internet est la suivante: whitecentercampusadventiste.edu. PFC 8 1 Puisse le lecteur, au travers de la sensibilité particulière de l'amour de Dieu émanant d'Ellen White et de ses écrits, trouver dans ces pages de quoi affermir sa foi.. Richard Lehmann. ------------------------Préambule PFC 9 1 Nous devrions nous interdire de penser que nous avons toute la vérité, que nous comprenons les fondements essentiels de notre foi, et que cette connaissance nous suffit. La vérité est une vérité en mouvement, et il nous faut marcher dans la lumière croissante.. PFC 9 2 Un frère a demandé: "Soeur White, pensez-vous que nous devons comprendre la vérité pour nous-mêmes? Pourquoi ne pouvons-nous pas prendre les vérités que d'autres ont rassemblées, et les accepter parce qu'ils ont approfondi le sujet? Nous pourrions aller ainsi de l'avant sans mettre les forces de notre pensée à l'épreuve dans l'examen de ces sujets. Pensez-vous que ces hommes qui ont mis la vérité en évidence dans le passé étaient inspirés?". PFC 9 3 Je n'oserais affirmer qu'ils n'étaient pas conduits par Dieu, car c'est le Christ qui conduit dans toute la vérité; en ce qui concerne l'inspiration dans le plein sens du mot, je réponds: non. Je crois que Dieu leur a donné une tâche à accomplir, mais s'ils n'étaient pas pleinement et en tout temps consacrés à Dieu, ils se sont impliqués avec leurs traits de caractère particuliers dans ce qu'ils ont fait, mettant leur empreinte sur l'oeuvre et façonnant l'expérience religieuse des hommes selon leur propre modèle. Il est dangereux de se confier dans la chair. Nous devrions nous confier au bras du Pouvoir Infini. Dieu nous a révélé cela depuis des années. Il nous faut avoir une foi vivante dans notre coeur et nous avancer vers une connaissance plus vaste et une compréhension plus étendue. -- The Review and Herald, 25 mars 1890.. PFC 10 1 Un esprit de pharisaïsme a pénétré le peuple qui prétend croire dans les vérités pour ces derniers jours. Ils sont satisfaits d'eux-mêmes. Ils disent: "Nous avons la vérité, il n'y a plus rien à ajouter pour le peuple de Dieu". Mais nous ne sommes pas en sécurité quand nous refusons d'accepter quoi que ce soit de plus que ce que nous avons établi comme étant la vérité. Nous devrions prendre la Bible et l'étudier attentivement par nous-mêmes. Nous devrions creuser dans la mine de la Parole de Dieu pour y chercher la vérité. "La lumière est semée pour le juste, et la joie pour ceux dont le coeur est droit." Certains m'ont demandé si je pensais qu'il n'y aurait plus de lumière supplémentaire pour le peuple de Dieu. Notre esprit est devenu si étroit que nous n'avons pas l'air de comprendre que le Seigneur nous a confié une oeuvre importante. Une lumière croissante ne cessera de briller sur nous; car "le sentier des justes est comme la lumière resplendissante dont l'éclat va croissant jusqu'au milieu du jour". -- The Review and Herald, 18 juin 1889.. PFC 10 2 Des lumières nouvelles seront sans cesse révélées dans la parole de Dieu à celui qui est en relation vivante avec le Soleil de justice. Que nul ne parvienne à la conclusion qu'il n'y a plus de vérité qui doive être révélée. Celui qui cherche la vérité avec diligence et dans la prière découvrira de précieux rayons de lumière qui jailliront de la Parole de Dieu. Des joyaux ont été éparpillés, des enfants de Dieu qui doivent être rassemblés pour appartenir au peuple du reste. -- Counsels on Sabbath School Work, 34 (1892).. PFC 10 3 Il n'y a pas d'excuse pour quiconque considère qu'il n'y a plus de vérité qui doive être révélée et que tous nos énoncés sur les Écritures sont sans erreur. Le fait que certaines doctrines ont été tenues pour vraies pendant des années par nos frères ne prouve pas que nos idées sont infaillibles. Le temps ne fait pas d'une erreur une vérité, et la vérité peut affronter l'examen. Aucune doctrine vraie n'a à craindre un examen approfondi.. PFC 10 4 Nous vivons en des temps périlleux et nous ne devons pas accepter tout ce qui prétend être vérité sans l'examiner soigneusement, pas plus que nous ne devons rejeter quoi que ce soit qui porte la marque de l'Esprit de Dieu; nous devons pouvoir nous laisser. enseigner, être doux et humbles de coeur. Certains s'opposent à tout ce qui n'est pas en accord avec leurs idées personnelles et mettent ainsi en danger leur salut éternel, comme l'a fait la nation juive quand elle a rejeté le Christ.. PFC 11 1 Le Seigneur a signifié que nos opinions doivent être éprouvées, que nous devons voir la nécessité d'examiner attentivement les oracles vivants afin que nous déterminions si oui ou non nous sommes dans la foi. Nombre de ceux qui prétendent croire à la vérité se mettent à l'aise en disant: "Je suis riche, j'ai augmenté mes biens, je n'ai besoin de rien". -- The Review and Herald, 20 décembre 1892.. PFC 11 2 Comment sonderons-nous les Écritures? Enfoncerons-nous les pieux de notre doctrine les uns après les autres pour ensuite chercher à rapprocher les Écritures de nos opinions toutes faites? Ou soumettrons-nous nos idées et nos points de vue aux Écritures, en mesurant nos théories sous tous leurs angles aux vérités des Écritures? Nombre de ceux qui lisent et même enseignent la Bible ne saisissent pas la précieuse vérité qu'ils enseignent ou qu'ils étudient.. PFC 11 3 Les hommes entretiennent des erreurs, alors que la vérité est évidente; et s'ils voulaient soumettre leurs doctrines à la Parole de Dieu, et non lire la Parole de Dieu à la lumière de leurs doctrines afin de prouver leurs idées, ils ne marcheraient pas dans les ténèbres et l'aveuglement ou ne chériraient pas l'erreur. Il en est beaucoup qui donnent aux paroles de l'Écriture un sens qui correspond à leurs opinions, se trompant eux-mêmes et en trompant d'autres par leur fausse interprétation des Écritures.. PFC 11 4 Lorsque nous étudions la Parole de Dieu, nous devrions le faire avec humilité. Tout égoïsme, tout amour de l'originalité devrait être laissé de côté. Des opinions longuement entretenues ne doivent pas être considérées comme infaillibles. C'est le refus des Juifs d'abandonner leurs traditions établies depuis longtemps qui a conduit à leur ruine. Ils étaient déterminés à ne voir aucun défaut dans leurs opinions personnelles et leurs interprétations des Écritures; mais quelle que soit la durée pendant laquelle on a conservé certains points de vue, s'ils ne sont pas clairement soutenus par les. Écritures, ils doivent être écartés. Ceux qui recherchent sincèrement la vérité ne répugneront pas à soumettre leurs positions à l'examen et à la critique, et ne seront pas contrariés si leurs opinions et leurs idées sont rejetées. C'est ce type d'esprit qui nous a animés il y a quarante ans.... PFC 12 1 Nous avons tant de leçons à apprendre, et beaucoup, beaucoup à désapprendre. Dieu et le ciel seuls sont infaillibles. Ceux qui pensent qu'ils n'auront jamais à abandonner un point de vue qu'ils chérissent, qu'ils n'auront jamais à changer d'opinion seront déçus. Tant que nous soutiendrons nos propres idées et nos opinions avec détermination et persévérance, nous ne pourrons connaître l'unité pour laquelle le Christ a prié.. PFC 12 2 Si ceux qui sont satisfaits d'eux-mêmes voyaient comment l'univers de Dieu les considère, s'ils pouvaient se voir comme Dieu les voit, ils se sentiraient si faibles, ils éprouveraient un tel besoin de sagesse qu'ils demanderaient à Dieu d'être leur justification; ils voudraient se cacher de devant sa face. L'apôtre Paul déclare: "Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été rachetés à un grand prix: glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu." Quand nos projets et nos plans sont brisés, quand ceux qui dépendent de notre jugement en concluent que Dieu veut les conduire à agir et à juger par eux-mêmes, nous ne devrions pas donner l'impression de les censurer ou d'exercer sur eux une autorité arbitraire pour les amener à accepter nos idées. Ceux qui acceptent des fonctions d'autorité doivent sans cesse cultiver le contrôle d'eux-mêmes.... PFC 12 3 Le Seigneur fera des reproches à ceux qui veulent être les gardiens de la doctrine, qui font barrage à des vérités plus importantes. Une grande oeuvre doit être accomplie et Dieu voit que nos leaders ont besoin de plus grandes lumières, pour l'union harmonieuse avec les messagers que Dieu leur enverra pour accomplir l'oeuvre qu'il leur a réservée. Le Seigneur a établi des messagers et les a revêtus de son Esprit. Il a dit: "Crie à plein gosier, ne te retiens pas. Élève ta voix comme une trompette et annonce à mon peuple ses iniquités, à la maison de Jacob ses péchés.". PFC 13 1 Que nul ne prenne le risque de s'interposer entre le peuple et le message du ciel. Le message de Dieu parviendra au peuple et même si aucune voix ne s'élevait parmi les hommes pour le communiquer, les pierres crieraient. J'appelle tous les pasteurs à rechercher le Seigneur, à mettre de côté leur orgueil, à rejeter la lutte pour la suprématie et à humilier leur coeur devant le Seigneur. C'est la dureté du coeur, le manque de foi de la part de ceux qui devraient l'avoir qui maintient les églises dans la faiblesse. -- The Review and Herald, 26 juillet 1892.. PFC 13 2 Quand le peuple de Dieu croîtra en grâce, il obtiendra une plus claire compréhension de la Parole. Il discernera une nouvelle lumière et une nouvelle beauté dans les vérités sacrées. Cela s'est vérifié dans l'histoire de l'Église à travers les âges, et cela se vérifiera jusqu'à la fin. Mais, lorsque la véritable vie spirituelle décline, les progrès dans la connaissance de la vérité ont toujours tendance à cesser. Les hommes se satisfont de la lumière qu'ils ont déjà reçue sur la Parole de Dieu et découragent toute recherche. Ils deviennent conservateurs et évitent toute discussion.. PFC 13 3 Le fait qu'il n'y a ni controverse ni discussion parmi le peuple de Dieu ne devrait pas être considéré comme une preuve concluante que nos frères restent attachés à la saine doctrine. Il y a au contraire des raisons de craindre qu'on ne fasse pas une nette discrimination entre la vérité et l'erreur. Quand de nouvelles questions ne se posent pas au sujet des Écritures; quand ne se manifestent pas de différences d'opinion qui poussent les uns et les autres à sonder leur Bible afin de savoir s'ils sont dans le vrai, il est à craindre que bien des gens, aujourd'hui comme dans le passé, ne s'en tiennent à la tradition et adorent ce qu'ils ne connaissent pas.. PFC 13 4 Il m'a été montré que beaucoup de ceux qui prétendent connaître la vérité présente ne savent pas en réalité ce qu'ils croient. Ils ne comprennent pas la nature de leur foi. Ils n'ont pas une idée juste de l'oeuvre qui doit être accomplie à notre époque. Quand la tribulation viendra, certains de ceux qui aujourd'hui prêchent aux autres trouveront, en examinant leurs positions, qu'il y a bien des choses dont ils ne peuvent rendre compte d'une manière. satisfaisante. Jusqu'à ce qu'ils soient ainsi éprouvés, ils ne connaîtront pas leur grande ignorance.. PFC 14 1 De même, beaucoup dans l'Église pensent comprendre ce qu'ils croient mais ignorent leur propre faiblesse tant que la controverse ne se produit pas. Quand ils seront séparés de leurs coreligionnaires et qu'ils seront obligés d'exposer seuls leurs croyances, ils seront surpris de voir combien leurs idées sont confuses sur ce qu'ils ont accepté comme étant la vérité. Il est certain que parmi nous des gens se sont séparés du Dieu vivant et se sont tournés vers les hommes, se confiant à la sagesse humaine plutôt qu'à celle de Dieu.. PFC 14 2 Dieu réveillera son peuple. Si les autres moyens échouent, des hérésies viendront qui nous cribler et séparer la paille du grain. Le Seigneur invite tous ceux qui croient en sa parole à sortir de leur sommeil. Une précieuse lumière, appropriée à notre temps, est venue. C'est la vérité de la Bible, qui nous montre les périls qui nous menacent. Cette lumière devrait nous conduire à une étude diligente des Écritures et à un examen critique de nos positions.. PFC 14 3 Dieu voudrait que tous les aspects de la vérité soient étudiés avec sérieux et persévérance, prière et jeûne. Il ne faut pas que les croyants s'en tiennent à des suppositions ou à des idées mal définies sur ce qui constitue la vérité. Leur foi doit être solidement fondée sur la Parole de Dieu, de telle manière que, lorsque le temps de l'épreuve viendra, ils puissent se tenir devant les assemblées des hommes pour répondre de leur foi et rendre raison de l'espérance qui est en eux, avec douceur et crainte.. PFC 14 4 Discutez, discutez, discutez! Le message que nous prêchons au monde doit être pour nous une vivante réalité. Il est important que, lorsque nous défendons les doctrines que nous considérons comme les articles essentiels de notre foi, nous ne nous laissions pas aller à employer des arguments dont nous ne sommes pas complètement sûrs. Peut-être ceux-ci réduiraient-ils nos contradicteurs, mais ils n'honorent pas la vérité. Nous devons présenter des arguments solides qui non seulement ferment la bouche aux opposants, mais supportent aussi d'être examinés soigneusement.. PFC 15 1 Ceux qui se sont entraînés aux débats courent le grand danger de ne pas manier la Parole de Dieu avec loyauté. Lorsqu'on discute avec un contradicteur, on devrait faire un effort sérieux pour lui présenter ses idées de manière à le convaincre, au lieu de chercher simplement à confirmer dans leur confiance ceux qui croient déjà.. PFC 15 2 Quel que soit le niveau intellectuel d'un homme, qu'il ne pense pas un seul instant qu'il ne lui est pas nécessaire de sonder sérieusement et continuellement les Écritures afin d'obtenir plus de lumière. En tant que membres du peuple de Dieu, nous sommes appelés à étudier individuellement les prophéties. Nous devons ouvrir très grands les yeux afin de discerner chaque rayon de la lumière que Dieu nous envoie. Saisissons la première lueur de la vérité et nous obtiendrons, par l'étude et la prière, une lumière plus grande que nous pourrons communiquer à d'autres.. PFC 15 3 Quand le peuple de Dieu se sent à l'aise et se satisfait de ce qu'il a, nous pouvons être sûrs que Dieu ne le regarde pas avec faveur. C'est la volonté du Seigneur que nous soyons constamment en marche et que nous recevions toujours plus la lumière qu'il fait briller pour nous.. PFC 15 4 L'attitude actuelle de l'Église ne plaît pas au Seigneur. Elle en est venue à avoir une telle confiance en elle qu'elle ne sent pas la nécessité d'augmenter sa connaissance de la vérité et de marcher dans plus de lumière. Nous vivons à une époque où Satan est à l'oeuvre partout autour de nous, et cependant nous dormons. Dieu veut qu'une voix se fasse entendre pour appeler son peuple à l'action. -- Testimonies for the Church 5:703-709; Ministère évangélique, 292-294.. ------------------------Chapitre 1 -- Les saintes Écritures L'inspiration de la Parole de Dieu PFC 17 1 Nous voici arrivés à un temps où il convient de poser la question: "Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?" Luc 18:8. PFC 17 2 Les ténèbres spirituelles couvrent la terre et l'obscurité enveloppe les peuples. Le scepticisme et l'incrédulité influencent l'interprétation des Écritures au sein de beaucoup d'Églises. Ils sont nombreux, trop nombreux, ceux qui doutent de la véracité des Écritures. Le raisonnement humain et l'imagination du coeur de l'homme minent l'inspiration de la Parole de Dieu; ce qui devrait être admis sans discussion est entouré d'un nuage de mysticisme. Rien ne se détache d'une manière claire et distincte, fondée sur le roc. C'est là un des signes annoncés pour les derniers jours. PFC 17 3 Le saint Livre a résisté aux assauts de Satan, qui s'est efforcé, à l'aide d'hommes méchants, de jeter un sombre nuage sur tout ce qui revêt un caractère divin. Mais le Seigneur a préservé le saint Livre, par son pouvoir miraculeux, sous sa forme actuelle, comme une charte ou un guide indiquant à la famille humaine la voie conduisant au ciel. PFC 17 4 Les oracles divins ont été si négligés que peu de personnes dans le monde possèdent la divine connaissance des Ecritures, même parmi celles qui déclarent pouvoir les expliquer à d'autres. Des savants ayant fait des études supérieures sont néanmoins des bergers incapables de nourrir le troupeau de Dieu. Ils ne comprennent pas que les trésors contenus dans les Écritures se découvriront graduellement, mettant au jour de précieux joyaux qui apporteront une récompense aux chercheurs. PFC 18 1 On voit des hommes soucieux de se distinguer, sages au-delà de ce qui est écrit, dont la sagesse n'est que folie. Ils se croient les premiers à découvrir des choses merveilleuses, alors que leurs idées sont bien en retard en ce qui concerne la volonté et le dessein de Dieu. En s'efforçant d'expliquer ou de dévoiler des mystères cachés en tout temps aux yeux des mortels, ils ressemblent à celui qui se débattrait dans la boue tout en prétendant montrer à d'autres comment en sortir. On peut voir là l'image appropriée de ceux qui s'érigent en censeurs pour corriger les erreurs de la Bible. Personne ne peut améliorer la Bible en suggérant ce que le Seigneur a voulu dire ou ce qu'il aurait dû dire. PFC 18 2 Un tel nous regarde sérieusement et demande: "Ne pensez-vous pas qu'il puisse y avoir quelque erreur de copiste ou de traducteur?" Ceci est probable; un esprit borné, qui hésiterait ou trébucherait en raison de cette possibilité ou même de cette probabilité, serait tout aussi en danger de trébucher devant les mystères de la parole inspirée, ne pouvant discerner les desseins de Dieu. Assurément, cet esprit faible trébucherait à cause de faits clairs, facilement acceptés par un esprit ordinaire, capable de discerner le divin, pour qui les déclarations divines sont claires et belles, pleines de moelle et de graisse. Toutes les fautes ne sauraient troubler une âme ou la faire broncher, si elle n'invente pas des difficultés au sujet des vérités clairement révélées. PFC 18 3 Dieu a confié la préparation de sa parole divinement inspirée à l'être fini qu'est l'homme. Cette parole, aménagée en livres distincts, qui composent l'Ancien et le Nouveau Testament, sert de guide aux habitants d'un monde déchu. Elle leur a été donnée afin que grâce à son étude et à l'obéissance à ses préceptes, aucune âme en route vers le ciel ne s'égare. PFC 18 4 Ceux qui s'imaginent pouvoir aplanir les difficultés qu'ils prêtent à l'Ecriture, et qui voudraient distinguer entre ce qui est inspiré et ce qui ne l'est pas d'après des critères humains, feraient mieux de se couvrir la face comme le fit Élie quand il entendit une voix douce et subtile; en effet, ils se trouvent en présence de Dieu et de ses saints anges qui, durant des siècles, ont communiqué aux hommes lumière et connaissance, enseignant ce qui doit être fait et ce qui doit être évité, déployant devant eux des scènes palpitantes d'intérêt, jalon après jalon, par des symboles, des signes et des images. PFC 19 1 En montrant les dangers qui augmentent dans les derniers jours, Dieu n'a pas habilité un homme fini quelconque à tirer au clair des mystères cachés, ou inspiré un homme ou une classe d'hommes à juger de ce qui est inspiré ou de ce qui ne l'est pas. Quand des hommes au jugement borné pensent devoir examiner les Écritures pour décider ce qui est inspiré et ce qui ne l'est pas, ils se placent au-dessus de Jésus, comme pour lui indiquer un meilleur chemin que celui qu'il nous a fait suivre. PFC 19 2 Je prends la Bible telle qu'elle est, la parole inspirée. Je crois les déclarations contenues dans la Bible entière. Des hommes s'élèvent, convaincus d'avoir trouvé quelque chose à critiquer dans la Parole de Dieu. Ils pensent faire preuve d'une sagesse supérieure en montrant cela à d'autres. Plusieurs de ces hommes peuvent être savants et capables, doués d'éloquence, et l'effort de toute leur vie tend à troubler les esprits concernant l'inspiration des Écritures. Ils en amènent beaucoup à accepter leur point de vue. Ils se passent les consignes de l'un à l'autre, conformément au plan de Satan, de sorte que nous comprenons mieux la signification profonde des paroles de Jésus: "Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?" Luc 18:8. PFC 19 3 Mes frères, abstenons-nous de critiquer la Bible de quelque manière que ce soit. C'est là un travail que Satan aime à vous voir accomplir, mais ce n'est pas ce que le Seigneur vous a chargé de faire. PFC 19 4 On devrait abandonner le soin de la garde des saints oracles à Dieu, qui s'est acquitté de cette tâche durant des siècles. Certains commencent à mettre en doute quelque portion de la révélation; ils s'emparent de quelque défaut ou de quelque contradiction entre une déclaration et une autre. En commençant par la Genèse, ils rejettent ce qui leur paraît douteux et ne s'en tiennent pas là, car Satan les conduira aussi loin que possible dans la voie des négations; ils finiront par trouver des sujets de doute dans toutes les parties de l'Écriture. Leur sens critique se développe par l'exercice, si bien qu'ils ne trouvent plus à se reposer nulle part avec certitude. C'est perdre son temps que d'essayer de raisonner avec de telles personnes. Elles tourneront en ridicule la Bible elle-même. Ces hommes deviennent moqueurs sans s'en rendre compte. PFC 20 1 Frères, attachez-vous à votre Bible, cessez de discuter son autorité, obéissez à sa parole et aucun de vous ne se perdra. Des hommes se sont ingéniés, au cours des âges, à évaluer la Parole de Dieu au moyen de leurs esprits bornés et de leur compréhension limitée. Si le Seigneur, qui est l'auteur des vivants oracles, écartait le voile et déployait devant eux sa sagesse et sa gloire, ils se rendraient compte de leur néant et s'écrieraient après Ésaïe: "Je suis un homme dont les lèvres sont impures, j'habite au milieu d'un peuple dont les lèvres sont impures." Ésaïe 6:5. PFC 20 2 Des déclarations simples et claires sont accessibles à la compréhension même des illettrés, des paysans et des enfants, aussi bien que des adultes et des génies. Un individu doué de grands talents et de facultés mentales extraordinaires trouvera dans les oracles divins des trésors de vérités, magnifiques et précieux, qu'il pourra s'approprier. Il découvrira aussi des secrets et des sujets d'étonnement qu'il pourra étudier avec de légitimes satisfactions pendant toute sa vie, tout en devinant un au-delà infini. PFC 20 3 Des hommes peu favorisés au point de vue de l'instruction, aux capacités limitées, privés de la possibilité de se familiariser avec les Écritures, trouveront dans les oracles vivants des consolations, des directives et des conseils; le plan du salut leur paraîtra aussi clair que la lumière du soleil. Personne n'est obligé de se perdre par manque de connaissance, à moins d'être volontairement aveugle. PFC 20 4 Dieu soit loué: la Bible est destinée à l'homme simple comme au savant. Elle convient à tous les âges et à toutes les classes. -- Manuscrit 16, 1888, rédigé à Minneapolis, Minn., à l'automne 1888. Objections à l'encontre de la Bible PFC 20 5 Il y a une grande variété d'esprits. Selon le niveau d'instruction et la formation intellectuelle, les mêmes mots font une impression différente. Il n'est pas facile à quelqu'un de communiquer à une personne de tempérament, d'éducation et d'habitudes mentales différents les pensées qui lui semblent claires et distinctes. Néanmoins, cela peut suffire à une personne sincère et droite: les choses peuvent être exprimées avec assez de simplicité et de clarté pour tout usage pratique. Mais si l'on a affaire à quelqu'un de malhonnête, décidé à ne pas voir et comprendre la vérité, les paroles dites seront détournées de leur sens naturel à l'avantage de l'individu. Celui-ci donnera une fausse interprétation aux paroles, dénaturera leur sens véritable, fera jouer sa propre imagination, puis se retranchera dans l'incrédulité, convaincu qu'on a cherché à le tromper. PFC 21 1 Mes écrits ont subi un traitement analogue de la part de ceux qui désirent leur donner une fausse interprétation. Ils changent la vérité de Dieu en mensonge. Et tout comme ceux-ci traitent les écrits contenus dans mes articles et mes livres, les sceptiques et les incrédules traitent la Bible de la même manière. Ils la lisent, bien décidés à la pervertir, à en faire une fausse application, à en détourner le sens. Ils affirment que l'on peut prouver tout ce que l'on veut par la Bible, que chaque secte se fait fort de prouver ses doctrines en invoquant son autorité, et que les doctrines les plus diverses peuvent être démontrées par la Bible. PFC 21 2 La Bible a été écrite par des écrivains obligés de s'exprimer en un langage humain. C'étaient des hommes. Ils étaient inspirés par le Saint-Esprit. En raison de l'imperfection de l'intelligence humaine, ou de la perversité de l'esprit humain, toujours habile à s'évader loin de la vérité, il en est beaucoup qui lisent et comprennent la Bible conformément à leurs désirs. Ce n'est pas dans la Bible que se trouve la difficulté. Des politiciens discutent certaines lois constitutionnelles et en tirent des conclusions opposées. PFC 21 3 Au lieu d'avoir été données aux hommes en une suite ininterrompue de déclarations, les Écritures se sont enrichies pièce par pièce au cours des générations successives, chaque fois que la Providence divine jugeait utile de parler aux hommes en divers temps et en divers lieux. Les auteurs ont écrit selon qu'ils étaient poussés par le Saint-Esprit. Il y a "d'abord le bouton, puis la fleur, ensuite le fruit"; "d'abord l'herbe, puis l'épi, puis le grain tout formé dans l'épi". C'est exactement ce qui se passe en nous grâce à la Bible. PFC 21 4 Les Écritures ne manifestent pas toujours un ordre parfait ni une unité évidente. Les miracles du Christ ne sont pas relatés par ordre chronologique; ils sont présentés en rapport avec les circonstances qui ont commandé ce déploiement de puissance divine Les vérités bibliques ressemblent à des perles cachées. Il s'agit de les chercher, de creuser le sol avec patience. Ceux qui s'arrêtent à la surface des Écritures n'en tirent qu'une connaissance superficielle qu'ils s'imaginent profonde, parlent des contradictions de la Bible et mettent en question son autorité. En revanche, ceux qui vivent en harmonie avec la vérité et le devoir sonderont les Écritures et seront prêts à recevoir des impressions divines. Une âme éclairée aperçoit une unité spirituelle, un long fil d'or courant à travers le tout; mais pour suivre ce précieux fil d'or, il faut beaucoup de patience, de réflexion et de prière. D'âpres discussions au sujet de la Bible ont provoqué des recherches qui ont fait découvrir de précieux joyaux de vérité. Bien des larmes ont coulé, bien des prières ont été offertes, demandant au Seigneur de faire comprendre sa parole. PFC 22 1 La Bible ne nous a pas été donnée en un langage surhumain. Pour atteindre l'homme, Jésus a revêtu l'humanité. La Bible a dû être donnée en langage humain. Or tout ce qui est humain est imparfait. Un mot peut avoir plusieurs significations; on ne trouve pas toujours un mot distinct pour exprimer une idée. La Bible se propose un but essentiellement pratique. PFC 22 2 Les esprits portent des empreintes différentes. Tous ne comprennent pas de la même manière une expression ou une déclaration. Il en est qui comprennent les déclarations de l'Écriture d'après leur mentalité et leurs désirs. Des idées arrêtées à l'avance, des préjugés, des passions contribuent puissamment à obscurcir l'entendement et à jeter la confusion dans l'esprit, même quand il s'agit de la lecture des Écrits sacrés. PFC 22 3 Les disciples qui se rendaient à Emmaüs avaient besoin d'être débarrassés de leurs fausses interprétations des Écritures. Jésus chemina avec eux sans se faire connaître et leur parla en qualité d'homme. Commençant par Moïse et les prophètes, il leur enseigna tout ce qui le concernait, montrant que sa vie, sa mission, ses souffrances et sa mort étaient conformes à ce que la Parole de Dieu avait prévu. Il leur ouvrit l'intelligence et leur fit comprendre les Écritures. Il lui fallut peu de temps pour remettre les choses au point et leur montrer l'unité et la véracité divine des Écritures. Aujourd'hui les hommes ont bien besoin que leur intelligence soit ouverte. PFC 22 4 La Bible a été écrite par des hommes inspirés, mais ils n'ont pas employé un langage divin. Ils ont parlé le langage humain. Ce n'est pas Dieu qui a été l'écrivain. On dira souvent que telle expression ne sied pas à Dieu. Mais Dieu ne s'est pas exposé à notre jugement dans la Bible par des mots, de la logique ou de la rhétorique. Les écrivains de la Bible ont été des hommes de plume, non la plume de Dieu. PFC 23 1 Ce ne sont pas les mots de la Bible qui sont inspirés; ce sont les hommes. L'inspiration agit non pas sur les mots ou les expressions, mais sur l'auteur lui-même, à qui le Saint-Esprit communique des pensées. Quant aux mots, ils portent l'empreinte de l'individualité. L'Esprit divin se répand. Il s'unit à l'esprit de l'homme, si bien que les déclarations de l'homme sont la Parole de Dieu. -- Manuscrit 24, 1886, rédigé en Europe en 1886. L'unité dans la diversité PFC 23 2 Un arbre offre de la variété; il n'y a guère deux feuilles identiques. Cependant cette variété ajoute à la beauté de l'arbre. PFC 23 3 En examinant nos Bibles nous pourrions demander: pourquoi a-t-il été nécessaire que les évangélistes Matthieu, Marc, Luc et Jean, le livre des Actes et les divers auteurs des épîtres traitent les mêmes sujets? PFC 23 4 Le Seigneur a donné sa parole exactement comme il veut qu'elle nous parvienne. Il s'est servi pour cela d'écrivains différents, dont chacun avait son individualité propre, tout en racontant la même histoire. Leurs témoignages ont été rassemblés en un Livre unique; ils ressemblent à ceux que l'on entend dans une réunion de témoignages. Chacun expose ses pensées d'après son style particulier. Chacun d'eux a fait une expérience personnelle; leur diversité contribue à élargir et approfondir la connaissance dispensée de façon à répondre aux besoins d'esprits différents. Les pensées ne sont pas exprimées d'une manière uniforme, comme si elles étaient jetées dans un moule de fer, ce qui engendrerait de la monotonie. L'uniformité entraînerait une perte de grâce et de beauté particulière... PFC 23 5 Le Créateur de toute idée peut communiquer la même pensée à des esprits différents et faire que chacun l'exprime à sa manière, sans qu'ils se contredisent mutuellement. Le fait qu'il existe des différences ne devrait pas nous préoccuper ou nous troubler. Il arrive rarement que deux personnes voient et expriment une vérité dans les mêmes termes. Chacun s'arrête sur des points particuliers que sa constitution et son éducation lui permettent d'apprécier. Quand la lumière solaire frappe des objets différents, elle leur donne une teinte différente. PFC 24 1 Par l'inspiration de son Esprit, le Seigneur a donné la vérité à ses apôtres, leur laissant le soin de l'exprimer à l'aide du Saint-Esprit, en rapport avec leur développement intellectuel. Mais l'esprit de l'écrivain n'est pas entravé comme s'il était introduit de force dans un certain moule. -- Lettre 53, 1900. Le Seigneur se fait entendre à travers un langage imparfait PFC 24 2 Pour parler aux hommes, le Seigneur se sert d'un langage imparfait pour que les sens dégénérés, les perceptions émoussées d'êtres terrestres puissent le comprendre. Il y a là une preuve de condescendance de la part de Dieu. Il se place au niveau de l'homme déchu. Dans sa parfaite simplicité, la Bible ne s'élève pas à la hauteur des grandes pensées divines, car des idées infinies ne sauraient être parfaitement véhiculées dans des pensées finies. Au lieu qu'il y ait de l'exagération dans les expressions bibliques, comme beaucoup se l'imaginent, les plus fortes expressions sont impuissantes à rendre la magnificence de la pensée divine, même lorsque l'écrivain choisit les termes les plus expressifs pour communiquer des vérités supérieures. Des pécheurs peuvent à peine supporter une ombre de l'éclat de la gloire céleste. -- Lettre 121, 1901. Aucun homme ne doit s'ériger en juge de la Parole de Dieu PFC 24 3 Le sujet de l'inspiration a été enseigné aussi bien au Tabernacle qu'au collège [de Battle Creek]. Des hommes faillibles ont eu la hardiesse d'affirmer que certaines parties des Écritures sont inspirées et d'autres non. Il m'a été montré que ce n'est pas le Seigneur qui a inspiré les articles parus dans la Review,1 et qu'il n'a pas approuvé ceux qui ont présenté ces vues à notre jeunesse au collège. Quand des hommes se risquent à critiquer la Parole de Dieu, ils s'aventurent sur un terrain sacré; ils feraient mieux d'éprouver une crainte salutaire et d'imposer le silence à leur sagesse qui n'est que folie. Dieu n'a établi aucun homme juge de sa parole, chargé personne de choisir ce qu'il croit inspiré et de jeter le discrédit sur ce qui ne le serait pas. Les témoignages ont subi le même traitement, mais Dieu n'a pas mis la main à cela. -- Lettre 22, 1889. ------------------------Chapitre 2 -- La divinité La révélation de Dieu PFC 27 1 "Dieu, qui a dit: La lumière brillera du sein des ténèbres! a fait briller la lumière dans nos coeurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ." 2 Corinthiens 4:6. PFC 27 2 Avant la chute, aucun nuage n'obscurcissait l'esprit de nos premiers parents pour leur ôter la perception du caractère de Dieu. Leur être était parfaitement conforme à la volonté de Dieu. Ils avaient pour tout vêtement une belle lumière, une lumière divine. Le Seigneur visitait le saint couple et l'instruisait par les oeuvres de ses mains. La nature était leur livre de texte. L'existence de Dieu s'affermissait dans le jardin d'Éden par les objets de la nature qui les entouraient. Chaque arbre du jardin avait son langage. Les choses invisibles de Dieu étaient visibles, à savoir sa puissance éternelle et sa Déité, les choses créées les faisant comprendre. PFC 27 3 S'il est vrai que Dieu pouvait être reconnu dans la nature, il ne faudrait pas en conclure qu'après la chute Adam et ses descendants ont pu obtenir une parfaite connaissance de Dieu par le monde naturel. Dans son état d'innocence, l'homme pouvait recevoir les leçons de la nature; mais la transgression a jeté une flétrissure sur la nature et s'est interposée entre elle et Dieu. Adam et Ève auraient pu connaître et comprendre Dieu s'ils n'avaient jamais désobéi à leur Créateur, s'ils étaient restés sur le sentier de la parfaite rectitude. Mais quand ils eurent prêté l'oreille au tentateur et péché contre Dieu, la lumière d'innocence céleste qui leur servait de vêtement s'éloigna d'eux et fut remplacée par de sombres robes d'ignorance touchant Dieu. La lumière brillante et parfaite qui les avait enveloppés jusqu'alors avait éclairé tout ce dont ils s'approchaient; privés de cette lumière céleste, les descendants d'Adam n'ont plus été capables de discerner les traces de Dieu dans ses oeuvres créées. PFC 28 1 Les choses que nous voyons aujourd'hui dans la nature ne nous donnent qu'une faible idée de ce qu'étaient la beauté et la gloire d'Éden; néanmoins, le monde naturel continue à proclamer à haute voix la gloire de Dieu. Une grande beauté subsiste dans les choses de la nature, déparées par la tache du péché. Le Tout-Puissant, grand en bonté, en miséricorde et en amour, a créé la terre; même dans l'état présent de corruption, elle continue à nous inculquer des leçons concernant l'habile Maître artisan. Dans le livre de la nature qui s'ouvre devant nous, les fleurs magnifiques et parfumées, aux couleurs variées et délicates, expriment d'une manière éloquente l'amour de Dieu. Après la transgression d'Adam, Dieu aurait pu détruire toute fleur en bouton ou en pleine floraison, ou leur ôter leur fragrance. Sur cette terre maudite, desséchée et souillée, la loi de la condamnation se laisse déchiffrer dans les ronces, les chardons, les épines, les mauvaises herbes; mais les couleurs délicates et le parfum des fleurs nous disent que Dieu nous aime toujours, que sa miséricorde n'a pas entièrement abandonné la terre. PFC 28 2 La nature est toute pleine de leçons spirituelles à l'adresse de l'humanité. Les fleurs ne meurent que pour renaître, ce qui nous fait penser à la résurrection. Tous ceux qui aiment Dieu fleuriront dans l'Éden d'en haut. Cependant, la nature est incapable de nous enseigner tout le grand et merveilleux amour de Dieu. Raison pour laquelle, après la chute, la nature n'a pas été l'unique instructeur de l'homme. Pour ne pas laisser le monde dans les ténèbres, dans une nuit spirituelle perpétuelle, le Dieu de la nature est venu à notre rencontre en la personne de Jésus-Christ. Le Fils de Dieu est venu dans le monde pour nous révéler le Père. Il était "la véritable lumière, qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme". Jean 1:9. Il nous faut contempler le resplendissement de "la connaissance de la gloire de Dieu sur la face de Christ". 2 Corinthiens 4:6. PFC 29 1 En la personne de son Fils unique, le Dieu du ciel a consenti à s'abaisser au niveau de notre nature humaine. En réponse à une demande de Thomas, Jésus a dit: "Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Et dès maintenant vous le connaissez, et vous l'avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m'as pas connu, Philippe! Celui qui m'a vu a vu le Père; comment dis-tu: Montre-nous le Père? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même; et le Père, qui demeure en moi, c'est lui qui fait les oeuvres. Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez au moins à cause de ces oeuvres." Jean 14:6-11. PFC 29 2 La leçon la plus difficile et la plus humiliante que l'homme a besoin d'apprendre, c'est qu'il est complètement incapable par lui-même, qu'il ne peut compter sur la sagesse humaine pour déchiffrer correctement les secrets de la nature. Parce que le péché a troublé sa vision, il ne sait interpréter la nature sans l'élever au-dessus de Dieu. Il ne peut y découvrir Dieu, ni Jésus-Christ, que Dieu a envoyé. Il ressemble à ces Athéniens qui dressaient leurs autels pour adorer la nature. Debout sur la colline de Mars, Paul leur présenta la majesté du Dieu vivant en contraste avec leur culte idolâtre. PFC 29 3 "Athéniens, je vous trouve à tous égards extrêmement religieux. Car, en parcourant votre ville et en considérant les objets de votre dévotion, j'ai même découvert un autel avec cette inscription: À un dieu inconnu! Ce que vous révérez sans le connaître, c'est ce que je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, étant le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite point dans des temples faits de main d'homme; il n'est point servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous la vie, la respiration, et toutes choses. Il a fait que tous les hommes, sortis d'un seul sang, habitassent sur toute la surface de la terre, ayant déterminé la durée des temps et les bornes de leur demeure; il a voulu qu'ils cherchassent le Seigneur, et qu'ils s'efforçassent de le trouver en tâtonnant, bien qu'il ne soit pas loin de chacun de nous, car en lui nous avons la vie, le mouvement, et l'être. C'est ce qu'ont dit aussi quelques-uns de vos poètes: De lui nous sommes la race... Ainsi donc, étant la race de Dieu, nous ne devons pas croire que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent, ou à de la pierre, sculptés par l'art et l'industrie de l'homme." Actes 17:22-29. La nature n'est pas Dieu PFC 30 1 Quiconque possède la vraie connaissance de Dieu ne se laissera pas infatuer par les lois de la matière ou les opérations de la nature à tel point qu'il en vienne à méconnaître ou refuser de connaître l'opération continuelle de Dieu dans la nature. La nature n'est pas Dieu; elle ne l'a jamais été. La voix de la nature rend témoignage à Dieu, mais la nature n'est pas Dieu. En tant qu'oeuvre créée, elle atteste simplement la puissance divine. La divinité: voilà l'auteur de la nature. Le monde naturel ne possède que la puissance que Dieu lui procure. Il y a un Dieu personnel, le Père; il y a un Christ personnel, le Fils. "Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu'il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde, et qui, étant le reflet de sa gloire et l'empreinte de sa personne, et soutenant toutes choses par sa parole puissante, a fait la purification des péchés et s'est assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts." Hébreux 1:1-3. PFC 30 2 Le psalmiste dit: "Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l'étendue manifeste l'oeuvre de ses mains. Le jour en instruit un autre jour, la nuit en donne connaissance à une autre nuit. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles dont le son ne soit point entendu." Psaumes 19:2-4. Quelqu'un pourrait supposer que ces grandes choses du monde naturel sont Dieu. Elles ne le sont pas. Tous ces objets d'étonnement ne font que remplir dans le ciel la mission qui leur a été confiée. Ils ne sont que de simples instruments du Seigneur. Dieu est le Conservateur aussi bien que le Créateur de toutes choses. L'Être divin est occupé à soutenir ce qu'il a créé. La même main qui maintient les montagnes dans leur position dirige les mondes dans leur mystérieux circuit autour du soleil. La parole déclare qu'il "fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes". Matthieu 5:45. C'est lui qui "fait germer l'herbe sur les montagnes". "Il donne la neige comme la laine, il répand la gelée blanche comme la cendre; il lance la glace par morceaux... Il envoie sa parole, et il les fond; il fait souffler son vent, et les eaux coulent." Psaumes 147:8, 16-18. C'est lui qui "produit les éclairs et la pluie, il tire le vent de ses trésors". Psaumes 135:7. PFC 31 1 Il n'est pas question de lois de la nature indépendantes dans les saints Écrits. Dieu fournit la matière et les propriétés nécessaires à l'exécution de ses plans. Il se sert de ses instruments pour faire fleurir la végétation. Il commande à la rosée, à la pluie, aux rayons du soleil pour faire germer la verdure et en faire un tapis sur le sol; pour que les arbres produisent des boutons, des fleurs et des fruits. Il n'y a pas lieu de supposer qu'une loi soit mise en mouvement pour que la semence opère par elle-même, ou que la feuille apparaisse parce qu'elle doit le faire par elle-même. Les lois que Dieu a instituées ne sont que ses servantes, par lesquelles il produit les résultats voulus. C'est par l'action immédiate de Dieu que la semence surgit du sol et jaillit vers la vie. Chaque feuille pousse, chaque fleur s'épanouit grâce à la puissance de Dieu. PFC 31 2 L'organisme physique de l'homme est supervisé par Dieu; il ne s'agit pas d'une horloge qui, mise en mouvement, marche toute seule. Le coeur bat, une pulsation après l'autre, une respiration après l'autre, le tout sous la direction divine. "Vous êtes le champ de Dieu, l'édifice de Dieu." 1 Corinthiens 3:9. PFC 31 3 En Dieu nous avons la vie, le mouvement et l'être. Chaque pulsation, chaque respiration est le fruit du souffle que Dieu a fait entrer dans les narines d'Adam, la respiration du Dieu omniprésent, le grand JE SUIS. PFC 31 4 Les philosophes de l'Antiquité se vantaient de leur science supérieure. Voyons ce qu'en pensait l'apôtre inspiré: "Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. Eux qui ont changé la vérité en mensonge, et qui ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur." Romains 1:22-25. Le monde est incapable de connaître Dieu avec sa sagesse humaine. Ses sages tirent de la nature une connaissance imparfaite de Dieu; puis, dans leur folie, ils élèvent la nature et ses lois au-dessus de la nature divine. Quiconque n'a pas obtenu une connaissance de Dieu au moyen de la révélation qu'il a donnée de lui-même en Christ ne tirera jamais de la nature qu'une connaissance imparfaite; loin de lui donner des vues élevées sur Dieu, et de l'amener à se conformer entièrement à sa volonté, cette connaissance fera de lui un idolâtre. Se disant sage, il deviendra fou. PFC 32 1 Ceux qui s'imaginent obtenir une connaissance de Dieu en dehors de son représentant, dont la parole dit qu'il est "l'empreinte de sa personne" (Hébreux 1:3), ont besoin de devenir fous à leurs propres yeux afin d'être véritablement sages. Impossible d'obtenir une connaissance parfaite de Dieu par la seule nature; car elle est elle-même imparfaite. Dans cet état d'imperfection, elle ne peut représenter Dieu ni révéler son caractère dans sa perfection morale. Mais le Christ est venu dans le monde comme un Sauveur personnel. Il est monté au ciel; il reviendra de la même manière qu'il est monté au ciel -- un Sauveur personnel. Il est l'empreinte de la personne du Père. "En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité." Colossiens 2:9. ------------------------Chapitre 3 -- Dieu le Père Jésus-Christ PFC 33 1 "On lui donnera le nom d'Emmanuel:...Dieu avec nous."3 La lumière de "la connaissance de la gloire de Dieu" resplendit "sur la face de Christ". Dès les jours de l'éternité, le Seigneur Jésus-Christ était un avec le Père; il était "l'image de Dieu", l'image de sa grandeur et de sa majesté, "le rayonnement de sa gloire."4 C'est pour manifester cette gloire qu'il est venu en ce monde. Sur cette terre obscurcie par le péché, il est venu révéler la lumière de l'amour de Dieu; il a été "Dieu avec nous". C'est pour cela que la prophétie avait annoncé: "On lui donnera le nom d'Emmanuel." PFC 33 2 En venant demeurer parmi nous, Jésus allait révéler Dieu à la fois aux hommes et aux anges. Il était la Parole de Dieu -- la pensée de Dieu devenant perceptible à l'oreille. Dans la prière qu'il a formulée en faveur de ses disciples il a dit: "Je leur ai fait connaître ton nom" -- "miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en grâce et en fidélité" -- , "afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, et que moi, je sois en eux."5 Cette révélation n'était pas destinée seulement aux enfants de cette terre. Notre petit monde est le livre de texte de l'univers. Le merveilleux dessein de la grâce de Dieu, le mystère de son amour rédempteur: voilà le thème sur lequel "les anges voudraient se pencher6 et qui sera le sujet de leurs méditations à travers les âges sans fin. Les rachetés, et avec eux les êtres qui n'ont pas péché, trouveront dans la croix du Christ leur science et leur chant. On verra que la gloire qui resplendit sur la face du Christ, c'est la gloire de l'amour qui se sacrifie. On verra, à la lumière du Calvaire, que la loi de l'amour qui renonce à soi-même est la loi de la vie pour la terre et pour le ciel; que l'amour qui "ne cherche pas son intérêt"7 a sa source dans le coeur de Dieu; et qu'en celui qui est doux et humble se manifeste le caractère de celui qui habite une lumière dont aucun homme ne peut s'approcher. PFC 34 1 Au commencement, Dieu était manifesté dans toutes les oeuvres de la création. C'est le Christ qui a déployé les cieux et jeté les fondements de la terre. Sa main a placé les mondes dans l'espace et formé les fleurs des champs. C'est lui qui "soutient les montagnes par sa force". "À lui appartient la mer, -- car c'est lui qui l'a créée."8 C'est lui qui a rempli la terre de beauté et l'air de chant. Sur tout ce qui se trouve sur la terre, dans les airs et dans le ciel, il a gravé le message de l'amour du Père. PFC 34 2 Bien que le péché ait souillé l'oeuvre parfaite de Dieu, ce message subsiste. Maintenant encore, toutes les choses créées annoncent la gloire des perfections divines. À part le coeur égoïste de l'homme, il n'est rien qui vive pour soi-même. Aucun oiseau ne fend les airs, aucune bête ne se meut sur le sol sans servir à entretenir quelque autre vie. La plus simple feuille d'arbre, le plus humble brin d'herbe exerce un ministère. Chaque arbre, chaque bourgeon, chaque feuille produit un élément vital sans lequel aucun homme, aucune bête ne pourrait vivre; en retour, chaque homme, chaque bête contribue à entretenir la vie de l'arbre, du bourgeon, de la feuille. Les fleurs émettent leur parfum et déploient leur beauté pour le bonheur de l'humanité. Le soleil répand sa clarté pour la joie de milliers de mondes. L'océan lui-même, source de tous nos cours d'eau et de toutes nos fontaines, ne reçoit l'eau de tous les fleuves que pour la restituer. Les vapeurs qui s'élèvent de son sein redescendent sur le sol en ondées fécondantes. PFC 34 3 Les anges de gloire donnent avec joie leur amour et leur vigilance inlassable en faveur d'êtres déchus et souillés. Des êtres célestes réconfortent le coeur des hommes; ils apportent en ce monde enténébré la lumière des parvis célestes; par un ministère inlassable et patient, ils exercent une action sur l'esprit humain pour amener les âmes perdues à une communion avec le Christ plus étroite que celle qu'ils peuvent expérimenter eux-mêmes. PFC 35 1 Mais laissons de côté ces manifestations moins importantes pour contempler Dieu en Jésus. En regardant à Jésus, nous comprenons que c'est la gloire de notre Dieu de donner. "Je ne fais rien de moi-même" affirmait le Christ; "le Père qui est vivant m'a envoyé9 et... je vis par le Père". "Je ne cherche pas ma gloire", mais la gloire de celui qui m'a envoyé. Ces paroles mettent en évidence le grand principe qui est la loi de la vie pour l'univers. Le Christ a tout reçu de Dieu, et il l'a pris pour le donner. Il en est ainsi du ministère qu'il exerce dans les parvis célestes en faveur de toutes les créatures: par l'intermédiaire du Fils bien-aimé, la vie du Père se répand sur tous; elle retourne par l'intermédiaire du Fils sous forme de louanges et de joyeux service, telle une vague d'amour, vers la grande Source universelle. Ainsi, à travers le Christ, le circuit bienfaisant est complet, représentant le caractère du grand Donateur, la loi de la vie. ------------------------Chapitre 4 -- Dieu le Fils La Parole faite chair PFC 37 1 "Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle. En elle était la vie, et la vie était la lumière des hommes. La lumière luit dans les ténèbres, et les ténèbres ne l'ont point reçue." "Et la parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme la gloire du Fils unique venu du Père." Jean 1:1-5, 14. PFC 37 2 Ce chapitre nous retrace la nature et l'importance de l'oeuvre du Christ; Jean, qui comprenait bien ce sujet, attribue tout pouvoir au Christ, et il nous parle de sa grandeur et de sa majesté. Il fait jaillir de divins rayons de lumière, combien précieux, qui rappellent la lumière du soleil. Il nous présente le Christ comme l'unique Médiateur entre Dieu et l'humanité. PFC 37 3 La doctrine de l'incarnation du Christ dans une chair humaine constitue un mystère, "le mystère caché de tout temps et dans tous les âges". Colossiens 1:26. C'est le grand et profond mystère de la piété. "La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous." Jean 1:14. Le Christ a revêtu une nature humaine, inférieure à sa nature céleste. Rien ne saurait mieux montrer l'étonnante condescendance de Dieu. Il "a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique". Jean 3:16. Jean présente ce magnifique sujet avec assez de simplicité pour que chacun puisse saisir l'idée et en être éclairé. PFC 38 1 Le Christ n'a pas seulement fait semblant d'assumer la nature humaine; il l'a prise en toute vérité. Il a vraiment possédé la nature humaine. "Puisque les enfants participent au sang et à la chair, il y a également participé lui-même." Hébreux 2:14. Il était le fils de Marie; il descendait de David selon la chair. Il est annoncé comme un homme, l'Homme Christ Jésus. Cet homme, a dit Paul, "a été jugé digne d'une gloire d'autant supérieure à celle de Moïse que celui qui a construit une maison a plus d'honneur que la maison même". Hébreux 3:3. La préexistence du Christ PFC 38 2 Si, d'une part, la Parole de Dieu parle de l'humanité du Christ alors qu'il était sur la terre, d'autre part, elle nous parle aussi avec autorité de sa préexistence. La Parole existait en tant qu'être divin, le Fils éternel de Dieu, dans l'union la plus intime avec son Père. Dès les âges les plus reculés il a été le Médiateur de l'alliance, celui en qui toutes les nations de la terre, aussi bien les Gentils que les Juifs, devaient être bénies, à condition de le recevoir. "La Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu." Jean 1:1. Avant même que fussent créés les hommes et les anges, la Parole était avec Dieu, et elle était Dieu. PFC 38 3 Le monde a été fait par la Parole, "et rien de ce qui a été fait n'a été fait sans elle". Jean 1:3. Pour pouvoir faire toutes choses, le Christ a dû exister avant toutes choses. Ce qui est dit à ce sujet est d'une clarté qui ne laisse subsister aucun doute. Le Christ était Dieu essentiellement, dans le sens le plus élevé du terme. Il était Dieu de toute éternité, Dieu suprême, éternellement béni. PFC 38 4 Le Seigneur Jésus-Christ, le divin Fils de Dieu, a existé de toute éternité en tant que personne distincte et cependant une avec le Père. Sa gloire surpassait toute autre gloire dans le ciel. Il commandait aux intelligences célestes, et il était en droit de recevoir l'hommage et l'adoration de la part des anges. Cela ne constituait pas une usurpation à l'encontre de Dieu. La Sagesse déclare: "L'Éternel m'a possédé au commencement de sa voie, avant ses oeuvres d'ancienneté. Dès l'éternité, je fus établie, dès le commencement, dès avant les origines de la terre. Quand il n'y avait pas d'abîmes, j'ai été enfantée, quand il n'y avait pas de sources pleines d'eau. Avant que les montagnes fussent établies sur leurs bases, avant les collines, j'ai été enfantée, lorsqu'il n'avait pas encore fait la terre et les campagnes, et le commencement de la poussière du monde. Quand il disposait les cieux, j'étais là; quand il ordonnait le cercle qui circonscrit la face de l'abîme." Proverbes 8:22-27 (V. Darby). PFC 39 1 Lumière et gloire resplendissent dans la vérité selon laquelle le Christ était un avec le Père avant la fondation du monde. C'est ici la lumière qui brille dans un lieu obscur, resplendissant d'une gloire divine, unique. Cette vérité, infiniment mystérieuse en elle-même, explique d'autres vérités également mystérieuses qui, sans elle, resteraient inexplicables; elle est enchâssée dans la lumière, inaccessible et incompréhensible. PFC 39 2 "Avant que les montagnes fussent nées, et que tu eusses créé la terre et le monde, d'éternité en éternité tu es Dieu." Psaumes 90:2. "Ce peuple, assis dans les ténèbres, a vu une grande lumière; et sur ceux qui étaient assis dans la région de l'ombre de la mort, la lumière s'est levée." Matthieu 4:16. Ici, la préexistence du Christ et le but de sa manifestation au monde sont présentés avec l'éclat d'une lumière émanant du trône éternel. "Maintenant, fille de troupes, rassemble tes troupes! On nous assiège; avec la verge on frappe sur la joue le juge d'Israël. Et toi, Bethléhem Éphrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël, et dont l'origine remonte aux temps anciens, aux jours de l'éternité." Michée 5:1-2. "Nous, nous prêchons Christ crucifié; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs." 1 Corinthiens 1:23, 24. Un mystère PFC 39 3 Que Dieu eût à se manifester ainsi dans la chair est réellement un mystère; impossible de comprendre un tel sujet sans l'assistance du Saint-Esprit. Voici la leçon la plus humiliante que l'homme doive apprendre: le néant de la sagesse humaine, la folie de toute tentative pour trouver Dieu par ses seuls efforts. On peut mettre à contribution toutes les facultés intellectuelles, même si l'on possède ce que le monde appelle une instruction supérieure, on reste cependant un simple ignorant aux yeux de Dieu. Les anciens philosophes vantaient leur sagesse; que pesait-elle dans les balances divines? Malgré tout son savoir, la sagesse de Salomon n'était que folie; car il n'a pas pu sauvegarder son indépendance morale, se préserver du péché, avec la force d'un caractère façonné sur le modèle divin. Salomon nous a dit le résultat de ses recherches, de ses pénibles efforts, de ses enquêtes persévérantes. Il reconnaît que sa sagesse n'a été que vanité. PFC 40 1 Par sa sagesse, le monde n'a pas connu Dieu. Sa conception mentale n'a pas été élargie et agrandie par une juste estimation du caractère divin, n'ayant eu qu'une connaissance imparfaite de ses attributs. Les esprits n'ont pas été ennoblis conformément au vouloir divin, aussi se sont-ils plongés dans l'idolâtrie la plus grossière. "Se vantant d'être sages, ils sont devenus fous; et ils ont changé la gloire du Dieu incorruptible en images représentant l'homme corruptible, des oiseaux, des quadrupèdes, et des reptiles." Romains 1:22, 23. Voilà ce que valent les acquisitions et les connaissances en l'absence du Christ. PFC 40 2 "Je suis le chemin, la vérité, et la vie, a déclaré le Christ; nul ne vient au Père que par moi." Jean 14:6. Le Christ a reçu le pouvoir de donner la vie à toutes créatures. "Comme le Père qui est vivant m'a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi." "C'est l'esprit qui vivifie; la chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie." Jean 6:57, 63. Ici, le Christ ne fait pas allusion à sa doctrine, mais bien plutôt à sa personne, à son caractère divin. Il dit encore: "En vérité, en vérité, je vous le dis, l'heure vient, et elle est déjà venue, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. Car, comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger, parce qu'il est Fils de l'homme." Jean 5:25-27. Ce que signifie la naissance du Christ PFC 40 3 Dieu et le Christ prévoyaient dès le commencement l'apostasie de Satan et la chute d'Adam, amenée par le pouvoir séducteur de l'apostat. Le plan du salut avait pour but de racheter la race déchue, de lui accorder une nouvelle mise à l'épreuve. Le Christ fut désigné à l'office de Médiateur par la volonté de Dieu; dès les temps éternels, il fut destiné à devenir notre substitut et notre garant. Dès avant la création du monde, il fut convenu que le Christ revêtirait l'humanité. "Tu m'as formé un corps" (Hébreux 10:5), dit le Christ. Quand la plénitude des temps fut accomplie, alors seulement il est venu sous une forme humaine. Il naquit alors comme un bébé à Bethléhem. PFC 41 1 Personne, parmi ceux qui sont nés dans le monde, pas même le mieux doué des enfants de Dieu, n'a été salué par des démonstrations de joie comme celles qui accueillirent l'Enfant né à Bethléhem. Des anges de Dieu chantèrent ses louanges au-dessus des collines et des plaines de Bethléhem. Ils chantèrent: "Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre parmi les hommes qu'il agrée!" Luc 2:14. Si seulement la famille humaine pouvait aujourd'hui apprécier ce chant! La déclaration faite alors, la note frappée, l'accord commencé, grandiront et prendront toujours plus d'extension jusqu'à la fin des temps, et le son en parviendra aux extrémités de la terre. C'est gloire à Dieu, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes. Quand le Soleil de justice apparaîtra, portant la guérison sous ses ailes, le chant entonné sur les collines de Bethléhem sera repris par une grande multitude, comme un bruit de grosses eaux, disant: "Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne." Apocalypse 19:6. PFC 41 2 En obéissant à tous les commandements de Dieu, le Christ a opéré la rédemption des hommes. Ce n'est pas en sortant de lui-même, mais en assumant notre humanité qu'il l'a fait. Ainsi le Christ a donné une existence à l'humanité en lui. La rédemption consiste en ceci: amener en Christ l'humanité, réconcilier la race tombée avec la divinité. Le Christ a revêtu la nature humaine afin que les hommes soient un avec lui comme il est un avec le Père, afin que Dieu puisse aimer l'homme comme il aime son Fils unique, afin que les hommes puissent participer à la nature divine et être accomplis en lui. PFC 41 3 Le Saint-Esprit, qui procède du Fils unique de Dieu, relie l'être humain, corps, âme et esprit, à la nature divino-humaine parfaite du Christ. Cette union est comparée à celle du cep et des sarments. L'homme fini est uni à l'humanité du Christ. Par la foi, la nature humaine est assimilée à la nature du Christ. Nous sommes faits un avec Dieu en Christ. PFC 42 1 Évitez toute question en rapport avec l'humanité du Christ qui puisse être mal comprise. La vérité est toute proche du chemin de la présomption. En traitant de l'humanité du Christ, il vous faut examiner profondément toute assertion, de crainte que vos paroles soient employées pour dire plus que ce qu'elles signifient, et qu'ainsi vous perdiez ou obscurcissiez la claire perception de son humanité unie à sa divinité. Sa naissance fut un miracle de Dieu; car, dit l'ange, "voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera sur la maison de Jacob éternellement, et son règne n'aura point de fin. Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme? L'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu." Luc 1:31-35. PFC 42 2 Ces paroles ne se réfèrent pas à un être humain quelconque, mais au Fils du Dieu infini. Jamais, d'aucune manière, ne laissez la moindre impression qu'un brin de corruption, ou une inclination ait reposé sur le Christ, ou qu'il ait d'une manière quelconque cédé à la corruption. Il fut tenté en tous points comme un homme est tenté, cependant il est appelé "cette chose sainte". C'est un mystère qui reste inexpliqué aux mortels que le Christ puisse être tenté en tous points comme nous le sommes, et cependant être sans péché. L'incarnation du Christ a toujours été et demeurera toujours un mystère. Ce qui est révélé est pour nous et pour nos enfants, mais que chacun soit averti de ne pas faire du Christ un humain comme nous; car il ne peut l'être. Il n'est pas besoin pour nous de connaître le moment exact où la divinité s'est unie à l'humanité. Il nous faut nous tenir sur le Roc Jésus-Christ comme étant Dieu révélé dans l'humanité. PFC 43 1 Je perçois qu'il y a danger à approcher des sujets qui traitent de l'humanité du Fils du Dieu infini. Il s'est humilié lui-même quand il a pris la forme d'un homme pour pouvoir comprendre la force de toutes les tentations auxquelles l'homme est soumis. PFC 43 2 Le premier Adam est tombé; le second Adam est resté attaché à Dieu et à sa parole dans les circonstances les plus éprouvantes, et sa foi dans la bonté, la grâce et l'amour de son Père n'a pas faibli un seul moment. "Il est écrit" fut son arme défensive, et c'est l'épée de l'Esprit que tout homme doit employer. "Je ne parlerai plus guère avec vous; car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi" (Jean 14:30) -- rien qui puisse succomber à la tentation. En aucune occasion il n'a succombé à ses diverses tentations. Pas une seule fois, le Christ ne s'est placé sur le terrain de Satan pour lui donner un quelconque avantage. Satan n'a rien trouvé en lui qui puisse encourager ses avances. -- Lettre 8, 1895. PFC 43 3 Genèse 3:15; Matthieu 8:17; 2 Corinthiens 5:21; Hébreux 4:15; 1 Pierre 1:19. La nature humaine du Christ parfaite et sans péché. En prenant sur lui la nature humaine dans sa condition après la chute, le Christ n'a en rien participé à son péché. Il a été soumis aux infirmités et aux faiblesses auxquelles l'homme est soumis, "afin que s'accomplît ce qui avait été annoncé par Ésaïe, le prophète: Il a pris nos infirmités, et il s'est chargé de nos maladies". Il a connu le sentiment de nos infirmités, et il a été en tous points tenté comme nous le sommes. Et cependant, il "n'a pas connu le péché." Il a été l'agneau "sans défaut et sans tache." Si Satan avait réussi à faire commettre au Christ le moindre péché, il aurait broyé la tête du Sauveur. En fait, il n'a pu toucher que son talon. Si la tête du Christ avait été touchée, l'espoir de l'humanité se serait éteint. La colère divine serait venue sur le Christ comme elle est venue sur Adam. Le Christ et l'Église seraient restés sans espoir. PFC 43 4 Il ne faut pas se méprendre sur la nature parfaite et sans péché du Christ. Notre foi doit être intelligente, regardant à Jésus dans une parfaite confiance, avec une foi totale dans le sacrifice rédempteur. -- The Signs of the Times, 9 juin 1898. ------------------------Chapitre 5 -- Dieu le Saint-Esprit La Pentecôte PFC 45 1 Tandis que les disciples descendaient du mont des Oliviers à Jérusalem, les gens les observaient, s'attendant à voir sur leurs visages une expression de tristesse, de désarroi et de défaite; mais ils n'y découvrirent que joie et triomphe. Les disciples ne se lamentaient plus sur leurs espérances déçues. Ils avaient vu le Sauveur ressuscité, et ses paroles résonnaient encore à leurs oreilles. PFC 45 2 Pour obéir à l'ordre du Christ, ils attendirent à Jérusalem la réalisation de la promesse du Père: l'effusion du Saint-Esprit. Mais cette attente ne se passa pas dans l'oisiveté. L'Écriture dit qu'ils étaient "continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu". Luc 24:53. Ils se réunissaient aussi pour présenter leurs requêtes au Père, au nom de Jésus. Ils savaient qu'ils avaient un représentant dans le ciel, un avocat. Dans une crainte solennelle, ils répétaient les paroles du Maître: "En ce jour-là, vous ne m'interrogerez plus sur rien. En vérité, en vérité, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit parfaite." Jean 16:23, 24. Plus haut, toujours plus haut, ils élevaient la main de la foi, forts de ce puissant argument: "Christ est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!" Romains 8:34. PFC 45 3 Tandis que les disciples attendaient l'accomplissement de la promesse, ils humiliaient leurs coeurs dans une véritable repentance et confessaient leur incrédulité. Tout en se remémorant les paroles que le Christ avait prononcées avant sa mort, ils en pénétraient davantage le sens. Les vérités qui s'étaient effacées de leur mémoire leur revenaient à l'esprit, et ils se les répétaient les uns aux autres, tout en se reprochant leur manque de compréhension à l'égard du Sauveur. PFC 46 1 Les scènes de sa vie merveilleuse défilaient devant eux, telle une vision panoramique. Comme ils méditaient sur sa vie pure et sainte, ils sentaient que pour eux nulle peine ne serait trop dure, nul sacrifice trop grand, si leur vie rendait témoignage de la beauté de son caractère. Oh! Si seulement il leur était donné de revivre les trois années écoulées, comme ils agiraient différemment! S'ils pouvaient seulement recevoir le Maître, avec quelle ferveur ils s'efforceraient de lui montrer la profondeur de leur amour et la sincérité de leur douleur de l'avoir peiné par une parole ou un acte d'incrédulité! Mais ils se réconfortaient en pensant qu'ils étaient pardonnés. Et ils résolurent, dans toute la mesure du possible, de se racheter de cette incrédulité en confessant courageusement le Christ devant le monde. PFC 46 2 Les disciples priaient avec une intense ferveur, afin de pouvoir affronter les pécheurs et prononcer des paroles qui les amèneraient à la repentance. Faisant table rase de toutes divergences, de tout désir de suprématie, ils s'unissaient étroitement dans la communion chrétienne. Ils se rapprochaient de plus en plus de Dieu, et, ce faisant, ils se rendaient compte combien était grand leur privilège de pouvoir s'associer aussi intimement avec le Christ. La tristesse emplissait leurs coeurs à la pensée qu'ils l'avaient si souvent peiné par leur lenteur à comprendre, leur manque d'intelligence, au cours des leçons qu'il cherchait à leur inculquer. PFC 46 3 Pendant ces jours de préparation, les disciples sondèrent leurs coeurs. Ils sentaient leurs besoins spirituels, et suppliaient le Seigneur de leur accorder l'onction sainte qui les rendrait propres à sauver les âmes. Mais ils ne demandaient pas des bénédictions pour eux seuls. Ils se préoccupaient vivement du salut de leurs semblables. Ils savaient que l'Évangile devrait être porté au monde, et ils désiraient recevoir la puissance promise par le Christ. PFC 46 4 À l'époque des patriarches, l'influence du Saint-Esprit était souvent révélée, mais jamais dans sa plénitude. Maintenant, pour obéir à la parole du Sauveur, les disciples réclamaient ce don, et, dans le ciel, le Christ y ajoutait son intercession afin de le répandre sur son Église. PFC 47 1 "Le jour de la Pentecôte, lisons-nous dans les Actes des Apôtres, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un vent impétueux, et il remplit toute la maison où ils étaient assis." PFC 47 2 L'Esprit descendit sur les disciples qui attendaient dans la prière, avec une plénitude qui atteignit le coeur de chacun. Celui qui est infini se révélait avec puissance à son Église. C'était comme si, pendant des siècles, cette force avait été contenue. Maintenant, le ciel se plaisait à déverser sur les croyants les richesses de la grâce de l'Esprit. Sous son influence, les paroles de repentance et de confession se mêlaient aux chants de louange pour le pardon des péchés. On entendait des accents de reconnaissance et des paroles prophétiques. Le ciel tout entier s'abaissait pour contempler et adorer la sagesse de l'amour incomparable et incompréhensible. Émerveillés, les apôtres s'écriaient: "Voici l'amour!" Ils saisirent le don qui leur était accordé. Et que s'ensuivit-il? L'épée de l'Esprit, fraîchement aiguisée et trempée dans les éclairs du ciel, se fraya un chemin parmi l'incrédulité. Des milliers se convertirent en un seul jour. PFC 47 3 "Il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai... Quand le consolateur sera venu, l'Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu'il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir." Jean 16:7, 13. PFC 47 4 L'ascension du Christ annonçait aux disciples qu'ils recevraient la bénédiction promise. Ils devaient donc attendre avant d'entreprendre leur tâche. Lorsque le Sauveur franchit les portes du ciel, il fut intronisé au milieu de l'adoration des anges. Aussitôt cette cérémonie terminée, le Saint-Esprit descendit sur les disciples en effluves abondants, et le Christ fut glorifié de la gloire même qu'il partageait avec le Père de toute éternité. PFC 47 5 Par l'effusion de la Pentecôte, le ciel révélait que le règne du Rédempteur avait commencé. Selon sa promesse, le Saint-Esprit descendait sur ses disciples pour témoigner qu'il avait reçu toute autorité sur la terre et dans les cieux en tant que sacrificateur et roi, et qu'il était l'Oint de son peuple. PFC 48 1 "Des langues, semblables à des langues de feu, leur apparurent, séparées les unes des autres, et se posèrent sur chacun d'eux. Et ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d'autres langues, selon que l'Esprit leur donnait de s'exprimer." Le Saint-Esprit, prenant la forme de langues de feu, se posa sur chacun de ceux qui étaient assemblés. C'était l'emblème du don répandu alors sur les disciples, et qui leur permettait de parler couramment ces langues jusqu'alors inconnues d'eux. L'apparition du feu symbolisait le zèle ardent qui animerait les apôtres, et la puissance avec laquelle ils accompliraient leur tâche. PFC 48 2 "Or, il y avait à Jérusalem des Juifs, hommes pieux, de toutes les nations qui sont sous le ciel." Pendant la dispersion, les juifs avaient été disséminés dans presque toutes les parties du monde habité et, dans leur exil, ils avaient appris à parler diverses langues. Beaucoup de ces Juifs se trouvaient à Jérusalem à l'occasion de la Pentecôte, pour assister aux fêtes religieuses qui s'y déroulaient. Or, chaque langue connue était représentée par ces Juifs rassemblés dans cette ville. Ces différentes langues auraient présenté un grand obstacle à la proclamation de l'Évangile; c'est pourquoi Dieu subvint d'une manière miraculeuse à l'incapacité des apôtres. Le Saint-Esprit fit à leur égard ce qu'ils n'auraient pu accomplir par eux-mêmes de leur vivant. Ils pourraient maintenant proclamer au monde les vérités de la Parole de Dieu, parlant correctement les langues de ceux qu'ils évangélisaient. Ce don miraculeux prouvait avec force au monde que leur mission portait le sceau du ciel. À partir de ce moment-là, le langage des disciples devint pur, simple et précis, qu'ils s'expriment dans leur langue maternelle ou dans une langue étrangère. PFC 48 3 "Ils étaient tous dans l'étonnement et la surprise, et ils se disaient les uns aux autres: Voici, ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Et comment les entendons-nous dans notre propre langue à chacun, dans notre langue maternelle?" PFC 48 4 Les prêtres et les magistrats étaient fort irrités devant cette manifestation extraordinaire, mais ils n'osaient donner libre cours à leur méchanceté, de crainte de s'exposer à la violence du peuple. Ils avaient mis le Nazaréen à mort, mais voici que ses disciples, hommes illettrés de Galilée, racontaient dans toutes les langues alors connues l'histoire de sa vie et de son ministère. Les prêtres, résolus à mettre ce pouvoir miraculeux sur le compte de quelque cause naturelle, déclaraient qu'ils étaient ivres du vin doux préparé pour la fête, pour en avoir absorbé une trop grande quantité. Plusieurs personnes du peuple parmi les plus ignorantes crurent à cette insinuation, mais les plus intelligentes savaient qu'elle était inexacte. Et ceux qui comprenaient les différentes langues attestaient la correction de celles que parlaient les disciples. PFC 49 1 En réponse aux accusations des prêtres, Pierre montra que cette manifestation était l'accomplissement direct de la prophétie de Joël, dans laquelle il était prédit qu'une telle puissance devait s'emparer des hommes pour les rendre propres à accomplir une tâche spéciale: "Hommes Juifs, dit-il, et vous tous qui séjournez à Jérusalem, sachez ceci, et prêtez l'oreille à mes paroles! Ces gens ne sont pas ivres, comme vous le supposez, car c'est la troisième heure du jour. Mais c'est ici ce qui a été dit par le prophète Joël: Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair; vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils prophétiseront." PFC 49 2 Avec puissance et clarté, Pierre rendit témoignage de la mort et de la résurrection du Christ: "Hommes Israélites, écoutez ces paroles! Jésus de Nazareth, cet homme à qui Dieu a rendu témoignage devant vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a opérés par lui au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes; cet homme... vous l'avez crucifié, vous l'avez fait mourir par la main des impies. Dieu l'a ressuscité, en le délivrant des liens de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il fût retenu par elle." PFC 49 3 Pierre ne fit pas allusion aux enseignements du Christ pour justifier son point de vue, parce qu'il savait que les préjugés de ses auditeurs étaient si grands que tout ce qu'il pourrait dire sur cette question ne serait d'aucun effet. Il préféra leur parler de David qui était considéré par les Juifs comme un patriarche de leur nation: "Car David dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite, afin que je ne sois point ébranlé. Aussi mon coeur est dans la joie, et ma langue dans l'allégresse; et même ma chair reposera avec espérance, car tu n'abandonneras pas mon âme dans le séjour des morts, et tu ne permettras pas que ton Saint voie la corruption... Hommes frères, qu'il me soit permis de vous dire librement, au sujet du patriarche David, qu'il est mort, qu'il a été enseveli, et que son sépulcre existe encore aujourd'hui parmi nous. Comme il était prophète... c'est la résurrection du Christ qu'il a prévue et annoncée, en disant qu'il ne serait pas abandonné dans le séjour des morts et que sa chair ne verrait pas la corruption. C'est ce Jésus que Dieu a ressuscité; nous en sommes tous témoins." PFC 50 1 Il y a là une scène du plus grand intérêt. Voici que de toutes parts les gens accourent vers le temple pour entendre les disciples rendre témoignage à la vérité, telle qu'elle est en Jésus. Prêtres et magistrats sont là, leur visage reflétant la méchanceté, le coeur rempli de haine envers le Christ et les mains encore souillées par le sang répandu par la crucifixion du Sauveur du monde. Ils avaient cru trouver les apôtres paralysés par la crainte de l'oppression et du meurtre; mais ils les voyaient pleins de courage et remplis de l'Esprit, proclamant avec force la divinité de Jésus de Nazareth. Ils les entendaient proclamer avec hardiesse que celui qui avait été tout récemment humilié, bafoué, frappé par des mains cruelles et crucifié était le Prince de la vie, maintenant élevé à la droite de Dieu. Quelques-uns de ceux qui écoutaient les apôtres en ce moment avaient pris une part active à la condamnation et à la mort du Christ. Leurs voix s'étaient mêlées à celles de la populace pour demander sa crucifixion. Quand Jésus et Barabbas se tenaient devant eux dans le prétoire, et que Pilate avait demandé: "Lequel voulez-vous que je vous relâche, ils répondirent: Barabbas". Matthieu 27:21. Quand Pilate le leur livra, disant "Prenez-le vous-mêmes, et crucifiez-le; car moi, je ne trouve point de crime en lui... Je suis innocent du sang de ce juste", ils s'étaient écriés: "Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!" Jean 19:6; Matthieu 27:24, 25. PFC 50 2 Maintenant ils entendaient les disciples déclarer qu'ils avaient crucifié le Fils de Dieu. Les prêtres et les magistrats tremblaient; la foule fut alors saisie d'une angoissante certitude. "Ils eurent le coeur vivement touché, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Hommes frères, que ferons-nous?" Parmi ceux qui écoutaient les disciples se trouvaient des Juifs pieux, sincères dans leur foi. La puissance qui accompagnait les paroles de l'apôtre les convainquit que Jésus était vraiment le Messie. Alors Pierre leur dit: "Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ, pour le pardon de vos péchés; et vous recevrez le don du Saint-Esprit. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera." PFC 51 1 Pierre insista auprès de ses auditeurs sur le fait qu'ils avaient rejeté le Christ parce qu'ils avaient été trompés par les prêtres et les magistrats. Il leur dit que s'ils continuaient à prendre ces hommes comme conseillers, et à attendre qu'ils leur fassent connaître le Christ, sans avoir le courage de le rechercher eux-mêmes, ils ne l'accepteraient jamais. Ces hommes puissants, bien que faisant profession de piété, ambitionnaient les richesses et la gloire terrestre. Ils n'avaient nul désir de venir au Christ pour être sauvés. PFC 51 2 Sous l'influence de cette illumination céleste, les Écritures que le Christ avait expliquées à ses disciples s'imposaient à eux avec l'éclat de la vérité. Le voile, qui jusqu'alors les avait empêchés de voir le but final de ce qui avait été aboli, était enlevé et ils comprenaient maintenant l'objet de la mission du Christ et la nature de son royaume. Ils pouvaient parler de leur Sauveur avec puissance, et tandis qu'ils révélaient à leurs auditeurs le plan du salut, beaucoup étaient touchés et convaincus. Les traditions et les superstitions inculquées par les prêtres étaient chassées de leurs esprits, et les enseignements du Sauveur reçus. "Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes." PFC 51 3 Les chefs des Juifs avaient supposé que l'oeuvre du Christ s'achèverait avec sa mort; mais au-delà de cela, ils étaient témoins des oeuvres merveilleuses de la Pentecôte. Ils entendaient les disciples, doués d'une puissance et d'une énergie jusque-là inconnues, prêcher le Christ, leurs paroles étant renforcées par des signes et des prodiges. À Jérusalem, la forteresse du judaïsme, des milliers déclaraient ouvertement leur foi en Jésus de Nazareth comme étant le Messie. PFC 51 4 Les disciples étaient émerveillés et débordants de joie devant l'importance de cette moisson d'âmes. Ils ne considéraient pas cette récolte magnifique comme étant le résultat de leurs propres efforts. Ils se rendaient compte qu'ils étaient entrés dans le champ de travail d'autres croyants. Depuis la chute d'Adam, Dieu avait confié à ses serviteurs la semence de la vérité, destinée à être jetée dans les coeurs. Pendant sa vie ici-bas, le Christ avait répandu cette semence, qu'il fertilisa de son sang. Les conversions qui eurent lieu au jour de la Pentecôte furent le résultat de ces semailles, la moisson du travail du Sauveur, révélant la puissance de son enseignement. Bien que claires et convaincantes, les paroles des apôtres n'auraient pu faire tomber les préjugés qui avaient résisté à tant d'évidence. Mais le Saint-Esprit faisait pénétrer les arguments dans les coeurs avec une puissance divine. Les déclarations des apôtres étaient comme des flèches aiguës du Tout-Puissant, convainquant les hommes de l'effroyable crime qu'ils avaient commis en rejetant et en crucifiant le Seigneur de gloire. PFC 52 1 À l'école du Christ, les disciples avaient été amenés à sentir la nécessité de recevoir le Saint-Esprit. C'est par cette puissance que s'acheva leur formation, et qu'ils entreprirent l'oeuvre de leur vie. Ils n'étaient plus des hommes ignorants et sans culture; ils ne formaient plus un groupe d'unités indépendantes ou d'éléments discordants et inconciliables. Ils ne plaçaient plus leur espoir dans les grandeurs terrestres. Ils n'étaient "qu'un coeur et qu'une âme". Actes 2:46; 4:32. Le Christ occupait toutes leurs pensées et l'avancement de son oeuvre était leur seule ambition. Par l'esprit et le caractère, ils étaient devenus comme leur Maître, et chacun reconnaissait "qu'ils avaient été avec Jésus". Actes 4:13. PFC 52 2 La Pentecôte leur apporta la lumière céleste. Les vérités qu'ils ne pouvaient saisir quand le Christ était avec eux leur étaient maintenant clairement révélées. Avec une confiance et une assurance qu'ils n'avaient jamais connues auparavant, ils acceptaient les enseignements de la parole sacrée. Que le Christ soit le Fils de Dieu n'était plus pour eux une question de foi. Ils avaient la certitude que, bien que revêtu d'humanité, il était vraiment le Messie, et ils en firent part autour d'eux avec une confiance apportant la conviction que Dieu était avec eux. PFC 52 3 Ils pouvaient prononcer le nom de Jésus avec assurance. N'était-il pas leur ami et leur frère aîné? Jouissant d'une communion intime avec le Christ, ils "s'asseyaient avec lui dans les lieux célestes". Avec quelle flamme ne présentaient-ils pas leurs arguments quand ils rendaient témoignage de lui! Leurs coeurs débordaient d'une reconnaissance si complète, si profonde, si puissante, qu'ils se sentaient appelés à se rendre jusqu'aux extrémités du monde pour témoigner de la puissance du Christ. Ils étaient remplis du désir intense de poursuivre l'oeuvre commencée. PFC 53 1 Ils se rendaient compte de leur dette envers le ciel et de la responsabilité qui leur incombait. Fortifiés par le don du Saint-Esprit, ils partirent pleins de zèle pour proclamer les triomphes de la croix. L'Esprit les animait et parlait par eux. La paix du Christ rayonnait sur leurs visages. Ils avaient voué leur vie à son service, et leurs traits mêmes portaient l'empreinte de leur consécration. ------------------------Chapitre 6 -- La création La création PFC 55 1 "Les cieux ont été créés par la parole de l'Éternel, Et toute leur armée par le souffle de sa bouche... Car il parle, et la chose existe; Il commande et elle paraît... Il a posé la terre sur ses fondements: Elle ne sera jamais ébranlée." Psaumes 33:6, 9; 104:5. PFC 55 2 Lorsqu'elle sortit des mains du Créateur, la terre était d'une éclatante beauté. Sa surface était ondulée de montagnes et de collines, parsemée de lacs délicieux et arrosée de superbes fleuves. Mais ces collines et ces monts n'étaient pas, comme aujourd'hui, escarpés, raboteux, échancrés de précipices béants et de gouffres sans fond. Les aspérités et les âpres rugosités de la charpente terrestre étaient recouvertes d'un sol fécond, d'où s'échappait partout une luxuriante végétation. Pas de landes stériles, ni de fétides marécages. L'oeil ne rencontrait que gracieux arbustes et fleurs délicates. Les hauteurs étaient couronnées d'arbres majestueux aux dimensions inconnues aujourd'hui. L'air, exempt de tout miasme, de toute infection, était pur et sain. Le paysage tout entier surpassait en beauté les jardins royaux les mieux entretenus, et l'armée des anges, en contemplant cette scène, bénissait Dieu de ses oeuvres merveilleuses. PFC 55 3 Dès que la terre fut couverte de végétation et peuplée d'animaux innombrables, l'homme, chef-d'oeuvre de la création, l'être pour lequel ce séjour enchanteur venait d'être préparé, fut appelé à l'existence. Il reçut la domination de tout ce qu'embrassaient ses regards. "Alors Dieu dit: Faisons l'homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu'il règne... sur la terre entière. Ainsi Dieu créa l'homme à son image... Il créa un homme et une femme." Genèse 1:26, 27. PFC 56 1 Tel est le récit sacré des origines du genre humain. Sa clarté et sa précision excluent toute idée erronée. "Dieu créa l'homme à son image." Il n'y a pas de mystère sous cette parole. Elle ne donne nullement lieu de supposer que l'homme n'est que le dernier échelon d'une lente évolution ayant son point de départ dans les organismes inférieurs de la vie animale ou végétale. Cette théorie annule l'oeuvre grandiose du Créateur. On a tellement à coeur, aujourd'hui, d'ôter à Dieu sa souveraineté sur l'univers, que l'on dépouille l'homme de sa divine origine. Celui qui avait semé dans l'espace les mondes étoilés; qui avait donné leurs coloris aux fleurs des champs; qui avait orné la terre et les cieux des merveilles de sa puissance, voulut couronner son oeuvre glorieuse en lui donnant un dominateur, et il créa un être digne de la main qui lui donnait la vie. La généalogie de notre race, telle que nous la donne le volume inspiré, ne la fait pas remonter à une succession d'infusoires, de mollusques et de quadrupèdes se transformant peu à peu: elle la fait remonter au Créateur. Bien que tiré de la poudre de la terre, Adam était cependant "fils de Dieu". Luc 3:38. PFC 56 2 En sa qualité de représentant de l'Être suprême, Adam fut constitué maître du règne animal. Privés de la faculté de comprendre et de reconnaître la souveraineté de Dieu, les animaux sont capables d'aimer l'homme et de le servir. Le Psalmiste a dit: PFC 56 3 Tu as donné... au fils de l'homme... L'empire sur les oeuvres de tes mains; Tu as mis toutes choses sous ses pieds: Les brebis comme les boeufs, Et même les bêtes sauvages... Tout ce qui parcourt les sentiers des mers. Psaumes 8:7-9. PFC 56 4 L'homme doit porter l'image de Dieu aussi bien physiquement que par son caractère. Le Fils de Dieu seul est "l'empreinte même" du Père (Hébreux 1:3); mais l'homme a été fait "selon sa ressemblance". Sa nature était en harmonie avec la volonté du Créateur; son intelligence pouvait s'élever jusqu'aux choses divines; ses affections étaient pures; ses appétits et ses passions, sous l'ascendant de la raison. Il était saint, heureux de porter l'image de Dieu, et parfaitement soumis à sa volonté. PFC 57 1 En sortant des mains de son Créateur, Adam était d'une taille élancée et parfaitement harmonieuse. Son visage vermeil resplendissait de santé, de vie et de joie. Sa stature était de beaucoup supérieure à celle des hommes de la génération présente. Ève lui était inférieure en stature; ses formes étaient pleines de noblesse et de grâce. Dans son innocence, le premier couple ne portait aucun vêtement artificiel: il était nimbé, ainsi que les anges, d'un voile de lumière et de gloire, qu'il conserva aussi longtemps qu'il resta obéissant. PFC 57 2 Après la création de l'homme, Dieu fit passer devant lui tous les animaux de la terre pour leur donner des noms. Adam vit bien que chacun d'eux avait sa compagne; mais parmi toutes les créatures que Dieu avait faites, il n'en trouva aucune qui lui ressemblât. Genèse 2:20. Alors "l'Éternel dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je lui ferai une aide semblable à lui." Genèse 2:18. PFC 57 3 L'homme a été fait pour vivre en société, et non pas dans la solitude. Sans compagne, ni les beautés de l'Éden, ni le charme de ses occupations, ni même ses relations avec les anges n'eussent procuré au premier homme un bonheur parfait. Sans une compagne de même nature que lui, aimante et digne d'être aimée, son besoin de sympathie et de sociabilité n'eût pas été satisfait. Cette compagne, Dieu la donna lui-même à Adam. Il lui fit "une aide semblable à lui", à savoir un être qui pût vivre auprès de lui, partager ses joies et répondre à ses affections. Pour marquer qu'elle n'était pas destinée à être son chef, pas plus qu'à être traitée en inférieure, mais à se tenir à son côté comme son égale, aimée et protégée par lui, Ève fut tirée d'une de ses côtes. Os de ses os, chair de sa chair, la femme était une autre partie de lui-même, signe sensible et frappant de l'union intime et l'attachement profond qui devait caractériser leurs rapports. "Jamais un homme n'a haï sa propre chair; mais il la nourrit, et en prend soin." "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère, et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair." Ephésiens 5:29; Genèse 2:24. PFC 57 4 C'est Dieu qui célébra le premier mariage. Cette institution a ainsi pour fondateur le Créateur de l'univers. "Que le mariage soit respecté." Hébreux 13:4. C'est l'un des premiers dons de Dieu à l'homme; et c'est l'une des deux institutions qu'Adam emporta avec lui lorsque, après la chute, il franchit les portes du Paradis. Quand les principes divins sont respectés, le mariage est un bienfait. Il est la sauvegarde de la pureté et du bonheur de l'homme. Il pourvoit à ses besoins sociaux, il élève sa nature physique, intellectuelle et morale. PFC 58 1 "Puis l'Éternel planta un jardin en Éden, du côté de l'Orient, et il y plaça l'homme qu'il avait formé." Genèse 2:8. Tout ce que Dieu avait fait n'était que beauté et perfection, et rien ne semblait manquer au bonheur du premier couple. Mais le Créateur voulut lui donner une autre preuve de bonté en lui préparant un jardin qui fût sa demeure particulière. Dans ce jardin étaient plantés des arbres de toutes les variétés, dont un grand nombre était chargé de fruits ou exhalaient des parfums délicieux. La vigne y poussait en hauteur, laissant gracieusement ployer ses sarments sous le poids d'un fruit succulent, coloré des teintes les plus riches et les plus variées. La tâche d'Adam et Ève consistait à tresser ces sarments en arcades et en berceaux pour faire des demeures vivantes, tapissées de feuillages et de fruits. Partout on voyait des fleurs odoriférantes de toutes les couleurs. Au milieu du jardin se dressait l'arbre de vie, dont la beauté éclipsait tous les autres. Son fruit, qui ressemblait à des pommes d'or et d'argent, avait la propriété de prolonger la vie. PFC 58 2 La création était désormais complète. "Ainsi les cieux et la terre furent achevés avec tout ce qui s'y trouve." "Dieu contempla ce qu'il avait fait, et il vit que cela était très bien." Genèse 2:1-3; 1:31. L'Éden s'étalait sur la terre épanouie. Adam et Ève avaient un libre accès à l'arbre de vie. Nulle trace de péché, nulle ombre de mort ne ternissait cette superbe création. PFC 58 3 Les étoiles du matin entonnaient des chants d'allégresse, Et les fils de Dieu (les anges) poussaient des acclamations. Job 38:7. PFC 58 4 Le Créateur avait jeté les fondements de la terre. Il l'avait enrichie de beauté et d'harmonie, parsemée d'objets utiles à l'homme, et y avait prodigué les merveilles de la terre et de la mer. Le grand oeuvre de la création fut achevé en six jours. Alors Dieu "se reposa, le septième jour, de toute l'oeuvre qu'il avait accomplie. Ainsi, Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, parce qu'en ce jour-là il s'était reposé de toute l'oeuvre dont il était l'auteur et le Créateur." Psaumes 19:2, 3. Contemplant avec satisfaction l'oeuvre de ses mains, où tout était parfait, Dieu se reposa, non pas comme le fait l'homme à la fin de sa journée, mais pour marquer sa joie à la vue des oeuvres de sa sagesse, de sa bonté et de sa gloire. PFC 59 1 Après s'être reposé au septième jour, Dieu le sanctifia, c'est-àdire qu'il le mit à part, comme jour de repos à l'usage de l'homme. Appelé à suivre l'exemple de son Créateur, celui-ci devra consacrer au repos ce jour sacré, afin qu'en contemplant les cieux et la terre, il puisse élever sa pensée vers les oeuvres de Dieu, le coeur débordant de révérence et d'amour pour l'auteur de ses jours. PFC 59 2 C'est dans le jardin d'Éden que le Seigneur établit le mémorial de son oeuvre créatrice. Ce jour de repos fut confié à Adam, père et représentant de toute la famille humaine. Son observation devait être, de la part de tous ceux qui habiteraient sur la terre, un acte de gratitude envers Dieu, leur Créateur et légitime Souverain. Cette institution, qui avait un caractère absolument commémoratif, devenait le partage de toute l'humanité. N'ayant rien de symbolique, elle n'était pas limitée à quelque peuple particulier. PFC 59 3 Même dans le Paradis, l'homme avait besoin, un jour sur sept, de cesser son activité terrestre pour se vouer plus complètement à la contemplation des oeuvres créées, écouter la nature parler à ses sens et proclamer qu'il y a un Dieu vivant, qui est le Maître suprême et le Créateur de tout ce qui existe. PFC 59 4 Les cieux racontent la gloire de Dieu, Et le firmament proclame l'oeuvre de ses mains. Le jour en parle au jour, Et la nuit en donna connaissance à la nuit. Psaumes 19:2, 3. PFC 59 5 Les beautés de la nature sont un signe de l'amour de Dieu. Cet amour éclate dans les ravissants paysages ornés d'arbres majestueux, dans les boutons de fleurs et leurs délicates corolles. Tout nous le rappelle. Or, le sabbat, dirigeant sans cesse les yeux des hommes vers celui qui les a créés, les convie à ouvrir le grand livre de la nature et à y lire la puissance, la sagesse et l'amour du Créateur. PFC 59 6 Bien que créés innocents et saints, nos premiers parents n'échappaient pas à la possibilité de faire le mal. Doué du libre arbitre, à même d'apprécier la sagesse et la bienveillance de Dieu, ainsi que la justice de ses exigences, l'homme restait parfaitement libre d'obéir ou de désobéir. Il jouissait de la société de Dieu et des saints anges; mais il ne pouvait être en état d'éternelle sécurité, tant que sa fidélité n'avait pas été mise à l'épreuve. Ainsi, dès le début, une restriction fut imposée, qui mit une bride à l'égoïsme, cette passion fatale qui avait causé la perte de Satan. PFC 60 1 L'arbre de la connaissance placé au milieu du jardin, près de l'arbre de vie, devait servir à éprouver l'obéissance et la reconnaissance de nos premiers parents. Admis à manger librement du fruit de tous les autres arbres, ils ne pouvaient, sous peine de mort, goûter à celui-là. S'ils triomphaient de l'épreuve, ils seraient finalement soustraits à la puissance de l'ennemi, et demeureraient à perpétuité dans la faveur de Dieu. PFC 60 2 Il n'existe pas de gouvernement sans lois. L'une des conditions indispensables de l'existence de l'homme était, en sa qualité de sujet, l'obéissance aux lois de Dieu. Adam aurait pu être créé incapable de les transgresser. Le Créateur aurait pu empêcher sa main de toucher au fruit défendu. Privé de la faculté de choisir, l'homme n'aurait pas été un être libre, mais un simple automate. Son obéissance aurait été forcée et non volontaire. Adam n'aurait pas pu se former un caractère. D'ailleurs, ce système eût été contraire aux voies de Dieu à l'égard des habitants des autres mondes, et ce mode d'existence, indigne d'un être intelligent, eût fortifié l'accusation d'arbitraire lancée par Satan contre le gouvernement divin. PFC 60 3 Dieu avait fait l'homme droit, doué de nobles facultés, et sans penchant au mal. Il l'avait gratifié d'une haute intelligence: tout l'engageait à demeurer fidèle à son Créateur. Une obéissance parfaite et perpétuelle, telle était la condition d'une éternelle félicité. À ce prix, il pouvait avoir libre accès à l'arbre de vie. PFC 60 4 La demeure de nos premiers parents devait servir de modèle à celles de leurs descendants, au fur et à mesure que ceux-ci prendraient possession de la terre. Ce foyer, orné par la main de Dieu, n'était pas un palais. Dans leur vanité, les hommes se plaisent à habiter des demeures somptueuses. Ils mettent leur gloire dans les ouvrages de leurs mains. Mais Dieu plaça Adam dans un jardin. Ce jardin, qui devait lui servir d'habitation, avait pour dôme le ciel bleu, pour plancher un tapis de verdure émaillé de fleurs délicates, et pour dais des branches feuillues d'arbres majestueux. Aux parois étaient suspendus comme ornements les magnifiques produits du divin Artiste. Ce décor offert au premier couple dans son innocence renferme une leçon pour les hommes de tous les temps. Le vrai bonheur n'est pas dans les satisfactions de la vanité et du luxe, mais dans la communion avec Dieu, au sein de ses oeuvres admirables. Si les hommes recherchaient moins l'artificiel et cultivaient davantage la simplicité, ils répondraient beaucoup mieux au plan divin à leur égard. L'ambition et l'orgueil ne sont jamais satisfaits. Les vrais sages trouvent des jouissances aussi réelles que pures dans les biens que Dieu a mis à la portée de tous. PFC 61 1 Les habitants de l'Éden reçurent la charge du jardin "pour le cultiver et pour le garder". Cette occupation saine et agréable n'avait rien de pénible. Dieu a donné à l'homme le bienfait du travail pour occuper son esprit, fortifier son corps et développer ses facultés. L'activité mentale et physique à laquelle Adam se livrait était pour lui une des plus douces joies de son existence, avant et même après la perte du Paradis, obligé qu'il fut ensuite de demander son pain quotidien à un sol devenu ingrat. Ce même travail, quoique bien différent des agréables devoirs de l'Éden, fut pour lui une sauvegarde contre la tentation et une source de bonheur. PFC 61 2 Ceux qui considèrent comme un fléau le travail, accompagné aujourd'hui de lassitude et de douleur, commettent une erreur. Ceux qui n'ont que du mépris pour la classe ouvrière comprennent bien mal le but de Dieu en créant l'homme. Que sont les terres et les biens de plus opulents, à côté du domaine dévolu à notre noble ancêtre? Et pourtant, Adam ne devait pas rester oisif. Le Créateur, qui sait de quoi le bonheur est fait, lui assigna sa tâche. Seuls les hommes et les femmes qui travaillent savent ce qu'est la vraie joie de vivre. Les anges eux-mêmes, envoyés de Dieu pour exercer leur ministère auprès des enfants des hommes, sont très occupés. Nulle part le Créateur n'a pourvu à la pratique dégradante de l'indolence. PFC 61 3 S'ils restaient fidèles à Dieu, Adam et sa compagne gouverneraient la terre, investis d'une autorité suprême sur tous les êtres vivants. Le lion et l'agneau jouaient paisiblement autour d'eux, ou se couchaient côte à côte à leurs pieds. Au-dessus de leur tête, les oiseaux voltigeaient sans crainte. À leur ramage, vraie action de grâces à l'adresse du Père et du Fils, nos premiers parents unissaient leur voix. PFC 62 1 Adam et Ève n'étaient pas seulement les heureux enfants de leur Père céleste; ils étaient ses élèves, et jouissaient des leçons de sa sagesse infinie. Bien qu'honorés de la visite des anges, ils conversaient avec le Créateur qu'ils contemplaient sans voile. L'arbre de vie leur donnait une santé florissante. Leur intelligence était de peu inférieure à celle des anges. Les mystères de l'univers visible, "oeuvre admirable de celui dont la science est parfaite" (Job 37:16), étaient pour eux une source inépuisable d'instruction et de délices. Les lois et les opérations de la nature qui, depuis six mille ans, sont pour l'homme un objet d'étude, leur étaient dévoilées par l'Architecte et Conservateur de toutes choses. Ils parlaient avec les fleurs, les feuilles et les arbres, et comprenaient les secrets de leur existence. Depuis le puissant Léviathan se jouant dans les eaux jusqu'au ciron imperceptible flottant dans un rayon de soleil, toutes les créatures vivantes leur étaient familières. À chacune, Adam avait donné un nom. Il connaissait sa nature et ses habitudes. PFC 62 2 Les gloires du firmament, les mondes innombrables et leurs révolutions, "le balancement des nuages" (Job 37:16), les mystères de la lumière et du son, du jour et de la nuit, tels étaient les sujets d'étude de nos premiers parents. Sur chaque feuille de la forêt, sur chaque pierre de la montagne, sur chaque étoile scintillante, partout: sur la terre, dans les airs et dans les cieux, ils voyaient inscrit le nom de Dieu. L'ordre et l'harmonie de la création leur révélaient une puissance et une sagesse infinies. À chaque pas, ils découvraient quelque merveille qui leur inspirait un amour plus profond, et leur arrachait de nouvelles actions de grâce. PFC 62 3 Dans la pensée du Créateur, si Adam et Ève demeuraient fidèles à la loi divine, leurs facultés d'apprendre, de jouir et d'aimer ne devaient cesser de grandir. De nouveaux trésors de connaissance, de nouvelles sources de bonheur, des perceptions toujours plus claires de l'indéfectible et incommensurable amour de Dieu, devaient être leur doux partage. ------------------------Chapitre 7 -- La nature de l'homme La tentation et la chute PFC 63 1 Ne pouvant fomenter une révolte dans le ciel, Satan trouva un nouveau champ d'activité et de lutte contre Dieu: il se proposa la ruine de la race humaine. Le bonheur et la paix du couple habitant l'Éden étaient pour lui comme le mirage d'une félicité à jamais perdue. Dévoré par l'envie, il prit la résolution de les inciter à la désobéissance et d'attirer sur eux la peine du péché. Dans ce but, il décida de changer leur amour en méfiance et leurs chants de joie en récriminations contre leur Créateur. Par là, non seulement il les plongerait dans la désolation où il se trouvait lui-même, mais jetterait le déshonneur sur Dieu et la désolation dans le ciel. PFC 63 2 Nos premiers parents ne furent pas laissés dans l'ignorance du danger qui les menaçait. Des messagers célestes leur firent connaître l'histoire de la chute de Satan, et leur dévoilèrent les plans formés pour leur destruction. Ils leur expliquèrent entièrement la nature du gouvernement divin que le prince du mal s'efforçait de renverser. C'est par la désobéissance aux justes commandements de Dieu, leur dirent-ils, que Satan et son armée sont tombés. Cela vous montre l'importance d'honorer cette loi, condition indispensable du maintien de l'ordre et de l'équité dans l'univers. La loi de Dieu -- émanation de sa volonté, révélation écrite de son caractère, expression de la sagesse et de l'amour divin -- est aussi sacrée que Dieu lui-même, et l'harmonie de la création dépend d'un parfait accord entre cette loi et tout ce qui existe, animé ou inanimé. Dieu a placé non seulement les êtres intelligents, mais aussi toutes les opérations de la nature sous des lois fixes qu'il n'est pas permis de violer. Tandis que la nature est gouvernée par des lois naturelles, seul, parmi les autres êtres, l'homme est justiciable de la loi morale. Couronnement de l'oeuvre de la création, il a reçu de Dieu les facultés de comprendre les exigences de sa loi, d'en apprécier tant la justice et la bonté que son obligation sacrée. Aussi Dieu attend-il de lui une obéissance implicite. PFC 64 1 Comme l'avaient été les anges, les habitants de l'Éden allaient être mis à l'épreuve et appelés à décider, soit d'obéir et de vivre, soit de désobéir et de mourir. S'ils étaient irrespectueux de sa volonté, celui qui n'avait pas épargné les anges désobéissants ne les épargnerait pas non plus. Toute transgression compromettrait la possession des dons de Dieu et attirerait sur eux le malheur et la ruine. PFC 64 2 Les anges mirent Adam et Ève en garde contre les pièges de Satan. Ses efforts pour vous faire tomber, leur dirent-ils, seront inlassables. Mais aussi longtemps que vous serez obéissants, le malin ne pourra vous faire aucun mal; car, si cela était nécessaire, tous les anges seraient envoyés à votre secours. Si vous repoussez fermement et sans relâche ses premières insinuations, vous jouirez de la même sécurité que les messagers du ciel. Mais si, une seule fois, vous cédez à la tentation, votre nature en sera tellement altérée que vous n'aurez plus en vous-même ni la force ni le désir de résister à Satan. PFC 64 3 La défense de manger de l'arbre de la connaissance avait pour but de servir de pierre de touche à l'obéissance du premier couple, et par conséquent à son amour pour Dieu. C'était la seule restriction mise à la jouissance de tout ce qu'il y avait dans le Paradis. Mais la désobéissance dans ce seul cas suffirait pour les exposer à la peine du péché. D'ailleurs, il ne serait pas permis à Satan de les harceler sans cesse de ses tentations. Ce n'était qu'au pied de l'arbre défendu que cela lui serait possible. Chercher à sonder la nature de cet arbre, c'était s'exposer à tomber dans les pièges de l'ennemi. Aussi leur fut-il recommandé de prêter attention à l'avertissement de Dieu, et de suivre les instructions qu'il avait jugées bon de leur donner. PFC 65 1 Afin d'accomplir son oeuvre avec succès, Satan se décida à employer un déguisement bien propre à servir ses desseins sinistres: celui du serpent. Cet animal était alors une des créatures les plus intelligentes et les plus belles de la création. Il possédait des ailes et devenait, en plein vol, un objet éblouissant ayant l'apparence et l'éclat de l'or poli. À le voir perché sur les branches de l'arbre défendu, chargé de fruits délicieux, on ne pouvait se défendre d'un mouvement d'admiration. Ainsi se dissimulait, dans le jardin de la paix, le destructeur attendant sa proie. PFC 65 2 Les anges avaient prévenu Ève du danger qui la guettait si, au cours de ses devoirs quotidiens dans le jardin, elle se séparait de son mari. En sa compagnie, lui avaient-ils dit, le danger de la tentation sera moins grand que si tu es seule. Or, absorbée par ses charmantes occupations, elle s'éloigne inconsciemment de son mari. S'apercevant tout à coup qu'elle est seule, elle éprouve un sentiment d'effroi. Mais, chassant aussitôt ses craintes, elle se dit qu'elle est assez sage pour discerner le mal et y résister. PFC 65 3 Oubliant les recommandations de l'ange, elle se trouve bientôt en face de l'arbre défendu, qu'elle contemple avec un mélange de curiosité et d'admiration. Le fruit est si beau qu'elle se demande pourquoi Dieu l'a défendu. L'occasion du tentateur est venue. Comme s'il comprenait les mouvements du coeur d'Éve: "Quoi, dit-il à la femme, Dieu aurait-il vraiment dit: Vous ne mangerez les fruits d'aucun arbre du jardin?" Genèse 3:1. À l'ouïe de cet écho inattendu de ses propres pensées, elle est surprise et presque effrayée. Mais alors, d'une voix musicale et caressante, le serpent se répand en louanges subtiles sur sa beauté incomparable, louanges qu'elle écoute sans déplaisir. Aussi, au lieu de s'enfuir en toute hâte, elle s'attarde, émerveillée d'entendre parler un serpent. Si elle s'était trouvée en face d'un être semblable aux anges, la crainte l'aurait saisie; mais l'idée ne lui vint pas que ce séduisant animal puisse être un instrument de l'ange déchu. PFC 65 4 A l'habile question du tentateur, elle répond: "Nous mangeons les fruits des arbres du jardin, mais quant au fruit de l'arbre placé au milieu du jardin, Dieu a dit: N'en mangez point, et n'y touchez pas; sinon vous mourrez! Le serpent répondit à la femme: Vous ne mourrez certainement pas; mais Dieu sait que, le jour où vous mangerez de ce fruit, vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme Dieu, connaissant le bien et le mal." PFC 66 1 Le tentateur fait croire qu'en mangeant du fruit de cet arbre, elle et son mari parviendront à une sphère d'existence plus élevée, et qu'ils verront s'élargir l'horizon de leurs connaissances. Ayant lui-même mangé du fruit défendu, n'a-t-il pas acquis le don de la parole? Puis il insinue que l'Éternel leur interdit cet arbre par une crainte jalouse de les voir s'élever à sa hauteur. C'est, affirme-til, en raison de ses propriétés merveilleuses, de la faculté qu'il a de donner la sagesse, qu'on vous a défendu d'en goûter ou même d'y toucher. En termes couverts, le tentateur ajoute que la menace divine ne sera pas exécutée: elle n'a pour but que de les intimider. Il continue: "Comment pourriez-vous mourir? N'avez-vous pas mangé de l'arbre de vie? Dieu a voulu vous empêcher de parvenir à un plus haut développement et de découvrir un plus grand bonheur." PFC 66 2 Depuis les jours d'Adam jusqu'aux nôtres, la tactique de Satan a été la même. Il pousse les hommes à se défier de l'amour de Dieu et à douter de sa sagesse. Il cherche constamment à exciter en eux un esprit de curiosité et d'irrévérence, un désir inquiet et malsain de pénétrer les secrets de la sagesse et de la puissance divines. À vouloir sonder ce qu'il a plu à Dieu de nous sceller, des multitudes passent à côté des vérités révélées essentielles au salut. Satan amène les hommes à la désobéissance en leur suggérant que le terrain défendu va leur faire connaître de merveilleux secrets. Illusion et erreur. Épris de leurs idées de progression, passant par-dessus les commandements de Dieu, ils mettent leurs pieds sur le sentier qui aboutit à la dégradation et à la mort. PFC 66 3 Au couple maître de l'Éden, Satan s'attache à insinuer qu'il y a des avantages à violer la loi de Dieu. N'entend-on pas aujourd'hui des raisonnements tout semblables? Bien des gens qui se vantent de leurs largeurs d'idées et de leur grande liberté, raillent l'étroitesse de ceux qui obéissent aux commandements divins. Satan prétendait avoir tiré un grand profit du fruit défendu; mais il avait soin de taire le fait que, pour cette raison même, il avait été expulsé du ciel. Plongé par le péché dans un malheur sans bornes, il cachait son affreux sort pour entraîner l'homme avec lui. De même aujourd'hui, le faux croyant cache son vrai caractère. Ses prétentions à la sainteté ne font que le rendre plus dangereux. Il fait l'oeuvre de Satan et conseille à ses semblables d'en faire autant, et cela pour leur ruine éternelle. PFC 67 1 Ève crut sincèrement aux paroles de Lucifer. C'est ce qui la perdit. Elle tomba pour avoir manqué de confiance en la Parole de Dieu. Au jour du jugement, les hommes ne seront pas condamnés pour avoir consciencieusement cru au mensonge, mais pour avoir douté de la vérité ou négligé de la connaître. Il faut mettre tout son coeur à la recherche de la vérité. Les exemples donnés dans la Parole de Dieu ont pour but de nous avertir, de nous instruire, et de nous préserver de la séduction. Les négliger, c'est marcher à sa perte. Soyons certains que tout ce qui contredit cette parole procède de Satan. Ses sophismes ont beau affirmer le contraire, il est toujours fatal de désobéir à Dieu. PFC 67 2 Le serpent se met à cueillir du fruit défendu et le dépose dans les mains d'Ève. Elle accepte, comme malgré elle, et alors le tentateur lui rappelle ses propres paroles: Dieu a défendu d'y toucher sous peine de mort. Eve ne remarque aucun mauvais résultat de son acte, elle devient plus hardie. Voyant que le fruit de l'arbre est bon à manger, agréable à la vue, et qu'il est désirable, puisqu'il peut donner l'intelligence, elle en prend et en mange. Le goût en est excellent. Elle croit ressentir en elle une force vivifiante, et s'imagine entrer dans une sphère plus élevée. Et maintenant qu'elle a désobéi, elle va devenir, entre les mains de Satan, l'instrument de la perte de son mari. Sous l'empire d'une étrange fascination, elle se rend auprès d'Adam et lui raconte tout ce qui s'est passé. PFC 67 3 Un voile de tristesse mêlée d'étonnement et d'alarme envahit le visage d'Adam. Il répond à sa femme: Le mystérieux serpent doit être l'adversaire contre lequel on nous a mis en garde. En conséquence, d'après la sentence divine, tu devras mourir. Pour toute réponse, Eve l'engage vivement à manger de ce fruit, en lui répétant les paroles du serpent: "Vous ne mourrez certainement pas." Ce doit être vrai, dit-elle, car je ne ressens aucun signe du déplaisir de Dieu. Au contraire, j'éprouve une sensation délicieuse, qui anime tout mon être d'une vie nouvelle, semblable à celle des messagers célestes. PFC 67 4 Adam comprend que sa femme a violé le commandement de Dieu et foulé aux pieds la seule défense qui leur ait été imposée pour éprouver leur fidélité et leur amour. Une lutte terrible se livre en lui. Il est consterné de voir Ève devenue victime du tentateur. Mais l'acte fatal est commis, et il va falloir qu'il se sépare de celle dont la société fait sa joie. Comment s'y résigner? Oh! Adam, tu as joui de la compagnie de Dieu et des anges; tu as contemplé la gloire du Créateur, tu sais la haute destinée réservée à ta race si elle demeure fidèle! Et tous ces bienfaits, tous ces privilèges s'éclipseraient devant la crainte de perdre ta compagne! En effet, son affection pour Ève prime tout: elle surpasse son amour, sa gratitude et sa fidélité envers le Créateur. N'est-elle pas, se dit-il, une partie de mon être, et puis-je supporter la pensée d'en être séparé? Il ne lui vient pas à l'idée que la puissance infinie qui l'a tiré de la poussière, qui a fait de lui un être vivant et magnifique, et dont l'amour lui a donné cette compagne, peut la lui remplacer. Et il se décide à partager son sort. Si elle doit mourir, il mourra avec elle. Après tout, se dit-il, les paroles du sage serpent ne pourraient-elles pas être vraies? Ève est devant lui aussi ravissante et, apparemment, aussi innocente qu'auparavant. Elle lui manifeste même un amour plus vif que jamais. Aucun signe de mort ne paraît sur ses traits. Adam se résout à braver les conséquences de son acte. Il saisit le fruit et le dévore. PFC 68 1 Son péché consommé, il a tout d'abord l'impression qu'il entre dans une sphère plus élevée. Bientôt, cependant, la pensée de sa faute le remplit de terreur. L'atmosphère, qui avait toujours été douce et uniforme, paraît glaciale au couple désobéissant, leur vêtement lumineux disparaît. N'osant se présenter dévêtus devant Dieu et devant les anges, ils se mettent à façonner quelques ajustements. En outre, l'amour et la paix qui, jusqu'alors, ont été leur partage, font place à un sentiment de culpabilité et de désenchantement, à une frayeur de l'avenir. PFC 68 2 Notre premier père, qui commence à se rendre compte du vrai caractère de sa faute, reproche à sa femme de s'être follement éloignée de lui et laissée séduire par le serpent. Ils se rassurent, néanmoins, à l'idée que celui qui les a, jusque-là, comblés de tant de bontés, pardonnera leur unique transgression, ou que leur châtiment sera moins inflexible qu'ils ne le craignent. PFC 68 3 Satan triomphe de son succès. Il a poussé la femme à manquer de confiance en Dieu, à douter de sa sagesse, à transgresser sa loi. Par elle, il a consommé la chute d'Adam. PFC 68 4 Mais le Législateur suprême se prépare à faire connaître aux coupables les conséquences de leur transgression. Sa divine présence apparaît dans le jardin. Dans son innocence et sa sainteté, le premier couple avait salué avec joie l'approche du Créateur. Mais maintenant, frappés de terreur, Adam et Ève s'enfuient et se cachent dans les taillis les plus épais du jardin. Or, "l'Éternel Dieu appela Adam, et lui dit: Où es-tu? Il répondit: J'ai entendu le bruit de tes pas dans le jardin; j'ai eu peur, parce que je suis nu, et je me suis caché. L'Éternel dit encore: Qui t'a appris que tu es nu? As-tu mangé le fruit que je t'avais défendu de manger?" PFC 69 1 Adam ne pouvait pas plus nier qu'excuser son péché. Mais au lieu d'en manifester du repentir, il en jette la faute sur sa femme, et partant, sur Dieu lui-même: "La femme que tu m'as donnée pour compagne, m'a offert ce fruit et j'en ai mangé." Celui qui, par amour pour Ève, s'est froidement déterminé à sacrifier l'approbation de Dieu, le Paradis et une vie éternelle de joie, n'hésite pas, en ce moment, à rejeter la responsabilité de sa faute sur sa compagne et sur le Créateur! Telle est la puissance du péché! PFC 69 2 Dieu interroge la femme: "Pourquoi as-tu fait cela?" Elle répond: "Le serpent m'a séduite; et j'ai mangé ce fruit." Pourquoi as-tu créé le serpent? Pourquoi l'as-tu laissé pénétrer dans l'Éden? Tels étaient les reproches impliqués dans l'excuse d'Ève. De même qu'Adam, elle rejette sur Dieu la faute de leur commune désobéissance. L'esprit de justification a pour auteur le père du mensonge. Manifesté par nos premiers parents aussitôt qu'ils eurent subi l'ascendant de Satan, il s'est reproduit, depuis, chez tous les fils et toutes les filles d'Adam. Au lieu de confesser humblement son péché, on cherche à s'en disculper et à le rejeter sur ses semblables, sur les circonstances et sur Dieu. On va jusqu'à prendre occasion de ses bienfaits pour murmurer contre lui! PFC 69 3 L'Éternel prononce alors la condamnation du serpent: "Parce que tu as fait cela, tu seras maudit entre tous les animaux et toutes les bêtes des champs; tu ramperas sur ton ventre, et tu mangeras la poussière tous les jours de ta vie." Utilisé comme instrument par Satan, le serpent devra partager son châtiment. De la plus gracieuse et la plus admirée des créatures des champs, il va devenir la plus abjecte et la plus détestée de toutes, également redoutée et haïe des hommes et des bêtes. La deuxième partie de la sentence s'applique directement à Satan lui-même dont elle annonce la défaite et la destruction finales: "Et je mettrai de l'inimitié entre toi et la femme; entre ta postérité et sa postérité; elle t'écrasera la tête, et toi, tu la blesseras au talon." PFC 70 1 Ève entend ensuite les chagrins et les douleurs qui doivent être désormais sa part. L'Éternel lui dit: "Tes désirs se porteront sur ton mari, et il dominera sur toi." En la créant, Dieu avait fait Ève égale à Adam. S'ils étaient restés obéissants à Dieu, en harmonie avec sa grande loi d'amour, l'accord le plus parfait n'eût cessé d'exister entre eux. Mais le péché avait engendré la discorde et, dès lors, l'union et l'harmonie ne pouvaient se maintenir que par la soumission de l'un ou de l'autre des époux. Or, Ève avait péché la première. En se séparant de son mari, contrairement à la recommandation divine, elle avait succombé à la tentation, et c'est à ses sollicitations qu'Adam avait désobéi. En conséquence, elle était placée sous l'autorité de son mari. Si notre race déchue obéissait à la loi de Dieu, cette sentence, bien qu'étant un résultat du péché, se changerait en bénédiction. Mais l'homme, abusant de sa suprématie, a trop souvent rendu le sort de la femme bien amer et fait de sa vie un martyre. PFC 70 2 Dans sa demeure édénique, Ève avait été parfaitement heureuse aux côtés de son mari. Remuante et curieuse comme nos Ève modernes, elle s'était sentie flattée à l'idée d'entrer dans une sphère plus haute que celle qui lui était assignée. En voulant s'élever au-dessus de sa situation première, elle tomba plus bas. Un sort semblable attend toutes celles qui répugnent à s'acquitter joyeusement des devoirs de la vie. Désertant la place où elles seraient en bénédiction, et ambitionnant des positions pour lesquelles elles ne sont pas faites, beaucoup de femmes sacrifient leur vraie dignité et leur vraie noblesse. PFC 70 3 À Adam, Dieu déclara: "Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point!... la terre sera maudite à cause de toi; tu en tireras ta nourriture avec peine tous les jours de ta vie. Et elle produira pour toi des épines et des chardons, et tu te nourriras de l'herbe des champs. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton visage, jusqu'à ce que tu retournes dans la terre d'où tu as été tiré; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière." PFC 70 4 Il n'entrait pas dans le dessein du Très Haut que les innocents habitants du Paradis eussent la moindre connaissance du péché. Dieu leur avait prodigué le bien et voilé le mal, alors que désormais, ayant pris de l'arbre défendu, ils allaient continuer à en manger, c'est-à-dire à côtoyer le mal, tous les jours de leur vie. À partir de ce moment, le genre humain allait être harcelé par les tentations de Satan. Aux douces occupations qui leur avaient été assignées, allaient succéder les soucis et le labeur quotidien, les désappointements, les chagrins, les douleurs et finalement la mort. PFC 71 1 Quand Dieu avait créé l'homme, il l'avait fait dominer sur la terre et sur toutes les créatures. Tant qu'Adam était demeuré fidèle au ciel, la nature lui était soumise. Mais maintenant qu'il s'était rebellé, le règne animal avait secoué son sceptre, et toute la nature, frappée de malédiction, était devenue pour lui un continuel témoin des résultats de son insoumission. Dieu a voulu ainsi, dans sa grande miséricorde, montrer aux hommes le caractère sacré de sa loi, et leur prouver, par leur propre expérience, le danger de s'en écarter, si peu soit-il. PFC 71 2 Mais la vie de labeur et de soucis, qui devait être désormais le lot de l'homme, cachait en réalité une pensée d'amour. Elle constitue une discipline rendue nécessaire à la nature humaine. Elle doit servir à brider ses appétits et ses passions, et l'aider ainsi à se maîtriser. Elle entre dans le grand plan de Dieu pour racheter l'homme de la dégradation et de la ruine. PFC 71 3 L'avertissement donné à nos premiers parents: "Le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement" (Genèse 2:17) n'implique pas qu'ils mourraient le jour même de la désobéissance, mais qu'en ce jour-là, la sentence irrévocable serait prononcée. L'immortalité leur était promise à condition qu'ils obéissent. La transgression commise, ils perdaient la vie éternelle. Le jour même de leur premier péché, ils étaient voués à une mort certaine. PFC 71 4 Pour prolonger indéfiniment sa vie, l'homme n'aurait eu qu'à continuer de manger de l'arbre de vie. Privé de ce fruit, sa vitalité allait subir une déperdition graduelle, pour aboutir à la décrépitude et à la mort. L'espoir de Satan était qu'Adam et Ève continuent à manger du fruit de l'arbre de vie, de façon à perpétuer une existence désormais malheureuse. Mais l'homme n'eut pas plutôt désobéi que des anges furent envoyés pour lui interdire l'accès à l'arbre de vie. La lumière qui flamboyait autour d'eux avait l'apparence d'une épée étincelante. Aucun membre de la famille d'Adam n'a donc pu manger de ce fruit. Ainsi, il n'existe pas de pécheurs immortels. PFC 72 1 Envisageant le déluge de maux qui a submergé le monde à la suite de la transgression originelle, bien des personnes déclarent que ces effroyables conséquences ne sont nullement en rapport avec un péché aussi minime. Elles en prennent prétexte pour incriminer la sagesse et la justice de Dieu. Si elles voulaient envisager cette question de plus près, elles verraient leur erreur. Ayant créé l'homme à son image, exempt de péché et destiné à "remplir la terre" d'êtres peu inférieurs aux anges, Dieu ne pouvait permettre qu'elle se peuplât d'une race rebelle à ses lois. Il fallait donc la mettre à l'épreuve. Or, le fait que cette épreuve était extrêmement légère montre non seulement la bonté du Créateur, mais aussi l'énorme gravité de la désobéissance de l'homme. PFC 72 2 En revanche, si Adam avait été soumis à une restriction pénible, bien des gens se seraient livrés au mal, en disant: Ceci n'est qu'une peccadille; Dieu ne s'occupe pas de fautes aussi minimes. Des péchés que l'on considère comme véniels et n'encourant pas la réprobation des hommes seraient commis sans remords de conscience. Dieu a ainsi fait voir qu'il a horreur du péché à quelque degré que ce soit... Ève se trompait en croyant le contraire. En mangeant du fruit défendu, et en poussant son mari à l'imiter, elle a attiré sur le monde des maux sans nombre. Qui saurait prévoir, au moment de la tentation, les terribles conséquences qui résulteront d'un faux pas? PFC 72 3 Parmi les personnes qui prétendent que la loi de Dieu n'est plus en vigueur, beaucoup affirment qu'il est impossible de lui obéir. Si tel est le cas, comment expliquer qu'Adam ait dû subir la peine de sa transgression? Le péché de nos premiers parents a déversé sur le monde un tel déluge de douleurs et de crimes que, sans la bonté et la miséricorde de Dieu, cette faute première aurait plongé le genre humain dans un désespoir sans issue. Que personne ne s'abuse: "Le salaire du péché, c'est la mort." Romains 6:23. Pas plus aujourd'hui que lorsque cette sentence fut prononcée sur le père de l'humanité, la loi de Dieu ne peut être impunément violée. PFC 72 4 Ayant péché, Adam et Ève furent avertis qu'ils ne pouvaient plus demeurer en Éden. Ils supplièrent Dieu de les laisser habiter le lieu qui fut témoin de leurs joies et de leur innocence. Confessant qu'ils avaient perdu tout droit à occuper cet heureux séjour, ils promirent une stricte obéissance pour l'avenir. Il leur fut répondu: Votre nature s'est altérée et pervertie par le péché; vous avez perdu une partie de votre force de résistance au mal; vous serez donc désormais plus facilement victimes encore des attaques de Satan qu'en votre état d'innocence. PFC 73 1 Humiliés, accablés d'une tristesse inexprimable, Adam et Ève dirent adieu à leur ravissante demeure, et s'en allèrent vivre sur une terre frappée de malédiction. La température, précédemment si douce et si uniforme, était devenue sujette à de grandes variations. Pour les protéger des extrêmes du froid et de la chaleur, Dieu, dans sa bonté, leur procura un vêtement fait de peaux d'animaux. PFC 73 2 Lorsqu'ils virent pour la première fois une fleur flétrie, une feuille desséchée, ce signe de dégénérescence leur causa un plus grand chagrin qu'on n'en éprouve aujourd'hui devant la mort d'un être cher. Et quand les arbres de la forêt se dépouillèrent de leur feuillage, un fait brutal leur apparut dans toute son horreur: tout organisme vivant est condamné à mourir. PFC 73 3 Le séjour de délices dont les charmants sentiers étaient désormais interdits à l'homme demeura longtemps encore sur la terre. Les premiers hommes, déchus de leur innocence, le contemplaient de loin. C'est à la porte de l'incomparable jardin fermé par la présence des gardiens angéliques, et où se révélait la gloire de Dieu, qu'Adam et ses fils venaient adorer le Créateur et renouveler leurs voeux d'obéissance. Plus tard, lorsque la marée montante de l'iniquité eut envahi le monde et que la malice des hommes fut menacée par un déluge dévastateur, la main qui avait planté l'Éden le retira de dessus la terre. Mais il lui sera rendu, plus glorieux encore, lors du rétablissement final, quand apparaîtront "un ciel nouveau et une terre nouvelle". Apocalypse 2:7; 21:1; 22:14. PFC 73 4 Alors ceux qui auront gardé les commandements de Dieu jouiront d'une vigueur immortelle sous les ombrages de l'arbre de vie. À travers les siècles infinis de l'éternité, les habitants des mondes immaculés verront dans l'Éden restauré un échantillon de l'oeuvre parfaite de la création divine, alors qu'elle était vierge encore de la souillure du péché, une image de ce que toute la terre serait devenue si l'homme avait collaboré au glorieux plan du Créateur. Le plan de la rédemption PFC 74 1 La nouvelle de la chute de l'homme plongea le ciel dans la consternation. Le monde nouvellement créé, contaminé par le péché, allait être habité par une race vouée à la souffrance et à la mort. Cette catastrophe souleva d'universelles lamentations. On n'entrevoyait aucune possibilité de sauver les coupables. PFC 74 2 Mais l'amour divin avait à l'avance conçu un plan pour le rachat de l'homme. La loi, violée, demandait la vie des transgresseurs. Or, cette loi était aussi sacrée que Dieu lui-même, et seul un être égal au Très Haut pouvait, en fournissant la rançon du pécheur, devenir son substitut et le réconcilier avec lui. Cet être, c'était le Fils de Dieu, le glorieux commandant des armées du ciel. Pour accomplir cette mission, il devait prendre sur lui la coulpe et le stigmate du péché, descendre jusqu'au dernier échelon de l'ignominie, et se voir séparé de son Père. PFC 74 3 Devant cette effroyable perspective, le Fils de Dieu ne recule pas. Ému de compassion pour le couple infortuné, étreint d'une pitié infinie à la pensée des douleurs d'un monde perdu, il accepte cette entreprise avec tous ses aléas. Il se sacrifiera pour réaliser la pensée éternelle de l'amour de Dieu. PFC 74 4 Devant le Père, il plaida la cause du pécheur, cependant que l'armée du ciel attendait, dans une grande anxiété, le résultat de l'entrevue. Il dura longtemps, ce mystérieux colloque, ce "conseil de paix" ("Il sera prêtre sur son trône, et entre les deux il y aura un conseil de paix" (Zacharie 6:13, V. Crampon, Lausanne, Vevey) en faveur de l'homme. Le plan du salut, qui prévoyait l'immolation de "l'Agneau sans défaut et sans tache", avait été formé "avant la création du monde". 1 Pierre 1:19, 20; Apocalypse 13:8. Et néanmoins, ce ne fut pas sans lutte que le Roi de l'univers consentit à abandonner son Fils à la mort pour une race coupable. Mais "Dieu aima tellement le monde, qu'il donna son Fils, afin que tous ceux qui croiraient en lui ne périssent point, mais qu'ils aient la vie éternelle". Jean 3:16. Cet amour de Dieu pour un monde qui ne l'aimait pas "surpasse toute connaissance". À travers des âges sans fin, les esprits immortels confondus et prosternés, chercheront à en sonder le mystère. PFC 75 1 Perverti par le péché, l'homme était incapable par lui-même de se réconcilier avec celui qui n'est que bonté et pureté. D'autre part, Dieu ne pouvait "réconcilier le monde avec soi" (2 Corinthiens 5:19) qu'en se manifestant par l'intermédiaire de son Fils. En outre, ce Fils, après avoir racheté l'homme de la condamnation de la loi, allait pouvoir associer la puissance divine à l'effort humain. Ainsi, les enfants d'Adam pourront redevenir "enfants de Dieu" (1 Jean 3:2) par la conversion et la foi au Rédempteur. Ce plan allait requérir la collaboration du ciel tout entier. PFC 75 2 Mais lorsque le Fils de Dieu en fit part aux anges, ceux-ci, loin de se réjouir, accueillirent ses paroles au milieu d'un silence mêlé de stupeur. Le salut de l'homme, leur dit-il, va coûter des douleurs inexprimables à votre chef bien-aimé. Pour pouvoir se placer entre le pécheur et son châtiment, il lui faudra quitter le siège de la Majesté céleste, renoncer aux joies et à la gloire immortelle des régions de la pureté et de la paix, naître sur la terre comme un simple homme, y respirer l'atmosphère fétide et souillée d'un monde perdu. Après avoir participé personnellement aux douleurs et aux tentations des humains, il subira l'ignominie et la mort. Tout cela sera nécessaire pour que votre Maître soit à même de secourir ceux qui sont tentés. Voir Hébreux 2:18. PFC 75 3 À la fin de son ministère, dit encore Jésus, livré entre les mains d'hommes cruels et exposé à toutes les insultes et à toutes les tortures que Satan pourra lui inspirer, il sera suspendu entre le ciel et la terre comme un malfaiteur, et subira la mort la plus cruelle. Après de longues heures d'une agonie que vous ne pourrez contempler sans vous voiler la face, il connaîtra une suprême angoisse: chargé à ce moment-là des péchés du monde entier, il verra le Père détourner de lui son visage. PFC 75 4 À ces mots, les anges se prosternent aux pieds de leur chef et lui offrent leur vie en sacrifice en faveur de l'homme. La vie d'un ange, leur répond-il, ne saurait payer la dette du pécheur. Seul peut le faire celui qui a créé l'homme. Durant un certain temps, le Fils vous sera inférieur par la mort qu'il devra souffrir. Voir Hébreux 2:9; 1:14. Revêtu de la nature humaine, il n'aura pas votre résistance morale. Vous aurez donc à l'entourer, à le fortifier et à le soulager dans ses souffrances. Ensuite, attachés "au service de Dieu", vous serez, par lui, "envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent recevoir en héritage le salut." Ibid. Vous aurez ainsi à protéger les sujets du royaume de Dieu de la puissance des mauvais anges et des ténèbres morales dont Satan cherchera sans cesse à les envelopper. PFC 76 1 Quand vous assisterez à l'humiliation et à l'agonie de votre Maître, vous serez tentés, dans votre douleur et votre indignation, de le délivrer de la main de ses meurtriers. Mais il ne vous sera pas permis d'intervenir pour empêcher quoi que ce soit. Les sarcasmes et la brutalité des hommes envers le Sauveur font partie du plan du salut. En devenant le Rédempteur, il doit y consentir d'avance. PFC 76 2 Apprenez que par sa mort le Sauveur rachètera un grand nombre d'âmes, et détruira celui qui a la puissance de la mort. Il revendiquera le royaume vendu à Satan par le péché, et les rachetés en partageront avec lui la possession éternelle. Le péché et les pécheurs seront anéantis et ne troubleront jamais plus la paix du ciel ou de la terre. Je vous demande, dit-il en terminant, de vous rallier à ce plan que mon Père a accepté, et de vous réjouir de ce que, par ma mort, l'homme déchu pourra être réconcilié avec Dieu. PFC 76 3 La gloire et la félicité d'un monde racheté allaient donc éclipser les douleurs et l'immolation du Prince de la vie. Alors des transports d'allégresse éclatèrent dans les cieux et les parvis célestes retentirent des premiers accords du cantique qui devait, plus tard, se faire entendre sur les collines de Bethléhem: "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance envers les hommes". Luc 2:14. Avec plus d'enthousiasme encore que lors de la création du monde, "les étoiles du matin entonnèrent des chants d'allégresse, et les fils de Dieu poussèrent des acclamations". Job 38:7. PFC 76 4 La première nouvelle du plan de la rédemption qui parvint à Adam était renfermée dans la sentence prononcée sur Satan au Paradis: "Et je mettrai de l'inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu la blesseras au talon." Cette sentence, prononcée devant nos premiers parents, contenait pour eux une promesse. Tout en prédisant une guerre entre l'homme et Satan, elle déclarait que la puissance du grand adversaire serait finalement abattue. Debout comme des criminels devant leur juge, Adam et Ève attendaient le verdict qui devait les condamner non seulement à une vie de labeur et de douleur, mais aussi à retourner dans la poussière. Ils entendirent alors ces paroles qui firent naître dans leurs coeurs une espérance consolante: s'ils devaient souffrir de la puissance de leur grand ennemi, ils entrevoyaient cependant une victoire finale. PFC 77 1 Quand Satan apprit qu'il y aurait inimitié entre lui et la femme, entre sa postérité et la sienne, il comprit que son oeuvre de dépravation sur la nature humaine allait être entravée, et que l'homme serait mis à même de résister à son ascendant. Mais lorsqu'il entendit un exposé plus complet du plan du salut, il se réjouit néanmoins à la pensée qu'ayant consommé la chute d'Adam, il avait réussi à obliger le Fils de Dieu à descendre de son trône, revêtu de la nature humaine. Fier de ce premier succès, il se flatta de triompher, et de mettre ainsi en échec la rédemption de l'homme. PFC 77 2 Des anges développèrent plus en détail le plan du salut à nos premiers parents. Ils leur dirent: "Soyez certains que, malgré votre grand péché, vous ne serez pas abandonnés à la puissance de l'ennemi. Le Fils de Dieu a offert d'expier votre faute au prix de sa vie. Grâce à une nouvelle période d'épreuve, en obéissant à Dieu par la foi au Rédempteur, vous pourrez redevenir ses enfants." PFC 77 3 Le sacrifice exigé par leur transgression révéla à Adam et Ève le caractère sacré de la loi divine. Mieux que jamais, ils virent la nature détestable du péché et ses affreux résultats. Accablés de remords et de douleur, ils supplièrent Dieu d'épargner son Fils dont l'amour avait fait toute leur joie, et de les frapper eux-mêmes et leur postérité. PFC 77 4 La loi de Jéhovah, leur fut-il répondu, est à la base de son gouvernement, aussi bien dans le ciel que sur la terre. La modifier, ne fût-ce que sur un seul point, pour l'adapter à votre état de déchéance, est hors de question. D'autre part, la vie d'un ange ne pourrait être acceptée comme rançon de sa violation. C'est le Fils de Dieu, celui qui a créé l'homme, qui seul peut la fournir. De même que la transgression d'Adam entraînera la souffrance et la mort, de même le sacrifice du Bien-Aimé apportera la vie et l'immortalité. PFC 77 5 Dans votre innocence, vous avez pu vous entretenir avec votre Créateur. Mais votre péché vous ayant séparé de lui, il n'y a que l'expiation de son Fils qui puisse franchir cet abîme, ouvrir une voie de communication entre le ciel et la terre, et apporter aux hommes le salut et la joie. Vos relations personnelles avec le Créateur, actuellement supprimées, se continueront par l'intermédiaire de son Fils et de ses anges. PFC 78 1 Ce n'était pas, d'ailleurs, l'homme seul qui était tombé sous la puissance de Satan, et qui devait être racheté; il y avait aussi notre terre. On devient esclave de celui par qui on est vaincu. Voir 2 Pierre 2:19. Quand il fut créé, Adam avait reçu la domination du globe. En cédant à la tentation, il devint le captif du tentateur, et son fief passa entre ses mains. C'est ainsi qu'en usurpant la domination de la terre confiée à Adam, Satan est devenu le "dieu de ce monde". 2 Corinthiens 4:4. En payant la pénalité du péché, le Sauveur a racheté non seulement l'homme, mais aussi son empire. Tout ce qui a été perdu par le premier Adam sera aussi son empire. Tout ce qui a été perdu par le premier Adam sera restauré par le second. "Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Jérusalem", dit un prophète, "à toi viendra, à toi arrivera l'ancienne domination". L'apôtre Paul parle également de la "rédemption de la possession acquise". Michée 4:8 (Segond); Ephésiens 1:13, 14 (Vevey). PFC 78 2 Dieu a créé la terre pour en faire la demeure d'êtres saints et heureux. "Dieu a formé la terre, et l'a affermie; il l'a fondée lui-même; il ne l'a pas créée pour être déserte, mais pour être habitée." Ésaïe 45:18. Ce but sera atteint quand, renouvelée par la puissance de Dieu, exempte de péché et de douleurs, elle deviendra l'héritage éternel des rachetés. "Les justes posséderont la terre, et ils y demeureront à perpétuité." "Il n'y aura plus d'anathème; le trône de Dieu et de l'Agneau sera dans la ville; ses serviteurs... verront sa face." Psaumes 37:29; Apocalypse 22:3. PFC 78 3 C'est ainsi que Dieu révéla à Adam et Eve d'importants événements qui allaient marquer l'histoire de l'homme jusqu'au déluge et au premier avènement du Fils de Dieu. Ils entendirent encore ces paroles: bien que le sacrifice du Sauveur soit suffisant pour sauver le monde entier, un grand nombre d'hommes préféreront une vie de péché à une vie d'obéissance. Le crime augmentera d'une génération à l'autre, et la malédiction qu'entraîne le péché pèsera toujours plus lourdement sur le genre humain, sur le règne animal et sur la terre. Par sa perversité, l'homme raccourcira lui-même la longueur de ses jours. Il déclinera en stature, en endurance physique, ainsi qu'en force morale et intellectuelle. Le monde sera accablé de misères de tous genres. En obéissant à leurs penchants, les hommes se rendront incapables d'apprécier les grandes vérités du plan du salut. Mais, fidèle à son dessein, le Fils de Dieu ne se désintéressera pas du sort des hommes; il continuera de s'offrir à eux comme le refuge de la faiblesse et du malheur. Il suppléera aux besoins de tous ceux qui s'approcheront de lui avec foi. Aussi y aura-t-il toujours sur la terre des serviteurs de Dieu pour maintenir sa connaissance et rester purs au milieu de la perversité universelle. PFC 79 1 Pour rappeler constamment à l'homme le souvenir de son péché et lui donner l'occasion de confesser humblement sa foi en un Rédempteur futur, Dieu institua le rite des sacrifices. Le premier holocauste offert par Adam lui causa une douleur cuisante. De sa propre main, il dut ravir à un être la vie que Dieu seul pouvait donner. C'était la première fois qu'il voyait la mort, qui, sans lui, n'eût jamais frappé les hommes ni les animaux. En égorgeant l'innocente victime, il frissonna à la pensée que son péché ferait couler le sang de l'Agneau de Dieu. Cette scène lui donna un sentiment plus profond et plus vif de la gravité d'une faute qui ne pouvait être expiée que par la mort d'un être cher au coeur du Très Haut. Puis Adam s'émut devant la bonté infinie de celui qui consentait à offrir au pécheur une telle rançon. Une étoile d'espérance illumina dès lors l'avenir qui lui avait paru si lugubre et si désolé. PFC 79 2 Mais le plan de la rédemption avait un but bien plus vaste encore que le salut de l'humanité. Ce plan n'était pas seulement destiné à faire respecter la loi de Dieu par les habitants de notre petite planète. Il s'agissait de justifier le caractère de Dieu devant les habitants des autres mondes. C'est à cela que le Sauveur faisait allusion quand il disait, immédiatement avant sa crucifixion: "C'est maintenant qu'a lieu le jugement de ce monde; maintenant le prince de ce monde va être jeté dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tout à moi". Jean 12:31, 32 (V. Lausanne). La mort du Fils de Dieu allait rendre le ciel accessible aux hommes; mais elle allait aussi justifier devant tout l'univers l'attitude de Dieu et de son Fils concernant la révolte de Satan. Elle établirait la perpétuité de sa loi et révélerait la nature et les résultats du péché. PFC 79 3 Dès le début, le grand conflit a porté sur la loi de Dieu. Satan a prétendu que le Seigneur est injuste, sa loi imparfaite, et que le bien de l'univers exige sa révision. En l'attaquant, le grand rebelle visait à renverser l'autorité de son auteur. La suite du conflit montrera si les divins statuts sont défectueux et doivent être amendés, ou s'ils sont parfaits et immuables. PFC 80 1 Quand Satan fut expulsé du ciel, il résolut de faire de la terre son royaume. Si je séduis Adam et Ève, pensait-il, leur patrimoine passera entre mes mains, puisqu'ils m'auront choisi pour leur souverain. D'ailleurs, le péché ne pouvant être pardonné, Adam et ses descendants seront mes sujets légitimes, et le monde m'appartiendra. Son plan fut déjoué quand Dieu livra son Fils unique, égal à lui-même, en rançon pour le péché, ouvrant ainsi à l'homme la voie de la réconciliation et sa rentrée au Paradis. Mais pour que la terre pût être arrachée aux griffes de l'usurpateur, il fallait que ce litige, ouvert dans le ciel, fût tranché sur le terrain même que l'adversaire réclamait comme sien. PFC 80 2 L'univers fut émerveillé en apprenant que le Fils de Dieu allait s'offrir en sacrifice pour sauver l'humanité. Celui qu'on avait vu passer, à travers l'immensité de la création, d'une étoile et d'un monde à l'autre, surveillant tout et assurant le bien-être de chacun, avait consenti à quitter sa gloire pour s'incarner dans la nature humaine. Ce projet mystérieux suscitait de profondes méditations chez les innocents habitants des autres mondes. Aussi, quand Jésus-Christ parut sur la terre sous une forme humaine, tous ces êtres le suivirent-ils, pas à pas, avec un intérêt palpitant, sur le chemin ensanglanté qui le conduisait de la crèche à la croix. On enregistra les moqueries et les insultes dont il fut abreuvé à l'évidente instigation de Satan. On suivit la marche de la lutte: on vit, d'une part, l'adversaire déversant sur l'humanité un flot de ténèbres, de deuil et de souffrances: d'autre part, le Sauveur refoulant ce flot de toute l'énergie de son âme. PFC 80 3 On vit la bataille entre le bien et le mal devenir de plus en plus acharnée. Et lorsque le crucifié, expirant sur la croix, s'écria: "Tout est accompli!" dans tous les mondes, comme à travers le ciel, retentit un immense cri de victoire. On avait atteint l'issue du vaste conflit qui se poursuivait depuis tant de siècles. Le Fils de Dieu avait vaincu. Par sa mort, la grande question posée: le Père et le Fils pousseront-ils leur amour pour l'homme jusqu'au sacrifice? était désormais tranchée, et Satan s'était dévoilé sous son véritable caractère de menteur et de meurtrier. Par la manière dont il traitait les hommes soumis à sa puissance, on pouvait juger de l'esprit dans lequel, s'il en avait eu l'occasion, il aurait gouverné les êtres célestes. Aussi, est-ce d'une seule voix que dans tout l'univers fut exaltée l'administration divine. PFC 81 1 Si la loi de Dieu avait pu être changée, le salut de l'homme aurait été accompli sans le sacrifice du Calvaire. Le fait que le Fils de Dieu a dû donner sa vie en faveur de l'humanité a prouvé que cette loi n'abandonne pas ses droits sur le pécheur. Il a été démontré que "le salaire du péché, c'est la mort", et que la mort de Jésus a scellé le destin de Satan. PFC 81 2 Si la loi divine a été abolie à la croix, comme d'aucuns le prétendent, une conclusion s'impose: l'agonie et la mort du Fils de Dieu n'ont eu d'autre résultat que de donner raison à Satan, et ainsi le Prince du mal a triomphé, et ses accusations contre le gouvernement divin ont été justifiées. Au contraire, le simple fait que Jésus-Christ a payé la peine du péché prouve, d'une façon concluante et définitive, que la loi divine est immuable; que Dieu est juste, miséricordieux, prêt au sacrifice, et que, sous son administration, entre le pardon d'une part, et la justice infinie de l'autre, l'harmonie est parfaite. ------------------------Chapitre 8 -- Le grand conflit L'origine du mal PFC 83 1 L'origine et la raison d'être du péché sont pour bien des esprits un sujet de vive perplexité. Voyant le mal et ses terribles conséquences, ils se demandent comment tant de souffrance et de malignité peuvent se concilier avec la souveraineté d'un être infini en puissance, en sagesse et en amour. Incapables de pénétrer ce mystère, ils cherchent l'explication dans de fausses interprétations et dans des traditions humaines qui leur ferment les yeux sur des vérités essentielles au salut et clairement révélées dans la Bible. D'autres, enclins au doute et à la critique, trouvent dans le fait que, malgré leurs recherches, ils ne sont pas parvenus à résoudre le problème de l'existence du péché, une excuse pour rejeter en bloc toute la Bible, où sont consignés le caractère de Dieu, sa nature et ses principes à l'égard du péché. PFC 83 2 Il n'est pas possible de donner de l'apparition du péché une explication qui en justifie l'existence, mais on en sait assez sur son origine et ses conséquences ultimes pour pouvoir admirer la justice et l'amour de Dieu dans sa manière d'agir en présence du mal. Dieu n'est pas responsable de l'entrée du péché dans le monde: rien n'est plus clairement enseigné dans les Écritures. Aucun refus arbitraire de la Grâce divine, aucune erreur dans le gouvernement divin n'a donné lieu à un mécontentement et à une révolte. Le péché est un intrus mystérieux et inexplicable; sa présence est injustifiable. L'excuser, c'est le défendre. S'il pouvait être excusé, s'il avait une raison d'être, il cesserait d'être le péché. La seule définition qu'on puisse en donner est celle de la Parole de Dieu: "Le péché est la transgression de la loi"; c'est la manifestation d'un principe réfractaire à la grande loi d'amour, base du gouvernement divin. PFC 84 1 Avant l'apparition du mal, la paix et la joie régnaient dans l'univers. Tout y était conforme à la volonté du Créateur. L'amour pour Dieu était suprême et l'amour mutuel impartial. Jésus-Christ, Verbe et Fils unique de Dieu, était un avec le Père éternel; un par sa nature, par son caractère, par ses desseins. Il était le seul être de l'univers admis à connaître tous les conseils et tous les plans de Dieu. C'est par lui que Dieu avait créé les êtres célestes. "Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux..., trônes, dignités, dominations, autorités". Colossiens 1:16. Au Fils comme au Père, l'univers entier était soumis. PFC 84 2 La loi de l'amour étant à la base du gouvernement de Dieu, le bonheur de toutes les créatures dépendait de leur parfait accord avec les grands principes de cette loi. Dieu demande de toutes ses créatures un service d'amour, un hommage qui découle d'une appréciation intelligente de son caractère. Ne prenant aucun plaisir à une obéissance forcée, il accorde à chacun le privilège de la liberté morale permettant à tous de lui rendre un service volontaire. PFC 84 3 Mais un être voulut pervertir cette liberté. Le péché prit naissance dans le coeur de celui qui, après le Christ, avait été le plus hautement honoré de Dieu, et qui était le plus puissant et le plus glorieux de tous les habitants du ciel. Avant sa chute, Lucifer, le Porte Lumière, était un "chérubin protecteur" saint et sans tache. "Ainsi parle le Seigneur, l'Éternel: Tu mettais le sceau à la perfection, tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Éden, le jardin de Dieu; tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses... Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées; je t'avais placé et tu étais sur la sainte montagne de Dieu; tu marchais au milieu des pierres étincelantes. Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu'à celui où l'iniquité a été trouvée chez toi." Ezéchiel 28:12-15. PFC 84 4 Lucifer aurait pu conserver la faveur de Dieu. Aimé et honoré des armées angéliques, il aurait pu faire servir ses nobles facultés au bien de son entourage et à la gloire de son Créateur. Mais, dit le prophète, "ton coeur s'est élevé à cause de ta beauté, tu as corrompu ta sagesse par ton éclat". Ezéchiel 28:17. Peu à peu, Lucifer se laissa aller au désir de s'élever au-dessus de la position qui lui avait été assignée. "Tu as voulu te persuader que tu étais un dieu... Tu disais en ton coeur: ...J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; je m'assiérai sur la montagne de l'assemblée.... Je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très Haut". Ezéchiel 28:6 (V. synodale); Ésaïe 14:13, 14. Au lieu de veiller à exalter Dieu au suprême degré et à lui assurer la première place dans l'affection de ses créatures, Lucifer chercha à capter à son profit leur allégeance et leurs hommages. Convoitant l'honneur que le Père avait conféré à son Fils, le prince des anges aspira à une puissance dont le Christ seul détenait la prérogative. PFC 85 1 Le ciel entier réfléchissait la gloire du Créateur et proclamait ses louanges. Tant que Dieu avait été ainsi honoré, on n'avait connu que la paix et la joie. Mais une note discordante, l'exaltation du moi, troubla soudain l'harmonie céleste. Ce sentiment, si contraire aux desseins du Créateur, éveilla de sombres pressentiments chez les êtres qui rendaient à Dieu les honneurs suprêmes. Des conseils célestes adressèrent à Lucifer d'instantes exhortations. Le Fils de Dieu lui représenta la grandeur, la bonté et la justice du Maître de l'Univers, ainsi que la nature sacrée et l'immutabilité de sa loi. C'est Dieu lui-même qui avait établi l'ordre qui régnait dans le ciel. En s'en écartant, Lucifer déshonorait son Créateur et attirait le malheur sur sa tête. Mais cet avertissement, donné avec amour et compassion, ne fit qu'éveiller un esprit de résistance. Cédant à la jalousie envers le Fils de Dieu, Lucifer s'obstina. PFC 85 2 L'orgueil que lui inspirait sa haute situation fit naître en lui le désir de la suprématie. Oubliant les grands honneurs dont il était l'objet de la part de son Créateur, fier de l'éclat de sa gloire, il aspira à l'égalité avec Dieu. Aimé et vénéré des armées célestes, il surpassait tous les anges en sagesse et en magnificence. Le Fils de Dieu cependant était reconnu comme le Souverain du ciel. Il partageait la puissance et l'autorité du Père, et participait à tous les conseils. Lucifer, qui n'était pas informé de la même manière de tous les desseins du tout-Puissant, demandait: "Pourquoi le Fils aurait-il la suprématie? Pourquoi est-il élevé au-dessus de moi?" PFC 85 3 Abandonnant alors sa place en la présence immédiate de Dieu, le fier chérubin alla semer la discorde parmi les anges. Opérant dans le secret, et tout en cachant d'abord ses intentions réelles sous le masque d'une grande vénération pour Dieu, il s'efforça de soulever le mécontentement contre les lois qui gouvernaient les êtres célestes, affirmant qu'elles imposaient des restrictions inutiles. Il prétendait que, eu égard à leur sainteté, les anges ne devaient connaître d'autre loi que leur bon plaisir. Pour gagner leur sympathie, il donna à entendre que Dieu l'avait traité injustement en accordant les honneurs suprêmes à son Fils, affirmant qu'en aspirant à une puissance plus grande et à de nouveaux honneurs, il ne recherchait pas son propre avantage, mais seulement la liberté des habitants du ciel, leur permettant d'atteindre un degré d'existence plus élevé. PFC 86 1 Dans sa grande miséricorde, Dieu supporta longtemps Lucifer. Il ne le destitua pas de sa haute position dès les premières manifestations de son mécontentement, ni même lorsqu'il commença à propager ses idées parmi les anges fidèles. Le pardon lui fut offert à plusieurs reprises à condition qu'il se repente et se soumette. Des démarches que seuls un amour et une sagesse infinis pouvaient concevoir furent tentées pour le convaincre de son erreur. Jamais, auparavant, le mécontentement n'avait été ressenti dans le ciel. Lucifer lui-même ne vit pas tout d'abord son erreur et il ne comprit pas la vraie nature de ses sentiments. Aussi, lorsqu'on lui prouva que son attitude hostile n'avait pas de raison d'être, convaincu de ses torts, il vit que l'autorité divine était juste et qu'il devait la reconnaître comme telle devant le ciel tout entier. S'il l'avait fait, il eût pu être sauvé, et bien des anges avec lui. Il n'avait pas encore, à ce moment-là, levé ouvertement l'étendard de la révolte contre Dieu. Il avait bien abandonné sa position de chérubin protecteur, mais s'il était revenu sur ses pas en reconnaissant la sagesse du Créateur, et s'était contenté de la place qui lui avait été assignée dans le grand plan divin, il aurait été rétabli dans sa fonction. Mais l'orgueil l'empêcha de se soumettre. S'obstinant dans sa mauvaise voie, il soutint qu'il n'avait pas lieu de se repentir, et se déclara ouvertement en lutte avec son Créateur. PFC 86 2 À partir de ce moment, il employa toutes les ressources de sa gigantesque intelligence à capter la sympathie des anges qui avaient été sous ses ordres. Dans l'intérêt de sa perfide ambition et de sa trahison, il n'hésita pas à fausser le sens des avertissements et des conseils que Jésus lui avait donnés. À ceux qui lui étaient le plus attachés par les liens de l'amitié, il fit croire qu'il était mal jugé, que sa position n'était pas respectée, et qu'on voulait porter atteinte à sa liberté. De là, il en vint à attaquer directement le Fils de Dieu, qu'il accusait du dessein de l'humilier devant tous les habitants du ciel. Puis, pour donner le change aux anges restés loyaux, il accusait ceux qu'il ne pouvait tromper et faire passer dans son camp, de trahir la cause du ciel, c'est-à-dire d'agir comme il agissait lui-même. Pour donner de la vraisemblance à l'accusation d'injustice qu'il portait contre Dieu, il faussait les paroles et les actes du Créateur. Son système consistait à embarrasser les anges par des arguments subtils touchant les desseins de Dieu. Ce qui était simple, il l'enveloppait de mystère; et, en dénaturant artificiellement les faits, il jetait le doute sur les déclarations les plus formelles de Jéhovah. Sa haute position et ses rapports intimes avec l'administration divine donnaient tant de points à ses paroles, qu'un grand nombre d'anges embrassèrent le parti de la révolte contre l'autorité du ciel. PFC 87 1 Dans sa lutte contre le péché, Dieu ne pouvait employer d'autres armes que la justice et la vérité, tandis que Lucifer pouvait faire usage de flatterie et de mensonge. Falsifiant les paroles de Dieu et calomniant les plans de son gouvernement, il prétendit que Dieu n'était pas juste en imposant des lois et des règlements aux habitants du ciel; qu'en exigeant de ses créatures la soumission et l'obéissance, il n'avait en vue que sa propre exaltation. Aussi l'habileté, les sophismes et la calomnie dont il usa lui donnèrent-ils au début un avantage considérable. PFC 87 2 Masquant ses plans sous une apparence de loyauté, il soutint qu'il travaillait à la gloire de Dieu, à la stabilisation de son gouvernement et au bonheur de tous les habitants célestes. Tout en semant l'insoumission parmi les anges qu'il avait sous ses ordres, il donnait hypocritement à entendre qu'il travaillait à éliminer les causes de mécontentement. En proposant des modifications dans les lois et le gouvernement de Dieu, il affirmait que, loin d'être en révolte, il ne cherchait qu'à contribuer à la sauvegarde de l'harmonie du ciel et au bonheur de l'univers. PFC 87 3 Faisant un pas de plus, il se mit à rendre Dieu et son administration responsables du désordre qu'il avait lui-même créé, tout en se faisant fort de corriger et d'améliorer les statuts de Jéhovah. Il demandait seulement qu'on lui permît de démontrer, en effectuant des changements indispensables, le bien-fondé de ses prétentions. PFC 88 1 Dans sa sagesse, Dieu laissa Lucifer poursuivre sa campagne jusqu'au moment où elle éclaterait au grand jour. Ses desseins étaient tellement enveloppés de mystère qu'il était difficile, tant qu'il ne s'était pas complètement dévoilé, de démasquer le chérubin protecteur devant les hôtes célestes qui le chérissaient et sur lesquels il exerçait une profonde influence. D'ailleurs, le péché n'avait encore jamais pénétré dans l'univers de Dieu, et les êtres saints qui peuplaient le ciel n'avaient aucune idée de sa malignité et de ses conséquences. PFC 88 2 D'autre part, le gouvernement de Dieu ne s'étendant pas seulement aux habitants du ciel, mais à tous les mondes créés, Satan (l'adversaire) songea que s'il pouvait entraîner les anges dans sa révolte, il pourrait aussi ajouter les autres mondes à son empire. Il fallait donc que l'univers tout entier comprît le caractère réel de l'usurpateur et la vraie nature de ses machinations. Il fallait que, devant les habitants du ciel et de tous les mondes, fussent démontrées la justice de Dieu et la perfection de sa loi. Dans l'intérêt de l'univers entier à travers les âges éternels, il importait que chacun pût voir sous leur véritable jour les accusations de Lucifer contre le gouvernement divin. Il fallait, en outre, d'une manière indubitable, que l'immutabilité de la loi de Dieu fût établie et que les accusations du grand révolté fussent condamnées par ses propres oeuvres. PFC 88 3 Il fallait laisser mûrir le mal. Voilà pourquoi, lorsqu'il fut décidé que Satan ne serait plus toléré dans le ciel, Dieu ne jugea pas à propos de lui ôter la vie. Le Créateur ne peut agréer qu'une adoration fondée sur un sentiment d'amour et une allégeance dictée par la conviction de sa justice et de sa bonté. Or, si la peine capitale avait été infligée au grand coupable, les habitants du ciel et des mondes, encore incapables de comprendre la nature et les conséquences du péché, n'auraient pas pu, dans cet acte sommaire, discerner la justice et la miséricorde de Dieu. Si l'existence de Satan avait été immédiatement supprimée, l'univers aurait servi Dieu par crainte plutôt que par amour. Les sympathies qui allaient au chef de la révolte n'auraient pas complètement disparu, et l'esprit d'insurrection n'aurait pas été entièrement déraciné. PFC 89 1 Quand on annonça au chef des rebelles qu'il allait être expulsé, avec tous ses partisans, du séjour de la félicité, il afficha hardiment son mépris pour la loi du Créateur, et réitéra son affirmation que les anges n'avaient pas besoin d'autre loi que leur volonté, qui les guiderait toujours dans la bonne voie. Prétendant que les statuts divins portaient atteinte à leurs libertés, il déclara que son dessein était d'obtenir l'abolition de toute espèce de loi, ajoutant qu'affranchies de ce joug, les intelligences célestes entreraient dans une existence plus élevée et plus glorieuse. PFC 89 2 À l'unanimité, Satan et ses anges accusèrent le Fils de Dieu d'être l'auteur responsable du schisme, affirmant que s'ils n'avaient pas été réprimandés, ils ne se seraient jamais révoltés. Obstinés et effrontés dans leur révolte, et se disant cyniquement les victimes d'un pouvoir oppresseur, le grand rebelle et ses partisans furent enfin bannis du ciel. PFC 89 3 L'esprit qui a fait naître la révolte dans la demeure de Dieu la fomente encore aujourd'hui sur la terre. Satan poursuit parmi les hommes l'oeuvre commencée chez les anges. Il règne maintenant sur "les enfants de la rébellion". Comme lui, ceux-ci s'efforcent de supprimer les restrictions imposées par la loi de Dieu, et c'est par la transgression de ses préceptes qu'ils promettent aux hommes la liberté. La lutte contre le péché suscite encore aujourd'hui la résistance et la haine. Quand Dieu parle aux consciences par des messages d'avertissement, Satan pousse les hommes à se justifier et à chercher de la sympathie. Au lieu d'abandonner leurs erreurs, ils excitent l'indignation contre ceux qui les censurent, comme si ces derniers étaient la cause du mal. Depuis Abel jusqu'à maintenant, cet esprit s'est toujours manifesté envers ceux qui osent condamner le péché. PFC 89 4 C'est en calomniant le caractère de Dieu comme il l'avait fait dans le ciel, et en le représentant comme sévère et tyrannique, que Satan a fait tomber l'homme dans le mal. Ayant réussi, il déclare que ce sont les injustes restrictions de Dieu qui ont amené la chute de l'homme, comme elles ont provoqué sa propre défection. L'Éternel, en revanche, définit son caractère comme suit: "Dieu miséricordieux et compatissant, lent à la colère, riche en bonté et en fidélité, qui conserve son amour jusqu'à mille générations, qui pardonne l'iniquité, la rébellion et le péché, mais qui ne tient point le coupable pour innocent, et qui punit l'iniquité des pères sur les enfants et sur les enfants des enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération!" Exode 34:6, 7. En bannissant Satan du ciel, Dieu manifestait sa justice et soutenait l'honneur de son trône. Mais quand, entraîné par la supercherie du grand apostat, l'homme eut péché, Dieu donna une preuve de son amour en livrant son fils unique à la mort en faveur de l'espèce humaine. C'est au Calvaire que le caractère de Dieu se révéla. La croix prouva à l'univers tout entier que la rébellion de Lucifer n'était nullement imputable au gouvernement de Dieu. PFC 90 1 Dans la lutte entre le Christ et Satan, durant le ministère du Sauveur, le véritable caractère du grand séducteur se révéla. Rien ne fut plus propre à éteindre chez les anges et chez toutes les intelligences de l'univers la dernière étincelle d'affection pour Lucifer, que sa guerre cruelle contre le Rédempteur du monde. L'audace blasphématoire avec laquelle il osa demander à Jésus de lui rendre hommage, la hardiesse présomptueuse qui le poussa à le transporter au haut de la montagne et au sommet du temple, la perfidie dont il fit preuve en lui suggérant de se précipiter d'une hauteur vertigineuse, la malignité avec laquelle il le harcela de lieu en lieu jusqu'à inciter les sacrificateurs et le peuple à renier son amour et à s'écrier: "Crucifie-le! Crucifie-le!", tout cela provoqua l'étonnement et l'indignation de l'univers. PFC 90 2 C'est Satan qui poussa le monde à rejeter Jésus-Christ. Voyant que la miséricorde, l'amour, la compassion et la tendresse du Sauveur représentaient aux yeux du monde le caractère de Dieu, Satan fit usage de toute sa puissance et de toute son astuce pour le supprimer. Il contesta chacune des prétentions du Fils de Dieu et employa comme agents des hommes chargés de semer sa vie de souffrance et de tristesse. Les sophismes et les mensonges par lesquels il s'efforça d'entraver l'oeuvre de Jésus, la haine manifestée par ses sicaires, ses cruelles accusations contre une vie de bonté sans exemple: tout cela dénotait une rancoeur séculaire qui se déchaîna sur le Fils de Dieu au Calvaire comme un torrent de malignité, de haine et de vengeance que le ciel entier contempla dans un silence glacé d'horreur. PFC 90 3 Son sacrifice consommé, Jésus monta aux cieux, mais il n'accepta les hommages des anges qu'après avoir présenté au père cette requête: "Je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi." Jean 17:24. Avec des accents d'une puissance et d'un amour inexprimables, le Père fit entendre de son trône cette réponse: "Que les anges de Dieu l'adorent!" Hébreux 1:6. Jésus était sans tache. Son humiliation finie, son sacrifice consommé, il reçut un nom qui est au-dessus de tout autre nom. PFC 91 1 Désormais, la culpabilité de Satan était inexcusable. Il s'était montré tel qu'il est: menteur et meurtrier. On comprit que l'esprit qu'il manifestait parmi les hommes qui s'étaient rangés sous son sceptre, il l'aurait introduit dans le ciel s'il en avait eu la possibilité. Il avait prétendu que la transgression de la loi de Dieu ouvrirait une ère de gloire et de liberté: on voyait maintenant qu'elle n'avait amené que l'esclavage et la dégradation. PFC 91 2 Les accusations mensongères de Lucifer contre le caractère et le gouvernement de Dieu apparurent sous leur vrai jour. Il avait affirmé qu'en exigeant de ses créatures la soumission et l'obéissance, Dieu demandait d'elles un renoncement et des sacrifices auxquels il n'eût pas consenti lui-même et recherchait uniquement sa gloire personnelle. Or chacun pouvait maintenant constater que, pour sauver une race pécheresse, le Maître de l'univers n'avait pas reculé devant le plus grand sacrifice auquel son amour eût pu consentir: "Car Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même." 2 Corinthiens 5:19. On vit aussi que Lucifer, assoiffé de gloire et de domination, avait ouvert la porte au péché, tandis que, pour détruire le mal, le Fils de Dieu s'était humilié en devenant obéissant jusqu'à la mort. PFC 91 3 Dieu avait témoigné de l'horreur pour les principes de la rébellion, et le ciel tout entier voyait maintenant éclater sa justice, tant dans la condamnation de Satan que dans la rédemption de l'homme. Lucifer avait déclaré que si la loi était immuable et si chaque transgression devait être punie, tout transgresseur devait être à jamais exclu de la faveur du Créateur. Il avait affirmé que l'espèce humaine ne pouvait pas être rachetée et qu'elle était, par conséquent, sa légitime proie. Mais la mort de Jésus en faveur de l'homme était un argument irrésistible: la pénalité de la loi était tombée sur un Être qui était l'égal de Dieu, laissant l'homme libre d'accepter sa justice et de triompher de la puissance de Satan, de même que le Fils de Dieu en avait été vainqueur. Ainsi, tout en demeurant juste, Dieu avait justifié ceux qui croient en Jésus. PFC 91 4 Mais si le Christ était venu souffrir et mourir, ce n'est pas seulement pour assurer le salut de l'homme. S'il est venu pour rendre la loi de Dieu "grande et magnifique", ce n'est pas uniquement pour les habitants de la terre: son sacrifice démontre à l'univers entier que cette loi est immuable. Si elle avait pu être abolie, le Fils de Dieu n'aurait pas dû donner sa vie pour en expier la transgression. Sa mort en prouve l'immutabilité. L'expiation consentie par l'amour du Père et du Fils pour assurer la rédemption des pécheurs démontre -- et pouvait seule démontrer -- à l'univers entier que la justice et la miséricorde sont à la base de la loi et du gouvernement de Dieu. PFC 92 1 Tout en proclamant à l'univers l'immutabilité de la loi, la croix du Calvaire affirme que le salaire du péché, c'est la mort. Ce cri du Sauveur expirant: "Tout est accompli" a sonné le glas de Satan. L'issue du grand conflit séculaire était désormais décidée et l'extirpation finale du mal assurée. Le Fils de Dieu est descendu dans la tombe "afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c'est-à-dire le diable". Hébreux 2:14. PFC 92 2 Au jugement dernier, quand le Juge de toute la terre demandera à Satan: "Pourquoi t'es-tu révolté contre moi et m'as-tu ravi mes sujets?" l'auteur du mal restera bouche close. Toutes les lèvres seront fermées et toutes les armées de la rébellion resteront silencieuses. PFC 92 3 L'ambition de Lucifer l'avait poussé à dire: "J'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu... Je serai semblable au Très Haut." Dieu a répondu: "Je te réduis en cendre sur la terre... Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais!" Ésaïe 14:13, 14; Ezéchiel 28:18, 19. Lorsque le jour viendra, "ardent comme une fournaise, tous les hautains et tous les méchants seront comme du chaume; le jour qui vient les embrasera, dit l'Éternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau". Malachie 4:1. PFC 92 4 Dieu a fait de la révolte de Satan une leçon pour l'univers dans tous les siècles à venir, un témoignage perpétuel de la nature et des terribles conséquences du péché. L'application des principes de Lucifer et leurs effets sur les anges et les hommes devaient donner une juste idée de ce qu'il en coûte de braver l'autorité divine. Cette expérience devait prouver que le bien-être de toutes les créatures dépend de la permanence du gouvernement et des lois de Dieu. L'histoire de cette sombre révolte devait être pour tous les anges une sauvegarde perpétuelle révélant définitivement le caractère de la désobéissance et de sa pénalité. PFC 93 1 L'univers tout entier aura été témoin de la nature et des conséquences du péché. La totale extirpation du mal qui, accomplie au début, eût été un sujet d'effroi pour les anges et eût terni l'honneur de Dieu, proclamera hautement son amour et établira son honneur devant l'univers fidèle et joyeusement soumis à sa loi. Plus jamais le mal ne réapparaîtra. Dieu a fait cette déclaration: "La détresse ne paraîtra pas deux fois." Nahum 1:9. La loi de Dieu, dénigrée par Satan, qualifiée de joug d'esclavage, sera honorée comme une loi de liberté. Une création éprouvée et restée fidèle ne cherchera plus à déserter celui dont l'amour insondable et la sagesse infinie lui auront été si abondamment manifestés. PFC 93 2 "L'inimitié entre l'homme et Satan" -- La tragédie des siècles, 549-555. PFC 93 3 "Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui blesseras le talon." Genèse 3:15. La sentence divine prononcée contre Satan lors de la chute d'Adam était une prophétie embrassant tous les siècles jusqu'à la fin des temps. Elle faisait pressentir le conflit formidable dans lequel seraient engagées toutes les races humaines appelées à vivre sur la terre. PFC 93 4 Après avoir péché, Satan ne s'était donné ni trêve ni repos jusqu'à ce qu'il eût trouvé des êtres disposés à sympathiser avec lui et à suivre son exemple. De même qu'il avait entraîné les anges à se révolter, ainsi il avait induit Adam à violer la loi divine. Par ce fait, l'homme, comme le tentateur, avait apostasié et s'était perverti. En outre, Satan et Adam, au lieu de se trouver en mésintelligence, s'étaient mis en harmonie, de sorte que, si Dieu n'était pas intervenu, Adam et Lucifer se seraient ligués pour lutter contre le ciel. Donc, l'inimitié entre l'homme pécheur et l'auteur du mal n'est pas un fait d'ordre naturel, comme le démontre l'entente farouche qui dresse contre Dieu les impies et les armées de Satan. En outre, si Satan et ses anges ne sont qu'un dans leur guerre contre le Souverain de l'univers, ils n'en sont pas moins en conflit sur tous les autres points. Aussi, quand il entendit que l'inimitié allait s'introduire entre lui et la femme, comme entre leurs postérités, Lucifer comprit que son projet de dépraver la nature humaine serait entravé et que, par quelque moyen, l'homme serait mis en état de lui résister. PFC 94 1 En effet, ce qui enflamme l'inimitié de Satan contre l'espèce humaine, c'est que celle-ci est, par Jésus-Christ, l'objet de l'amour et de la miséricorde de Dieu. Aussi son unique désir est-il de déjouer le plan divin pour la rédemption de l'homme, et de déshonorer Dieu en dépravant et en souillant sa créature. Il fera gémir le ciel, puis il désolera la terre, et alors il s'en prendra à Dieu en déclarant que tout ce mal est le fait de la création de l'homme. PFC 94 2 C'est la grâce du Sauveur dans le coeur humain qui donne naissance à l'inimitié contre Satan. Sans cette puissance régénératrice, l'homme serait le captif et le jouet de Satan. Mais le principe nouveau, implanté dans son coeur suscite la guerre là où avait régné la paix. La grâce qui met l'homme en mesure de résister au tyran, de repousser l'usurpateur et de surmonter les passions qui l'avaient asservi, révèle l'existence en son âme d'un principe entièrement divin. PFC 94 3 L'antagonisme existant entre l'esprit de Jésus et celui de Satan se manifesta de façon frappante dans l'accueil que le monde fit au Sauveur. Ce n'est point tant parce qu'il avait paru sans pompe, sans grandeur, sans richesses mondaines que les Juifs le rejetèrent. Ils virent bien qu'il possédait une puissance qui compensait, et au-delà, ces avantages extérieurs. C'étaient la pureté et la sainteté du Messie qui lui attiraient la haine des impies. Sa vie de renoncement, de pureté immaculée et de dévouement était une censure constante à l'adresse d'un peuple orgueilleux et sensuel. Voilà ce qui provoquait l'inimitié contre le Fils de Dieu et incitait Satan et les mauvais anges, unis aux méchants, à conjuguer toutes les énergies de l'apostasie contre le champion de la vérité. PFC 94 4 L'inimitié déchaînée contre le Sauveur se déversa également sur ses disciples. Quiconque se rend compte de la nature odieuse du péché et, avec le secours d'en haut, résiste à la tentation, excitera sûrement la colère de Satan et de ses sujets. La haine des purs principes de la vérité et la persécution de ceux qui s'en font les défenseurs dureront aussi longtemps que le péché et les pécheurs. Il n'y a pas de concorde possible entre les disciples du Christ et les suppôts de Satan. Le scandale de la croix n'a pas disparu. "Tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés." 2 Timothée 3:12. PFC 94 5 Pour établir son royaume en opposition avec le gouvernement de Dieu, pour ébranler et séduire les serviteurs de l'Éternel, Satan tord les Écritures comme il le faisait lorsqu'il tentait Jésus; comme autrefois les agents de l'ennemi ont calomnié et fait périr Jésus, ses suppôts aujourd'hui diffament ses disciples et les persécutent. Ces faits, annoncés dans la première prophétie: "Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité", se perpétueront jusqu'à la fin des temps. PFC 95 1 Pourquoi l'adversaire, qui jette toutes ses forces et toute sa puissance dans ce formidable combat, ne rencontre-t-il pas une résistance plus énergique? Pourquoi les soldats du Christ sont-ils à ce point indifférents et somnolents? C'est parce que leur communion avec Dieu est trop peu réelle; parce qu'ils sont lamentablement dépourvus de son Esprit. Le péché ne leur est pas odieux comme il l'était à leur Maître. Ils ne se rendent pas compte de l'excessive malignité du mal. Ils sont aveugles touchant la nature et la puissance du prince des ténèbres; ils ignorent sa malice et son astuce dans la guerre qu'il dirige contre Jésus-Christ et son Église. Sur ce point, une foule de croyants sont mystifiés. Ils ne se doutent pas que leur pire ennemi est un puissant général qui, à la tête de toute l'armée des mauvais anges sur laquelle il exerce un ascendant absolu, s'efforce, selon un plan longuement mûri et habilement conçu, par de savantes manoeuvres dirigées contre Jésus-Christ, d'anéantir l'oeuvre du salut des âmes. Or, beaucoup de chrétiens et même de ministres de l'Évangile semblent ignorer jusqu'à l'existence de Satan. Ils ne le mentionnent que rarement du haut de la chaire et ferment les yeux sur son inlassable activité, sa ruse et ses succès. PFC 95 2 Constamment sur les traces de ceux qui ignorent ses desseins, ce vigilant ennemi s'introduit partout dans nos maisons, dans les rues de nos villes, dans les églises, dans les assemblées législatives, dans les tribunaux. Il trouble, trompe et séduit hommes, femmes et enfants qu'il entraîne corps et âme dans la perdition. Il divise les familles et sème partout la haine, la jalousie, les dissensions et le meurtre. Et le monde chrétien semble croire cet état de choses voulu de Dieu et inéluctable. PFC 95 3 Un des principaux pièges de Satan pour triompher du peuple de Dieu consiste à abattre les barrières qui le séparent du monde. Dès que l'ancien Israël se permettait avec les païens des relations qui lui étaient défendues, il était entraîné dans le péché. L'Israël moderne s'égare de la même façon. "Le dieu de ce siècle a aveuglé leur intelligence, afin qu'ils ne voient pas briller la splendeur de l'Évangile de la gloire de Christ, qui est l'image de Dieu." 2 Corinthiens 4:4. Tous ceux qui ne sont pas résolument serviteurs de Jésus-Christ sont serviteurs de Satan. Le coeur irrégénéré aime le péché et cherche toujours à l'excuser, tandis que le coeur renouvelé hait le péché et lui résiste avec énergie. Quand les chrétiens recherchent la société des mondains et des non-croyants, ils s'exposent à la tentation. Satan, dissimulé, jette un voile sur leurs yeux. Ils ne voient pas qu'une telle compagnie peut leur nuire, et, à mesure qu'ils se conforment au monde en paroles et en actions, leur aveuglement s'accroît. En adoptant les coutumes du monde, l'Église ne convertira jamais celui-ci à Jésus-Christ, mais c'est elle qui se convertira au monde. Celui qui se familiarise avec le péché finit par ne plus en voir le caractère odieux. Celui qui se lie avec les serviteurs de Satan finit par ne plus redouter leur maître. Si l'épreuve survient alors qu'il accomplit son devoir, comme ce fut le cas de Daniel à la cour de Babylone, le chrétien peut être assuré de la protection de Dieu; mais celui qui s'expose à la tentation y succombera tôt ou tard. PFC 96 1 C'est avec ceux que l'on suspecte le moins d'être sous son empire que le tentateur opère avec le plus de succès. On comble d'honneurs et on admire ceux qui possèdent des talents ou de l'instruction, comme si ces avantages pouvaient remplacer la crainte de Dieu et donner droit à la faveur du ciel. Les talents et la culture, considérés en eux-mêmes, sont des dons de Dieu; mais quand on les met en concurrence avec la piété, quand, au lieu de rapprocher l'âme de Dieu, ils l'en éloignent, ils deviennent une malédiction et un piège. Plusieurs pensent que tout ce qui peut être qualifié de courtoisie ou de raffinement doit, dans un certain sens, se rattacher à Jésus. Il ne fut jamais de plus grave erreur. Il est vrai que ces qualités devraient orner le caractère de tout chrétien, car elles exerceraient une puissante influence en faveur de la vraie piété; mais si elles ne sont pas consacrées à Dieu, elles deviennent une puissance pour le mal. Maint homme cultivé et de manières agréables, qui ne voudrait pas s'abaisser à ce que l'on considère communément comme un acte immoral, n'est pas autre chose qu'un instrument poli entre les mains de Satan. La nature insidieuse et séduisante de son influence et de son exemple en fait un ennemi bien plus dangereux pour la cause du Christ que les hommes ignorants et sans culture. PFC 97 1 Par des prières ferventes et par sa confiance en Dieu, Salomon obtint une sagesse qui suscitait l'étonnement et l'admiration du monde. Mais dès qu'il se détourna de la source de sa force morale et qu'il se mit à compter sur lui-même, il succomba à la tentation. Alors, les facultés merveilleuses accordées au plus sage des rois en firent un instrument d'autant plus puissant entre les mains de l'adversaire des âmes. PFC 97 2 Bien que Satan s'efforce constamment d'aveugler les chrétiens sur ce fait, ils ne doivent jamais oublier que "nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes". Ephésiens 6:12. Voici un avertissement inspiré qui nous est parvenu à travers les siècles: "Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant cherchant qui il dévorera." 1 Pierre 5:8. "Revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable." Ephésiens 6:11. PFC 97 3 Depuis les jours d'Adam jusqu'à notre époque, notre ennemi a usé de sa puissance pour opprimer et détruire. Il prépare actuellement sa dernière campagne contre l'Église. Tous ceux qui s'efforcent de suivre Jésus devront se mesurer avec cet adversaire implacable. Plus le chrétien imite fidèlement le divin Modèle, plus il est en butte aux attaques de Satan. Tous ceux qui sont activement occupés dans la cause de Dieu et s'emploient à démasquer les séductions du Malin et à présenter Jésus-Christ au monde pourront dire, après Paul, qu'ils servent le Seigneur en toute humilité, avec larmes, et au milieu de grandes tribulations. PFC 97 4 Assailli par les tentations les plus puissantes et les plus subtiles, Jésus repoussa Satan à chaque rencontre. Or, ces batailles ont été livrées en notre faveur, et ces victoires rendent la nôtre possible. Le Sauveur communique sa grâce à tous ceux qui l'invoquent, et le tentateur ne peut contraindre personne à pécher. Il ne peut nous vaincre sans notre consentement. Il peut plonger dans la détresse l'âme qui lui résiste, mais il ne peut l'obliger à faire sa volonté; il peut l'accabler, mais non la souiller. Le fait que Jésus-Christ a vaincu doit inciter ses disciples à lutter virilement et courageusement contre le péché et contre Satan. ------------------------Chapitre 9 -- Vie, mort et résurrection de Jésus L'efficacité du sang du Christ PFC 99 1 Il était autrefois recommandé aux Israélites de faire une offrande pour tout le peuple afin de le purifier de la souillure cérémonielle. Ce sacrifice consistait à immoler une vache rousse et représentait l'offrande la plus parfaite pouvant racheter de la souillure du péché. C'était un sacrifice occasionnel pour tous ceux qui, naturellement ou accidentellement, avaient touché un mort. Tous ceux donc qui avaient été en contact avec un mort d'une manière ou d'une autre étaient considérés comme impurs. Cette scène devait faire une forte impression sur l'esprit des Hébreux en leur montrant que la mort est le résultat du péché, et par conséquent le représente. Une seule vache, une seule arche, un seul serpent d'airain désignaient la seule et grande offrande, le sacrifice du Christ. PFC 99 2 Cette vache devait être rousse, symbole du sang. Elle devait être sans défaut et ne jamais avoir porté le joug. Ici, de nouveau, nous avons un type du Christ. Le Fils de Dieu descendit volontairement ici-bas pour accomplir son oeuvre d'expiation. Il ne portait pas obligatoirement le joug, c'est-à-dire qu'il était indépendant et au-dessus de toute loi. Les anges, messagers du Très Haut, étaient sous le joug de l'obligation; aucun sacrifice de leur part ne pouvait expier les fautes du pécheur. Le Christ seul était libre à l'égard de la loi pour entreprendre la rédemption de la race tombée. Il avait la puissance de donner sa vie et de la reprendre. "Existant en forme de Dieu, il n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu." Philippiens 2:6. PFC 100 1 Jésus, être glorieux, aima le pauvre pécheur; il prit la forme d'un serviteur pour souffrir et mourir à sa place. Il aurait pu rester à la droite du Père, ceint de sa couronne et revêtu de sa robe royale. Mais il consentit à abandonner les richesses, les honneurs et la gloire des cieux pour participer à la misère de l'humanité, et son poste de haut commandement pour les horreurs de Gethsémané, l'humiliation et l'agonie du Calvaire. Il devint l'homme de douleur et connut la souffrance, et par ce baptême de sang, il fut rendu capable de purifier et de racheter un monde perdu. "Voici, je viens", dit-il joyeusement, "je veux faire ta volonté, mon Dieu!" Psaumes 40:8, 9. PFC 100 2 La vache rousse était conduite hors du camp et immolée de la manière la plus solennelle. Ainsi souffrit le Christ hors des portes de Jérusalem, car le Calvaire était hors des murs de la cité. Cela signifiait que le Christ ne mourrait pas pour les Hébreux seulement, mais pour toute l'humanité. Il proclame à un monde tombé qu'il est venu pour être son Rédempteur et il le presse d'accepter le salut qu'il lui offre. La vache rousse ayant été immolée, le prêtre, revêtu de ses vêtements blancs, prenait le sang de la victime avec le doigt et en faisait sept fois l'aspersion sur le devant de la tente d'assignation. "Puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d'une mauvaise conscience, et le corps lavé d'une eau pure." Hébreux 10:21, 22. PFC 100 3 Le corps de la vache rousse était ensuite réduit en cendres, ce qui indiquait un sacrifice total. Les cendres recueillies par une personne non souillée au contact d'un mort, étaient placées dans un vase contenant de l'eau vive. Cette personne prenait un bâton de cèdre avec une étoffe écarlate et un bouquet d'hysope et aspergeait le contenu du vase sur la tente et le peuple rassemblé. La cérémonie se répétait plusieurs fois afin d'être complète et avait pour but de purifier du péché. PFC 100 4 C'est ainsi que le Christ, par sa propre justice, après avoir versé son sang précieux, entre dans le lieu saint pour purifier le sanctuaire. Là, le courant écarlate accomplit la réconciliation de Dieu avec l'homme. Il en est qui considère ce sacrifice de la vache rousse comme une cérémonie sans signification; mais il était fait sur le commandement de Dieu et il avait un sens profond qu'il a gardé encore aujourd'hui. PFC 101 1 Le prêtre prenait le cèdre et l'hysope et les trempait dans l'eau pure pour en asperger ce qui était impur. Cela représentait le sang du Christ versé pour nous purifier de nos impuretés morales. Cette aspersion répétée symbolise l'oeuvre qui doit être accomplie pour le pécheur repentant. Tout ce que possède ce dernier doit être consacré: non seulement son âme, mais sa famille, ses serviteurs, ses propriétés, et tout ce qui lui appartient. PFC 101 2 Après que la tente avait été aspergée avec l'hysope, on écrivait sur la porte de ceux qui avaient été purifiés: "Je ne m'appartiens plus, Seigneur, je suis à toi." Ainsi doit-il en être de ceux qui prétendent avoir été purifiés par le sang du Christ. Le Seigneur n'exige pas moins aujourd'hui qu'autrefois. Le Psalmiste, faisant allusion à cette cérémonie symbolique, dit: "Purifie-moi avec l'hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige." "Crée en moi un coeur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé." "Rends-moi la joie de ton salut, et qu'un esprit bien disposé me soutienne!" Psaumes 51:9, 12, 14. PFC 101 3 Le sang du Christ est efficace, mais il doit être utilisé continuellement. Le Seigneur désire, non seulement que ses serviteurs emploient pour sa gloire les biens qu'il leur a confiés, mais qu'ils se consacrent eux-mêmes à son service. Si vous, mon frère, êtes devenu égoïste et si vous gardez par-devers vous ce que vous devez donner pour la cause de Dieu, alors vous avez besoin d'être entièrement aspergé du sang du Sauveur, vous consacrant vous-même à Dieu avec tout ce que vous possédez. ------------------------Chapitre 10 -- L'expérience du salut Foi, paix, assurance PFC 103 1 Quand votre conscience a été réveillée par le Saint-Esprit, vous avez commencé à voir le caractère odieux du péché, sa culpabilité et les malheurs qu'il engendre, et vous ne le considérez plus qu'avec horreur. Vous sentez que le péché vous a séparé de Dieu, que vous êtes esclave de la puissance du mal. Plus vous vous débattez pour lui échapper, plus le sentiment de votre impuissance est vif. Vos mobiles sont impurs, votre coeur est souillé. Vous voyez que votre vie a été remplie d'égoïsme et de péché. Vous soupirez après le pardon et la liberté. Que pouvez-vous faire pour être en règle avec Dieu, pour lui ressembler? PFC 103 2 Ce qu'il vous faut, c'est la paix, c'est le pardon du ciel, c'est l'amour divin dans votre âme. Cette paix, l'argent ne saurait la procurer, l'intelligence ne saurait y conduire, la sagesse ne peut y atteindre; jamais vous ne pourrez l'obtenir par vos efforts. Mais Dieu vous l'offre à titre de don, "sans argent, sans rien payer". Ésaïe 55:1. Elle vous appartient si vous voulez seulement étendre la main pour vous en saisir. L'Éternel dit: "Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s'ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme de la laine." Ésaïe 1:18. "Je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai en vous un esprit nouveau." Ezéchiel 36:26. PFC 103 3 Vous avez confessé vos péchés, et vous les avez délaissés de tout votre coeur. Vous avez pris la détermination de vous abandonner à Dieu. Maintenant, allez à lui et demandez-lui de laver vos péchés et de vous donner un coeur nouveau, et puis, croyez qu'il le fait parce qu'il l'a promis. C'est ce que Jésus nous a enseigné lorsqu'il était ici-bas. Le don que Dieu nous a promis, il faut simplement croire que nous le recevons, et il est à nous. Jésus guérissait les maladies de ceux qui avaient foi en sa puissance. Il les secourait dans les choses visibles afin de leur donner confiance en lui dans les choses invisibles, les amenant ainsi à croire qu'il a autorité pour pardonner les péchés. C'est là ce qu'il a déclaré en guérissant le paralytique: "Afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés: lève-toi, dit-il au paralytique, prends ton lit, et va dans ta maison." Matthieu 9:6. C'est aussi ce que dit l'apôtre Jean, en parlant des miracles de Jésus-Christ: "Ces choses ont été écrites afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu'en croyant vous ayez la vie éternelle en son nom." Jean 20:31. PFC 104 1 Le simple récit de la manière dont Jésus guérit le paralytique du réservoir de Béthesda peut nous aider à comprendre comment il faut croire en lui pour obtenir le pardon des péchés. Considérons cette histoire. Ce pauvre malade était impotent; il n'avait pas fait usage de ses jambes depuis trente-huit ans. Cependant, Jésus lui dit: "Lève-toi, prends ton lit, et marche." Jean 5:1-9. Le malade aurait pu dire: "Seigneur, si tu veux me guérir, j'obéirai à ta parole." Mais non, il crut à la parole de Jésus; il crut qu'il était guéri et aussitôt il agit en conséquence; il voulut marcher et il marcha. Il obéit à l'ordre de Jésus et Dieu lui donna la force de marcher. Il fut guéri. PFC 104 2 Vous êtes pécheur. Vous ne pouvez faire propitiation pour vos péchés passés, vous ne pouvez changer votre coeur et le sanctifier. Mais Dieu promet de faire tout cela pour vous par Jésus-Christ. Vous croyez à cette promesse. Vous confessez vos péchés et vous vous donnez à Dieu. Vous voulez le servir. Tout aussi certainement que vous faites cela, Dieu accomplira sa parole à votre égard. Si vous croyez à la promesse -- que vos péchés sont pardonnés et que vous êtes purifié -- , Dieu transforme votre foi en réalité. Vous êtes guéri, tout aussi certainement que le paralytique auquel Jésus a donné la force de marcher dès qu'il crut à sa guérison. La chose est dès que vous croyez. PFC 105 1 N'attendez pas de sentir que vous êtes guéri, mais dites: "Je crois; la chose existe, non parce que je le sens, mais parce que Dieu l'a dit." PFC 105 2 Jésus nous dit: "Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et vous le verrez s'accomplir." Marc 11:24. Mais une condition est liée à cette promesse: notre requête doit être conforme à la volonté de Dieu. Or, c'est la volonté de Dieu de nous purifier de tout péché, de faire de nous ses enfants, de nous permettre de vivre saintement. Nous pouvons donc demander ces grâces, croire que nous les recevons et remercier Dieu de nous les avoir accordées. Il ne tient qu'à nous d'aller à Jésus pour être purifié et pour subsister devant sa loi sans confusion ni remords. "Il n'y a maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ." Romains 8:1. PFC 105 3 Dès cet instant, vous ne vous appartenez plus: vous avez été racheté à un grand prix. "Ce n'est pas par des choses périssables, par de l'argent ou de l'or, que vous avez été rachetés... mais par le sang précieux de Christ, comme d'un agneau sans défaut et sans tache." 1 Pierre 1:18, 19. Par ce simple acte de foi en Dieu, le Saint-Esprit vous a engendré à une vie nouvelle. Vous êtes maintenant un membre de la famille divine, et Dieu vous aime comme il aime son Fils. PFC 105 4 Maintenant que vous vous êtes donné à Jésus, ne revenez pas en arrière, ne vous arrachez pas à son étreinte. Dites, jour après jour: "Je suis au Christ, je me suis donné à lui"; et demandez-lui son Saint-Esprit et sa grâce pour vous garder. C'est en vous donnant à Dieu et en croyant en lui que vous devenez son enfant; c'est de la même façon que vous devez vivre en lui. L'apôtre dit: "Comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en lui." Colossiens 2:6. PFC 105 5 Certaines personnes pensent qu'elles devraient être mises à l'épreuve et montrer au Seigneur qu'elles sont transformées avant de pouvoir se réclamer de sa grâce. Mais elles peuvent s'en réclamer en ce moment même. Il leur faut cette grâce, il leur faut l'Esprit du Christ pour les soutenir dans leur infirmité; sinon elles ne pourront résister au mal. Jésus aime nous voir venir à lui tels que nous sommes, pécheurs, impuissants, dépendants. Nous pouvons aller à lui et nous jeter à ses pieds avec nos faiblesses, nos égarements, nos péchés. Il met sa gloire à nous combler de son amour, à panser nos blessures et à nous purifier de toute impureté. PFC 106 1 C'est ici que des milliers de pécheurs font erreur: ils ne croient pas que Jésus leur pardonne personnellement, individuellement. Ils ne prennent pas Dieu au mot. Tous ceux qui se soumettent au Seigneur peuvent savoir positivement que le pardon de tous leurs péchés leur est gratuitement accordé. Mettez de côté la pensée erronée que les promesses de Dieu ne vous concernent pas. Elles concernent chaque pécheur repentant. Par le ministère des anges, la force et la grâce sont communiquées à tout croyant de la part de Jésus-Christ. Nul pécheur n'est au point de ne pouvoir trouver force, pureté et justice en celui qui est mort pour nous. Jésus ne désire rien tant que de nous enlever nos vêtements tachés et souillés par le péché, et de nous revêtir des robes blanches de la justice. Il nous supplie de vivre, de ne pas mourir. PFC 106 2 Dieu n'agit pas envers nous comme les hommes mortels agissent les uns envers les autres. Ses pensées sont des pensées de miséricorde, d'amour et de tendre compassion: "Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme d'iniquité ses pensées; qu'il retourne à l'Éternel qui aura pitié de lui, à notre Dieu qui ne se lasse pas de pardonner." "J'efface tes transgressions comme un nuage, et tes péchés comme une nuée." Ésaïe 55:7; 44:22. PFC 106 3 "Je ne désire pas la mort de celui qui meurt, dit le Seigneur, l'Éternel. Convertissez-vous donc et vivez!" Ezéchiel 18:32. Satan est toujours sur le qui-vive pour nous masquer ces précieuses promesses de Dieu. Il désire nous ravir toute lueur d'espérance et tout rayon de lumière. Mais il ne faut pas se prêter à son jeu. N'écoutez pas le tentateur. Dites: "Jésus est mort pour m'assurer la vie. Il m'aime et ne désire pas que je périsse. J'ai au ciel un Père compatissant qui me recevra, bien que j'aie abusé de son amour et fait un mauvais usage de ses bienfaits. Je me lèverai et j'irai lui dire: 'J'ai péché contre le ciel et contre toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes mercenaires.'" La parabole nous dit comment le fils prodigue sera reçu: "Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion, il courut se jeter à son cou et le baisa." Luc 15:18-20. PFC 106 4 Mais cette parole elle-même, si touchante soit-elle, n'est pas l'expression adéquate de l'infinie compassion du Père céleste. Dieu fait cette déclaration par son prophète: "Je t'aime d'un amour éternel. Jérémie 31:3. Alors même que le fils est éloigné de la maison paternelle, gaspillant ses biens dans un pays étranger, le coeur du Père soupire après lui; et chaque désir qui s'éveille dans l'âme du malheureux et le pousse vers Dieu n'est que le tendre plaidoyer de l'Esprit-Saint qui le sollicite, le supplie, l'attire vers son Père. PFC 107 1 Les riches promesses de la Bible sous les yeux, pouvez-vous encore douter? Pouvez-vous croire que le Seigneur empêche durement le pauvre pécheur de venir se jeter repentant à ses pieds, quand il aspire à revenir à lui et désire délaisser ses péchés? Arrière de vous de telles pensées! Rien ne peut faire plus de mal à votre âme que d'y nourrir de si injustes soupçons au sujet de votre Père céleste. Il hait le péché, mais il aime le pécheur au point qu'il s'est sacrifié lui-même pour lui dans la personne de Jésus-Christ. Il l'a fait afin que tous ceux qui le veulent puissent être sauvés et entrer en possession de la félicité éternelle dans le royaume de gloire. Quel langage plus fort et plus tendre aurait-il pu employer pour exprimer son amour envers nous? Voici ses paroles: Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'at-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point." Ésaïe 49:15. PFC 107 2 Élevez vos regards, vous qui doutez et qui tremblez; car Jésus vit et intercède pour vous. Remerciez Dieu pour le don de son cher Fils et demandez-lui qu'il ne soit pas mort pour vous en vain. L'Esprit vous invite aujourd'hui. Venez à Jésus de tout votre coeur, et vous pourrez vous réclamer de sa grâce. PFC 107 3 En lisant les promesses divines, souvenez-vous qu'elles sont l'expression d'un amour et d'une compassion inexprimables. Le grand coeur de l'Amour infini se penche irrésistiblement vers le pécheur. "En lui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés." Ephésiens 1:7. Oui, croyez seulement que Dieu est votre secours. Il désire restaurer dans l'homme son image morale. Quand vous vous approchez de lui par la confession et la repentance, il s'approchera de vous avec la miséricorde et le pardon. ------------------------Chapitre 11 -- L'Église PFC 109 1 Dieu a sur la terre une Église formée de son peuple élu, qui garde ses commandements. Il conduit non pas des rejetons égarés, l'un ici et l'autre là, mais un peuple. La vérité est un pouvoir sanctifiant; cependant l'Église militante n'est pas l'Église triomphante. Il y a de l'ivraie dans le bon grain. "Veux-tu que nous allions l'arracher?" fut la question des serviteurs; mais le Maître a répondu: "Non, de peur qu'en arrachant l'ivraie, vous ne déraciniez en même temps le blé." Matthieu 13:28, 29. Le filet de l'Évangile ne ramasse pas que de bons poissons, il en ramasse aussi des mauvais, et le Seigneur seul sait quels sont les siens. PFC 109 2 Notre devoir personnel est de marcher humblement avec Dieu. Nous n'avons pas à rechercher quelque étrange nouveau message. Nous n'avons pas à penser que les élus de Dieu qui cherchent à marcher dans la lumière forment Babylone. -- Testimonies to Ministers and Gospel Workers, 61. PFC 109 3 Bien qu'il y ait de mauvaises choses dans l'Église, et cela jusqu'à la fin du monde, l'Église en ces derniers jours doit être la lumière du monde, pollué et démoralisé par le péché. L'Église faible et défectueuse, ayant besoin d'être réprouvée, avertie et conseillée, est le seul objet sur la terre sur lequel le Christ porte sa suprême attention. Le monde est un atelier dans lequel, au moyen de la coopération des agents divins et humains, Jésus expérimente sa grâce et sa miséricorde divine sur les coeurs des humains. -- Testimonies to Ministers and Gospel Workers, 49, 50. PFC 110 1 Dieu a un peuple particulier, une Église sur la terre, comparable à aucune, mais supérieure à toutes dans sa capacité d'enseigner la vérité, de défendre la loi de Dieu. Dieu a des agents divinement établis -- des hommes qu'il conduit, qui ont porté la chaleur et le poids du jour, qui coopèrent avec les instruments divins pour faire avancer le royaume du Christ dans notre monde. Que tous s'unissent à ces élus, et se trouvent finalement parmi ceux qui ont la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et ont la foi de Jésus. -- Testimonies to Ministers and Gospel Workers, 58. Unis à l'Église d'en haut PFC 110 2 L'Église de Dieu ici bas est unie à celle d'en haut. Les croyants sur la terre et les êtres célestes qui ne sont jamais tombés forment une seule Église. Toutes les intelligences célestes portent leur attention sur les assemblées des saints qui se réunissent sur la terre pour adorer Dieu. Dans la cour intérieure du ciel, on écoute les témoignages des témoins du Christ qui sont dans la cour extérieure de la terre, et la louange et l'action de grâce des adorateurs d'en bas sont associées aux choeurs célestes, aux chants de louange et de joie des cours célestes parce que le Christ n'est pas mort en vain pour les enfants déchus d'Adam. Alors que les anges boivent à la source, les saints sur la terre boivent des eaux pures qui s'écoulent du trône, les eaux qui font le bonheur de la cité de notre Dieu. Oh! Si nous pouvions réaliser la proximité du ciel par rapport à la terre! Bien que les enfants des hommes l'ignorent, ils ont des anges de lumière pour compagnons. Un témoin silencieux se tient près de chaque âme vivante, cherchant à l'attirer au Christ. Tant qu'il y a de l'espoir, les hommes sont gardés par les intelligences célestes, jusqu'à ce qu'ils résistent au Saint-Esprit pour leur ruine éternelle. Gardons tous bien à l'esprit, qu'à chaque assemblée des saints ici bas, des anges de Dieu écoutent les témoignages, les chants et les prières. Rappelons-nous que nos louanges sont accompagnées par les choeurs des armées angéliques d'en haut. PFC 110 3 Ainsi, quand vous vous réunissez sabbat après sabbat, chantez des louanges à celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. "À celui qui nous a aimés est qui nous a lavés de nos péchés par son propre sang" soit l'adoration de notre coeur. Que l'amour du Christ s'empare du prédicateur. Qu'il soit exprimé dans un langage simple dans chaque chant de louange. Que l'inspiration du Saint-Esprit dicte nos prières. Alors que la parole de vie est exprimée, que la réponse de notre coeur atteste que vous avez reçu le message comme venant du ciel. PFC 111 1 Dieu déclare que nous devrions nous assembler dans sa maison pour y cultiver les attributs de l'amour parfait. Cela qualifiera les habitants de la terre pour les demeures que le Christ est allé préparer pour tous ceux qui l'aiment. Ils s'assembleront dans le sanctuaire de sabbat en sabbat, d'une nouvelle lune à l'autre, pour s'unir dans des accents sublimes de louange et de reconnaissance envers celui qui siège sur le trône et à l'agneau, d'éternité en éternité. -- Testimonies for the Church 6:366-368. L'autorité dont l'Église est revêtue PFC 111 2 Le Christ a donné du pouvoir à la parole de l'Église. "En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel: et tout ce que vous délierez sur la terre, sera délié dans le ciel." Matthieu 18:18. Une telle autorité n'est pas dans un homme engageant sa propre responsabilité et défendant les points de vue qu'il a choisis, sans tenir compte du jugement de l'Eglise. Dieu a donné les pouvoirs les plus élevés qui soient sous le ciel à son Église. C'est la voix de Dieu qui s'exprime dans l'unité de son peuple qui doit être respectée. -- Testimonies for the Church 3:450, 451. PFC 111 3 La Parole de Dieu n'autorise pas un individu à élaborer son jugement en opposition avec celui de l'Église, pas plus qu'elle ne l'autorise à élever ses opinions contre les opinions de l'Église. S'il n'y avait pas de discipline et d'administration de l'Église, celle-ci éclaterait en morceaux; elle ne pourrait former un corps. Il y a toujours eu des individus à l'esprit indépendant qui ont prétendu avoir raison, que Dieu les a particulièrement enseignés, pénétrés d'une pensée, et conduits. Chacun a sa propre théorie, des vues particulières, et chacun affirme que ses points de vue sont conformes à la Parole de Dieu. Chacun a une théorie et une foi différentes, et chacun prétend avoir reçu des lumières particulières de Dieu. Cela les éloigne du corps, et chacun est une Église particulière à lui seul. Ils ne peuvent tous avoir raison, et cependant ils prétendent être conduits par le Seigneur. PFC 112 1 Notre Seigneur fait suivre ses instructions d'une promesse selon laquelle si deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu d'eux. Le Christ montre par là qu'il faut s'unir aux autres, même dans notre désir d'un objet particulier. Une grande importance est attribuée à l'unité dans la prière, l'unité de projet. Dieu entend les prières des individus, mais en cette occasion Jésus a donné une leçon singulière et importante qui doit avoir des conséquences particulières dans son Église nouvellement organisée sur la terre. Il doit y avoir un accord dans les choses qu'elle désire et pour lesquelles elle prie. La prière ne doit pas être celle qui est formée des pensées et des actions d'un seul, sujet à l'erreur, mais le désir sincère de plusieurs centrés sur le même point. -- Testimonies for the Church 3:428, 429. PFC 112 2 L'Église est l'agent divin établi par Dieu pour le salut des hommes. Elle a été organisée en vue du service, et sa mission est d'apporter l'Évangile au monde. Dès le début, le plan de Dieu a été que sa plénitude et sa générosité soient reflétées dans le monde au travers de son Église. Les membres de l'Église, ceux qu'il a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière, doivent manifester sa gloire. L'Église est dépositaire des richesses de la grâce du Christ; et par l'Église, toute l'étendue de l'amour de Dieu sera finalement manifestée, même aux "principautés et aux puissances dans les lieux célestes". -- The Acts of the Apostles, 9. Paul envoyé vers l'Église afin de recevoir des instructions PFC 112 3 Nombreux sont ceux qui pensent qu'ils ne sont responsables que devant le Christ pour leurs idées et leurs expériences, indépendamment de ses disciples reconnus dans le monde. Mais cela est condamné par l'enseignement et par les exemples et les faits, donnés par Jésus pour notre instruction. Voici Paul, un homme que le Christ devait équiper pour une oeuvre extrêmement importante, un homme qui devait être un instrument choisi par lui, amené directement en sa présence; cependant, il ne lui a pas enseigné des leçons de vérité. Il a arrêté sa course et l'a convaincu; et quand Paul a demandé: "Que veux-tu que je fasse?" le Seigneur ne le lui a pas enseigné directement, mais il l'a mis en rapport avec son Église. "Ils t'enseigneront ce que tu dois faire." Jésus est l'ami du pécheur, son coeur est toujours ouvert, toujours touché par les malheurs des hommes; il a tout pouvoir, dans le ciel et sur la terre; mais il respecte les moyens qu'il a établis pour l'illumination et le salut des hommes. Il a orienté Saul vers l'Eglise, reconnaissant ainsi le pouvoir qu'il lui a accordé comme vecteur de lumière pour le monde. C'est le corps organisé du Christ sur la terre, et il convient de respecter ce qu'il a établi. Dans le cas de Saul, Ananias représente le Christ, et il représente aussi les ministres du Christ sur la terre qui ont été désignés pour agir à sa place. PFC 113 1 Dans la conversion de Paul, de grands principes nous sont donnés et que nous devons toujours garder en mémoire. Le Rédempteur du monde ne donne pas son consentement à des expériences et des exercices en matière de religion indépendamment de son Église reconnue et organisée, là où il a une Église. PFC 113 2 Le Fils de Dieu s'identifie à la fonction et à l'autorité de son Église organisée. Ses bénédictions doivent circuler au travers des agents qu'il a établis, mettant ainsi l'homme en rapport avec les canaux par lesquelles les bénédictions lui parviennent. Parfaitement lucide quant à son oeuvre de persécution des saints, Paul n'a pas été rendu irresponsable quand l'Esprit de Dieu lui a fait prendre conscience de son action cruelle. Il devait se mettre à l'écoute des disciples. -- Testimonies for the Church 3:432, 433. PFC 113 3 Tous les membres de l'Église, s'ils sont fils et filles de Dieu, doivent se soumettre à un processus de discipline avant de devenir des lumières pour le monde. Dieu ne fera pas des canaux de lumière d'hommes et de femmes qui sont dans les ténèbres et sont satisfaits d'être ainsi, ne faisant aucun effort particulier pour se mettre en rapport avec la source de la lumière. Ceux qui éprouvent leurs propres besoins et s'élèvent aux plus hautes pensées, à une action et à la prière des plus sérieuses et des plus persévérantes, recevront l'aide divine. Chacun a beaucoup à désapprendre comme à apprendre à propos de lui-même. De vieilles habitudes et des coutumes doivent être abandonnées. La victoire ne sera obtenue que par des efforts sérieux pour corriger ces erreurs, par la pleine réception de la vérité et par l'application de ses principes. -- Testimonies for the Church 4:485, 486. Conseils à quelqu'un qui répand des erreurs PFC 113 4 Ceux qui commencent à annoncer un message relevant de leur responsabilité personnelle, qui, tout en prétendant être enseignés et conduits par Dieu, contribuent cependant par leur action particulière à détruire ce que Dieu a mis des années à bâtir, ne font pas la volonté de Dieu. On doit savoir que ces gens se sont mis aux côtés du grand séducteur. Ne les croyez pas. PFC 114 1 En tant que gérants des moyens et des talents, vous avez mésusé des biens de votre Seigneur en disséminant l'erreur. Le monde entier est rempli de haine à l'égard de ceux qui annoncent les exigences de la loi de Dieu, et l'Église qui est loyale à l'égard de Jéhovah doit s'engager dans un conflit peu ordinaire. "Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes." Ephésiens 6:12. Ceux qui réalisent ce que signifie ce combat ne tourneront pas leurs armes contre l'Église militante, mais combattront de toutes leurs forces avec le peuple de Dieu contre les confédérations du mal. (TM51) Le dessein de Dieu à l'égard de son Église PFC 114 2 L'Église est le moyen que Dieu a choisi pour faire connaître le salut aux hommes. Établie pour servir, elle a pour mission de proclamer l'Évangile. Dès le commencement, Dieu a formé le dessein de révéler par elle sa puissance et sa plénitude. Appelés des ténèbres à la merveilleuse lumière de Dieu, les hommes qui la composent doivent refléter sa gloire. L'Église est la dépositaire des richesses de la grâce du Christ; c'est par elle que l'amour divin se manifestera finalement de façon puissante et décisive aux "dominations et aux autorités dans les lieux célestes".11 PFC 114 3 Les promesses merveilleuses de l'Écriture concernant l'Église sont innombrables. Parlant au nom du Seigneur, le prophète Ésaïe s'exprime en ces termes: "Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples."12 Et le prophète Ezéchiel: "Je ferai d'elle [mes brebis] et des environs de ma colline un sujet de bénédiction; j'enverrai la pluie en son temps, et ce sera une pluie de bénédiction. [...] J'établirai pour elles une plantation qui aura du renom; elles ne seront plus consumées par la faim dans le pays, elles ne porteront plus l'opprobre des nations. Et elles sauront que moi, l'Éternel, leur Dieu, je suis avec elles, et qu'elles sont mon peuple, elles, la maison d'Israël, dit le Seigneur, l'Eternel. Vous, mes brebis, brebis de mon pâturage, vous êtes des hommes; moi, je suis votre Dieu, dit le Seigneur, l'Éternel."13 PFC 115 1 Le prophète Ésaïe dit encore: "Vous êtes mes témoins, dit l'Éternel, vous, et mon serviteur que j'ai choisi, afin que vous le sachiez, que vous me croyiez et compreniez que c'est moi: avant moi il n'a point été formé de Dieu, et après moi il n'y en aura point. C'est moi, moi qui suis l'Éternel, et hors moi il n'y a point de sauveur. C'est moi qui ai annoncé, sauvé, prédit, ce n'est point parmi vous un dieu étranger; vous êtes mes témoins, dit l'Éternel. [...] Moi, l'Éternel, je t'ai appelé pour le salut, et je te prendrai par la main, je te farderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour être la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de prison le captif, et de leur cachot ceux qui habitent dans les ténèbres."14 PFC 115 2 "Au temps de la grâce je t'exaucerai, et au jour du salut je te secourrai; je te garderai, et je t'établirai pour traiter alliance avec le peuple, pour relever le pays, et pour distribuer les héritages désolés; pour dire aux captifs: Sortez! Et à ceux qui sont dans les ténèbres: Paraissez! Ils paîtront sur les chemins, et ils trouveront des pâturages sur tous les coteaux. Ils n'auront pas faim et ils n'auront pas soif; le mirage et le soleil ne les feront plus souffrir; car celui qui a pitié d'eux sera leur guide, et il les conduira vers des sources d'eaux. Je changerai toutes mes montagnes en chemins, et mes routes seront frayées. [...] PFC 115 3 "Cieux, réjouissez-vous! Terre, sois dans l'allégresse! Montagnes, éclatez en cris de joie! Car l'Éternel console son peuple, il a pitié de ses malheureux. Sion disait: l'Éternel m'abandonne, le Seigneur m'oublie! -- Une femme oublie-t-elle l'enfant qu'elle allaite? N'at-elle pas pitié du fruit de ses entrailles? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierai point. Voici, je t'ai gravée sur mes mains, tes murs sont toujours devant mes yeux."15 PFC 116 1 L'Église est la forteresse de Dieu, sa cité de refuge, qu'il a placée dans un monde révolté. Toute trahison de sa part est une trahison envers celui qui a racheté l'humanité par le sang de son Fils unique. Dès les origines, les âmes fidèles ont constitué l'Église ici-bas. De tout temps, le Seigneur a eu ses sentinelles, qui ont rendu un bon témoignage au milieu de la génération dans laquelle elles vivaient. Elles ont donné le message d'avertissement, et lorsqu'elles ont été appelées à déposer leur armure, d'autres ont repris leur tâche. Dieu a fait avec ses témoins une alliance unissant l'Église de la terre à celle du ciel. Il a envoyé ses anges pour exercer un ministère en faveur de son Église, et les portes de l'enfer n'ont pu prévaloir contre elle. PFC 116 2 À travers les siècles de persécutions, de luttes et de ténèbres, Dieu a soutenu cette Église. Pas un nuage n'est venu l'assombrir qu'il n'y ait pourvu. Pas une seule force ennemie ne s'est élevée pour combattre son oeuvre qu'il ne l'ait prévue. Tout s'est déroulé comme il l'avait prédit. Il n'a pas abandonné son Église à elle-même; mais par de nombreuses prophéties, il lui a annoncé ce qui arriverait; et ce que son Esprit avait inspiré à ses prophètes s'est réalisé. Tous ses desseins s'accompliront. Sa loi est à la base de son trône, aucune puissance mauvaise ne saurait la détruire. La vérité est inspirée et gardée par Dieu; elle triomphera de tous les obstacles. PFC 116 3 Durant les périodes de ténèbres spirituelles, l'Église de Dieu a été comme une cité placée sur une colline. À travers les siècles, de génération en génération, les pures doctrines d'en haut se sont développées dans son sein. Quelque faible et imparfaite qu'elle puisse paraître, elle est néanmoins l'unique objet sur lequel Dieu jette, d'une manière toute spéciale, un suprême regard. Elle est le théâtre de sa grâce, l'endroit où il se plaît à révéler sa puissance qui transforme les coeurs. PFC 116 4 À quoi, demandait le Christ, comparerons-nous le royaume de Dieu, ou par quelle parabole le représenterons-nous?16 Il ne pouvait l'assimiler aux royaumes de ce monde, et, dans la société, rien n'aurait pu lui servir de comparaison. Les royaumes terrestres dominent par l'ascendant du pouvoir matériel, tandis que toute arme charnelle, tout instrument de contrainte est banni du royaume du Christ. Ce royaume est destiné à élever, à ennoblir l'humanité. L'Église de Dieu, pourvue de dons variés, est le siège de la vie sainte; elle est remplie du Saint-Esprit. Ses membres trouvent leur bonheur dans le bonheur de ceux pour lesquels ils se dévouent. PFC 117 1 Merveilleuse est l'oeuvre que le Seigneur se propose d'accomplir par son Église, afin que son nom soit glorifié! Une image de cette oeuvre nous est donnée dans la vision du torrent vivifiant du livre d'Ézéchiel: "Cette eau coulera vers le district oriental, descendra dans la plaine, et entrera dans la mer; lorsqu'elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines. Tout être vivant qui se meut vivra partout où le torrent coulera, et il y aura une grande quantité de poissons; car là où cette eau arrivera, les eaux deviendront saines, et tout vivra partout où parviendra le torrent. Des pêcheurs se tiendront sur ses bords; il y aura des poissons de diverses espèces, comme les poissons de la grande mer, et ils seront très nombreux. Ses marais et ses fosses ne seront point assainis, ils seront abandonnés au sel. Sur le torrent, sur ses bords de chaque côté, croîtront toutes sortes d'arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira point, et leurs fruits n'auront point de fin, ils mûriront tous les mois, parce que les eaux sortiront du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture, et leurs feuilles de remède."17 PFC 117 2 Depuis le commencement, Dieu s'est servi de son peuple pour répandre ses bienfaits sur le monde. Il fit de Joseph, le fils de Jacob, une source de vie pour l'Égypte antique. C'est grâce à l'intégrité de cet homme de Dieu que ce peuple fut préservé. C'est par Daniel, cet autre homme de bien, que le Seigneur sauva la vie des sages de Babylone. Toutes ces délivrances sont comme des leçons de choses; elles illustrent les bénédictions spirituelles offertes au monde par le Dieu qu'adoraient Joseph et Daniel. Celui dans le coeur duquel le Christ habite, celui qui proclame son amour, est, avec le Seigneur, l'artisan du bonheur de l'humanité. Tandis qu'il reçoit du Sauveur la grâce qu'il doit communiquer à ses semblables, de tout son être jaillit un flot de vie spirituelle. Dieu choisit Israël pour révéler son nom aux hommes. Il a voulu qu'il fût comme une source de salut pour le monde. C'est à lui qu'ont été confiés les oracles du ciel, la révélation de la volonté d'en haut. PFC 118 1 Aux premiers jours d'Israël, les Gentils, par leurs moeurs dépravées, avaient perdu la connaissance de Dieu dont ils avaient joui auparavant. "Ils ne l'ont point glorifié comme Dieu, dit saint Paul, et ne lui ont point rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs pensées, et leur coeur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres."18 Néanmoins, dans sa miséricorde, Dieu ne les a pas anéantis. Il voulait leur donner l'occasion de le connaître à nouveau par le peuple élu. PFC 118 2 Grâce aux enseignements qui se dégageaient des sacrifices lévitiques, le Christ devait être exalté devant toutes les nations, et tous ceux qui se tourneraient vers lui posséderaient la vie. Il était la pierre angulaire de l'économie juive. Les types et les symboles étaient une prophétie condensée de l'Évangile, une image où se trouvaient réunies les promesses de la rédemption. PFC 118 3 Mais les Israélites perdirent de vue les grands privilèges qu'ils possédaient en tant que représentants de Dieu. Ils oublièrent le Seigneur et faillirent à leur mission sacrée. Les grâces qu'ils reçurent ne furent d'aucune utilité au monde. Toutes leurs prérogatives ne servirent qu'à leur propre glorification. Ils s'étaient éloignés du monde pour échapper à la tentation. Dieu avait limité leurs relations avec les idolâtres pour les empêcher de se rallier à leurs pratiques; mais ils se servirent de ces restrictions pour élever un mur de séparation entre eux et les autres nations. Ils frustrèrent Dieu du service qu'il leur demandait, et privèrent leur prochain d'un guide religieux et d'un saint exemple. PFC 118 4 Prêtres et magistrats s'embourbèrent dans l'ornière du ritualisme. Ils se complaisaient dans une religion légaliste, et il leur était impossible de communiquer aux autres les vérités vitales du ciel. Leur propre justice leur suffisait amplement, et ils ne désiraient nullement voir s'introduire un nouvel élément dans leur religion. Ils ne pouvaient comprendre que la manifestation de la bienveillance divine envers les hommes puisse être indépendante d'eux-mêmes; elle devait découler à leur sens de leurs propres mérites et de leurs bonnes oeuvres. La foi qui agit par amour et purifie l'âme ne pouvait s'unir à la religion des pharisiens, faite de cérémonies et de commandements d'hommes. PFC 119 1 Dieu déclare, en parlant d'Israël: "Je t'avais plantée comme une vigne excellente et du meilleur plant; comment as-tu changé, dégénéré en une vigne étrangère!"?"19 "Israël était une vigne féconde, qui rendait beaucoup de fruits."20 "Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne, que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j'ai espéré qu'elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais? Je vous dirai maintenant ce que je vais faire à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit broutée; j'en abattrai la clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine; elle ne sera plus taillée, ni cultivée; les ronces et les épines y croîtront; et je donnerai mes ordres aux nuées, afin qu'elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle. La vigne de l'Éternel des armées, c'est la maison d'Israël, et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait. Il avait espéré de la droiture, et voici du sang versé! De la justice, et voici des cris de détresse."21 "Vous n'avez pas fortifié celles qui étaient faibles, guéri celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec violence et autre dureté."22 PFC 119 2 Les conducteurs juifs se croyaient trop sages pour avoir besoin d'instruction, trop justes pour avoir besoin de salut, trop hautement honorés pour avoir besoin de l'honneur qui vient du Christ. Le Seigneur se détourna d'eux pour confier à d'autres le privilège dont ils avaient abusé et le travail qu'ils avaient méprisé. La gloire de Dieu devait être révélée, sa Parole, répandue, et le royaume du Christ, établi dans le monde. Il fallait faire connaître le salut de Dieu aux cités du désert. Les disciples de Jésus furent investis de la mission que les chefs d'Israël avaient négligé d'accomplir. ------------------------Chapitre 12 -- Le reste et sa mission Ne pas avoir honte de notre nom PFC 121 1 Nous sommes adventistes du septième jour. Avons-nous honte de notre nom? Nous répondons: Non, non, nous n'en avons pas honte. C'est le nom que Dieu nous a donné. Il est la pierre de touche des Églises. -- Lettre 110, 1902. PFC 121 2 Nous sommes adventistes du septième jour, et nous n'avons pas honte de ce nom. En tant qu'Église, nous devons prendre une position ferme en faveur de la vérité et de la justice. C'est ainsi que Dieu sera glorifié. Nous devons être délivrés des dangers qui pourraient nous prendre au piège et nous corrompre. Si nous voulons qu'il en soit ainsi, nous devons sans cesse regarder à Jésus, le Chef et le Consommateur de notre foi. -- Lettre 106, 1903. Notre signe distinctif PFC 121 3 Sur le drapeau du troisième ange sont inscrits ces mots: "Les commandements de Dieu et la foi de Jésus". Nos institutions ont pris un nom qui met en évidence le caractère de notre foi; nous ne devons jamais avoir honte de ce nom. Il m'a été montré que ce nom revêt une signification profonde et qu'en l'adoptant nous n'avons fait que suivre la lumière reçue du ciel. [...] Le sabbat est le mémorial de l'oeuvre créatrice, un signe qui doit être maintenu devant le monde. PFC 122 1 Aucun compromis ne doit être consenti avec ceux qui adorent un sabbat qui n'est qu'une idole. Il ne faut pas gaspiller notre temps en discussions avec ceux qui connaissent la vérité, sur qui a brillé sa lumière, et qui néanmoins s'en détournent pour suivre des fables. Il m'a été dit que certains hommes emploieront tous les moyens pour amoindrir la différence qui sépare les adventistes du septième jour de ceux qui observent le premier jour de la semaine. Tout le monde va participer à cette controverse, et le temps est court. Ce n'est pas le moment de baisser notre drapeau. PFC 122 2 Sous le nom d'"adventistes du septième jour", il m'a été montré un groupe qui recommande de ne pas trop insister sur le signe qui nous sert de bannière et qui nous distingue, car, dit-on, ce n'est pas le meilleur moyen d'assurer le succès de nos institutions. Mais cette bannière qui nous distingue doit être promenée à travers le monde jusqu'à la fin du temps de grâce. Jean a décrit le peuple du reste de Dieu en ces mots: "C'est ici la persévérance des saints qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus." Apocalypse 14:12. C'est en ceci que consistent la loi et l'Évangile. Le monde et les Églises s'accordent pour transgresser la loi de Dieu, pour détruire le mémorial divin, et pour exalter un sabbat qui porte la signature de l'homme de péché. Mais le sabbat du Seigneur Dieu doit être un signe montrant la différence qui existe entre ceux qui sont obéissants et ceux qui sont désobéissants. J'en ai vu qui étendaient leurs mains pour ôter la bannière et en obscurcir la signification. [...] PFC 122 3 Quand le monde accepte et exalte un faux sabbat et détourne les âmes de l'obéissance et de la fidélité à Dieu, il atteint le degré de culpabilité du peuple d'Israël au temps du Christ. [...] Est-ce qu'alors on va cacher son drapeau et se relâcher? Est-ce que le peuple, que Dieu a honoré, béni et fait prospérer, va refuser de témoigner en faveur du mémorial de Dieu au moment même où ce témoignage est le plus nécessaire? Ne devons-nous pas estimer le commandement de Dieu d'autant plus que la loi de Dieu est méprisée par les hommes? -- Manuscrit 15, 1896. Le monde nous observe PFC 122 4 Le peuple qui garde les commandements de Dieu est décrit par le prophète comme un peuple dont les hommes s'étonnent. Nous devons être un peuple distinct du monde. Les yeux du monde sont dirigés vers nous et nous sommes observés par plusieurs sans que nous nous en doutions. Il en est qui ont quelque connaissance des doctrines auxquelles nous disons croire, et ils remarquent l'effet de notre foi sur nos caractères. Ils veulent constater quelle influence nous exerçons, et comment nous nous comportons en face d'un monde sans foi. Les anges du ciel nous contemplent. Nous sommes "en spectacle au monde, aux anges et aux hommes". 1 Corinthiens 4:9. -- The Review and Herald, 18 juin 1889. L'avenir du peuple de Dieu PFC 123 1 Notre Église a été regardée comme insignifiante et indigne de considération, mais les choses vont changer; des événements sont en marche. Le monde chrétien prend actuellement des dispositions qui attireront nécessairement l'attention sur les observateurs des commandements. Chaque jour la vérité de Dieu est supprimée au profit de théories et de fausses doctrines d'origine humaine. Des plans sont prévus et mis à exécution pour réduire en esclavage les consciences de ceux qui désirent rester fidèles à Dieu. Les pouvoirs législatifs s'opposeront au peuple de Dieu. Chacun sera mis à l'épreuve. Puissions-nous, en tant qu'Église, faire preuve de sagesse et communiquer cette sagesse à nos enfants! Chacune des affirmations de notre foi sera examinée; si nous ne sommes pas fermement et solidement établis et fixés, grâce à une étude approfondie de la Bible, la sagesse des grands hommes de ce monde sera plus forte que nous. -- Lettre 12, 1886. Les piliers de notre foi PFC 123 2 Au cours des cinquante années que j'ai vécues, j'ai eu l'occasion de faire de précieuses expériences en rapport avec les messages du premier, du second et du troisième ange. Ces anges nous sont présentés comme volant au milieu du ciel, proclamant au monde un message d'avertissement, qui concerne ceux qui vivent dans les derniers jours de l'histoire de cette terre. Personne n'entend la voix de ces anges qui sont simplement un symbole représentant le peuple de Dieu qui travaille en harmonie avec l'univers céleste. Des hommes et des femmes, éclairés par l'Esprit de Dieu et sanctifiés par la vérité, proclament les trois messages dans l'ordre prévu. PFC 124 1 J'ai pris part à cette oeuvre solennelle; presque toute mon expérience chrétienne y a été mêlée. Il en est, parmi les vivants, qui ont fait une expérience semblable à la mienne. Ils ont reconnu la vérité révélée pour ce temps-ci; ils ont marché au pas avec le grand Conducteur, le Capitaine de l'armée du Seigneur. PFC 124 2 Tout ce que la prophétie avait annoncé touchant la proclamation de ces messages s'est accompli. Ceux qui ont eu le privilège de participer à la proclamation de ces messages ont acquis une expérience à laquelle ils attachent la plus grande valeur; maintenant que nous sommes environnés des périls des derniers jours, alors qu'on entend de tous côtés des voix qui disent: "Le Christ est ici", "la vérité est ici", tandis que plusieurs s'affairent à renverser les fondements de notre foi, -- cette foi qui nous a fait sortir des Églises et du monde et a fait de nous un peuple particulier, -- à l'instar de Jean nous donnerons notre témoignage: PFC 124 3 "Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché, concernant la parole de vie, [...] ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, afin que vous aussi vous soyez en communion avec nous." 1 Jean 1:1, 3. PFC 124 4 J'atteste ce que j'ai vu, ce que j'ai entendu, ce que mes mains ont touché concernant la parole de vie. Et je sais que ce témoignage est celui du Père et du Fils. Nous avons vu et nous attestons que la puissance du Saint-Esprit a accompagné la présentation de la vérité, l'avertissement donné par la plume et par la voix, la suite des messages. Nier cette oeuvre équivaudrait à renier le Saint-Esprit et nous placerait au rang de ceux qui ont abandonné la foi et ont prêté l'oreille à des esprits séducteurs. Assauts contre notre confiance PFC 124 5 L'ennemi mettra tout en oeuvre pour déraciner la confiance des croyants dans les piliers de notre foi, -- les messages qui ont été proclamés et nous ont placés bien haut sur une plate-forme de vérité éternelle, et qui ont établi et caractérisé notre oeuvre. Le Seigneur Dieu d'Israël a conduit son peuple, lui révélant une vérité d'origine céleste. Sa voix s'est fait entendre, et continue à se faire entendre: "En avant, de force en force, de grâce en grâce, de gloire en gloire." L'oeuvre s'étend et s'affermit, car le Seigneur Dieu d'Israël est le Défenseur des siens. PFC 125 1 Ceux qui ne tiennent la vérité que du bout des doigts, d'une manière toute théorique, et qui n'ont pas fait passer ses principes dans le sanctuaire intérieur de l'âme, laissant la vérité vitale dans la cour extérieure, ne verront rien de sacré dans le passé de ce peuple, qui a fait de ses membres ce qu'ils sont, des ouvriers missionnaires zélés et décidés dans le monde. PFC 125 2 Elle est précieuse, la vérité révélée pour ce temps-ci, mais ceux qui ne se sont pas brisés sur le roc, -- le Christ Jésus, -- ne verront pas et ne comprendront pas ce qu'est la vérité. Ils accepteront ce qui leur plaît et voudront poser un autre fondement. Leur vanité sera flattée par la pensée qu'ils sont capables de remplacer les piliers de notre foi par des piliers de leur réflexion. PFC 125 3 Ceci continuera aussi longtemps que durera le temps. Quiconque a étudié avec soin la Bible verra et comprendra la position solennelle de ceux qui vivent pour assister aux dernières scènes de l'histoire de cette terre. Conscients de leur incapacité et de leur faiblesse, ils se préoccuperont surtout de n'avoir pas seulement une apparence de piété, mais une communion vivante avec Dieu. Ils n'auront de repos avant que le Christ ne soit formé en eux, lui qui est l'espérance de la gloire. Le moi va mourir; l'orgueil sera expulsé de l'âme; ils posséderont la douceur et l'amabilité du Christ. -- Manuscrit 28, 1890. Pas de nouvelle organisation PFC 125 4 Quand le temps fut écoulé, Dieu confia à ses fidèles disciples les précieux principes de la vérité présente, donnés non pas à ceux qui n'avaient pas contribué à prêcher le premier et le second message, mais aux ouvriers ayant servi la cause dès le commencement. PFC 125 5 Ceux qui ont fait ces expériences doivent rester fermes comme un rocher sur les principes qui ont fait de nous des adventistes du septième jour. Ils doivent être les collaborateurs de Dieu, enveloppant l'oracle et scellant la loi parmi les disciples. Ceux qui ont contribué à établir notre oeuvre sur le fondement de la vérité biblique, qui connaissent les poteaux indicateurs ayant signalé le bon chemin, doivent être considérés comme des ouvriers de la plus grande valeur. En ce qui concerne les vérités qui leur ont été confiées, ils peuvent parler par expérience. Ces hommes ne doivent pas permettre que leur foi verse dans l'incrédulité, que le drapeau du troisième ange soit arraché de leurs mains. Ils doivent retenir fermement jusqu'à la fin l'assurance qu'ils avaient au commencement. PFC 126 1 Le Seigneur a déclaré que l'histoire du passé se répétera dans la phase finale de l'oeuvre. Chaque vérité qu'il a donnée pour ces derniers jours doit être proclamée au monde. Chaque pilier qui a été dressé doit être affermi. Nous ne pouvons abandonner le fondement que Dieu a établi. Entrer dans une nouvelle organisation équivaudrait à apostasier, à renier la vérité. -- Manuscrit 128, 1905. Rien à craindre PFC 126 2 Il n'y a pas lieu de douter ou de craindre que l'oeuvre échoue. Dieu est à la tête de l'oeuvre et il mettra tout en ordre. Si quelque chose doit être redressé dans la direction de l'oeuvre, Dieu y pensera et il corrigera tout ce qui va mal. Ayons confiance: Dieu conduira sûrement au port le noble navire portant le peuple de Dieu. PFC 126 3 Un jour, alors que je voyageais de Portland, dans le Maine, à Boston, il y a de cela bien des années, une tempête se leva et de grosses vagues balayèrent la mer. Les chandeliers tombèrent et les malles roulèrent d'un côté à l'autre, comme des boules. Les passagers effrayés jetaient des cris et s'attendaient à la mort. Après un moment, le pilote monta sur le pont. Le capitaine se tenait à côté de lui et exprimait des doutes sur la direction du navire. "Voulez-vous prendre le gouvernail?" demanda le pilote. Le capitaine hésitait, car il manquait d'expérience. Des passagers inquiets exprimèrent leurs craintes, se demandant si le pilote n'allait pas les précipiter contre les rochers. "Voulez-vous prendre le gouvernail?" demanda le pilote; mais ils savaient bien qu'ils n'en étaient pas capables. PFC 126 4 Quand il vous semble que l'oeuvre court un danger, priez: "Seigneur, tiens-toi au gouvernail. Conduis-nous à travers nos sujets d'inquiétude. Amène-nous au port." N'avons-nous pas des raisons de croire que le Seigneur nous fera triompher? PFC 127 1 Plusieurs ouvriers ont longtemps servi la cause. J'en connais quelques-uns depuis trente ans. Frères, n'avons-nous pas traversé une crise après l'autre? Le Seigneur ne nous a-t-il pas permis de les surmonter à la gloire de son nom? Ne pouvez-vous pas lui faire confiance et remettre la cause entre ses mains? Vos esprits bornés ne sont pas capables de comprendre les voies de la Providence divine. Abandonnez à Dieu le soin de son oeuvre. -- The Review and Herald, 20 septembre 1892. "Ma main est au gouvernail" PFC 127 2 La venue du Seigneur est plus proche que nous ne l'avons cru. Quelle magnifique pensée: le conflit touche à sa fin! Dans la phase finale de l'oeuvre, nous rencontrerons des dangers auxquels nous ne saurons comment échapper; n'oublions pas que les trois grandes puissances du ciel sont à l'oeuvre, qu'une main divine est au gouvernail et que Dieu réalisera son dessein. Il saura rassembler hors du monde un peuple qui le servira dans la justice. PFC 127 3 De redoutables dangers attendent ceux qui portent des responsabilités dans l'oeuvre du Seigneur -- j'en tremble rien que d'y penser. Mais cette parole nous est donnée: "Ma main est au gouvernail; par ma Providence je réaliserai le plan divin." -- The Review and Herald, 5 mai 1903. Des jugements divins de tous côtés PFC 127 4 Des temps troublés sont devant nous. Les jugements de Dieu frappent le monde. Des calamités fondent sur le monde en succession rapide. Bientôt Dieu va se lever pour secouer terriblement la terre, et punir ses habitants de leurs iniquités. Alors il prendra la défense de son peuple et lui accordera sa protection. Il étendra sur lui son bras éternel pour le garder de tout mal. -- The Review and Herald, 14 avril 1904. ------------------------Chapitre 13 -- De l'unité dans le corps du Christ Unis avec le Christ en Dieu PFC 129 1 Dieu a pour projet que ses enfants soient unis. Ne s'attendent-ils pas à vivre ensemble dans le même ciel? Le Christ est-il divisé contre lui-même? Donnera-t-il le succès aux siens avant qu'ils n'aient rejeté les rebus de la suspicion malveillante et de la discorde, avant que les ouvriers n'aient uni leurs projets et se soient dévoués pleinement à l'oeuvre si sainte aux yeux de Dieu? L'union fait la force; la désunion la faiblesse. Unis les uns aux autres, travaillant ensemble dans l'harmonie pour le salut des hommes, nous serons alors des "ouvriers avec Dieu." Ceux qui refusent de travailler dans l'harmonie déshonorent grandement Dieu. L'ennemi des âmes se réjouit de les voir travailler en désaccord les uns avec les autres. Ces personnes ont besoin de cultiver l'amour fraternel et la tendresse. S'ils pouvaient écarter le voile qui cache l'avenir et voir le résultat de leur désunion, ils seraient certainement conduits à la repentance. -- Testimonies for the Church 8:240. Tous unis en Christ, notre seule sauvegarde PFC 129 2 Le monde se félicite de voir la désunion des chrétiens. L'infidélité est appréciée. Dieu appelle son peuple à un changement. L'union au Christ et les uns aux autres est notre seule sauvegarde en ces derniers jours. Ne permettons pas à Satan de pointer le doigt vers nos membres d'Église en disant: "Voyez comme ces gens qui se tiennent sous la bannière du Christ se haïssent les uns les autres. Nous n'avons rien à craindre de leur part car ils passent plus de temps à se battre les uns contre les autres qu'à nous faire la guerre." PFC 130 1 Les croyants doivent sans cesse chérir l'amour qui remplissait le coeur des apôtres après l'effusion du Saint-Esprit. Ils doivent progresser dans l'obéissance au nouveau commandement: "Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres." Jean 13:34. Fortement unis au Christ, ils sont rendus capables de réaliser ses exigences. La puissance du Sauveur qui peut les justifier de sa justice est ainsi magnifiée. PFC 130 2 Mais les premiers chrétiens ont commencé à observer mutuellement leurs défauts. S'arrêtant sur les erreurs, ils ont donné place à des critiques malveillantes, et ont perdu de vue le Sauveur et le grand amour qu'il a manifesté au pécheur. Ils devinrent plus exigeants pour les cérémoniels, plus pointilleux sur la théorie de la foi, plus sévères dans leurs critiques. Dans leur zèle à condamner les autres, ils oublièrent leurs propres erreurs. Ils oublièrent la leçon de l'amour fraternel que le Christ leur a enseigné. Et, le plus triste de tout, ils ne furent pas conscients de leur perte. Ils ne réalisèrent pas que la joie et le bonheur n'éclairaient plus leur vie, et que bientôt ils marcheraient dans les ténèbres, ayant exclu Dieu de leur coeur. PFC 130 3 L'apôtre Jean réalisa que l'amour fraternel avait disparu de l'Église et s'arrêta particulièrement sur ce point. Jusqu'au jour de sa mort, il appela les croyants à l'exercice constant de l'amour fraternel. Ses lettres aux Églises sont remplies de cette pensée. "Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres," écrit-il, "car l'amour est de Dieu [...] Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous vivions par lui [...] Si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons nous aimer les uns les autres." 1 Jean 4:7-11. PFC 130 4 Dans l'Église de Dieu, aujourd'hui, l'amour de Dieu manque beaucoup. Nombre de ceux qui prétendent aimer le Seigneur négligent d'aimer ceux qui sont unis à eux par leur appartenance chrétienne. Nous partageons la même foi, nous sommes membres de la même famille, tous enfants d'un même Père céleste, avec la même espérance bénie de l'immortalité. Combien forts et tendres devraient être les liens qui nous unissent! Les gens de ce monde nous regardent pour voir si notre foi exerce une influence sanctifiante sur nos coeurs. Ils sont prompts à discerner tout manquement dans nos vies, toutes les inconséquences de nos actions. Ne leur donnons pas l'occasion de critiquer notre foi. -- Testimonies for the Church 8:240-242. L'harmonie et l'union sont nos plus puissants témoins PFC 131 1 Ce n'est pas l'opposition du monde qui nous met le plus en danger; c'est le mal entretenu dans le coeur de ceux qui professent être croyants qui prépare nos désastres les plus douloureux et retardent les progrès de la cause de Dieu. Il n'y a pas de façon plus certaine d'affaiblir notre spiritualité que d'être envieux, soupçonneux les uns à l'égard des autres, censeurs, supposant sans cesse le mal. "Cette sagesse n'est point celle qui vient d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique. Car là où il y a un zèle amer et un esprit de dispute, il y a du désordre et toutes sortes de mauvaises actions. La sagesse d'en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d'hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix." Jacques 3:15-18. PFC 131 2 L'harmonie et l'union qui existent entre des hommes aux inclinations diverses constituent le témoignage le plus puissant qui puisse être rendu au fait que Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour sauver des pécheurs. C'est notre privilège de porter ce témoignage. Mais pour le faire, nous devons nous placer sous les ordres du Christ. Nos caractères doivent être formés en harmonie avec son caractère, nos désirs soumis à sa volonté. Alors, nous pourrons travailler ensemble sans le moindre affrontement. PFC 131 3 En s'attardant sur de petites différences, nous agissons à détruire la fraternité chrétienne. Ne laissons pas l'ennemi prendre l'avantage sur nous. Rapprochons-nous de Dieu et les uns des autres. Alors nous serons comme des arbres de justice plantés par le Seigneur et arrosés par le fleuve de la vie. Et comme nous porterons du fruit! Le Christ n'a-t-il pas dit: "Si vous portez beaucoup de fruit, c'est ainsi que mon Père sera glorifié"? Jean 15:8. PFC 131 4 Quand nous croirons pleinement à la prière du Christ, quand ses instructions seront mises en pratique dans la vie quotidienne du peuple de Dieu, on verra l'unité d'action dans nos rangs. Le frère sera lié au frère par les chaînes d'or de l'amour du Christ. Seul l'Esprit de Dieu peut produire cette unité. Celui qui s'est sanctifié lui-même peut sanctifier ses disciples. Unis en lui ils seront unis les uns aux autres dans la foi la plus sainte. Quand nous tendrons vers cette unité comme Dieu désire que nous le fassions, elle viendra à nous. -- Testimonies for the Church 8:242, 243. PFC 132 1 Dieu n'exige pas un grand nombre d'institutions, de grands bâtiments, ni de démonstration ostentatoire, mais l'action harmonieuse d'un peuple particulier, un peuple choisi par Dieu, précieux à ses yeux, uni, dont la vie est cachée avec le Christ en Dieu. Chacun doit se tenir à sa place, en son lieu, exerçant une bonne influence en pensée, parole et action. Quand tous les ouvriers de Dieu agissent ainsi, son oeuvre formera un tout symétrique, achevé. -- Testimonies for the Church 8:183. PFC 132 2 Le Seigneur cherche des hommes à la foi sincère et ayant un esprit sain, des hommes qui sachent distinguer entre le vrai et le faux. Chacun doit être sur ses gardes, étudiant et pratiquant les leçons données dans le septième chapitre de l'évangile de Jean et préservant une foi vivante dans la vérité pour notre temps. Nous avons besoin de cette maîtrise de soi qui nous rendra capables de mettre nos façons de faire en harmonie avec la prière du Christ. -- Testimonies for the Church 8:239. PFC 132 3 Le coeur du Sauveur est près de ses disciples qui réalisent le projet de Dieu dans toutes ses dimensions. Ils doivent être uns en lui, même s'ils sont dispersés à travers le monde. Mais Dieu ne peut les unir en Christ s'ils ne veulent pas abandonner leurs voies pour les siennes. -- Testimonies for the Church 8:243. Coopération PFC 132 4 Lors de l'établissement d'institutions dans des champs nouveaux, il est souvent nécessaire de placer des responsabilités sur des personnes qui ne sont pas pleinement au fait des détails du travail. Ces personnes sont très désavantagées dans leur travail et, à moins qu'elles et leurs collaborateurs ne soient animés d'un esprit de désintéressement au service de l'institution du Seigneur, il en résultera un état de choses qui retardera sa prospérité. PFC 132 5 Nombreux sont ceux qui pensent que leur ligne de conduite ne les concerne qu'eux et que personne d'autre ne doit leur faire la moindre suggestion. Ils peuvent ignorer les meilleures méthodes pour conduire l'oeuvre; cependant, si quelqu'un s'aventure à leur donner un conseil, ils se sentent offensés et se montrent plus déterminés encore à suivre leurs idées indépendantes. De même, certains ouvriers ne sont pas disposés à aider ou à instruire leurs collaborateurs. D'autres, qui sont inexpérimentés, ne désirent pas que leur ignorance soit connue. Ils commettent des fautes, au prix de beaucoup de temps et de matériel, parce qu'ils sont trop fiers pour demander des conseils. PFC 133 1 La cause des difficultés n'est pas difficile à découvrir. Les ouvriers ont été des fils indépendants alors qu'ils auraient dû se considérer comme faisant partie de la trame qui doit former le modèle. PFC 133 2 Ces choses offensent le Saint-Esprit. Dieu désire que nous apprenions les uns des autres. Une indépendance non sanctifiée nous place où il ne peut travailler avec nous. Satan se plaît à un tel état de choses. PFC 133 3 Chaque ouvrier sera éprouvé pour savoir s'il travaille en vue de l'avancement de l'institution du Seigneur ou s'il sert ses propres intérêts. PFC 133 4 L'orgueil de sa propre opinion, l'autosuffisance, est le péché qui est presque sans espoir et incurable. Il empêche toute croissance. Quand un homme a des défauts de caractère et ne le réalise pas; quand il est si imbu de lui-même qu'il ne peut voir ses fautes, comment peut-il être purifié? "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades." Matthieu 9:12. Comment quelqu'un peut-il progresser quand il pense que toutes ses voies sont parfaites? PFC 133 5 Personne, si ce n'est un chrétien au grand coeur, ne peut être un véritable gentleman. -- Testimonies for the Church 7:197-200. ------------------------Chapitre 14 -- Le baptême PFC 135 1 Les ordonnances du baptême et de la cène forment deux colonnes monumentales, l'une à l'intérieur, l'autre à l'extérieur de l'Église. Sur ces ordonnances, le Christ a écrit le nom du vrai Dieu. PFC 135 2 Le Christ a fait du baptême le signe d'entrée dans son royaume spirituel. Il en a fait une condition positive à laquelle tous ceux qui désirent être reconnus comme étant sous l'autorité du Père, du Fils et du Saint-Esprit doivent se soumettre. Avant que l'homme puisse trouver dans l'Église un foyer, avant qu'il puisse passer le seuil du royaume spirituel de Dieu, il doit être marqué du nom divin: "Le Seigneur notre justice". Jérémie 23:6. PFC 135 3 Le baptême est une renonciation très solennelle au monde. Ceux qui sont baptisés dans le triple nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, au tout début de leur vie chrétienne, déclarent publiquement qu'ils ont abandonné le service de Satan et sont devenus membres de la famille royale, enfants du roi céleste. Ils ont obéi au commandement: "Sortez du milieu d'eux et séparez-vous, [...] Ne touchez pas à ce qui est impur [...] Je vous accueillerai, je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant." 2 Corinthiens 6:17, 18. PFC 135 4 Les engagements que nous prenons dans le baptême couvrent beaucoup de choses. Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit nous sommes ensevelis comme le Christ l'a été, et ressuscités comme lui pour vivre une vie nouvelle. Notre vie doit être liée à celle du Christ. C'est pourquoi le croyant doit se rappeler qu'il est consacré à Dieu, au Christ et au Saint-Esprit. Il doit rendre secondaires par rapport à cette nouvelle relation toutes considérations mondaines. Il a déclaré publiquement qu'il ne veut plus vivre dans l'orgueil et l'autosatisfaction. Il ne veut plus vivre une vie négligée, indifférente. Il a fait une alliance avec Dieu. Il est mort au monde. Il vit pour le Seigneur, il lui consacre tous ses talents, n'oubliant jamais de réaliser qu'il porte la signature de Dieu, qu'il est un sujet du royaume du Christ, qu'il participe à la nature divine. Il doit soumettre au Christ tout ce qu'il est et tout ce qu'il possède, employant ses dons à la gloire de son nom. Les candidats doivent être sérieusement préparés PFC 136 1 Les candidats au baptême doivent être préparés de façon plus sérieuse. Ils doivent recevoir une instruction plus fidèle que celle qui leur a été donnée habituellement. Les principes de la vie chrétienne devraient être exposés à ceux qui sont nouvellement parvenus à la foi. Leur profession de foi ne donne pas l'assurance qu'ils ont une relation personnelle salvatrice avec le Christ. Il ne nous suffit pas de dire "je crois", il nous faut pratiquer la vérité. C'est par la conformité de nos paroles, de notre comportement, de notre caractère à la volonté de Dieu que nous faisons la preuve de notre relation avec lui. Quand quelqu'un renonce au péché, qui est la transgression de la loi, sa vie sera mise en conformité à la loi, en une parfaite obéissance. C'est là l'oeuvre du Saint-Esprit. La lumière de la parole étudiée avec attention, la voix de la conscience, les efforts de l'Esprit produisent dans le coeur un amour authentique pour le Christ qui s'est donné en sacrifice total pour racheter la personne entière, corps, âme et esprit. Et l'amour se manifeste par l'obéissance. La ligne de démarcation sera totale et distincte entre ceux qui aiment Dieu et gardent ses commandements, et ceux qui ne l'aiment pas et méprisent ses préceptes. PFC 136 2 Satan ne désire pas que quiconque puisse voir la nécessité de se soumettre entièrement à Dieu. Quand l'âme ne se soumet pas, le péché n'est pas délaissé; les appétits et les passions s'efforcent de prendre le pouvoir; les tentations brouillent la conscience, empêchant une véritable conversion. Si tous percevaient le conflit que chaque âme doit mener avec les agents démoniaques qui tentent de séduire, attirer et tromper, des efforts plus diligents seraient menés pour ceux qui sont jeunes dans la foi. La préparation des enfants au baptême PFC 137 1 Les parents dont les enfants désirent être baptisés ont quelque chose à faire, en s'examinant eux-mêmes et en donnant de fidèles instructions à leurs enfants. Le baptême est un acte important et sacré et il faut bien en comprendre son sens. Il signifie repentance pour le péché, et entrée dans une vie nouvelle en Jésus Christ. On ne devrait pas se hâter de façon injustifiée pour recevoir le baptême. Que parents et enfants en mesurent le prix. En consentant au baptême de leurs enfants, les parents s'engagent de façon sacrée à être de fidèles intendants de ces enfants, et à les guider dans la formation de leur caractère. Ils s'engagent à veiller avec un intérêt particulier sur ces agneaux du troupeau, afin qu'ils ne déshonorent pas la foi qu'ils professent. PFC 137 2 Une instruction religieuse devrait être donnée aux enfants dès leur plus jeune âge. Elle devrait leur être donnée non dans un esprit de condamnation mais dans un esprit gai et joyeux. Les mères doivent être sans cesse en éveil pour ne pas permettre à la tentation d'atteindre les enfants sous une forme méconnaissable. Les parents doivent préserver leurs enfants en les instruisant de façon sage et plaisante. Comme les meilleurs amis de ces êtres inexpérimentés, ils devraient les aider à vaincre, car pour eux la victoire a tout son sens. Ils devraient considérer que leurs propres chers enfants qui cherchent à bien faire sont les plus jeunes membres de la famille de Dieu, et ils devraient leur montrer le plus vif intérêt en les aidant à marcher fidèlement sur la voie royale de l'obéissance. Avec un intérêt plein d'amour, ils devraient leur enseigner jour après jour ce que signifie être enfant de Dieu et soumettre sa volonté pour qu'elle lui obéisse. Enseignez-leur que l'obéissance à Dieu implique l'obéissance à leurs parents. Ce doit être une oeuvre quotidienne, heure après heure. Parents, veillez, veillez et priez, et faites de vos enfants vos compagnons. PFC 137 3 Quand la période la plus heureuse de leur vie est arrivée, et que dans leur coeur ils aiment Jésus et désirent être baptisés, alors traitez-les fidèlement. Avant qu'ils ne reçoivent le baptême, demandez-leur si le premier projet de leur vie est de travailler pour Dieu. Puis enseignez-leur comment commencer. C'est la première leçon qui compte le plus. Avec simplicité, enseignez-leur comment accomplir leur premier service pour Dieu. Rendez le travail aussi facile que possible à comprendre. Expliquez ce que signifie abandonner son moi au Seigneur, faire exactement ce que dit sa Parole, avec le conseil de parents chrétiens. PFC 138 1 Après avoir accompli fidèlement votre tâche, si vous êtes satisfaits de ce que vos enfants ont compris le sens de la conversion et du baptême, et assurés qu'ils sont pleinement convertis, qu'ils soient baptisés. Mais, je le répète, préparez-vous vous-mêmes tout d'abord à agir en fidèles bergers pour conduire leurs pas inexpérimentés sur le chemin étroit de l'obéissance. Dieu doit travailler dans le coeur des parents pour qu'ils donnent à leurs enfants un bon exemple, dans l'amour, la courtoisie, l'humilité chrétienne, et le don total de soi au Christ. Si vous consentez au baptême de vos enfants et les laissez ensuite faire selon leurs choix, sans éprouver aucun devoir particulier de conduire leurs pas dans le sentier étroit, vous serez responsables de la perte de leur foi, de leur courage et de leur intérêt pour la vérité. PFC 138 2 Les candidats adultes devraient mieux comprendre leurs devoirs que les plus jeunes; mais le pasteur a quelque chose à faire pour ces âmes. Ont-ils de mauvaises habitudes? Il est du devoir du pasteur d'avoir des rencontres particulières avec eux. Donnez-leur des études bibliques, conversez et priez avec eux, et montrez-leur toutes les exigences du Seigneur à leur égard. Montrez-leur les enseignements de la Bible à propos de la conversion. Montrez ce qu'est le fruit de la conversion, la preuve qu'ils aiment Dieu. Montrez que la véritable conversion est un changement des sentiments, des pensées, des objectifs. Les mauvaises habitudes doivent être abandonnées. Les péchés que sont la médisance, la jalousie, la désobéissance, doivent être rejetés. Une guerre doit être menée contre les mauvais traits de caractère. Alors le croyant peut prendre consciemment pour lui la promesse: "Demandez, et je vous donnerai." Matthieu 7:7. -- Testimonies for the Church 6:91-99. ------------------------Chapitre 15 -- La sainte Cène PFC 139 1 La signification des symboles de la maison du Seigneur est simple et facile à comprendre, et les vérités qu'ils expriment ont pour nous un sens profond. PFC 139 2 Le Christ se trouvait au point de transition entre deux économies et leurs deux grandes fêtes. Lui, l'Agneau sans défaut, était sur le point de se donner comme une offrande pour le péché, et de mettre ainsi fin au système de types et de cérémonies qui, pendant quatre millénaires, ont annoncé sa mort. En mangeant la Pâque avec ses disciples, il institua à la place le service qui devait devenir le mémorial de son grand sacrifice. La fête nationale juive était appelée à disparaître à jamais. Le service que le Christ établissait devait être observé par ses disciples en tous lieux et dans tous les siècles. PFC 139 3 La Pâque avait été instituée comme une commémoration de la délivrance d'Israël de l'esclavage d'Égypte. Dieu avait ordonné qu'année après année, lorsque les enfants demandaient quel était le sens de cette pratique, l'histoire soit racontée. Ainsi, la merveilleuse délivrance était conservée dans les mémoires de tous. Le rite de la Cène a été donné pour commémorer la grande délivrance acquise par la mort du Christ. Jusqu'à son retour avec puissance et gloire, ce rite doit être pratiqué. C'est le moyen par lequel cette grande oeuvre accomplie en notre faveur sera gardée en mémoire. PFC 140 1 L'exemple du Christ interdit de limiter l'accès à la cène. Il est vrai que le péché manifeste exclut le coupable. C'est ce que le Saint-Esprit enseigne nettement. Voyez 1 Corinthiens 5:11. Mais à part cela, personne ne doit passer en jugement. Dieu n'a pas confié aux hommes le soin de décider qui peut participer à ces occasions. Car qui peut lire le coeur? Qui peut distinguer l'ivraie du bon grain? "Que chacun s'examine plutôt lui-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe." Car "celui qui mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur". "Celui qui mange et boit sans discerner le corps mange et boit un jugement contre lui-même." 1 Corinthiens 11:28, 27, 29. PFC 140 2 Personne ne devrait se priver de la communion parce que quelqu'un d'indigne serait présent. Chaque disciple est appelé à participer publiquement, et à rendre ainsi témoignage qu'il accepte le Christ comme son Sauveur personnel. PFC 140 3 En partageant avec ses disciples le pain et le vin, le Christ se donne lui-même à eux comme leur Rédempteur. Il les introduit dans la nouvelle alliance par laquelle tous ceux qui le reçoivent deviennent enfants de Dieu et cohéritiers du Christ. Par cette alliance, toutes les bénédictions que le ciel peut accorder pour cette vie et la vie à venir leur appartiennent. Cet acte d'alliance devait être ratifié par le sang du Christ. Et l'administration du sacrement devait conserver à la mémoire des disciples le souvenir du sacrifice infini consenti pour chacun d'eux, ceux-ci étant considérés comme des représentants de l'ensemble de l'humanité perdue. Le serviteur des serviteurs PFC 140 4 Le coeur rempli de ressentiments, les disciples étaient entrés dans la salle du souper. Judas s'empara de la place qui était à la gauche du Christ, Jean se trouvait à droite. Judas était décidé à obtenir la première place, immédiatement après celle du Christ. Et Judas était un traître! PFC 140 5 Un autre sujet de dispute avait surgi. Lors d'une fête, un serviteur était habituellement chargé de laver les pieds des hôtes, et des préparatifs avaient été faits en vue de ce service. La cruche, le bassin, le linge étaient là, prêts pour le lavement des pieds; aucun serviteur n'étant présent, c'eût été aux disciples de se charger de ce soin. Mais aucun d'eux n'était assez humble pour assumer le rôle d'un serviteur. Tous se montrèrent parfaitement indifférents, comme s'ils n'avaient rien à faire. Par un silence obstiné ils refusaient de s'humilier. PFC 141 1 Les disciples ne manifestaient aucun désir de se rendre un service mutuel. Jésus attendit un instant pour voir ce qu'ils feraient. Ensuite, il se leva de table, lui, le Maître divin. Après s'être dépouillé du vêtement de dessus qui eût gêné ses mouvements, il se ceignit d'un linge. Les disciples dont la curiosité était éveillée, regardaient en silence. "Ensuite, il versa de l'eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu'il avait comme ceinture." Alors leurs yeux s'ouvrirent. Leurs coeurs se remplirent de honte et d'humiliation. Ils comprirent le reproche silencieux, et se virent eux-mêmes sous un jour tout nouveau. PFC 141 2 C'est ainsi que le Christ témoigna son amour envers ses disciples. Leur égoïsme l'affligeait profondément, mais il ne voulut pas entrer en discussion à ce sujet avec eux et préféra leur donner un exemple qu'ils ne devaient jamais oublier. Son amour pour eux ne se laissait pas facilement troubler ou anéantir. Il savait que le Père lui avait remis toutes choses, et que lui-même procédait de Dieu et s'en allait à Dieu. Pleinement conscient de sa divinité, il avait cependant mis de côté sa couronne et son vêtement royal, pour prendre la forme d'un serviteur. Ce fut l'un des derniers actes de sa vie sur la terre. PFC 141 3 Le Christ voulait faire comprendre aux disciples qu'en leur lavant les pieds, il n'avait aucunement dérogé à sa dignité. "Vous m'appelez: le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis." Il communiquait d'autant plus de grâce et de signification à ce service qu'il leur était infiniment supérieur. Bien que personne ne fût aussi grand que lui, le Christ s'abaissa pour accomplir le plus humble devoir. Il a lui-même donné un exemple d'humilité, afin que son peuple ne se laisse pas fourvoyer par l'égoïsme qui règne dans le coeur naturel et qui se développe par le service du moi. Il ne voulait pas laisser à un homme le soin de donner cet enseignement. Il y attachait une si grande importance, que lui-même, l'égal de Dieu, voulut jouer le rôle de serviteur auprès de ses disciples. Alors qu'eux se disputaient la première place, lui, devant qui tout genou fléchira, et que les anges glorieux s'estiment heureux de pouvoir servir, il s'inclina pour laver les pieds de ceux qui l'appelaient leur Seigneur. Il lava même les pieds du traître. PFC 142 1 Après avoir lavé les pieds des disciples, il leur dit: "Je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait." Par ces paroles, le Christ ne s'est pas contenté de recommander l'hospitalité. Il ne s'agissait pas seulement de laver les pieds des autres pour leur enlever la poussière du voyage. Le Christ instituait là un service religieux. L'acte de notre Seigneur a fait de cette cérémonie humiliante une ordonnance sacrée que les disciples devaient observer pour se remémorer ses leçons d'humilité et de service. L'ordonnance de la préparation PFC 142 2 Cette ordonnance a été établie par le Christ comme le seul moyen de nous préparer en vue du sacrement. Un coeur ne peut entrer en communion avec le Christ aussi longtemps qu'il entretient des pensées d'orgueil, de discorde et de rivalité. Nous ne sommes pas préparés à recevoir la communion de son corps et de son sang. C'est la raison pour laquelle Jésus nous demande de faire précéder la cène du mémorial de son humiliation. PFC 142 3 En pratiquant cette ordonnance, les enfants de Dieu devraient se rappeler les paroles du Seigneur de vie et de gloire: "Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné un exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi je vous ai fait. En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son seigneur, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, vous êtes heureux, pourvu que vous le fassiez." L'homme a une tendance à se considérer comme plus excellent que son frère, à travailler pour soi, à rechercher la première place; ceci engendre fréquemment de mauvais soupçons et de l'amertume. L'ordonnance qui précède la cène du Seigneur a pour but de dissiper ces malentendus, d'arracher l'homme à son égoïsme, de lui inspirer l'humilité du coeur qui le disposera à servir son frère. PFC 143 1 Celui qui veille du haut des cieux est présent dans ces occasions pour nous aider à sonder les coeurs, à éprouver la conviction du péché et à obtenir l'heureuse assurance du pardon. Le Christ est là, avec la plénitude de sa grâce, pour donner un cours différent à nos pensées qui suivent habituellement une direction égoïste. Le Saint-Esprit éveille la sensibilité de ceux qui agissent à l'exemple de leur Maître. Quand nous nous rappelons l'humiliation du Sauveur, une pensée en évoque une autre, et il se forme une chaîne de souvenirs de la grande bonté de Dieu et de l'affection dévouée de nos amis terrestres. PFC 143 2 Chaque fois que cette ordonnance est célébrée convenablement, les enfants de Dieu contractent une relation sacrée les uns avec les autres, pour s'entraider et se faire du bien mutuellement. Ils promettent solennellement de consacrer leur vie à un ministère désintéressé, non seulement les uns pour les autres, mais aussi pour le vaste champ d'activité qui a été celui du Maître. Le monde est rempli de personnes ayant besoin de notre ministère. De tous côtés, il y a des pauvres, des nécessiteux, des ignorants. Ceux qui ont communié avec le Christ, dans la chambre haute, en sortiront pour servir comme il a servi. PFC 143 3 Jésus qui était servi par tous, vint pour se mettre au service de tous. Et parce qu'il a exercé son ministère en faveur de tous, il sera de nouveau servi et honoré de tous. Ceux qui voudraient participer à ses attributs divins, et partager avec lui la joie de voir des âmes rachetées, doivent, à son exemple, exercer un ministère désintéressé. Un rappel de la seconde venue du Christ PFC 143 4 Au moment où ils s'assemblaient autour de la table, il leur dit avec des accents d'une tristesse émue: "j'ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous avant de souffrir; car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâces et dit: Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu'à ce que le royaume de Dieu soit venu." Luc 22:15-18. PFC 143 5 Le service de communion ne doit pas faire naître la tristesse; ce n'est pas dans cette intention qu'il a été établi. Il ne faut pas, quand les disciples du Seigneur se réunissent autour de sa table, qu'ils passent leur temps à se lamenter au sujet de leurs déficits spirituels; ni qu'ils s'arrêtent à considérer leur expérience religieuse passée, encourageante ou non. Ils ne doivent pas davantage se souvenir de leurs différends. Tout cela a été effacé par le service préparatoire. On s'est examiné soi-même, on a confessé ses péchés, tous se sont réconciliés. Maintenant on va au-devant du Christ. On ne se tient pas à l'ombre de la croix, mais sous la lumière salvatrice de celle-ci. Chacun doit ouvrir son âme aux rayons lumineux du Soleil de justice. Le coeur purifié par le précieux sang du Christ, dans la pleine conscience de sa présence invisible, on écoutera ses paroles: "Je vous laisse la paix, je vous donne la paix qui est la mienne. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne." Jean 14:27. PFC 144 1 Quand nous prenons le pain et le vin, symboles du corps rompu du Christ et de son sang répandu, nous ne pouvons nous empêcher d'évoquer par la pensée le souvenir de la communion célébrée dans la chambre haute. Il nous semble que nous visitons le jardin qui a été consacré par l'agonie de celui qui porta les péchés du monde. Nous assistons à la lutte par laquelle a été obtenue notre réconciliation avec Dieu. Le Christ est comme crucifié à nouveau au milieu de nous. PFC 144 2 En regardant au Rédempteur crucifié, nous comprenons mieux la grandeur et la signification du sacrifice consenti par la Majesté du ciel. Le plan du salut est glorifié devant nous, et le souvenir du Calvaire éveille dans nos coeurs de vivantes et saintes émotions. Des louanges à Dieu et à l'Agneau jailliront de nos coeurs et de nos lèvres; l'orgueil et le culte du moi ne peuvent prospérer dans une âme qui garde le souvenir des scènes du Calvaire. PFC 144 3 Quand nous contemplons, par la foi, le grand sacrifice du Seigneur, notre âme s'assimile la vie spirituelle du Christ. Dans de telles conditions, chaque service de communion nous communique une force spirituelle. Il s'établit ainsi une relation vivante entre le croyant et le Christ, et, par lui, entre le croyant et le Père. Ce service forme un lien entre les êtres humains dépendants de leur Dieu. PFC 144 4 Le service de communion fait penser au retour du Christ. Il était destiné à ranimer cette espérance dans l'esprit des disciples. Toutes les fois qu'ils se réunissaient, en vue de commémorer la mort de Jésus, ceci leur revenait à l'esprit: "Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui a été répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai avec vous de nouveau dans le royaume de mon Père." Matthieu 26:27-29. L'espérance du retour du Seigneur était un réconfort dans les afflictions. Cette pensée leur était précieuse au-delà de tout ce que l'on peut imaginer: "Toutes les fois que vous mangez ce pain, et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne." 1 Corinthiens 11:26. PFC 145 1 Voilà des choses que nous ne devons jamais oublier. L'amour de Jésus qui nous presse doit toujours être présent à notre espérance. Le Christ a institué ce service afin de parler à nos sens de l'amour que Dieu a manifesté à notre égard. Il ne peut y avoir d'union, entre nos âmes et Dieu, que par le Christ. C'est l'amour de Jésus qui doit cimenter et rendre éternels l'union et l'amour qui existent entre les frères. Il ne fallait rien moins que la mort du Christ pour donner de l'efficacité à son amour pour nous. Grâce à cette mort, nous pouvons attendre avec joie son retour. Son sacrifice est le centre de notre espérance et l'objet de notre foi. ------------------------Chapitre 16 -- Les dons spirituels et les ministères Le don du Saint-Esprit PFC 147 1 Lorsque le Christ promit à ses disciples de leur envoyer le Saint-Esprit, il approchait du terme de son ministère. Il affrontait le supplice de la croix du Calvaire avec la pleine conscience du fardeau des péchés du monde qui allaient peser sur lui. Mais avant de s'offrir lui-même comme victime expiatoire, il promit à ses disciples le don le plus essentiel et le plus complet qui soit, celui qui mettrait à leur portée les ressources infinies de sa grâce. "Je prierai le Père, leur dit-il, et il vous donnera... l'Esprit de vérité, que le monde ne peut recevoir, parce qu'il ne le voit point et ne le connaît point; mais vous, vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous." Jean 14:16, 17. Le Sauveur faisait allusion au temps où le Saint-Esprit, son représentant, viendrait accomplir une oeuvre puissante. Le mal qui s'était accumulé pendant des siècles devait être mis en échec par ce pouvoir divin. PFC 147 2 Quels furent les résultats de l'effusion de l'Esprit au jour de la Pentecôte? La bonne nouvelle d'un Sauveur ressuscité fut proclamée jusqu'aux extrémités du monde habité. Tandis que les disciples annonçaient le message de la grâce rédemptrice, les coeurs cédaient à sa puissance. L'Église voyait venir à elle de nombreux convertis de toutes les classes de la société. Les apostats revenaient à la foi, les pécheurs s'unissaient aux croyants pour rechercher la perle de grand prix. Quelques-uns de ceux qui avaient été les ennemis les plus acharnés de l'Évangile devenaient ses meilleurs défenseurs. La prophétie s'accomplissait: "Le faible parmi eux sera dans ce jour comme David, la maison de David sera comme Dieu, comme l'ange de l'Éternel." Zacharie 12:8. PFC 148 1 Chaque chrétien voyait dans son frère une révélation de l'amour divin. Un seul intérêt prévalait, un seul sujet d'émulation éclipsait tous les autres: refléter le caractère du Christ, travailler à l'édification de son royaume. "Les apôtres rendaient avec beaucoup de force témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus. Et une grande grâce reposait sur eux tous." Actes 4:33. PFC 148 2 Les efforts déployés par les disciples permirent à des hommes d'élite de s'ajouter à l'Église. Ceux-ci, recevant la parole de vie, se consacraient à leur tour à la tâche dont le but consistait à communiquer aux autres l'espérance qui remplissait leur coeur de paix et de joie. Les menaces ne pouvaient ni les retenir ni les intimider. Le Seigneur parlait par eux, et tandis qu'ils allaient de lieu en lieu, l'Évangile était prêché aux pauvres, et des miracles de la grâce divine s'opéraient. Ainsi, le Seigneur peut agir avec puissance lorsque les hommes s'abandonnent au contrôle de son Esprit. PFC 148 3 La promesse du Saint-Esprit n'est pas limitée à une époque ou à une race. Le Christ a déclaré que cette divine influence serait avec ses disciples jusqu'à la fin du monde. Depuis le jour de la Pentecôte jusqu'aux temps actuels, le consolateur a été envoyé à tous les hommes qui se sont consacrés au service de Dieu; et à tous ceux qui ont accepté Jésus comme Sauveur personnel, le Saint-Esprit a été donné comme conseiller, comme moyen de sanctification, comme guide et comme témoin. Plus les croyants se sont tenus près de Dieu, plus nettement et plus puissamment ils ont expérimenté l'amour de leur Rédempteur et de sa grâce salvatrice. Les hommes et les femmes qui, pendant de longs siècles de persécutions et d'épreuves, jouirent dans une large mesure de la présence du Saint-Esprit, ont été comme des signes et des prodiges dans le monde. Devant les anges et devant les hommes, ils ont révélé la puissance transformatrice de l'amour rédempteur. PFC 148 4 Ceux qui, au jour de la Pentecôte, furent revêtus du don d'en haut, n'étaient pas pour cela préservés de tentations et d'épreuves. Tandis qu'ils témoignaient pour la vérité et la justice, l'ennemi de toute vérité les assaillait fréquemment et cherchait à leur ravir les bienfaits de leur expérience chrétienne. Ils étaient appelés à combattre avec toute la puissance que Dieu mettait à leur disposition pour atteindre la stature parfaite d'hommes et de femmes en Jésus-Christ. Ils priaient chaque jour pour obtenir de nouvelles grâces, afin de s'élever de plus en plus vers la perfection. Sous l'action puissante du Saint-Esprit, et en exerçant la foi en Dieu, même les plus faibles apprenaient à développer les facultés que le Seigneur leur avait confiées et à se sanctifier, s'affiner, s'ennoblir. En toute humilité, ils se soumettaient à cette influence transformatrice, et recevaient toute la plénitude de Dieu, étant façonnés à son image. PFC 149 1 Le temps n'a rien changé à la promesse du Christ d'envoyer son représentant: le Saint-Esprit. Si les richesses de sa grâce ne se répandent pas aujourd'hui avec plus d'abondance sur les hommes, ce n'est pas parce qu'il les accorde avec parcimonie. Si l'accomplissement de la promesse n'est pas visible comme il devrait l'être, c'est parce que celle-ci n'est pas appréciée à sa juste valeur. Tous seraient remplis du Saint-Esprit, à condition qu'ils le veuillent. Partout où le besoin de l'Esprit est méconnu, on constate une sécheresse spirituelle, des ténèbres, le déclin, et enfin la mort. Bien qu'offerte avec une infinie plénitude, la puissance divine nécessaire au développement et à la prospérité de l'Église reste déficiente chaque fois que les sujets secondaires occupent l'esprit. PFC 149 2 Puisque nous pouvons recevoir la puissance d'en haut, pourquoi n'avons-nous pas faim et soif du don du Saint-Esprit? Pourquoi n'en parlons-nous pas et ne prions-nous pas pour l'obtenir? Pourquoi ne prêchons-nous pas sur ce sujet? Le Seigneur est cependant plus disposé à nous l'accorder que ne le sont les parents à donner de bonnes choses à leurs enfants. Tout serviteur de Dieu devrait demander au Seigneur de le baptiser chaque jour de l'Esprit. Que des groupes de croyants se forment pour réclamer le secours et la sagesse célestes, afin qu'ils puissent concevoir et exécuter de sages projets. Qu'ils prient surtout pour que Dieu accorde son Esprit dans une riche mesure à ceux qu'il a choisis comme ses ambassadeurs dans les champs missionnaires. La présence du Saint-Esprit chez les serviteurs de Dieu apportera à la proclamation de la vérité une force que tous les honneurs et toute la gloire du monde ne sauraient donner. PFC 149 3 Le Saint-Esprit repose sur les serviteurs de Dieu consacrés à son service, où qu'ils soient. Les paroles adressées aux disciples sont aussi pour nous. Le consolateur est aussi bien le nôtre que le leur. L'Esprit donne la force qui soutient en toutes circonstances l'âme qui lutte et combat au milieu de la haine du monde, ainsi que la claire vision de ses erreurs et de ses échecs. Dans la peine et l'affliction, quand l'horizon paraît sombre et l'avenir incertain, quand nous nous sentons faibles et abandonnés, c'est alors que le Saint-Esprit, en réponse à la prière de la foi, vient réconforter notre coeur. PFC 150 1 Le fait qu'une personne soit amenée à vivre une extase mystique dans des circonstances exceptionnelles ne prouve pas d'une manière évidente qu'elle est chrétienne. La sainteté n'est pas une extase, c'est un abandon total à la volonté de Dieu. C'est vivre de chaque parole qui émane de sa bouche, accomplir sa volonté, se réfugier en lui dans l'épreuve, dans les ténèbres aussi bien que dans la lumière, c'est marcher par la foi et non par la vue, s'appuyer sur Dieu en toute confiance et se reposer sur son amour. PFC 150 2 Il n'est pas essentiel pour nous d'être capables de définir exactement ce qu'est le Saint-Esprit. Jésus nous dit que l'Esprit est "le consolateur, l'Esprit de vérité, qui vient du Père". Il est clairement déclaré à propos du Saint-Esprit que dans son oeuvre destinée à révéler aux hommes toute la vérité, "il ne parlera pas de lui-même". Jean 15:26; 16:13. PFC 150 3 La nature du Saint-Esprit est un mystère. Les hommes ne peuvent l'expliquer, parce que le Seigneur ne le leur a pas révélé. D'aucuns, aux vues fantaisistes, peuvent rapprocher des passages de l'Écriture et les interpréter à la manière humaine, mais l'acceptation de ces vues ne fortifiera pas l'Église. À l'égard de tels mystères, qui demeurent trop profonds pour l'entendement humain, le silence est d'or. PFC 150 4 Le rôle du Saint-Esprit est clairement défini dans ces paroles du Christ: "Quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement." Jean 16:8. C'est le Saint-Esprit qui convainc de péché. Si le pécheur se laisse toucher par son influence vivifiante, il sera amené à la repentance et comprendra l'importance d'obéir aux ordres de Dieu. Au pécheur repentant, qui a faim et soif de justice, le Saint-Esprit révèle "l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde". "Il me glorifiera, a dit le Christ, parce qu'il prendra de ce qui est à moi, et vous l'annoncera." Et il ajoute: "Le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit." Jean 16:14; 14:26. PFC 151 1 Le Saint-Esprit exerce une influence régénératrice, et rend effectif le salut acquis par la mort de notre Rédempteur. Il cherche sans relâche à attirer l'attention des hommes sur le grand sacrifice qui a été accompli sur la croix du Calvaire, pour révéler au monde l'amour divin et ouvrir à l'âme qui s'abandonne au Seigneur les trésors de l'Écriture. PFC 151 2 Après avoir convaincu les hommes de péché, et présenté à leur esprit l'idéal de la justice, le Saint-Esprit détache l'âme des choses de la terre et la remplit du désir de la sainteté. "Il vous conduira dans toute la vérité" (Jean 16:13), avait dit Jésus. Si l'homme consent à être transformé, son être tout entier sera sanctifié, le Saint-Esprit gravera les choses divines dans son âme. Grâce à lui, le chemin de la vie deviendra si clair que nul ne sera sujet à l'erreur. PFC 151 3 Dès les origines, Dieu, par son Esprit, s'est servi d'instruments humains pour accomplir ses desseins en faveur d'un monde perdu. Ce fut manifeste dans la vie des patriarches. Dans le désert, au temps de Moïse, le Seigneur donna aux hommes son "bon esprit pour les rendre sages". Néhémie 9:20. Aux jours des apôtres, il agit puissamment par l'intermédiaire du Saint-Esprit. C'est lui qui anima les patriarches, donna foi et courage à Caleb et à Josué, rendit efficace le travail de l'Église apostolique, et soutint les fidèles enfants de Dieu au cours des siècles qui se sont succédés. C'est par cette puissance du Saint-Esprit que les Vaudois, au Moyen Âge, contribuèrent à préparer la voie à la Réforme. C'est encore elle qui couronna de succès les efforts de ces hommes et de ces femmes nobles qui jouèrent le rôle de pionniers lors de l'établissement des missions dans les temps modernes, et préparèrent la traduction de la Bible en langues et dialectes de toutes les nations et de tous les peuples. PFC 151 4 Aujourd'hui, Dieu se sert encore de son Église pour faire connaître ses desseins: les hérauts de la croix vont de ville en ville, et de pays en pays, pour préparer la voie à la seconde venue du Christ. La loi divine a été exaltée, l'Esprit du Tout-Puissant opère dans les coeurs, et ceux qui se soumettent à son influence deviennent des témoins de Dieu et de sa vérité. On peut voir, dans maints endroits, des hommes et des femmes consacrés communiquer à leurs semblables la lumière qui, par le Christ, leur a clairement révélé le chemin du salut. Et à mesure que resplendit leur lumière, comme le firent au jour de la Pentecôte tous ceux qui furent baptisés du Saint-Esprit, ils reçoivent cette puissance en plus grande abondance. Ainsi, toute la terre sera éclairée de la gloire de Dieu. PFC 152 1 Mais, au lieu de tirer parti des occasions qui se présentent à eux, d'aucuns attendent passivement quelque effusion particulière de rafraîchissement spirituel susceptible d'accroître leurs capacités pour éclairer leurs semblables. Ils négligent leurs devoirs et leurs privilèges, et laissent cette lumière en veilleuse. Ils espèrent des temps plus favorables où, sans aucun effort de leur part, ils seront l'objet de bénédictions spéciales qui les transformeront et les rendront aptes à servir le Seigneur. Il est vrai qu'au temps de la fin, lorsque s'achèvera l'oeuvre de Dieu sur la terre, les efforts soutenus déployés sous l'influence du Saint-Esprit par des croyants consacrés seront accompagnés de signes spéciaux de la faveur divine. Par l'image de la pluie de la première et de l'arrière-saison, qui tombe dans les pays orientaux à l'époque des semailles et de la récolte, les prophètes hébreux prédirent une ondée sans précédent de la grâce sur l'Église de Dieu. L'effusion de l'Esprit aux jours des apôtres, c'était la pluie de la première saison dont les résultats furent merveilleux. Ainsi, jusqu'à la fin des temps, la présence de l'Esprit demeurera dans la véritable Église. PFC 152 2 Mais vers la fin de la moisson du monde, une effusion spéciale des grâces divines est promise à l'Église pour la préparer en vue de l'avènement du Fils de l'homme. Cette effusion de l'Esprit est comparée à la pluie de l'arrière-saison. C'est pour l'obtenir que les chrétiens doivent adresser leurs requêtes au Maître de la moisson, et "demander à l'Éternel la pluie du printemps". "L'Éternel produira des éclairs, et il vous enverra une abondante pluie." "Car il vous donnera la pluie en son temps, il vous enverra la pluie de la première et de l'arrière-saison." Zacharie 10:1; Joël 2:23. Mais si les membres de l'Église de Dieu, aujourd'hui, ne vont pas s'abreuver à la source de toute croissance spirituelle, ils ne sauraient être prêts pour la moisson. Si leurs lampes n'ont pas d'huile et ne sont pas allumées, ils ne pourront recevoir une grâce supplémentaire au temps où ils en auront plus particulièrement besoin. PFC 152 3 Seuls ceux qui reçoivent constamment de nouvelles grâces obtiendront une puissance proportionnée à leurs besoins quotidiens et à leurs possibilités. Au lieu d'espérer en des temps futurs qui, par un don particulier de l'Esprit, leur accorderaient un merveilleux pouvoir pour gagner des âmes, ils s'abandonnent chaque jour au Seigneur qui fera d'eux des vases destinés à son service. Ils profitent jour après jour des occasions qui se présentent à eux pour servir Dieu. Jour après jour, ils témoigneront pour le Maître, où qu'ils se trouvent, soit dans l'humble cercle de leur foyer, soit publiquement. PFC 153 1 C'est une consolation merveilleuse pour le serviteur de Dieu de savoir que le Christ lui-même, pendant sa vie ici-bas, réclamait à son Père, jour après jour, la grâce qui lui était nécessaire. Par cette communion avec Dieu, il lui était possible d'apporter aux hommes force et bénédiction. Contemplez-le tandis qu'il est prosterné, en prière, devant son Père! Bien que Fils de Dieu, il fortifie ainsi sa foi. Et par sa communion avec le ciel, il reçoit des forces nouvelles pour lui-même, afin de résister au mal et de pourvoir aux besoins des hommes. En tant que frère aîné de notre race, il peut secourir ceux qui, en proie à la faiblesse, dans un monde de péché et de tentations multiples, désirent le servir. Il sait que ses messagers sont des créatures faibles et vacillantes; mais à ceux qui se donnent sans réserve à son service, il promet son aide divine. En nous inspirant de son exemple, nous pouvons être assurés que toute requête fervente et persévérante adressée au Seigneur avec foi -- cette foi qui conduit à une entière dépendance de Dieu et à une consécration absolue à son service -- nous permettra de procurer aux hommes le secours du Saint-Esprit dans la lutte contre le péché. PFC 153 2 Tout serviteur de Dieu qui suit l'exemple du Christ sera préparé pour recevoir et utiliser la puissance que le Seigneur a promise à son Église en vue de la moisson du monde. PFC 153 3 Jour après jour, tandis que les hérauts de l'Évangile se prosternent devant Dieu pour renouveler leur consécration à son service, il leur accorde la présence de son Esprit, cette puissance vivifiante et sanctifiante. Et tandis que ces serviteurs se consacrent à leur tâche quotidienne, ils ont l'assurance que cette influence invisible les rend capables d'être des "ouvriers avec Dieu". ------------------------Chapitre 17 -- Le don de prophétie PFC 155 1 La signification des symboles de la maison du Seigneur est simple et facile à comprendre. PFC 155 2 Cher frère, votre lettre m'est parvenue en Californie du Sud. Pendant quelques semaines mon temps et mes forces ont été absorbés par l'examen de questions concernant l'avenir de notre oeuvre sanitaire là-bas et l'exposé par écrit des vues qui m'ont été accordées au sujet du tremblement de terre et des leçons qui s'en dégagent. PFC 155 3 Le moment est arrivé de répondre aux lettres reçues, la vôtre comprise. Dans votre lettre vous dites comment vous avez appris de bonne heure à accueillir les témoignages avec une foi implicite, et vous ajoutez: "J'ai été amené à croire fermement que chaque mot prononcé par vous en public ou en privé et que chaque lettre écrite par vous dans n'importe quelle circonstance est inspiré au même titre que les dix commandements." PFC 155 4 Mon frère, vous avez étudié diligemment mes écrits, et vous n'avez jamais pu constater que j'aie avancé de telles prétentions; vous ne verrez pas non plus que les pionniers de notre cause aient jamais formulé de telles prétentions. PFC 155 5 Dans l'introduction de La tragédie des siècles, vous devez avoir lu ma déclaration relative aux dix commandements et à la Bible, déclaration qui vous aiderait sûrement à adopter une idée juste en ce qui concerne le sujet que nous examinons. Voici cette déclaration: PFC 156 1 "La Bible attribue son existence à Dieu; et pourtant, elle a été écrite par des hommes. En effet, le style de ses différents livres trahit la personnalité de divers écrivains. Toutes les vérités qui y sont révélées, quoique 'inspirées de Dieu' (2 Timothée 3:16), sont exprimées dans le langage humain. Par le Saint-Esprit, l'Être infini a illuminé le coeur de ses serviteurs. Il leur a donné des songes, des visions, des symboles et des images, tout en leur laissant la liberté d'exprimer la vérité dans leur propre langue. PFC 156 2 "Les dix commandements, prononcés par Dieu lui-même, furent écrits de sa propre main. Ils sont donc divins et non humains. Mais la sainte Écriture, où la vérité s'exprime dans le langage des hommes, nous offre une union étroite de la divinité et de l'humanité. La même union s'est retrouvée dans la nature du Christ, qui fut à la fois Fils de Dieu et Fils de l'homme. On peut donc dire de l'Écriture comme de Jésus-Christ, qu'elle est 'la Parole faite chair', et qu'elle a 'habité parmi nous'. Jean 1:14. PFC 156 3 "Rédigés à des époques différentes par des hommes de condition sociale, de formation intellectuelle et spirituelle fort diverses, les livres de la Bible présentent de grands contrastes dans le style et la variété des sujets. Les auteurs sacrés diffèrent dans leur manière de s'exprimer. Souvent une même vérité est rendue d'une façon plus frappante par l'un que par l'autre. Comme certains d'entre eux envisagent le même fait ou la même doctrine à d'autres points de vue, des lecteurs superficiels ou prévenus peuvent en conclure qu'ils se contredisent alors que -- pour les esprits réfléchis et respectueux -- ils ne font que se compléter. PFC 156 4 "Présentée par différents auteurs, la vérité apparaît sous des aspects variés. Celui-ci est plus spécialement frappé par le côté du sujet se rapportant à son expérience et à sa capacité de compréhension; celui-là s'attache à un aspect tout autre, mais tous les deux, guidés par l'Esprit, décrivent ce qui les a le plus impressionnés -- différence de présentation mais unité parfaite de toutes les parties, adaptées aux besoins de l'homme dans chaque circonstance et expérience de la vie. PFC 156 5 "Dieu, ayant jugé bon de communiquer sa vérité au monde par l'intermédiaire des hommes, a revêtu de son Esprit ceux qu'il a choisis à cet effet. Il les a dirigés dans le choix des sujets et dans la façon de les exposer. Confié à des 'vases de terre', ce trésor n'en est pas moins céleste. Le croyant humble et obéissant y contemple la gloire de la puissance divine pleine de grâce et de vérité." L'intégrité des Témoignages PFC 157 1 En parfait accord avec ce qui précède, on peut voir mes déclarations contenues dans un article intitulé "Les Témoignages méconnus", rédigé le 20 juin 1882 et inséré dans Testimonies for the Church 5:62-84. J'en extrais pour vous quelques paragraphes: PFC 157 2 "Plusieurs s'attardent à penser avec complaisance aux longues années consacrées à la défense de la vérité. Ils sont convaincus que leurs épreuves passées et leurs actes d'obéissance leur valent une récompense. Mais justement parce qu'ils ont fait une expérience véritable dans les choses de Dieu, ils sont plus coupables aux yeux de Dieu pour ne pas avoir préservé leur intégrité et ne pas progresser vers la perfection. La fidélité de l'année passée ne compensera jamais la négligence de l'année précédente. La fidélité d'hier ne justifiera pas un homme qui se rend coupable d'infidélité aujourd'hui. PFC 157 3 "Plusieurs cherchent à excuser leur négligence à l'endroit des témoignages en disant: 'Soeur White se laisse influencer par son mari, dont l'esprit et le jugement façonnent les témoignages.' D'autres ont tenté de m'arracher quelque déclaration qui pût justifier leur conduite ou accroître leur influence. J'avais donc décidé de ne plus laisser sortir quoi que ce fût de ma plume avant d'avoir constaté l'action de la puissance de Dieu dans l'Église pour la conversion des coeurs. Mais le Seigneur a fait peser un fardeau sur mon âme. J'ai travaillé pour vous avec ardeur. L'éternité seule dira ce que cela nous a coûté, à mon mari et à moi-même. Ne suis-je pas informée de l'état de l'Église, alors que tant de fois le sujet m'a été présenté au cours des années? Des avertissements ont souvent été répétés, mais aucun changement important ne s'est produit. [...] PFC 157 4 " Et voici que maintenant, quand je vous adresse un témoignage d'avertissement et de censure, plusieurs affirment que soeur White n'a exprimé que sa propre opinion. Par là vous avez offensé l'Esprit de Dieu. Car vous savez comment le Seigneur s'est manifesté par le moyen de l'Esprit de prophétie. Le passé, le présent et l'avenir m'ont été dévoilés. Des visages inconnus m'ont été montrés, que j'ai reconnu des années plus tard quand j'ai eu l'occasion de les voir. Il m'est arrivé d'être arrachée à mon sommeil avec une vive sensation de sujets qui m'avaient été présentés précédemment; alors j'ai écrit, vers minuit, des lettres qui ont traversé le continent et sont arrivées à point, à une heure de crise, et ont évité de graves désastres à la cause de Dieu. Telle a été la nature de mon travail pendant bien des années. Un pouvoir supérieur m'a contrainte à reprendre et censurer des torts dont je n'avais aucune idée. Cette oeuvre, poursuivie pendant trente-six années, est-elle d'en haut ou d'en bas? [...] PFC 158 1 "Me trouvant au Colorado, j'ai éprouvé un tel fardeau à votre sujet que, quoique faible, j'ai écrit plusieurs pages destinées à être lues à votre congrès. Faible et tremblante, je me suis levée à trois heures du matin pour vous écrire. C'est Dieu qui parlait à travers l'argile. On dira qu'il ne s'agissait que d'une lettre. Oui, une lettre, mais commandée par l'Esprit de Dieu, en vue de placer devant vos esprits des choses qui m'avaient été montrées. Mes lettres et mes témoignages vous présentent ce que le Seigneur m'a montré. Il n'est pas un de mes articles qui se borne à exprimer mes propres idées. Il s'agit de ce que Dieu a fait défiler devant moi dans mes visions -- de précieux rayons de lumière émanant du trône. [...] PFC 158 2 "Quelle est la voix que vous reconnaîtrez comme celle de Dieu? Quel moyen reste à la disposition du Seigneur pour corriger votre erreur et vous faire comprendre ce qu'il pense de votre conduite? Quelle puissance peut encore agir dans l'Église? Si vous refusez de croire avant que soient dissipées toute incertitude et toute possibilité de doute, vous ne croirez jamais. Le doute qui exige une parfaite connaissance ne cédera jamais devant la foi. La foi repose sur l'évidence, non sur une démonstration. Le Seigneur nous demande d'obéir à la voix du devoir alors même que d'autres voix autour de nous nous conseillent une conduite opposée. Il faut beaucoup d'attention de notre part pour discerner la voix qui vient de Dieu. Il nous faut résister à nos inclinations et les vaincre, obéir à la voix de la conscience sans parlementer ou faire des compromis, de peur que cessent ses appels et que nos passions prennent le dessus. PFC 158 3 "Le Seigneur s'adresse à tous ceux qui n'ont pas résisté à son Esprit en refusant d'écouter et d'obéir. Sa voix nous adresse des avertissements, des conseils, des répréhensions. C'est le message lumineux que le Seigneur communique à son peuple. Attendre des appels plus puissants, ou des occasions plus favorables, c'est risquer que la lumière soit retirée et que nous restions dans les ténèbres. [...] PFC 159 1 "I1 m'est pénible de vous dire, mes frères, que pour avoir péché en négligeant de marcher dans la lumière, les ténèbres vous ont envahis. Il se peut que vous soyez sincères, maintenant, en ne reconnaissant pas la lumière et en ne lui obéissant pas; c'est que pour avoir négligé d'écouter les exigences de Dieu vos perceptions se sont obscurcies à tel point que vous prenez les ténèbres pour la lumière et la lumière pour les ténèbres. Dieu vous a enjoint d'avancer vers la perfection. Le christianisme est une religion de progrès. La lumière divine est abondante et ne demande qu'à être désirée et reçue. Quelles que soient les bénédictions reçues, il reste des trésors infinis, inépuisables, à notre disposition. Les droits sacrés de l'Évangile peuvent être accueillis par des sceptiques avec des moqueries et des négations méprisantes. La mondanité peut contaminer le grand nombre et prendre possession d'un petit nombre, la cause de Dieu ne peut être sauvegardée qu'avec de grands efforts et de continuels sacrifices; elle finira néanmoins par triompher. PFC 159 2 "Voici le mot d'ordre: allez de l'avant; acquittez-vous de vos devoirs individuels, et laissez Dieu prendre soin des conséquences. Si nous avançons par le chemin que Jésus nous indique, nous verrons son triomphe, nous partagerons sa joie. Seul celui qui participe à la lutte recevra la couronne des vainqueurs. Il faut que la souffrance nous amène à la perfection, comme ce fut le cas de Jésus. Si le Christ s'était assuré une vie facile, nous pourrions sans risque céder à la paresse. Dès lors que sa vie a été marquée par un renoncement continuel, par le sacrifice de soi-même, il ne faudra pas nous plaindre si nous partageons le même sort. On peut suivre en toute sécurité le sentier le plus obscur aussi longtemps que l'on est guidé par la Lumière du monde. [...] PFC 159 3 "Quand le Seigneur m'a présenté votre cas et m'a fait savoir que vous n'avez pas obéi à la lumière qui vous avait été donnée, j'ai reçu l'ordre de vous parler franchement, en son nom, vu que sa colère était allumée contre vous. Ces paroles me furent adressées: "C'est Dieu qui t'a assigné ta tâche. Plusieurs refuseront de t'écouter, tout comme ils ont refusé d'écouter le grand Instructeur; plusieurs ne voudront pas être corrigés, sûrs d'avoir raison. Communique-leur néanmoins les reproches et les avertissements que je te donne, qu'ils écoutent ou non." [...] PFC 160 1 En rapport avec les citations qui précèdent, étudiez à nouveau l'article intitulé "La nature et l'influence des Témoignages", dans Testimonies for the Church 5:654-691. -- Témoignages pour l'Église 2:318-344. PFC 160 2 La déclaration que vous avez tirée de Testimony no 31 (vol. 5, p. 67) est juste: "Mes lettres et mes témoignages vous présentent ce que le Seigneur m'a montré. Il n'est pas un de mes articles qui se borne à exprimer mes propres idées. Il s'agit de ce que Dieu a fait défiler devant moi dans mes visions -- de précieux rayons de lumière émanant du trône." Ceci est vrai des articles parus dans nos périodiques aussi bien que des nombreux volumes compris dans mes ouvrages. Les préceptes de la loi de Dieu m'ont été enseignés en accord avec la Parole. J'ai été dirigée dans le choix des leçons du Christ. Les affirmations contenues dans mes écrits ne sont-elles pas en harmonie avec les enseignements de Jésus-Christ? Danger de fausses représentations PFC 160 3 Je ne réponds ni oui ni non à quelques-unes de vos questions. J'évite toute déclaration pouvant donner lieu à des malentendus. Je vois et perçois le danger de personnes qui, sachant que j'ai été informée, mettent leurs âmes en danger parfois en prêtant l'oreille à de fausses représentations au sujet des messages dont Dieu m'a chargée. À force de retourner et de tordre ce que j'ai écrit par de faux raisonnements, on cherche à justifier son incrédulité. Je suis en peine pour mes frères qui ont marché dans un brouillard de soupçon, de scepticisme et de faux raisonnements. Je sais que quelques-uns d'entre eux pourraient bénéficier de messages de conseils si les nuages obscurcissant leur vision spirituelle pouvaient être dissipés, leur permettant de voir les choses comme elles sont. Mais ils ne voient pas clair. J'hésite par conséquent à entrer en communication avec eux. Quand l'Esprit de Dieu aura éliminé ce mysticisme, les messages qui m'ont été inspirés donneront autant de consolation, de foi et d'espérance que ce n'était le cas au cours des années passées. PFC 161 1 Il est certain que la vérité finira par triompher. Celui qui donna sa vie pour le rachat de l'homme, afin de l'arracher aux tromperies de Satan, ne dort pas, mais veille. Quand ses brebis cesseront de prêter l'oreille à la voix d'un étranger, auquel elles n'appartiennent pas, elles obéiront avec joie à la voix de celui qu'elles avaient appris à suivre avec amour. PFC 161 2 On peut tirer de précieuses leçons de l'étude de la vie du Christ. Des pharisiens envieux faussaient le sens des actes et des paroles du Christ, qui eussent profité à leur entendement spirituel s'ils les avaient reçus comme il convenait. Au lieu d'admirer sa bonté, ils l'accusaient d'impiété, en présence de ses disciples: "Pourquoi votre maître mange-t-il avec les publicains et les gens de mauvaise vie?" Matthieu 9:11. Plutôt que de s'adresser directement à notre bon Sauveur, dont la réponse les aurait convaincus de malice, ils parlaient aux disciples, avec l'espoir que leurs accusations agiraient comme un mauvais levain et leur feraient un grand tort. Si le Christ avait été impie, il aurait perdu son ascendant sur ses disciples croyants. Mais les disciples, qui avaient confiance en Christ, ne voulurent pas accueillir les insinuations perfides de ses méchants accusateurs. PFC 161 3 Désireux de faire censurer les disciples, ces méchants accusateurs revinrent fréquemment au Christ avec cette question: Pourquoi tes disciples font-ils ce qui n'est pas permis? Et quand notre Seigneur faisait à leurs yeux figure de transgresseur ils s'adressaient à ses disciples plutôt qu'à lui-même, pour semer le doute dans le coeur de ceux qui le suivaient. PFC 161 4 C'est ainsi qu'ils s'efforçaient de provoquer le doute et le dissentiment. Tout leur semblait bon pour insinuer le doute dans les coeurs du petit troupeau, et les faire chercher en lui quelque faute qui pût faire obstacle à l'oeuvre bienfaisante de l'Évangile de Jésus-Christ. PFC 161 5 Il faut s'attendre à ce que des tentatives semblables soient renouvelées auprès des croyants de notre temps. Le Seigneur Jésus lit dans les coeurs; il discerne les intérêts et les desseins de tous les hommes en ce qui concerne sa personne et ses disciples croyants. Il répond aux pensées secrètes de ceux qui cherchent à le prendre en faute: "Ce ne sont pas ceux qui se portent bien qui ont besoin de médecin, mais les malades." Matthieu 9:12. Ces pharisiens orgueilleux entretenaient une haute opinion de leur propre piété et de leur sainteté, et ils étaient prêts à condamner les autres. -- Lettre 206, 1906. La messagère du Seigneur PFC 162 1 La nuit dernière, en vision, j'étais debout devant une assemblée de nos membres, délivrant un message énergique concernant la vérité présente et le devoir actuel. Après le discours, plusieurs se groupèrent autour de moi pour me poser des questions. Ils demandaient tant d'explications, sur cette question, sur cette autre, et encore une autre, que je finis par leur dire: "S'il vous plaît, une question à la fois, pour éviter toute confusion." PFC 162 2 Ensuite je leur adressai l'appel suivant: "Pendant des années vous avez eu des preuves que le Seigneur m'a confié une tâche. On ne pourrait souhaiter de plus grandes preuves. Voulez-vous faire fi de toutes ces preuves, comme s'il s'agissait d'une toile d'araignée, pour obéir à la suggestion d'un incrédule? Ce qui afflige mon coeur, c'est de voir que plusieurs de ceux qui sont maintenant troublés et tentés sont justement ceux qui ont eu des preuves abondantes et des occasions d'examiner, de prier et de comprendre; et voici qu'ils ne savent pas discerner la nature des sophismes qui leur sont présentés pour les amener à rejeter les avertissements divins destinés à les préserver des séductions des derniers jours." PFC 162 3 Il en est qui se sont achoppés au fait que j'ai dit que je ne prétends pas au titre de prophétesse;23 et ils ont demandé: Pourquoi? PFC 162 4 Je n'avance aucune prétention, si ce n'est ceci: J'ai été désignée comme la messagère du Seigneur; il m'a appelée dans ma jeunesse à être sa messagère, à recevoir sa parole et à communiquer un message clair et précis au nom du Seigneur Jésus. PFC 162 5 Alors que j'étais encore jeune on m'a souvent demandé: Êtes-vous une prophétesse? Ma réponse invariable a été: Je suis la messagère du Seigneur. Je sais que plusieurs m'ont appelée prophétesse, mais je n'ai jamais prétendu à ce titre. Mon Sauveur m'a déclaré que je suis sa messagère. Il m'a dit: "Ta tâche consiste à porter ma parole. On doit s'attendre à des choses étranges; je t'ai mise à part dès ta jeunesse pour apporter un message à ceux qui s'égarent, présenter la parole aux incroyants, et réprimander par la plume et par la voix, au moyen de la Parole, ceux qui se rendent coupables d'actions répréhensibles. Exhorte par la Parole. Je te ferai comprendre ma Parole; elle ne sera pas pour toi un langage étrange. Avec la vraie éloquence de la simplicité, par la voix et par la plume, mes messages seront transmis par quelqu'un qui n'a pas fréquenté les écoles. Mon Esprit et ma puissance t'accompagneront. PFC 163 1 Ne crains pas les hommes, car mon bouclier te protégera. Ce n'est pas toi qui parles: c'est le Seigneur qui donne des messages d'avertissement et de répréhension. Qu'aucune circonstance ne te fasse dévier de la vérité. Communique la lumière que je te donnerai. Les messages livrés pour ces derniers jours seront consignés dans des livres et s'élèveront à jamais contre ceux qui, après s'être réjouis dans la lumière, se sont laissés gagner par les séductions du mal." PFC 163 2 Pourquoi n'ai-je pas réclamé le titre de prophétesse? Parce qu'aujourd'hui plusieurs de ceux qui se donnent pour prophètes jettent l'opprobre sur la cause du Christ; et aussi parce que mon oeuvre couvre davantage ce que le mot prophète signifie. PFC 163 3 Lorsque cette oeuvre me fut confiée pour la première fois, je suppliai le Seigneur de placer ce fardeau sur quelque autre personne. L'oeuvre me paraissait si étendue et si profonde que je craignais de ne pouvoir l'accomplir. Mais l'Esprit du Seigneur m'a rendue capable de m'acquitter de la tâche qui m'a été confiée. Une oeuvre multiple PFC 163 4 Dieu m'a montré clairement les diverses manières dont il voulait m'employer en vue d'une oeuvre particulière. "Si tu délivres les messages avec fidélité en persévérant jusqu'à la fin, tu mangeras du fruit de l'arbre de vie, tu boiras de l'eau du fleuve de vie": telle est la promesse qui m'a été faite dans des visions. PFC 163 5 Le Seigneur m'a donné beaucoup de lumière au sujet de la réforme sanitaire. Je devais accompagner mon mari en qualité de missionnaire chargée du travail médical. Je devais donner un exemple à l'Église en soignant des malades chez moi. C'est ce que j'ai fait, administrant de vigoureux traitements à des femmes et à des enfants. En qualité de messagère officielle du Seigneur, je devais parler sur le sujet de la tempérance chrétienne. J'ai mis tout mon coeur à cette oeuvre, m'adressant à de vastes assemblées, exposant la tempérance dans le sens le plus large. PFC 164 1 Il m'a été dit que je dois constamment insister auprès de ceux qui font profession de croire à la vérité sur la nécessité de la pratiquer. Cela implique la sanctification, sanctification qui exige que l'on cultive et développe tous les talents en vue du service du Seigneur. PFC 164 2 J'ai reçu la mission de ne pas négliger ceux qui ont subi des torts. J'ai été chargée en particulier de protester contre les abus commis par l'autorité ecclésiastique contre les ministres de l'Évangile. Si désagréable que ce devoir puisse paraître, je dois réprimander l'oppresseur et plaider en faveur de la justice. Je dois montrer la nécessité de maintenir la justice et l'équité dans toutes nos institutions. PFC 164 3 Si je vois des pasteurs avancés en âge négligés par ceux qui occupent des positions dans l'oeuvre, je dois rappeler leur devoir à ceux qui ont pour mission de s'en occuper. Des prédicateurs ayant accompli fidèlement leur tâche ne doivent être ni oubliés ni négligés quand leur santé vient à manquer. Nos fédérations ne doivent pas se montrer indifférentes à l'égard des besoins de ceux qui ont porté les fardeaux de l'oeuvre. Jean avait blanchi au service du Seigneur quand il fut déporté à Patmos. Sur cette île solitaire, il reçut plus de communications du ciel qu'il n'en avait obtenues sa vie durant. PFC 164 4 Après mon mariage, il m'a été montré que je devais m'intéresser tout particulièrement à des orphelins de mère et de père, prenant quelques-uns à ma charge pour un temps, puis leur procurant un foyer. C'est ainsi qu'il m'était donné d'être en exemple. PFC 164 5 Appelée à beaucoup voyager, très occupée par mes travaux littéraires, j'ai pris néanmoins des enfants de trois ou cinq ans et les ai préparés à occuper une position. De temps en temps j'ai pris chez moi des enfants de dix à seize ans, les entourant de soins maternels et les préparant pour le service. J'ai senti que mon devoir exigeait que je présente ce travail à nos membres, car il y a dans chacune de nos Églises des personnes qui devraient être conscientes de leur responsabilité à cet égard. PFC 164 6 Étant en Australie je me suis livrée aux mêmes occupations, accueillant à mon foyer des orphelins qui eussent été exposés à des tentations risquant d'entraîner la perte de leurs âmes. PFC 165 1 En Australie, nous24 avons aussi travaillé en qualité de missionnaires médicaux. À certains moments ma maison à Cooranbong est devenue un refuge pour des malades et des affligés. Ma secrétaire, qui avait été instruite au Sanatorium de Battle Creek, se tenait à mes côtés, faisant office d'infirmière missionnaire. Ses services étaient gratuits; c'est ainsi que nous avons gagné la confiance des gens par l'intérêt que nous avons montré à des malades et à des personnes souffrantes. Plus tard, la Maison de santé de Cooranbong a été établie et nous avons été déchargés de ce fardeau. Aucune vantardise PFC 165 2 Je n'ai jamais prétendu être une prophétesse. Si quelqu'un m'appelle ainsi, je ne lui chercherai pas chicane. Mon oeuvre s'est étendue dans tant de directions que je ne puis m'appeler autrement que messagère, chargée d'apporter un message de la part du Seigneur à son peuple et d'entreprendre tout ce qui me serait commandé. PFC 165 3 La dernière fois que j'ai été à Battle Creek, j'ai déclaré devant une grande assemblée que je ne prétends pas au titre de prophétesse. C'est du moins ce que j'ai eu l'intention de dire à deux reprises. Si quelqu'un a compris autre chose, qu'il sache en tout cas que c'est bien là ma pensée: je ne réclame pas le titre de prophétesse. PFC 165 4 J'ai su que certains désiraient savoir si Mme White maintient encore les vues qu'elle a exprimées il y a longtemps déjà, lorsqu'on l'a entendue dans le parc du sanatorium, ou au Tabernacle, ou lors des congrès tenus dans les environs de Battle Creek. Je leur ai assuré que le message qu'elle donne aujourd'hui est exactement le même que celui qu'elle a proclamé durant un ministère public de soixante ans. Il lui reste à offrir au Maître le même service qui lui fut demandé quand elle était jeune fille. C'est du même Instructeur qu'elle reçoit ses leçons. Elle continue à recevoir cette directive: "Fais savoir à d'autres ce que je t'ai révélé. Écris les messages que je t'ai donnés, afin qu'ils deviennent accessibles à tous." Ce qu'elle s'est efforcée de faire. PFC 165 5 J'ai écrit bien des livres et ils ont eu une grande diffusion. Il m'eût été impossible, par moi-même, de présenter la vérité dans ces livres, mais le Seigneur m'a accordé l'aide de son Esprit. Ces livres, qui contiennent les instructions reçues du Seigneur au cours des soixante dernières années, communiquent la lumière du ciel; ils résistent à l'examen. PFC 166 1 À l'âge de soixante-dix-huit ans, je poursuis mon activité. Nous sommes tous entre les mains du Seigneur; je lui fais confiance, sachant qu'il n'abandonnera jamais ceux qui placent en lui leur confiance. Je me remets à sa garde. PFC 166 2 "Je rends grâces à celui qui m'a fortifié, à Jésus-Christ notre Seigneur, de ce qu'il m'a jugée fidèle, en m'établissant dans le ministère." 1 Timothée 1:12. -- The Review and Herald, 26 juillet 1906. Plus que l'oeuvre d'un prophète PFC 166 3 J'ai dit dans mon discours que je ne prétends pas être une prophétesse. Cette déclaration ayant surpris quelques-uns, et puisque tant de choses ont été dites à ce sujet, je vais m'expliquer. D'autres m'ont appelée prophétesse, mais je n'ai jamais prétendu à ce titre. Je n'ai pas cru de mon devoir de me désigner ainsi. Souvent ceux qui s'affublent audacieusement de ce titre jettent l'opprobre sur la cause du Christ. PFC 166 4 Mon oeuvre comprend beaucoup plus que ce que comporte ce nom. Je me considère une messagère, chargée par le Seigneur de communiquer des messages à son peuple. -- Lettre 55, 1905. PFC 166 5 Il m'a été montré que je ne dois pas me laisser entraver dans mon oeuvre par ceux qui se livrent à des suppositions concernant sa nature et se débattent au milieu de problèmes compliqués concernant ce que devrait être l'oeuvre d'un prophète. Ma mission embrasse l'oeuvre d'un prophète, mais ne se borne pas à cela. Elle a une envergure beaucoup plus vaste, que ceux qui s'en vont jetant des semences d'incrédulité sont incapables de comprendre. -- Lettre 244, 1906. (Adressée aux anciens de l'église de Battle Creek.) Lumière reçue et transmise PFC 166 6 Souvent interrogée au sujet des conditions dans lesquelles je me trouve au moment de mes visions et après celles-ci, je dirai ceci: quand il plaît au Seigneur de m'accorder une vision, je me trouve en présence de Jésus et des anges, et je perds complètement de vue les choses terrestres. Je ne puis rien apercevoir au-delà de ce que l'ange me montre. Souvent mon attention est dirigée vers des scènes qui se passent sur la terre. PFC 167 1 Parfois je suis transportée loin dans l'avenir et je vois ce qui doit arriver. D'autres fois des choses appartenant au passé me sont montrées. Immédiatement après la vision, je ne me souviens pas de tout ce que j'ai vu; les choses ne deviennent claires pour moi qu'au moment où je me mets à écrire: alors le tableau se dresse devant moi tel que je l'avais vu en vision et j'écris avec facilité. Parfois les choses que j'ai vues me restent cachées au moment où cesse la vision, et je ne puis me les rappeler que plus tard, lorsque, en présence d'un auditoire auquel s'applique la vision, les choses vues se présentent avec force à mon esprit. Je me sens tout autant dépendante de l'Esprit du Seigneur quand je raconte ou écris une vision que pendant la vision elle-même. Je ne puis me rappeler les choses qui m'ont été montrées que si le Seigneur me les présente à nouveau au moment où il lui plaît de me les faire décrire par la voix ou la plume. -- Spiritual Gifts 2:292, 293. PFC 167 2 Bien que je dépende de l'Esprit du Seigneur pour écrire mes vues comme pour les recevoir, les mots que j'emploie pour décrire ce que j'ai vu sont les miens, sauf quand il s'agit de déclarations faites par un ange, que j'ai soin de placer entre guillemets. -- The Review and Herald, 8 octobre 1867. PFC 167 3 On demande: que sait soeur White au sujet des questions qu'elle traite avec tant d'assurance comme si elle était autorisée à dire ces choses? Je parle ainsi parce qu'elles jaillissent dans mon esprit au moment critique, tel l'éclair qui fend un nuage obscur au sein de la tempête la plus furieuse. Des scènes qui m'ont été présentées longtemps dans le passé sont sorties de ma mémoire; mais quand l'instruction donnée devient nécessaire, alors même que je me trouve devant une assemblée, le souvenir s'impose avec force et clarté, comme l'éclair, rappelant à ma mémoire d'une manière distincte l'instruction particulière. Dans de telles occasions, je ne puis m'empêcher de dire ce qui jaillit dans mon esprit, non que j'aie une nouvelle vision, mais simplement parce que ce qui m'avait été présenté bien auparavant est rappelé avec force à mon esprit. -- The Writing and Sending Out of the Testimonies, 24. Dieu seul est infaillible PFC 167 4 Nous avons beaucoup à apprendre, et beaucoup à désapprendre. Seuls Dieu et le ciel sont infaillibles. Ceux qui s'imaginent n'avoir jamais à abandonner une idée chère, ou n'avoir jamais l'occasion de changer d'opinion, seront déçus. Aussi longtemps que nous nous cramponnons à nos idées et à nos opinions avec obstination, nous ne pourrons réaliser l'unité pour laquelle le Christ a prié. -- The Review and Herald, 26 juillet 1892. PFC 168 1 Je n'ai jamais prétendu être infaillible. Dieu seul est infaillible. Sa parole est vraie; aucune variation, pas l'ombre d'un changement chez lui. -- Lettre 10, 1895. Ce qui est sacré et ce qui est ordinaire PFC 168 2 Je suis en souci au sujet de frère A. qui a travaillé pendant quelques années en Californie du Sud. Il a fait d'étranges déclarations, et je regrette de le voir rejeter l'ensemble des témoignages à cause de ce qui lui semble une chose déraisonnable -- une déclaration que j'ai faite au sujet du nombre de chambres du sanatorium de Paradise Valley. Frère A. dit que dans une lettre adressée à l'un des frères de la Californie du Sud j'ai affirmé que le sanatorium comporte quarante chambres, alors qu'en réalité il ne s'agit que de trente-huit. Frère A. me donne cet argument pour expliquer le fait qu'il a perdu confiance dans les témoignages... PFC 168 3 Le renseignement donné à propos du nombre des chambres du sanatorium de Paradise Valley n'a nullement été transmis comme étant une révélation du Seigneur, mais simplement à titre d'opinion humaine. Jamais le nombre exact des chambres d'un de nos sanatoriums ne m'a été révélé; je n'ai su à ce sujet que ce que j'ai pu apprendre de personnes plus ou moins bien informées. Quand il m'arrive de parler de ces choses ordinaires, il n'y a rien dans mes paroles qui donne à entendre que ma déclaration est fondée sur une révélation du Seigneur reçue en vision. [...] PFC 168 4 Quand le Saint-Esprit me révèle quelque chose qui intéresse l'oeuvre du Seigneur dans nos institutions, ou qui touche à l'oeuvre que le Seigneur opère dans les coeurs et dans les esprits, -- de telles choses ont été révélées par mon moyen dans le passé, -- le message donné doit être reçu comme une lumière que Dieu accorde à ceux qui en ont besoin. C'est une grave erreur de mêler le sacré et le profane. Là où existe une telle tendance on peut voir l'effort de l'ennemi pour détruire les âmes. PFC 168 5 À toute âme que Dieu a créée, il a donné la capacité de le servir, mais Satan s'efforce de rendre ce service difficile par de continuelles tentations visant à égarer les âmes. Il s'applique à amoindrir les perceptions spirituelles afin que les hommes deviennent incapables de discerner ce qui est profane et ce qui est saint. Une vie au service de mon Seigneur et Maître m'a appris à reconnaître cette distinction. [...] PFC 169 1 Ce message m'est parvenu: consacre-toi à l'oeuvre la plus sublime qui ait jamais été confiée à des mortels. Je te donnerai des aspirations et des facultés nobles avec un sens exercé à discerner l'oeuvre du Christ. Tu ne t'appartiens pas, vu que tu as été rachetée à grand prix par la vie et la mort du Fils de Dieu. Dieu réclame ton jeune coeur et ton service sous l'influence sanctifiante du Saint-Esprit. PFC 169 2 Je me suis donnée à Dieu, tout entière, pour obéir à son appel en toutes choses, et depuis lors, ma vie s'est passée à délivrer le message, tantôt par la plume, tantôt en m'adressant à de vastes auditoires. Dans ces moments-là, ce n'est pas moi qui ai le contrôle de mes paroles et de mes actes. PFC 169 3 Il y a cependant des moments où il faut parler de choses ordinaires, parce que des choses ordinaires occupent l'esprit; alors des lettres ordinaires doivent être écrites, contenant des renseignements qui ont passé d'un ouvrier à l'autre. De telles paroles, de tels renseignements ne sont pas donnés sous une inspiration particulière de l'Esprit de Dieu. Parfois l'on pose des questions qui n'ont rien de religieux, et auxquelles il faut répondre. On s'entretient au sujet de terrains et de maisons, de commerce, de sites pour nos institutions, présentant des avantages ou des inconvénients. PFC 169 4 On demande par lettre mon avis sur d'étranges sujets, et je réponds selon les lumières que j'ai reçues. Les conseils que j'ai été chargée de donner ont rencontré souvent de l'opposition de la part de certains, peu désireux de recevoir la lumière donnée; de telles expériences m'ont poussée à rechercher le Seigneur avec ferveur. -- Manuscrit 107, 1909. ------------------------Chapitre 18 -- La loi de Dieu La loi proclamée au Sinaï PFC 171 1 Peu après avoir présidé à l'établissement du camp d'Israël au pied du Sinaï, Moïse fut appelé à se rendre seul sur la montagne pour recevoir les ordres de Dieu. Il gravit un sentier escarpé et rocailleux et il s'approcha d'un nuage qui marquait la présence de l'Éternel. Le moment était venu où Israël allait contracter avec le Très Haut des relations intimes et où ce peuple serait intégré à son gouvernement en qualité d'Église et de nation. PFC 171 2 Voici le message que Moïse fut chargé de communiquer aux enfants d'Israël: "Vous avez vu ce que j'ai fait aux Égyptiens, et comment je vous ai portés vous-mêmes sur des ailes d'aigle, et vous ai fait venir jusqu'à moi. Désormais, si vous obéissez à ma voix, et si vous gardez mon alliance, vous serez parmi tous les peuples mon plus précieux joyau; car la terre entière m'appartient. Vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte."25 PFC 171 3 Moïse redescendit au camp, réunit les anciens d'Israël, et leur répéta le divin message. Le peuple répondit: "Nous ferons tout ce que l'Éternel a ordonné." Les Israélites contractaient ainsi une alliance solennelle avec Dieu en s'engageant à le reconnaître comme leur unique souverain, et à devenir ses sujets à un degré tout particulier. PFC 172 1 Jusqu'ici, devant chaque désagrément, le peuple s'était laissé aller à murmurer contre Moïse et Aaron et à les accuser d'avoir fait sortir Israël d'Égypte pour le conduire à la mort. Pour cette raison, et afin qu'il ait confiance en son serviteur, Dieu va maintenant l'honorer sous ses yeux. Moïse étant remonté sur la montagne, Dieu lui dit: "Je vais aller à toi dans une épaisse nuée, afin que le peuple entende ma voix quand je te parlerai, et qu'il ait toujours confiance en toi." PFC 172 2 La scène au cours de laquelle le Seigneur allait proclamer sa loi devait revêtir un caractère de grandeur terrifiante qui donnerait une juste idée de son auguste majesté, comme du caractère sacré de tout ce qui se rattache à son service. L'Éternel dit encore à Moïse: "Va vers le peuple; qu'ils se purifient tous aujourd'hui et demain, et qu'ils lavent leurs vêtements, afin d'être prêts le troisième jour; car, ce jour-là, l'Éternel descendra, à la vue de tout le peuple sur la montagne du Sinaï." Deux jours devaient être employés par le peuple à se préparer pour cette audience avec Dieu. Les personnes et les vêtements devaient être exempts de toute impureté. À l'ouïe de leurs péchés, énumérés par Moïse, il fallait qu'ils se livrent à l'humiliation, au jeûne et à la prière et bannissent de leurs coeurs toute iniquité. PFC 172 3 Ces préparatifs terminés, Moïse reçut l'ordre de dresser une barrière autour de la montagne, afin que ni homme ni bête ne pût fouler le terrain sacré. Toute personne qui se hasarderait seulement à toucher la montagne serait mise à mort. PFC 172 4 Au matin du troisième jour, quand les regards se tournèrent vers le Sinaï, on vit le sommet voilé par un épais nuage, qui devenait plus sombre et plus dense à mesure qu'il descendait vers la base, jusqu'à ce que toute la montagne fût enveloppée de ténèbres et de mystère. Puis retentit un son de trompette appelant le peuple à la rencontre de Dieu. Moïse en tête, la foule s'avança jusqu'au pied de la montagne. D'éblouissants éclairs s'échappaient des ténèbres, tandis que les échos des hauteurs environnantes répercutaient les grondements du tonnerre. "Or le mont Sinaï était tout en fumée, parce que l'Éternel y était descendu au milieu des flammes. Cette fumée montait comme la fumée d'une fournaise, et toute la montagne tremblait avec violence." "La gloire de l'Éternel apparaissait aux enfants d'Israël comme un feu dévorant",26 et "le son de la trompette devenait de plus en plus éclatant". Les signes de la présence divine étaient si effrayants que le peuple, saisi de terreur, se jeta le visage contre terre devant l'Eternel. Moïse lui-même s'écria: "Je suis épouvanté et tout tremblant."27 PFC 173 1 Bientôt, le tonnerre et la trompette se turent; il se fit un silence angoissant, puis la voix du Seigneur retentit, sortant d'un épais rideau d'obscurité. Et alors, debout au milieu d'un cortège d'anges, l'Éternel proclama sa loi. Plus tard, Moïse décrira cette scène en ces termes: PFC 173 2 L'Éternel est venu du Sinaï, Il s'est levé pour eux de Séir, Il a resplendi de la montagne de Paran; Il a surgi du milieu des saintes myriades; Il a envoyé pour eux, de sa droite, le feu de sa loi. Il aime aussi les autres peuples, Et sa main protège tous les saints d'Israël; Ils se sont assis à tes pieds Pour recevoir tes paroles.28 PFC 173 3 Ce n'est pas uniquement sous l'auguste majesté du Juge et du Législateur que Jéhovah se révéla, mais aussi sous la figure du compatissant Gardien de son peuple. Ainsi que le démontre le préambule de la loi: PFC 173 4 "Je suis l'Éternel, ton Dieu, qui t'a fait sortir du pays d'Égypte, de la maison de servitude."29 PFC 173 5 Celui qui articulait maintenant cette loi aux oreilles de son peuple était celui qu'Israël connaissait déjà comme Guide et Libérateur; celui qui l'avait fait sortir d'Égypte en lui frayant une voie à travers la mer, qui avait englouti le Pharaon et ses armées, et qui s'était ainsi montré supérieur à tous les dieux de l'Égypte. PFC 173 6 La loi divine proclamée à ce moment-là n'était pas destinée exclusivement aux Hébreux. Si Dieu leur faisait l'honneur de les en constituer gardiens et dépositaires, c'était pour qu'ils en fissent part à tous les peuples. Les préceptes du Décalogue sont donc destinés à toute l'humanité. Ils ont été donnés pour éclairer et gouverner le monde entier. Ces dix préceptes courts, compréhensifs, impératifs, qui renferment les devoirs de l'homme envers Dieu et envers le prochain, sont tous fondés sur le grand principe de l'amour, ainsi formulé: "Tu aimeras l'Éternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force. [...] Tu aimeras ton prochain comme toi-même."30 PFC 174 1 Dans les dix commandements, ces deux grands principes sont précisés de façon à s'appliquer aux conditions et aux circonstances de l'homme. Les voici: PFC 174 2 "Tu n'auras point d'autres dieux devant ma face."31 PFC 174 3 Seul Dieu, l'Être éternel, incréé, existant par lui-même, à la fois auteur et soutien de tout ce qui existe, a droit à l'adoration et à la vénération suprêmes. Ce commandement interdit à l'homme de donner à n'importe qui et n'importe quoi la première place dans ses affections et son obéissance. Tout ce qui tend à diminuer notre amour pour Dieu, ou qui entrave le service que nous lui devons, devient pour nous un dieu. PFC 174 4 "Tu ne te feras point d'image taillée, ni aucune représentation des choses qui sont en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans des eaux au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras point devant elles, et tu ne les serviras point." PFC 174 5 Le second commandement défend d'honorer le vrai Dieu par l'intermédiaire d'images ou d'effigies. Un grand nombre de peuples païens ont prétendu que leurs images n'étaient que des figures ou des symboles au moyen desquels ils adoraient la divinité. Or Dieu déclare que ce genre de culte est un péché. Toute tentative de représenter l'Être éternel par des objets matériels ne peut qu'amoindrir et ravaler notre conception de Dieu. Par les images, l'esprit, détourné des perfections infinies de l'Éternel, est attiré vers la créature plutôt que vers le Créateur. L'homme se dégrade dans la mesure où est diminuée en lui la conception de Dieu. PFC 175 1 "Je suis l'Éternel, ton Dieu, un Dieu jaloux..." Les liens intimes qui unissent Dieu et son peuple sont comparés à ceux du mariage. L'idolâtrie est considérée comme un adultère spirituel, le déplaisir qu'elle inspire au Créateur est ici, avec beaucoup d'à-propos, appelé jalousie. PFC 175 2 "[...] Qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent." Les enfants portent inévitablement les conséquences de l'inconduite paternelle ou maternelle; mais ils ne sont punis pour les péchés de leurs parents que s'ils y participent. Il arrive néanmoins que les enfants suivent leurs traces et participent ainsi à leurs péchés, tant par hérédité que par l'exemple reçu. Les mauvaises tendances, les appétits pervertis, les moeurs relâchées, aussi bien que les maladies et la dégénérescence physique se transmettent comme un legs fatal, de père en fils, jusqu'à la troisième et à la quatrième génération. Ce fait redoutable devrait inspirer aux hommes une crainte salutaire et les éloigner de la voie du péché. PFC 175 3 "[...] et qui fais miséricorde jusqu'à mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements." En interdisant l'adoration des faux dieux, le second commandement ordonne implicitement l'adoration du Dieu véritable. Or, à ceux qui le servent fidèlement, le Seigneur promet de faire miséricorde, non seulement jusqu'à la troisième et à la quatrième génération, comme c'est le cas du châtiment pour ceux qui le haïssent, mais jusqu'à mille générations. PFC 175 4 "Tu ne prendras point le nom de l'Éternel ton Dieu en vain; car l'Éternel ne tiendra point pour innocent celui qui aura pris son nom en vain." PFC 175 5 Ce commandement ne condamne pas seulement les faux serments et les jurons vulgaires, mais aussi l'emploi du nom de Dieu fait avec légèreté et sans tenir compte de l'effrayante signification qui s'y rattache. C'est déshonorer le Très Haut que de répéter à tout propos son nom d'une manière irréfléchie dans la conversation ordinaire, ou de le prendre à témoin pour des questions triviales. "Son nom est saint et redoutable."32 Chacun devrait faire de la majesté, de la pureté et de la sainteté de Dieu un objet de méditation, au point que, pénétré du sentiment de son auguste caractère, on ne prononce jamais son saint nom qu'avec une profonde vénération. PFC 176 1 "Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras toute ton oeuvre; mais le septième jour est le repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucune oeuvre en ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes murs; car l'Éternel a fait en six jours les cieux, la terre, la mer et tout ce qui y est contenu et il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié." PFC 176 2 Le jour du repos n'est pas introduit ici comme une institution nouvelle, mais comme ayant été fondé lors de la création. L'ordre est donné de s'en souvenir et de l'observer comme mémorial de l'oeuvre du Créateur. En appelant Dieu le Créateur des cieux et de la terre, ce commandement le distingue de tous les faux dieux. Ceux qui observent le septième jour montrent par là qu'ils adorent Jéhovah. Tant qu'il y aura des hommes sur la terre pour honorer Dieu, ce jour sera le signe de leur allégeance. Le quatrième commandement est le seul, entre les dix, qui mentionne à la fois le nom et le titre du Législateur. Il est par conséquent le seul qui révèle l'autorité dont cette loi émane. Il renferme ainsi le sceau de Dieu, et la signature du Créateur proclame l'authenticité et l'obligation de sa loi. PFC 176 3 Ayant donné aux hommes six jours pour travailler, Dieu leur demande d'achever leur ouvrage dans ce laps de temps. Les actes de miséricorde et de nécessité sont permis ce jour-là. Il faut prendre soin des malades en tout temps. En revanche, le travail non indispensable doit y être strictement évité. "Si tu cesses de fouler aux pieds le jour du sabbat, ne t'occupant pas de tes affaires en ce jour qui m'est consacré; si tu appelles le sabbat ton jour de délices et si tu considères comme vénérable ce qui est consacré à l'Éternel; si tu honores ce jour, en n'allant pas à ton travail, et en t'abstenant de vains discours, alors tu trouveras tes délices en l'Éternel..."33 PFC 176 4 "En t'abstenant de vains discours." Ceux qui, au jour du repos, s'entretiennent de leurs affaires ou font des projets les concernant, sont, devant Dieu, aussi coupables que s'ils travaillaient. Pour sanctifier le jour du repos, nous ne devons même pas laisser notre esprit s'arrêter sur nos affaires séculières. Et le commandement concerne aussi "l'étranger qui est dans nos murs". Durant les heures sacrées, tous les membres du foyer doivent s'unir pour honorer Dieu. PFC 177 1 "Honore ton père et ta mère, afin que tes jours soient prolongés sur la terre que l'Éternel, ton Dieu, te donne." PFC 177 2 Les parents ont droit à un degré d'affection et de respect qui n'est dû à aucune autre personne. Dieu les tient responsables des âmes qu'il leur a confiées, et il leur ordonne de tenir sa place auprès de leurs enfants durant les premières années de leur vie. Celui qui rejette l'autorité légitime de ses parents rejette donc l'autorité de Dieu. D'après le cinquième commandement, les enfants doivent non seulement respecter leurs parents et leur obéir, mais encore les entourer d'affection et de tendresse, alléger leur charge, veiller sur leur réputation, et constituer l'appui et la consolation de leur vieillesse. Ce commandement comprend également les égards dus aux pasteurs et magistrats, comme à tous ceux auxquels Dieu a confié quelque autorité. PFC 177 3 Parlant de ce précepte, l'apôtre Paul écrit que "c'est le premier commandement accompagné d'une promesse".34 Pour Israël, qui s'attendait à entrer bientôt dans le pays de Canaan, la promesse envisageait une longue vie dans ce bon pays. Mais elle va plus loin: elle s'adresse à tout l'Israël de Dieu auquel est promise la vie éternelle sur une terre purifiée de la malédiction du péché. PFC 177 4 "Tu ne tueras point." PFC 177 5 Toute injustice tendant à abréger la vie; tout esprit de haine ou de vengeance; toute colère qui pousse à commettre des actions préjudiciables au prochain ou même seulement à lui désirer du mal -- car "quiconque hait son frère est un meurtrier"35 -- tout égoïsme qui fait négliger les soins dus aux indigents et aux malades, toutes ces choses constituent, à des degrés divers, des violations du sixième commandement. PFC 178 1 "Tu ne commettras point d'adultère." PFC 178 2 Ce commandement prohibe non seulement toute action impure, mais aussi les désirs et les pensées sensuelles, comme tout ce qui peut tendre à les exciter. Plus que la pureté de la vie extérieure, Dieu nous demande celle des pensées secrètes et des émotions du coeur. Jésus-Christ, qui nous apprend la portée étendue de la loi de Dieu, déclare que la pensée ou le regard coupable est un péché aussi réel que l'acte lui-même. PFC 178 3 "Tu ne déroberas point." PFC 178 4 Cette défense s'applique à des péchés tant privés que publics. Le huitième commandement interdit la chasse à l'homme, la traite des esclaves, les guerres de conquête. Il condamne le larcin et le vol avec effraction. Il exige une stricte probité dans les plus petits détails de la vie. Il défend de surfaire en matière commerciale et exige le paiement des justes dettes et des salaires. Il enseigne que tout acte consistant à tirer avantage de l'ignorance, de la faiblesse ou du malheur d'autrui est enregistré dans les livres célestes à l'égal de la fraude. PFC 178 5 "Tu ne diras point de faux témoignages contre ton prochain." PFC 178 6 Sous le titre de "faux témoignages" viennent se placer toutes déclarations inexactes sur n'importe quel sujet, toute tentative et tout dessein de tromper notre prochain. Par un regard, un mouvement de la main, une expression du visage, on peut mentir autant que par des paroles. Toute exagération intentionnelle, toute insinuation ayant pour but de donner une idée erronée, voire le récit de certains faits présentés de manière à induire en erreur, constitue un mensonge. Ce précepte interdit tout ce qui tend à compromettre la réputation du prochain par l'altération de la vérité, par des soupçons nuisibles, par la calomnie ou la médisance. La suppression intentionnelle de la vérité, qui porterait préjudice à quelqu'un, est elle-même une violation du neuvième commandement. PFC 178 7 "Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain; tu ne convoiteras point la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son boeuf, ni son âne, ni aucune chose qui soit à ton prochain." PFC 179 1 En interdisant le désir égoïste qui engendre l'acte coupable, le dixième commandement attaque la racine même de tous les péchés. Celui qui, par obéissance à la loi de Dieu, s'interdit jusqu'au désir illégitime de posséder ce qui appartient à autrui ne se rendra pas coupable d'actes condamnables à l'égard de ses semblables. PFC 179 2 Tels sont les préceptes sacrés du Décalogue proclamé par le grand Législateur du haut du mont Sinaï enveloppé d'éclairs et ébranlé par les éclats du tonnerre. Cette manifestation extraordinaire de la puissance et de la majesté divines avait pour but d'inspirer une vénération profonde pour l'auteur de cette loi, le Créateur des cieux et de la terre, et de laisser derrière elle un souvenir ineffaçable. Dieu voulait aussi, par là, convaincre tous les hommes de l'importance, de la nature sacrée et de l'immuable obligation de sa loi. PFC 179 3 Effrayé, le peuple d'Israël s'était peu à peu éloigné de la montagne. La terreur des sentences divines semblait dépasser la mesure de ses forces. Au fur et à mesure que passait devant lui le code de la justice, il reconnaissait toujours mieux le caractère du péché et sa culpabilité aux yeux d'un Dieu saint. La multitude adressa cette supplication à Moïse: "Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne parle point avec nous, de peur que nous ne mourions."36 Le prophète répondit: "Ne craignez point; car Dieu est venu pour vous mettre à l'épreuve et pour que vous ayez toujours sa crainte présente devant vous, afin que vous ne péchiez pas." Puis "Moïse s'approcha de la nuée obscure dont Dieu s'était enveloppé", tandis que le peuple, paralysé de frayeur, restait à distance. PFC 179 4 Aveuglé et dégradé par son long esclavage et son contact avec l'idolâtrie, Israël n'était pas préparé à apprécier les grands principes de la loi divine. Pour l'aider à mieux comprendre la nature et l'obligation de celle-ci, Dieu lui donna des statuts additionnels qui en illustraient le sens et l'application. Ceux-ci étaient parfois appelés "jugements", d'abord parce qu'ils étaient conçus avec infiniment de sagesse et d'équité, et ensuite parce que les magistrats, en rendant la justice, devaient toujours les consulter. Étant distincts des dix commandements, ils furent communiqués au peuple par l'intermédiaire de Moïse. PFC 180 1 La première de ces lois se rapportait aux serviteurs. Dans les temps anciens, les criminels étaient parfois vendus comme esclaves; dans certains cas, des débiteurs étaient aussi vendus par leurs créanciers; enfin, la pauvreté poussait diverses personnes à se vendre elles-mêmes ou à vendre leurs enfants. Mais un Hébreu ne pouvait être esclave pour la vie, la durée de son servage étant limitée à six ans. La septième année, il devait être mis en liberté. Le rapt humain, le meurtre intentionnel et la révolte contre l'autorité des parents étaient punis de mort. Il était permis d'avoir des esclaves non israélites; mais la loi protégeait soigneusement leur vie et leur personne. Le meurtrier d'un esclave était puni, et l'esclave maltraité par son maître, n'eût-il perdu qu'une dent, devenait libre. PFC 180 2 Les Israélites, qui avaient récemment été serviteurs, étaient mis en garde, maintenant qu'ils allaient avoir des serviteurs à leur tour, contre la cruauté et l'oppression dont ils avaient souffert en Égypte. Le souvenir de leur amère servitude devait les aider à se mettre à leur place, et les porter à être bons et compatissants, faisant aux autres ce qu'ils auraient désiré qu'on leur fît. PFC 180 3 Les droits des veuves et des orphelins étaient tout particulièrement sauvegardés. De ces derniers, privés de tendresse, le Seigneur disait: "Si vous leur faites du tort, et qu'ils élèvent leurs cris vers moi, j'entendrai leurs cris. Mon courroux s'enflammera; je vous ferai périr par l'épée, et vos femmes deviendront veuves, en même temps que vos enfants orphelins."37 Les gens d'autres nations s'unissant à Israël étaient garantis de toute injustice et de toute oppression: "Tu n'opprimeras pas l'étranger. Vous connaissez vous-mêmes les sentiments éprouvés par l'étranger, puisque vous avez été étrangers dans le pays d'Égypte."38 PFC 180 4 Il était interdit de prêter au pauvre de l'argent à intérêt. La couverture ou le vêtement d'un pauvre, pris en garantie, devait lui être restitué à la tombée de la nuit. Celui qui se rendait coupable de vol devait donner le double. Le respect des magistrats et des gouverneurs était obligatoire, et les juges étaient mis en garde contre la tentation de pervertir le jugement, de soutenir une mauvaise cause ou de recevoir des présents. La calomnie était interdite, et l'on était tenu à des actes de bonté, même envers des ennemis personnels. PFC 181 1 L'obligation sacrée du jour de repos était rappelée. Des fêtes annuelles furent instituées auxquelles chaque homme devait assister en apportant à l'Éternel des offrandes de reconnaissance et les premiers fruits récoltés. PFC 181 2 L'objet de ces règlements était indiqué: exempts de tout sentiment arbitraire, ils avaient pour but le bien d'Israël. "Vous serez pour moi des hommes saints",39 disait le Seigneur, c'est-à-dire des hommes dignes d'être reconnus comme appartenant à un Dieu saint. Ces lois -- charte et fondement de la loi nationale -- furent écrites par Moïse et précieusement conservées. Elles constituaient, en outre, comme les dix préceptes dont elles étaient le commentaire, la condition de l'accomplissement des promesses de Dieu à Israël. PFC 181 3 Dieu adressa alors au peuple ce message: "Je vais envoyer un ange devant toi pour te protéger en chemin et pour t'introduire dans le lieu que j'ai préparé. Prends garde à toi-même quand tu seras en sa présence, et écoute sa voix. Ne lui résiste point; car il ne pardonnerait pas votre désobéissance, parce que mon nom est en lui. Mais si tu écoutes attentivement sa voix, si tu fais tout ce que j'ordonnerai, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires."40 PFC 181 4 Enveloppé dans la colonne de nuée ou de feu, le Fils de Dieu conduisait Israël dans toutes ses pérégrinations. Non seulement il leur donnait des symboles leur annonçant un Sauveur à venir, mais il était aussi un Sauveur présent, seule source de bénédiction, donnant ses ordres par l'intermédiaire de Moïse. PFC 181 5 Redescendu de la montagne, "Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles de l'Éternel et tous ses commandements; Alors tout le peuple répondit d'une seule voix: Nous ferons tout ce que l'Éternel a prescrit".41 Cette décision, ainsi que toutes les paroles de l'Éternel auxquelles le peuple s'était engagé à obéir, furent enregistrées dans un livre par Moïse. PFC 182 1 Puis vint la ratification de l'alliance. On construisit un autel au pied de la montagne. Tout près, on "dressa douze pierres pour les douze tribus d'Israël", comme témoins de leur acceptation de l'alliance. Des jeunes hommes désignés par la circonstance offrirent alors des sacrifices. PFC 182 2 Après avoir fait aspersion, sur l'autel, du sang des sacrifices, Moïse "prit le livre de l'alliance et le lut au peuple qui l'écoutait". Les conditions de cette alliance leur étaient ainsi solennellement répétées, de façon à laisser chacun libre de décider s'il voulait oui ou non les accepter. Tout au début, ils avaient déjà promis d'obéir à la voix de Dieu, puis entendu la proclamation de sa loi. Enfin, pour que nul n'ignorât à quoi l'alliance les engageait, ils venaient d'en écouter les préceptes en détail. De nouveau, et d'une seule voix, le peuple répondit: "Nous ferons tout ce que l'Éternel nous a prescrit, et nous lui obéirons." "Lorsque Moïse eut exposé à tout le peuple tous les commandements de la Loi, il prit le sang, [...] et il en aspergea le livre lui-même, et tout le peuple, en disant: Ceci est le sang de l'alliance que Dieu a commandé de conclure avec vous."42 PFC 182 3 Le moment était venu de prendre des dispositions en vue de l'établissement de la nation hébraïque sous la souveraineté de Dieu, son roi. Moïse avait reçu cet ordre: "Monte vers l'Éternel, avec Aaron, Nabab et Abihu, et soixante-dix anciens d'Israël, et vous vous prosternerez à distance. Moïse seul s'approchera de l'Éternel." Tandis que le peuple adorait au pied de la montagne, les hommes désignés à cet effet en firent l'ascension. Ces soixante-dix anciens devant seconder Moïse dans le gouvernement d'Israël, Dieu plaça son Esprit sur eux et leur donna le privilège de contempler sa puissance et sa gloire. "Et ils virent le Dieu d'Israël. Sous ses pieds se trouvait comme un dallage de saphir transparent, aussi pur que les cieux mêmes." Ils n'aperçurent pas la Divinité, mais seulement la gloire de sa présence. Auparavant, ils n'auraient pu supporter pareil spectacle. Mais les preuves de la puissance divine les avaient amenés à la conversion, et ils s'étaient accoutumés à méditer sur sa gloire, sa pureté et sa miséricorde, au point qu'ils pouvaient maintenant s'approcher du Seigneur. PFC 183 1 Moïse et Josué, "son serviteur", étant appelés à se rendre sur la montagne et à y demeurer quelque temps, Aaron, Hur et les anciens furent désignés pour les remplacer. "Moïse monta donc sur la montagne. [...] La gloire de l'Éternel reposa sur le mont Sinaï, qui fut couvert d'une nuée." Six jours durant, la montagne resta ainsi sous la nuée, signe spécial de la présence de Dieu. Pendant ce temps, rien ne révéla cette présence, Moïse attendit patiemment d'être appelé par le Très Haut. Dieu avait dit: "Monte vers moi sur la montagne. Tu y resteras." La soumission, la docilité du prophète mises à l'épreuve, ne se démentirent point: il ne s'éloigna pas de son poste. Ce grand serviteur de Dieu, lui-même si favorisé, n'aurait pas pu supporter la présence et la gloire du Créateur. Avant d'entrer en communication avec lui, il devait consacrer six jours à la méditation, à la prière, à un sévère examen de conscience. PFC 183 2 Au septième jour, le jour du sabbat, Moïse fut admis dans l'impénétrable nuée qui, s'entrouvrant à la vue de tout le peuple, laissa échapper, comme un torrent de feu, la gloire de l'Éternel. "Moïse entra dans la nuée, et monta sur la montagne", où il demeura "pendant quarante jours et quarante nuits",43 sans compter les six jours de préparation. Durant ces six jours, Josué, qui accompagnait Moïse, mangeait de la manne et buvait de l'eau du "torrent qui descendait de la montagne". Mais il n'entra pas dans la nuée de gloire. Il resta à quelque distance et continua, en attendant le retour de son maître, de s'alimenter et de se désaltérer de la même manière. Moïse, lui, jeûna durant toute cette période. PFC 183 3 Les directives qu'il reçut à cette occasion concernaient la construction d'un sanctuaire dans lequel la divine présence se manifesterait d'une façon extraordinaire. "Ils m'élèveront un sanctuaire", avait dit l'Éternel, "et j'habiterai au milieu d'eux".44 PFC 183 4 Pour la deuxième fois, l'obligation du jour de repos est rappelée. "Ce sera, entre moi et les enfants d'Israël, un signe d'alliance à perpétuité, [...] afin qu'on sache que c'est moi, l'Éternel, qui vous sanctifie. Vous observerez donc le sabbat, qui doit être pour vous une chose sainte. [...] Quiconque fera un travail, ce jour-là, sera puni de mort."45 PFC 184 1 Les ordres concernant l'érection du sanctuaire étant récents, le peuple aurait pu conclure que la construction du lieu de culte était pressante, et qu'il était permis d'y travailler le jour du sabbat. C'était pour prévenir cette erreur que l'avertissement était donné. La sainteté et l'urgence même de cette entreprise ne pouvaient justifier la violation du jour consacré à l'Éternel. Désormais, le peuple allait être honoré de la présence de son Roi. "J'habiterai au milieu des enfants d'Israël, et je serai leur Dieu, [...] et ce lieu sera consacré par ma gloire",46 avait dit le Seigneur. PFC 184 2 Comme symbole de l'autorité du Tout-Puissant et comme expression visible de sa volonté, un exemplaire du Décalogue, gravé sur deux tables de pierre par le doigt même de Dieu, fut remis à Moïse.47 Celles-ci furent, en leur temps, déposées dans le sanctuaire, qui devint alors le centre visible de l'adoration de l'Éternel. PFC 184 3 Des bas-fonds de l'esclavage, Israël était ainsi élevé au-dessus de toutes les nations pour devenir le trésor particulier du Roi des rois. Dieu l'avait séparé du monde pour une mission sacrée. En le constituant dépositaire de sa loi, il se proposait de conserver, par son moyen, la connaissance de son nom parmi les hommes. La lumière du monde se répandrait ainsi au sein d'une humanité enveloppée de ténèbres, et une voix se ferait entendre, appelant tous les peuples à se détourner du fétichisme pour servir le Dieu vivant. En demeurant fidèles à leur mandat, les Israélites pourront devenir une puissance dans le monde. Dieu se constituera leur défenseur et les élèvera au-dessus de tous les peuples. Par l'intermédiaire d'Israël, la lumière de la vérité sera révélée à l'humanité, et sous son sceptre juste et bon, ce peuple démontrera la supériorité de son culte sur toutes les formes de l'idolâtrie. La loi et les alliances PFC 185 1 Dès leur création, Adam et Ève connurent la loi de Dieu et ses exigences. Ses préceptes étaient écrits dans leurs coeurs. Quand ils tombèrent dans le péché, loin de changer sa loi, Dieu conçut un plan qui, mis en oeuvre, devait ramener le pécheur à l'obéissance. Il leur promit un Sauveur dont la mort -- auguste rançon pour les péchés -- serait préfigurée par le sang de victimes symboliques. C'est la preuve que si la loi de Dieu n'avait pas été transgressée, la mort n'aurait jamais existé. Un Sauveur n'aurait pas été nécessaire, pas plus que de sanglants sacrifices pour annoncer sa venue. PFC 185 2 Les descendants d'Adam transmirent de père en fils, d'une génération à l'autre, la connaissance de la loi de Dieu. Ceux qui acceptèrent le moyen de salut si gracieusement offert aux hommes, et qui suivirent la voie de l'obéissance furent si peu nombreux, et le monde fut bientôt si corrompu que, pour le purifier, le déluge devint une nécessité. La loi, conservée par Noé et sa famille, fut communiquée par eux à leurs descendants. Plus tard, les hommes s'étant de nouveau égarés dans le mal, Dieu choisit Abraham dont il déclara: "Abraham a obéi à ma voix et a observé ce que je lui avais ordonné, mes commandements, mes préceptes et mes lois."48 PFC 185 3 C'est à lui que fut donné le rite de la circoncision, symbole de consécration à Dieu, d'un engagement à fuir l'idolâtrie et à garder la loi divine. Faute d'avoir tenu cet engagement, et pour s'être laissé entraîner à s'unir aux païens et à suivre leurs pratiques, les descendants d'Abraham furent emmenés en Égypte et réduits en esclavage. Durant leur séjour dans ce pays, leurs relations avec les idolâtres et leur soumission forcée, comme leur contact avec les turpitudes et les erreurs du paganisme, les entraînèrent plus loin encore dans la prévarication. Pour cette raison, après les avoir fait sortir d'Égypte, Dieu les amena au pied du Sinaï. Là, du haut de la montagne enveloppée de sa gloire, entouré de l'armée des anges et au milieu de l'ébranlement de la nature, Dieu fit entendre sa loi à la multitude. PFC 186 1 Même alors, il ne la confia pas à la mémoire d'un peuple trop enclin à l'oublier. Pour empêcher que ses saints préceptes ne fussent mélangés à des traditions païennes ou confondus avec des lois ou des traditions humaines, il les écrivit sur des tables de pierre. Et il ne se contenta pas de publier le Décalogue. Le peuple d'Israël s'était montré si disposé à s'égarer que Dieu voulut en quelque sorte fermer l'accès à toutes les tentations. Moïse reçut l'ordre d'écrire des instructions et des statuts où la volonté divine était exprimée en détail. Ces statuts qui se rapportaient aux devoirs envers Dieu, envers le prochain et envers l'étranger, n'étaient qu'une amplification, un développement des principes énoncés dans les dix commandements. Ils avaient pour but de prévenir toute erreur et de rehausser la sainteté des dix paroles gravées sur la pierre. PFC 186 2 En d'autres termes, si l'homme avait obéi à la loi divine telle qu'elle fut donnée à Adam, conservée par Noé et observée par Abraham, la circoncision n'aurait pas été nécessaire. Et si les descendants d'Abraham avaient gardé l'alliance dont la circoncision était le signe, ils n'auraient jamais été entraînés dans l'idolâtrie, et la dure servitude égyptienne n'aurait pas eu lieu. La loi de Dieu, conservée dans leurs mémoires, n'aurait pas été proclamée au Sinaï ni gravée sur la pierre. Enfin, si le peuple d'Israël avait observé les dix commandements, les préceptes additionnels donnés à Moïse auraient été superflus. PFC 186 3 En outre, le système sacrificiel confié à Adam avait été perverti par ses descendants. Au cours des rapports prolongés de ceux-ci avec les idolâtres, les rites simples et significatifs divinement prescrits avaient été altérés par un mélange de superstitions et de coutumes païennes. De là aussi, après l'achèvement du tabernacle, les instructions sur les offrandes et les formes du culte à observer au sanctuaire. Ce fut cette loi cérémonielle que Moïse écrivit dans un livre, tandis que les dix commandements prononcés au Sinaï et gravés par Dieu lui-même sur les tablettes de pierre étaient religieusement conservés dans l'arche. PFC 186 4 Bien des gens aujourd'hui confondent ces deux lois. Pour prouver que la loi morale est abolie, ils citent, comme s'y rapportant, des passages relatifs à la loi cérémonielle. C'est là une perversion des Ecritures. La distinction entre ces deux lois est simple et claire. Le système cérémoniel se composait, exclusivement, de symboles préfigurant le Sauveur à venir, son sacrifice et son sacerdoce. Cette loi rituelle, ses sacrifices et ses ordonnances ne devaient être observés par les Hébreux que jusqu'à ce que le type rencontrât l'antitype, à la mort du Messie, l'Agneau de Dieu qui devait "ôter le péché du monde", moment à partir duquel tous les sacrifices devaient cesser. Telle est la loi que Jésus-Christ "a supprimée en la clouant à la croix".49 PFC 187 1 Quant à la loi des dix commandements, voici ce qu'en dit le Psalmiste: "Ô Éternel, ta parole subsiste à toujours dans les cieux."50 Jésus lui-même a fait à ce sujet les déclarations suivantes: "Ne pensez pas que je sois venu abolir la loi, [...] En effet, je vous le dis en vérité: -- expression qui donne à sa déclaration toute l'énergie possible -- avant que le ciel et la terre aient passé, il ne disparaîtra de la loi ni un seul iota ni un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit accompli."51 Non seulement Jésus affirme ici les obligations de la loi dans le passé et à son époque, mais il déclare qu'elles dureront aussi longtemps que les cieux et la terre. La loi de Dieu est donc immuable. Ses droits sur l'humanité sont les mêmes dans tous les âges. PFC 187 2 Rappelant la loi proclamée au Sinaï, Néhémie déclare: "Tu descendis sur la montagne du Sinaï; tu leur parlas du haut des cieux, et tu leur donnas des lois justes, des enseignements vrais, des préceptes et des commandements excellents."52 Au sujet du commandement qui dit: "Tu ne convoiteras point", l'apôtre Paul affirme que la loi est "sainte, et le commandement saint, juste et bon."53 PFC 187 3 La mort du Sauveur, qui mit fin à la loi des rites et des ombres, ne modifia pas les obligations de la loi morale. Bien au contraire: le fait même que le Fils de Dieu dut mourir pour expier sa violation en démontre le caractère immuable. PFC 188 1 Ceux qui enseignent que Jésus est venu abolir la loi de Dieu et rendre caduc l'Ancien Testament parlent de l'économie judaïque comme d'une période de ténèbres, et de la religion des Hébreux comme ne consistant qu'en rites et en cérémonies. C'est une erreur. La trace merveilleuse du grand JE SUIS se retrouve à travers toutes les périodes de l'histoire sainte, où sont racontées ses voies envers le peuple élu. Jamais il n'accorda aux hommes des preuves plus éclatantes de sa présence que lorsque, reconnu comme seul monarque en Israël, il lui donna sa loi, que l'on vit sa marche effrayante à travers le camp et sa main invisible y présenter le sceptre de son ineffable majesté. PFC 188 2 Ce ne fut pas seulement à l'avènement du Sauveur, mais à travers tous les siècles qui suivirent la chute et la promesse de la rédemption, que "Dieu était en Jésus-Christ, réconciliant avec lui le monde".54 Dans toutes les manifestations de la présence divine en Israël, c'est par son Fils que Dieu révélait sa gloire, ce Fils qui était à la base et au centre du système des sacrifices, tant dans l'âge patriarcal que sous l'économie judaïque. PFC 188 3 Depuis le péché de nos premiers parents, il n'y a plus eu de communication directe entre Dieu et l'homme. C'est entre les mains de son Fils que le Père a remis le monde pour le racheter par son oeuvre médiatrice, tout en revendiquant la sainteté et l'autorité de sa loi. Toutes les relations qui ont été établies entre le ciel et notre humanité déchue ont eu le Fils de Dieu pour intermédiaire. C'est le Fils de Dieu qui fit la promesse de la rédemption à nos premiers parents, et c'est lui qui se révéla aux patriarches. Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob et Moïse connaissaient l'Évangile. Ils attendaient leur salut d'un substitut qui se porterait garant de l'humanité. Ils s'entretenaient avec celui qui devait s'incarner ici-bas, et quelques-uns d'entre eux ont même parlé face à face avec lui et avec ses anges.55 PFC 188 4 Non seulement Jésus-Christ a été le conducteur des Hébreux à travers le désert, l'Ange en qui était le nom de Jéhovah, et qui, voilé par la colonne de nuée, marchait au désert devant les caravanes d'Israël, mais c'est lui qui donna la loi à ce peuple. C'est Jésus-Christ qui, du Sinaï enflammé, prononça les dix préceptes de la loi de son Père, et c'est lui encore qui remit à Moïse cette loi gravée sur les tables de pierre. PFC 189 1 Parlant des "prophètes qui ont prophétisé touchant la grâce qui nous était destinée", l'apôtre Pierre écrit qu'ils "cherchaient à découvrir l'époque et les circonstances marquées par l'Esprit du Christ qui était en eux, et qui attestait d'avance les souffrances réservées au Christ et les gloires qui devaient les suivre."56 C'est donc Jésus-Christ qui parlait avec son peuple par les prophètes, et c'est sa voix que nous entendons dans l'Ancien Testament. "Le témoignage de Jésus, c'est l'esprit de la prophétie."57 PFC 189 2 Dans ses enseignements, alors qu'il vivait ici-bas, Jésus renvoyait ses auditeurs à l'Ancien Testament, les seuls livres de la Bible qui existaient alors: "Vous sondez les Écritures, disait-il, parce que vous pensez avoir par elles la vie éternelle: ce sont elles qui rendent témoignage de moi."58 Il déclarait aussi: "Ils ont Moïse et les prophètes; qu'ils les écoutent." Et il ajoutait: "S'ils n'écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne seraient pas non plus persuadés, quand même quelqu'un des morts ressusciterait."59 PFC 189 3 La loi cérémonielle donnée par Jésus-Christ a été abrogée au Calvaire. L'apôtre Paul expliquait aux Juifs quelles en avaient été la valeur et la place dans le plan de la rédemption en rapport avec l'oeuvre du Sauveur. Il la déclarait glorieuse et digne de son divin auteur. Le solennel rituel du sanctuaire symbolisait de grandes vérités qui devaient être enseignées à travers les générations. Le nuage d'encens qui montait avec les prières d'Israël symbolisait la justice du Christ qui seule peut faire agréer par Dieu la prière du pécheur. La victime sanglante sur l'autel du sacrifice rendait son témoignage au Rédempteur à venir, tandis que, dans le lieu très saint, brillait le signe visible de la présence divine. Et voilà comment, à travers tant de ténèbres et d'apostasies, la foi demeura vivace dans le coeur des hommes jusqu'à l'avènement du Messie promis. PFC 190 1 Bien avant de venir sur la terre sous forme humaine, Jésus était la lumière de son peuple et du monde. La première lueur qui filtra à travers les ténèbres dont le péché avait enveloppé la terre nous est parvenue par Jésus-Christ. Et c'est à lui que nous devons chaque rayon de lumière divine destiné aux humains. Dans le plan de la rédemption, c'est lui l'Alpha et l'Oméga, le premier et le dernier. PFC 190 2 Depuis que le Sauveur a versé son sang pour la rémission des péchés, et qu'il est monté au ciel "afin de comparaître pour nous devant la face de Dieu",60 c'est par torrents que la lumière est descendue sur nous du haut du Calvaire et des lieux saints du sanctuaire céleste. Mais les vives lumières qui nous inondent ne doivent pas nous faire mépriser celles qui furent autrefois accordées aux hommes à travers des symboles annonçant un Sauveur à venir. L'Évangile illumine l'économie judaïque; et c'est lui qui donne toute sa signification à la loi cérémonielle. À mesure que de nouvelles vérités sont révélées, nous comprenons mieux le caractère de Dieu dans ses voies envers le peuple élu. Tout nouveau rayon de lumière nous donne une intelligence plus claire du plan de la rédemption qui est l'accomplissement de la volonté divine. De nouvelles beautés, une force nouvelle émergent de la parole inspirée, et nous en étudions les pages avec un intérêt toujours croissant. PFC 190 3 Maints esprits s'imaginent que Dieu avait placé une muraille entre les Hébreux et le monde extérieur, et que ses soins, son amour, refusés en bonne partie au reste de l'humanité, étaient presque exclusivement réservés à Israël. C'est encore une erreur. Dieu n'entendait pas qu'il s'élevât une cloison étanche entre son peuple et les autres nations. Le coeur de l'Être infini soupirait après tous les habitants de la terre. Quoique rejeté, il cherchait constamment à se révéler à eux pour les rendre participants de son amour et de sa grâce. PFC 190 4 Le peuple élu devait faire part aux autres des bénédictions divines. Ce fut le cas d'Abraham. Appelé, honoré, béni de Dieu, il faisait briller la lumière dans tous les pays où il séjournait. Il ne craignait pas d'entrer en contact avec les hommes qui l'entouraient. Il avait des relations amicales avec les rois des nations environnantes, dont quelques-uns l'honoraient de leur respect. Sa droiture, son désintéressement, sa bravoure, sa bienfaisance firent successivement connaître le caractère de Dieu aux habitants de la Mésopotamie, de l'Égypte et même de Sodome. PFC 191 1 Il en fut de même de Joseph à l'égard du peuple égyptien et de toutes les nations qui étaient en relations avec ce puissant royaume. Pourquoi Dieu éleva-t-il Joseph à une si haute situation en Égypte? Il aurait pu réaliser ses desseins envers les enfants de Jacob d'une tout autre manière. S'il le plaça dans le palais des rois, c'était parce qu'il voulait répandre par lui, auprès et au loin, les rayons de la lumière céleste. Par sa sagesse et sa justice, la pureté et le désintéressement de sa vie quotidienne, son souci des intérêts du peuple, qui était idolâtre, Joseph se montra un vrai représentant de Jésus-Christ. Par son bienfaiteur, auquel toute l'Égypte adressait ses louanges et sa gratitude, cette nation païenne put connaître l'amour de son Créateur et Rédempteur. PFC 191 2 En la personne de Moïse également, Dieu dressa un flambeau au pied du trône du plus puissant monarque de la terre, et cette révélation de son vrai caractère aux âmes sincères eut lieu avant l'apparition de ses jugements sur ce royaume. PFC 191 3 De même, la délivrance d'Israël lors de sa sortie d'Égypte contribua à étendre fort loin la connaissance de la puissance divine et fit trembler la population belliqueuse et redoutable de Jéricho. "Nous l'avons appris, dit Raab, qui vivait dans cette cité, et notre coeur s'est fondu, et il n'est plus resté de courage en aucun de nous pour vous résister; car c'est l'Éternel, votre Dieu, qui est Dieu, en haut dans les cieux, et en bas sur la terre."61 Des siècles après l'exode, les prêtres philistins rappelaient encore les plaies d'Égypte à leur peuple, et l'avertissaient de ne pas s'opposer au Dieu des Hébreux. PFC 191 4 Si le Seigneur avait choisi Israël, s'il l'avait béni et rendu prospère, ce n'était pas pour qu'il fût l'objet exclusif de ses faveurs, mais pour se faire connaître par lui à tous les habitants de la terre. Or, c'était précisément pour atteindre ce but qu'il lui avait ordonné de rester séparé des nations païennes qui l'entouraient. PFC 191 5 C'est parce que l'idolâtrie et tous les péchés qui l'accompagnent lui sont odieux, que l'Éternel ordonna à son peuple de ne pas se mélanger avec les autres nations pour imiter leur conduite62 et oublier son Dieu. Dans ce même but, il défendit aux Israélites de se marier avec les idolâtres. Il était tout aussi nécessaire alors que maintenant au peuple de Dieu de se "séparer de la souillure du monde" et de se préserver de tout ce qui est contraire à la vérité et à la justice. Mais Dieu n'entendait pas, pour autant, que son peuple, drapé dans sa propre justice, se séparât du reste du monde au point de n'exercer sur lui aucune influence. PFC 192 1 Dans tous les siècles, les disciples du Christ, semblables à leur Maître, doivent être la lumière du monde. Le Sauveur a dit: "Vous êtes la lumière du monde; une ville située sur une montagne ne peut être cachée, et on n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau; mais on la met sur un support, et elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison", c'est-à-dire dans le monde. Et il ajoute: "Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu'ils voient vos bonnes oeuvres, et qu'ils rendent gloire à votre Père qui est dans les cieux."63 C'est là précisément ce qu'avaient fait Hénoc, Noé, Abraham, Joseph et Moïse, et c'est ce que Dieu attendait du peuple d'Israël. En revanche, en s'abandonnant à leurs coeurs endurcis et incrédules, poussés par Satan, les Israélites tombèrent tantôt dans un extrême, tantôt dans un autre. Ou bien, dans leur bigoterie et leur exclusivisme orgueilleux, ils cachèrent leur lumière, comme si l'amour de Dieu n'était que pour eux; ou bien ils se livrèrent aux pratiques abominables de leurs voisins. PFC 192 2 De même que la Bible nous révèle deux lois: l'une immuable et éternelle, l'autre provisoire et temporaire, de même elle nous présente deux alliances. L'alliance de grâce fut d'abord conclue en Éden, alors qu'après sa chute, l'homme apprit que la postérité de la femme écraserait la tête du serpent. Cette alliance offrait à tous les hommes le pardon de Dieu, la grâce nécessaire pour lui obéir par la foi en Jésus-Christ, et la vie éternelle. Les patriarches connurent ainsi l'espérance du salut. PFC 192 3 La même alliance fut renouvelée à Abraham lorsque Dieu lui fit la promesse suivante: "Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité."64 Cette promesse, Abraham le savait, se rapportait au Fils de Dieu. C'est du Sauveur qu'il attendait le pardon de ses péchés, et ce fut cette foi que Dieu lui "imputa à justice."65 Cette alliance avec Abraham maintenait l'autorité et l'obligation de la loi morale, car Dieu avait dit au patriarche: "Je suis le Dieu tout-puissant. Marche devant ma face, et sois intègre."66 Et il lui rendit ce témoignage: "Abraham a obéi à ma voix, et a observé ce que je lui avais ordonné, mes commandements, mes préceptes et mes lois."67 Or, cette alliance était pour tous les temps: "Je ferai mon alliance avec toi, lui avait dit l'Éternel, et avec ta postérité après toi, d'âge en âge; ce sera une alliance perpétuelle, en sorte que je serai ton Dieu, et celui de ta postérité après toi." PFC 193 1 Conclue avec Adam et renouvelée avec Abraham, cette alliance ne put être ratifiée qu'à la mort de Jésus-Christ. Néanmoins, elle fut appelée une nouvelle alliance. Fondée sur la loi divine, elle avait pour but de remettre l'homme en harmonie avec la volonté de Dieu, en le rendant capable d'observer ses préceptes. PFC 193 2 L'autre contrat, appelé dans les Écritures "l'ancienne alliance", fut passé entre Dieu et Israël au Sinaï, et ratifié par le sang du Rédempteur. Si celle-ci est appelée la "deuxième" ou la "nouvelle alliance", c'est parce que le sang qui la ratifia fut versé postérieurement à celui qui scella la première alliance. Il est indéniable que la "nouvelle" alliance était déjà en vigueur aux jours d'Abraham puisqu'elle fut alors confirmée tant par la promesse que par le serment de Dieu, "deux choses immuables et sans mensonge possible, puisqu'elles viennent de Dieu".68 PFC 193 3 Mais, demandera-t-on, si l'alliance conclue avec Abraham comprenait la promesse de la rédemption, comment expliquer qu'une autre alliance ait été plus tard contractée au Sinaï? C'est parce qu'au cours de leur servitude, les Hébreux avaient en bonne partie perdu la connaissance de Dieu et des principes renfermés dans l'alliance avec Abraham. En outre, le Seigneur voulait les amener à l'aimer, à se confier en lui et à sentir leur besoin de son secours en les amenant à la mer Rouge dans un endroit où, poursuivis par les Égyptiens, il leur était impossible d'échapper. Ce but fut atteint. Leur délivrance les remplit d'amour et de reconnaissance envers Dieu, comme aussi de confiance en son puissant soutien. PFC 194 1 Une vérité plus grande encore devait leur être inculquée. Ayant vécu au milieu de l'idolâtrie, ils ne se faisaient une juste idée ni de la sainteté de Dieu, ni de la profonde perversité de leurs coeurs et de leur complète incapacité d'obéir par eux-mêmes à la loi divine et, par conséquent, de la nécessité d'un Sauveur. PFC 194 2 Pour leur apprendre tout cela, Dieu les amena au Sinaï où il leur révéla sa gloire, leur donna sa loi et leur promit de grands bienfaits en retour de leur obéissance: "Si vous obéissez à ma voix et si vous gardez mon alliance, [...] vous serez pour moi un royaume de prêtres, une nation sainte."69 Ne comprenant pas la dépravation du coeur humain; ignorant qu'en dehors du Sauveur il lui était impossible d'observer la loi de Dieu, le peuple entra sans hésiter dans l'alliance qui lui était proposée. Fort de sa propre justice, le peuple déclara: "Nous ferons tout ce que l'Éternel nous a prescrit, et nous lui obéirons."70 PFC 194 3 Quelques semaines s'étaient à peine écoulées depuis cette scène de majesté et de terreur où ils avaient, en tremblant, entendu proclamer la loi de Dieu que, rompant leur alliance avec l'Éternel, ils se prosternaient devant une image de métal! Ils ne pouvaient donc plus compter sur la faveur d'en haut en vertu d'une alliance qu'ils avaient violée. En revanche, en se rendant compte de leur misère morale et de leur besoin de pardon, ils étaient préparés à comprendre la nécessité du Sauveur offert par l'alliance avec Abraham et préfiguré par les sacrifices. Dès ce moment, ramenés par la foi et la gratitude à un Dieu qui pouvait les délivrer de l'esclavage du péché, ils étaient prêts à apprécier les bienfaits de la nouvelle alliance. PFC 194 4 Les termes de l'ancienne alliance étaient: "obéis et tu vivras"; "l'homme qui accomplit [mes lois] vivra par elles!"71 D'autre part, elle disait: "Maudit est celui qui ne met pas cette loi en pratique."72 La nouvelle alliance, en revanche, a été "établie sur de meilleures promesses", à savoir: la promesse du pardon des péchés et celle du don de la grâce divine qui renouvelle le coeur et le met en harmonie avec les principes de la loi divine. "Voici l'alliance que je ferai avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit l'Éternel. Je mettrai ma loi au-dedans d'eux, et je l'écrirai dans leur coeur. [...] Je pardonnerai leur iniquité et je ne me souviendrai plus de leur péché."73 PFC 195 1 En vertu de cette alliance, la loi même qui avait été gravée sur les tables de pierre est écrite par le Saint-Esprit dans notre coeur. Au lieu de chercher à établir notre propre justice, nous acceptons celle du Sauveur. Son sang expie nos péchés et son obéissance nous est imputée. Alors notre coeur, renouvelé par le Saint-Esprit, est rendu capable de produire "les fruits de l'Esprit". Par la grâce de Jésus-Christ, nous vivons désormais dans l'obéissance à la loi de Dieu. Avec lui, nous pouvons dire: "Mon Dieu, je prends plaisir à faire ta volonté, Et ta loi est au fond de mon coeur."74 PFC 195 2 Durant son séjour sur la terre, Jésus disait: "Mon Père [...] ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui est agréable."75 PFC 195 3 L'apôtre Paul expose clairement les rapports qui existent sous la nouvelle alliance, entre la foi et la loi: "Étant donc justifiés par la foi, dit-il, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ." "Anéantissons-nous donc la loi par la foi? Non, certes! Au contraire, nous la confirmons." "Car ce qui était impossible à la loi, attendu que la chair la rendait impuissante [à justifier l'homme qui l'a violée], Dieu l'a fait! En envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à notre chair de péché, il a condamné le péché dans la chair, afin que la justice prescrite par la loi fût accomplie en nous, qui marchons, non selon la chair, mais selon l'esprit."76 PFC 195 4 L'oeuvre de Dieu est la même dans tous les temps; mais elle passe par diverses phases pour s'adapter aux différents âges du monde. À partir de la première promesse évangélique, passant par l'âge patriarcal et l'économie judaïque, le plan de la rédemption a suivi un développement graduel et constant. Le Sauveur, figuré dans les rites et les cérémonies de la loi mosaïque, n'est autre que celui qui nous est révélé dans l'Évangile. Les nuages qui voilaient sa personne divine se sont dissipés. Les vagues et les ombres ont disparu, et Jésus, le Rédempteur du monde, apparaît aujourd'hui à nos yeux. PFC 196 1 Celui qui proclama la loi au Sinaï et donna à Moïse les préceptes de la loi cérémonielle est celui-là même qui prononça le Sermon sur la montagne. Les grands principes de l'amour envers Dieu énoncés là comme étant le fondement de la loi et des prophètes ne sont que la répétition de ce qu'il avait dit au peuple hébreu par la bouche de Moïse: PFC 196 2 "Écoute, Israël! L'Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel! Tu aimeras l'Éternel de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force."77 PFC 196 3 "Tu aimeras ton prochain comme toi-même."78 PFC 196 4 Notre divin Maître est le même sous les deux dispensations ou alliances. Ses exigences n'ont pas varié. Les principes de son gouvernement restent identiques, car ils procèdent tous du "Père des lumières, en qui il n'y a aucune variation ni aucune ombre de changement".79 ------------------------Chapitre 19 -- Le sabbat La loi de Dieu est immuable PFC 197 1 "Et le temple de Dieu dans le ciel fut ouvert, et l'arche de son alliance apparut dans son temple." Apocalypse 11:19. L'arche de l'alliance se trouve dans le saint des saints, la seconde pièce du sanctuaire. Dans le ritualisme du sanctuaire terrestre, qui était l'image et l'ombre des choses célestes, cette pièce ne s'ouvrait qu'au grand jour des expiations, pour la purification du sanctuaire. La déclaration concernant l'ouverture du temple de Dieu et la mise en évidence de l'arche de son alliance se rapporte donc à l'ouverture du lieu très saint du sanctuaire céleste en 1844, lorsque Jésus-Christ y entra pour achever son oeuvre expiatoire. Ceux qui, par la foi, avaient suivi leur souverain sacrificateur dans le lieu très saint y découvrirent l'arche de son alliance. En étudiant le sujet du sanctuaire, ils comprirent le changement survenu dans les fonctions sacerdotales du Sauveur, et le contemplèrent, plaidant, devant l'arche de Dieu, les mérites de son sang en faveur des pécheurs. PFC 197 2 L'arche du tabernacle terrestre renfermait les deux tables de pierre sur lesquelles étaient gravés les préceptes de la loi de Dieu. Le fait que cette arche était le réceptacle du décalogue lui conférait son caractère sacré. On vient de lire que "le temple de Dieu dans le ciel s'étant ouvert", "l'arche de son alliance apparut dans son temple". C'est donc dans le lieu très saint du sanctuaire céleste que se trouve précieusement conservée la loi que Dieu proclama lui-même au milieu des tonnerres du Sinaï et qu'il écrivit de son doigt sur les tables de pierre. PFC 198 1 La loi de Dieu déposée dans le sanctuaire céleste est l'auguste original du code dont les préceptes gravés sur les tables de pierre et reproduits par Moïse dans le Pentateuque étaient une copie conforme. La constatation de ce fait important amena les adventistes à comprendre la nature sacrée et l'immutabilité de la loi divine. Ils virent comme jamais auparavant la portée de ces paroles du Sauveur: "Tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé." Matthieu 5:18. Révélation de la volonté de Dieu, transcription de son caractère, la loi de Dieu, en sa qualité de "témoin fidèle qui est dans les cieux", est impérissable. Aucun de ses commandements n'en a été aboli; nul trait de lettre n'en a été effacé. Le psalmiste s'écrie: "À toujours, ô Éternel! Ta parole subsiste dans les cieux." "Tous ses commandements sont immuables. Ils sont inébranlables pour toujours, à perpétuité." Psaumes 119:89; 111:7, 8 (V. synodale). PFC 198 2 Au centre même du décalogue se trouve enchâssé le quatrième commandement tel qu'il fut proclamé à l'origine: "Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier. Tu travailleras six jours, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour est le jour du repos de l'Éternel, ton Dieu: tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bétail, ni l'étranger qui est dans tes portes. Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Éternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié." Exode 20:8-11. PFC 198 3 Continuant à étudier ainsi la Parole de Dieu, le coeur attendri par son Esprit, ils constatèrent avec surprise qu'ils avaient inconsciemment transgressé ce précepte en méconnaissant le jour de repos du Créateur, et ils se mirent à examiner les raisons qui avaient amené les chrétiens à l'observation du premier jour de la semaine au lieu du jour que Dieu avait sanctifié. Mais ils ne trouvèrent dans les Écritures aucune trace de l'abolition du quatrième commandement, d'un changement du jour de repos, ou d'un texte prouvant que la bénédiction prononcée sur le septième jour à l'origine lui eût jamais été retirée. Et, comme ils s'étaient honnêtement efforcés de connaître et d'accomplir la volonté de Dieu, s'avouant, avec chagrin, coupables devant la loi de Dieu, mais décidés à rester fidèles à leur Créateur, ils se mirent à sanctifier son jour de repos. PFC 199 1 De nombreux et sérieux efforts furent tentés en vue de les amener à renoncer à cette résolution. Mais ils avaient bien compris que si le sanctuaire terrestre était une image, une ombre du céleste, la loi déposée dans l'arche du terrestre était une copie exacte de celle du céleste. Or, pour eux, l'acceptation de la vérité concernant le sanctuaire céleste entraînait la reconnaissance des droits de la loi de Dieu et l'obligation d'observer le sabbat du quatrième commandement. Cela suscita une opposition acharnée contre l'exposé clair et scripturaire du ministère de Jésus-Christ dans le sanctuaire céleste. On s'efforça de fermer la porte que Dieu avait ouverte, et d'ouvrir celle qu'il avait fermée. Mais "celui qui ouvre, et personne ne fermera, qui ferme, et personne n'ouvrira", avait dit: "J'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer." Apocalypse 3:7, 8. Jésus avait ouvert la porte du lieu très saint; par cette porte avait jailli un flot de lumière, et l'on avait compris que le quatrième commandement faisait partie de la loi renfermée dans l'arche sainte. Ce que Dieu avait établi, nul ne pouvait le renverser. PFC 199 2 On découvrit ces mêmes vérités au quatorzième chapitre de l'Apocalypse. Les trois messages de ce chapitre constituent un triple avertissement qui doit préparer les habitants de la terre pour la seconde venue du Seigneur. La proclamation: "L'heure de son jugement est venue" attire l'attention sur l'oeuvre de Jésus-Christ en faveur du salut de l'homme. Elle révèle une vérité qui doit être proclamée jusqu'à ce que cesse l'intercession du Sauveur et qu'il descende du ciel sur la terre pour chercher son peuple. L'instruction du jugement commencé en 1844 se poursuivra jusqu'à ce que les cas des morts et des vivants aient tous été examinés; elle durera donc jusqu'à la fin du temps de grâce. Pour donner aux hommes la possibilité de subsister devant le Seigneur, le message les invite à "craindre Dieu, à lui donner gloire" et à "adorer celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux". Le résultat de l'obéissance à ces messages est indiqué en ces termes: "C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus." En effet, pour oser affronter l'épreuve redoutable du jugement, il faut nécessairement observer la loi de Dieu. L'apôtre Paul dit: "Tous ceux qui ont péché avec la loi seront jugés par la loi [...] au jour où [...] Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes." Il ajoute que ce sont "ceux qui mettent en pratique la loi qui seront justifiés". Romains 2:12-16. C'est par la foi seulement que l'on peut observer la loi; car "sans la foi il est impossible d'être agréable à Dieu". L'apôtre sous-entend ici ce qu'il dit ailleurs, quand il déclare: "Tout ce qu'on ne fait pas avec foi est un péché." Hébreux 11:6; Romains 14:23. PFC 200 1 Le premier ange invite le monde à "craindre Dieu, à lui donner gloire", et à l'adorer comme Créateur des cieux et de la terre. Cela équivaut à une exhortation à se conformer à sa loi. Le Sage dit: "Crains Dieu et garde ses commandements; c'est le devoir qui s'impose à tout homme." Ecclésiaste 12:13 (V. synodale). Hors de l'observation de ses commandements, aucun culte ne peut être agréable à Dieu. "L'amour de Dieu consiste à garder ses commandements." "Si quelqu'un détourne l'oreille pour ne pas écouter la loi, sa prière même est une abomination." 1 Jean 5:3; Proverbes 28:9. PFC 200 2 Le devoir d'adorer Dieu découle de sa qualité de Créateur à qui tous les êtres doivent l'existence. Chaque fois que les Écritures font valoir les droits de Dieu à être adoré plutôt que les divinités païennes, c'est à sa puissance créatrice qu'elles en appellent. "Tous les dieux des peuples sont des idoles, et l'Éternel a fait les cieux." Psaumes 96:5. "À qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble? Dit le Saint. Levez vos yeux en haut, et regardez! Qui a créé ces choses?" "Ainsi parle l'Éternel, le Créateur des cieux, le seul Dieu, qui a formé la terre, qui l'a faite et qui l'a affermie [...] je suis l'Éternel, et il n'y en a point d'autre." Ésaïe 40:25, 26; 45:18. Le psalmiste écrit d'autre part: "Sachez que l'Éternel est Dieu! C'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons." "Fléchissons le genou devant l'Éternel, notre Créateur." Psaumes 100:3; 95:6. Et les êtres saints qui adorent Dieu dans le ciel donnent comme suit la raison du culte qu'ils lui rendent: "Tu es digne, notre Seigneur et notre Dieu, de recevoir la gloire et l'honneur et la puissance; car tu as créé toutes choses." Apocalypse 4:11. PFC 200 3 Le triple message du quatorzième chapitre de l'Apocalypse, qui invite les hommes à adorer le Créateur, signale comme résultat de son appel la formation d'un peuple qui observe les commandements de Dieu. Or l'un de ces commandements rappelle formellement que Dieu est le Créateur. Le quatrième précepte dit en effet: "Le septième jour est le jour de repos de l'Eternel, ton Dieu. [...] Car en six jours l'Éternel a fait les cieux, la terre et la mer, et tout ce qui y est contenu, et il s'est reposé le septième jour: c'est pourquoi l'Eternel a béni le jour du repos et l'a sanctifié." Exode 20:10, 11. Parlant de son jour de repos, le Seigneur ajoute: "Qu'il soit entre moi et vous un signe auquel on connaisse que je suis l'Éternel, votre Dieu." Ezéchiel 20:20. Et la raison en est donnée: "Car en six jours l'Éternel a fait les cieux et la terre, et le septième jour il a cessé son oeuvre et il s'est reposé." Exode 31:17. PFC 201 1 "Ce qui fait l'importance du sabbat comme mémorial de la création, c'est qu'il rappelle constamment la raison pour laquelle il faut adorer Dieu", à savoir qu'il est le Créateur et que nous sommes ses créatures. "Le sabbat est par conséquent à la base même du culte du vrai Dieu, puisqu'il enseigne cette grande vérité de la façon la plus frappante, ce que ne fait nulle autre institution. La véritable raison d'être du culte rendu à l'Être suprême, non pas le septième jour seulement, mais constamment, se trouve dans la distinction qui existe entre le Créateur et ses créatures. Jamais ce grand fait ne sera aboli, et jamais il ne sera oublié." (J. N. Andrews, Hist. Of the Sabbath, chap. XXVII) C'est pour nous le rappeler constamment que Dieu institua le sabbat en Éden, et aussi longtemps que son attribut de Créateur demeurera la raison pour laquelle il faut l'adorer, le jour du repos béni par lui restera son signe et son mémorial. Si ce jour avait été universellement observé, les pensées et les affections des hommes se seraient tournées vers le Créateur comme objet de leur adoration et de leur culte, et jamais on n'aurait entendu parler d'un idolâtre, d'un incrédule ou d'un athée. L'observation du repos de l'Éternel est un signe de fidélité au vrai Dieu, qui a "fait les cieux, la terre et la mer et tout ce qui y est contenu". De ce fait, le message qui ordonne aux hommes d'adorer Dieu et de garder ses commandements les exhortera tout spécialement à observer le quatrième commandement. PFC 201 2 En contraste avec ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont la foi de Jésus, le troisième ange signale une autre classe de gens contre les erreurs desquels il profère ce solennel et terrible avertissement: "Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère." Apocalypse 14:9, 10. L'intelligence de ce message exige une interprétation correcte des symboles employés. Or, que représentent respectivement la bête, l'image, la marque? PFC 202 1 La chaîne prophétique dans laquelle apparaissent ces symboles commence au douzième chapitre de l'Apocalypse, avec le dragon qui tente de supprimer Jésus à sa naissance. Le dragon, nous est-il dit, c'est Satan (voir Apocalypse 12:9); c'est lui, en effet, qui poussa Hérode à attenter aux jours du Sauveur. Mais l'empire romain, dont le paganisme était la religion officielle, fut le principal instrument de Satan dans sa guerre contre le Christ et son peuple, au cours des premiers siècles de l'ère chrétienne. Il en résulte que si le dragon représente Satan, il représente aussi, à un point de vue secondaire, l'empire romain sous sa forme païenne. PFC 202 2 Le treizième chapitre nous donne la description d'un autre animal (Apocalypse 14:9, 10) qui "ressemblait à un léopard", auquel "le dragon donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité". Comme la plupart des protestants l'ont cru, ce symbole représente la papauté, qui réussit à s'emparer de "la puissance, du trône et de l'autorité" de l'ancien empire romain. Concernant cette bête semblable à un léopard, on lit: "Et il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes. [...] Elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour blasphémer son nom, et son tabernacle, et ceux qui habitent dans le ciel. Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints, et de les vaincre. Et il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue, et toute nation." Cette prophétie, dont les termes sont presque identiques à ceux dans lesquels est décrite la onzième corne du septième chapitre de Daniel, désigne indubitablement la papauté. PFC 202 3 "Il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois." Le prophète ajoute: "L'une de ses têtes" fut "comme blessée à mort". Et encore: "Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un tue par l'épée, il faut qu'il soit tué par l'épée." Les quarante-deux mois sont identiques à la période d'"un temps, des temps et la moitié d'un temps" trois années et demie ou mille deux cent soixante jours de Daniel, et pendant lesquels la papauté devait opprimer le peuple de Dieu. Nous l'avons déjà dit dans les chapitres précédents: cette période a commencé avec la suprématie papale en l'an 538 de notre ère et s'est terminée en 1798. C'est alors que le pape fut fait prisonnier par les troupes françaises, et que la papauté reçut une "blessure mortelle". Ainsi s'accomplit cette prophétie: "Si quelqu'un mène en captivité, il ira en captivité". Apocalypse 13:10. PFC 203 1 Ici apparaît un symbole nouveau. Le prophète dit: "Puis je vis monter de la terre une autre bête, qui avait deux cornes semblables à celles d'un agneau." Apocalypse 13:11. L'aspect de cette bête et la façon dont elle se révèle indiquent une nation différente des puissances représentées par les autres symboles. Les grands empires qui ont dominé sur le monde ont paru aux yeux du prophète Daniel sous l'image de bêtes de proie montant de la grande mer, sur laquelle soufflaient les quatre vents des cieux. Voir Daniel 7:2. Au dix-septième chapitre de l'Apocalypse (verset 15), un ange annonce que les eaux représentent "des peuples, des foules, des nations et des langues". Les vents symbolisent la guerre. Les quatre vents des cieux agitant la mer sont l'emblème des guerres cruelles et des révolutions qui portent ces puissances au pouvoir suprême. PFC 203 2 Il n'en est pas ainsi de la bête aux cornes semblables à celles d'un agneau, et qui "monte de la terre". Au lieu d'abattre d'autres États pour s'établir à leur place, la nation en question doit s'élever sur un territoire jusqu'alors inoccupé, et se développer d'une façon graduelle et pacifique. Elle ne surgit donc point du sein des nombreuses populations de l'Ancien Monde, de cette mer furieuse représentant "des peuples, des foules, des nations et des langues". Il faut la chercher au-delà de l'Atlantique. PFC 203 3 Quelle est la nation du Nouveau Monde qui, jeune encore vers 1798, attirait l'attention du monde et présageait un avenir de force et de grandeur? L'application du symbole ne permet pas un instant d'hésitation. Une nation, une seule, remplit les conditions de notre prophétie: les États-Unis d'Amérique. À diverses reprises, la pensée et parfois même les termes du prophète ont été employés par des historiens et des orateurs pour décrire la naissance et le développement de cette nation. La bête "montait de la terre". Or, selon les commentateurs, le terme de l'original rendu ici par "monter de la terre" signifierait "croître, sortir du sol comme une plante". En outre, comme on l'a vu, cette nation doit s'établir sur un territoire jusqu'alors inoccupé. Un écrivain estimé, décrivant la naissance des États-Unis, parle de "ce peuple qui sort mystérieusement du néant", et de cette "semence silencieuse qui devint un empire".!"80 En 1850, un journal européen voyait les États-Unis comme un empire merveilleux "émergeant... au milieu du silence de la terre, et ajoutant chaque jour à sa puissance et à son orgueil81 Dans un discours sur les Pères pèlerins, fondateurs de cette nation, Edward Everett disait: "Recherchaient-ils un lieu retiré, inoffensif en raison de son obscurité, et protégé en raison de son éloignement, où la petite Église de Leyde pût jouir de la liberté de conscience? Considérez les puissantes régions sur lesquelles, par une conquête pacifique... ils ont fait flotter la bannière de la croix82 PFC 204 1 Elle "avait deux cornes semblables à celles d'un agneau". Ces cornes d'agneau symbolisent la jeunesse, l'innocence, la douceur. Elles représentent bien les États-Unis au moment où le prophète les voit "monter de la terre", en 1798. Parmi les croyants exilés qui s'enfuirent en Amérique pour se soustraire à l'oppression des rois et à l'intolérance des prêtres, plusieurs étaient déterminés à établir un État sur les larges bases de la liberté civile et religieuse. Leurs aspirations ont été consignées dans la Déclaration d'Indépendance, qui proclame cette grande vérité: "Tous les hommes sont créés égaux" et possèdent des droits inaliénables "à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur". En outre, la Constitution garantit au peuple le droit de se gouverner lui-même par l'élection de représentants chargés par lui d'élaborer et de faire observer les lois. La liberté religieuse elle aussi a été assurée, chacun étant déclaré libre de servir Dieu selon sa conscience. Le républicanisme et le protestantisme, devenus les principes fondamentaux de cette nation, constituent le secret de sa puissance et de sa prospérité. Les opprimés de toute la chrétienté ont tourné vers ce pays des regards pleins d'espérance. Des millions d'émigrés ont débarqué sur ses rives, et les États-Unis ont fini par prendre place parmi les nations les plus puissantes de la terre. PFC 205 1 Mais la bête aux cornes d'agneau "parlait comme un dragon. Elle exerçait toute l'autorité de la première bête en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête, dont la blessure mortelle avait été guérie". Elle disait "aux habitants de la terre de faire une image à la bête qui avait la blessure de l'épée et qui vivait". Apocalypse 13:11-14. PFC 205 2 Les cornes semblables à celles d'un agneau et le langage du dragon chez cette bête indiquent une contradiction frappante entre la profession de foi et les actes de la nation qu'elle représente. C'est par ses lois et par ses décisions judiciaires qu'une nation "parle", et c'est par ces mêmes organes que ladite bête démentira les principes libéraux et pacifiques qu'elle a mis à la base de la chose publique. La prédiction disant qu'elle parlera "comme un dragon", et qu'elle exercera "toute l'autorité de la première bête en sa présence", annonce clairement l'apparition d'un esprit d'intolérance et de persécution analogue à l'esprit manifesté par les nations représentées par le dragon et le léopard. Et la déclaration: "Elle faisait que la terre et ses habitants adoraient la première bête" montre que cette nation usera de son autorité pour imposer certaine pratique religieuse qui constituera un hommage rendu à la papauté. PFC 205 3 De telles mesures seraient en opposition avec les principes de ce gouvernement et contraires au génie de ses libres institutions comme aussi aux affirmations les plus solennelles de la Déclaration d'Indépendance et de la Constitution. Afin d'éviter tout retour de l'intolérance et de la persécution, les fondateurs de la nation ont veillé avec soin à ce que l'Église ne pût jamais s'emparer du pouvoir civil. La Constitution déclare que "le Congrès ne pourra faire aucune loi permettant l'établissement d'une religion d'État, ou qui en interdise le libre exercice"; elle ajoute "qu'aucune condition religieuse ne pourra jamais être exigée comme qualification indispensable à l'exercice d'une fonction ou charge publique aux États-Unis". Ce n'est qu'en supprimant ces garanties de la liberté nationale que l'autorité civile pourrait imposer des observances religieuses. Or, telle est, d'après le symbole prophétique, l'inconséquence flagrante où tombera cette bête aux cornes d'agneau -- professant être pure, douce, inoffensive, mais parlant comme le dragon. PFC 206 1 "Disant aux habitants de la terre de faire une image à la bête." Nous nous trouvons ici en présence d'une forme de gouvernement dont le pouvoir législatif est entre les mains du peuple, ce qui prouve une fois de plus que la prophétie désigne les Etats-Unis. PFC 206 2 Mais qu'est-ce que "l'image de la bête", et comment se formera-t-elle? Notons qu'il s'agit d'une image de la première bête érigée par la bête à deux cornes. Pour savoir ce que sera cette image et comment elle se formera, il faut étudier les caractéristiques de la bête elle-même, c'est-à-dire celles de la papauté. PFC 206 3 Lorsque l'Église primitive eut perdu l'Esprit et la puissance de Dieu en abandonnant la simplicité de l'Évangile et n'adoptant les rites et les coutumes des païens, elle voulut opprimer les consciences et rechercha pour cela l'appui de l'État. Ainsi naquit la papauté, c'est-à-dire une Église dominant l'État au profit de ses intérêts, et tout spécialement en vue de bannir "l'hérésie". Si les États-Unis en viennent un jour à "former une image à la bête", cela signifie que l'élément religieux aura assez d'ascendant sur le gouvernement civil pour se servir de sa puissance. PFC 206 4 Or, chaque fois que l'Église a pu dominer le pouvoir civil, elle a tenu à réprimer la dissidence. Les Églises protestantes qui ont marché sur les traces de Rome en s'unissant au pouvoir séculier ont, elles aussi, manifesté le désir de limiter la liberté de conscience. On en a un exemple caractéristique dans la longue persécution dirigée par l'Église anglicane contre les dissidents. Au cours des XVIe et XVIIe siècles, des milliers de pasteurs non conformistes ont dû quitter leurs églises, et un grand nombre de personnes, prédicateurs et fidèles, ont été condamnés à des amendes ou ont subi la prison, la torture et le martyre. PFC 206 5 C'est l'apostasie qui amena l'Église primitive à rechercher l'appui du gouvernement et prépara la voie à la papauté, c'est-à-dire à la bête. Saint Paul l'avait dit: "Il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché." 2 Thessaloniciens 2:3. Ainsi l'apostasie de l'Église prépara la voie à l'image de la bête. PFC 206 6 La Parole de Dieu annonce qu'avant le retour du Seigneur, on verra un déclin religieux analogue à celui des premiers siècles. "Dans les derniers jours, il y aura des temps difficiles. Car les hommes seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, hautains, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, irréligieux, insensibles, déloyaux, calomniateurs, intempérants, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, emportés, enflés d'orgueil, aimant le plaisir plus que Dieu, ayant l'apparence de la piété, mais reniant ce qui en fait la force." 2 Timothée 3:1-5. "Mais l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s'attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons." 1 Timothée 4:1. Satan agira "par toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité". Et tous ceux "qui n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés seront abandonnés à une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge". 2 Thessaloniciens 2:9-11. Parvenue à ce degré, l'impiété produira les mêmes résultats que dans les premiers siècles. PFC 207 1 La grande diversité des croyances parmi les protestants est parfois avancée comme une preuve décisive que jamais rien ne sera tenté en vue de les amener toutes à l'unité de la foi. Mais, depuis quelques années, il existe dans les Églises protestantes un courant de plus en plus puissant en faveur d'une fédération basée sur certains articles de foi. Pour assurer cette union, on évite de discuter les sujets sur lesquels tous ne sont pas d'accord, quelle que soit l'importance que la Parole de Dieu y attache. PFC 207 2 Dans un sermon prêché en 1846, Charles Beecher disait: "Non seulement le corps pastoral des Églises évangéliques protestantes est entièrement formé sous la pression écrasante du respect humain. [...] on y fléchit le genou devant la puissance de l'apostasie. N'est-ce pas ainsi que les choses allaient à Rome? Ne répétons-nous pas son histoire? Et que verrons-nous bientôt? Un nouveau concile général! Un congrès mondial! Une alliance évangélique et un credo universel!"83 Alors, il ne restera qu'un pas à faire pour parvenir à l'unité: recourir à la force. PFC 207 3 Dès que les principales Églises protestantes des États-Unis s'uniront sur des points de doctrine qui leur sont communs et feront pression sur l'État pour l'amener à imposer leurs décrets et à soutenir leurs institutions, l'Amérique protestante sera formée à une image de la hiérarchie romaine et la conséquence inévitable en sera l'application de peines civiles aux délinquants. PFC 208 1 La bête à deux cornes "fit que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves, reçussent une marque sur leur main droite ou sur leur front, et que personne ne pût acheter ni vendre, sans avoir la marque, le nom de la bête ou le nombre de son nom". Or, voici la proclamation du troisième ange: "Si quelqu'un adore la bête et son image, et reçoit une marque sur son front ou sur sa main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu." La "bête" mentionnée dans ce message, et dont le culte est imposé par la bête à deux cornes, c'est la première bête, semblable à un léopard (Apocalypse 13), la papauté. "Quant à l'image de la bête", elle représente le protestantisme apostat qui s'unira avec le pouvoir civil afin d'imposer ses dogmes. PFC 208 2 Reste à définir "la marque de la bête". Après nous avoir mis en garde contre l'adoration de la bête et de son image, la prophétie ajoute: "C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus." Le contraste établi dans ce texte entre ceux qui gardent les commandements de Dieu et ceux qui adorent la bête et son image et en reçoivent la marque, prouve que l'observation de la loi de Dieu, d'une part, et sa violation, d'autre part, différencieront les adorateurs de Dieu de ceux de la bête. PFC 208 3 La caractéristique de la bête, et par conséquent celle de son image, c'est la transgression des commandements de Dieu. Le prophète Daniel écrit, au sujet du pouvoir représenté par la petite corne (la papauté): "Il espérera changer les temps et la loi." Et saint Paul donne au pouvoir qui allait chercher à s'élever au-dessus de Dieu les qualificatifs d' "impie" et de "mystère de l'iniquité". Daniel 7:25; 2 Thessaloniciens 2:7, 8. Ces deux prophéties se complètent. Ce n'est qu'en tentant de changer la loi divine que la papauté peut s'élever au-dessus de Dieu car ceux qui se soumettraient sciemment à la loi ainsi amendée, rendraient des honneurs suprêmes à l'auteur de ce changement. Cet acte d'obéissance aux lois papales serait une marque d'allégeance accordée au pape au détriment de Dieu. PFC 208 4 La papauté a effectivement tenté de changer la loi de Dieu. Dans les catéchismes, le second commandement, qui interdit le culte des images, a été supprimé, et le quatrième a été altéré de façon à ordonner, comme jour du repos, l'observation du premier jour de la semaine au lieu du septième. Les théologiens catholiques déclarent que le second commandement a été omis parce qu'il était inutile, vu qu'il est renfermé dans le premier, et affirment que le texte qu'ils nous donnent est la loi telle que Dieu voulait qu'elle fût comprise. Cela ne saurait donc, selon eux, constituer le changement prédit par le prophète, qui parle d'une altération intentionnelle et réelle: "Il espérera changer les temps et la loi." Néanmoins, le changement apporté au quatrième commandement accomplit exactement la prophétie, car la seule autorité sur laquelle on le fait reposer est celle de l'Église. En cela, la puissance papale s'élève ouvertement au-dessus de Dieu. PFC 209 1 Tandis que les adorateurs de Dieu se distingueront spécialement par leur respect pour le quatrième commandement, signe de la puissance créatrice de Dieu, et témoignage rendu à son droit aux hommages de l'humanité, les adorateurs de la bête se distingueront par leur tentative d'abolir le mémorial du Créateur en vue de glorifier l'institution romaine. C'est d'ailleurs en faveur du dimanche que la papauté a commencé d'affirmer sa prétention de changer la loi de Dieu et qu'elle a eu pour la première fois recours à la puissance du bras séculier. Cependant, les Écritures ne désignent que le septième jour de la semaine, et jamais le premier, comme "jour du Seigneur". Jésus lui-même a déclaré: "Le Fils de l'homme est Seigneur même du sabbat." D'autre part, dans le quatrième commandement, Dieu affirme que "le septième jour est le repos de l'Éternel", et, par la plume d'Ésaïe, il l'appelle "mon saint jour". Marc 2:28; Ésaïe 58:13. PFC 209 2 L'assertion, si souvent avancée, que c'est Jésus-Christ qui a changé le sabbat, est démentie par ses propres paroles. Dans son sermon sur la montagne, il déclare: "Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui supprimera l'un de ces plus petits commandements, et qui enseignera aux hommes à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux; mais celui qui les observera, et qui enseignera à les observer, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux." Matthieu 5:17-19. PFC 209 3 Les protestants reconnaissent généralement que la Bible ne sanctionne pas le changement du sabbat. On en voit la preuve dans des publications autorisées. L'un de ces ouvrages constate "le silence absolu du Nouveau Testament en ce qui concerne un commandement explicite en faveur du dimanche ou en fait de règlements relatifs à son observation".84 PFC 210 1 Un autre écrivain affirme: "jusqu'à la mort du Sauveur, aucun changement de jour n'avait eu lieu"; et "rien ne prouve que les apôtres aient donné un commandement explicite enjoignant l'abandon du sabbat du septième jour et l'observation du premier jour de la semaine".85 PFC 210 2 Les auteurs catholiques admettent d'autre part que le changement du jour du repos est le fait de leur Église, et déclarent que les protestants s'inclinent devant son autorité en observant le dimanche. Dans le catéchisme de l'évêque de Montpellier, en réponse à la question: "Quel est le jour qu'il faut observer?" on lit: "Dans l'ancienne loi, on sanctifiait le samedi. Mais l'Église, instruite par Jésus-Christ, et conduite par le Saint-Esprit, a changé ce jour en celui du dimanche, en sorte qu'au lieu du dernier jour, on sanctifie le premier."86 PFC 210 3 Comme signe de l'autorité de l'Église catholique, ses apologistes citent "le fait même du transfert du sabbat au dimanche, fait accepté par les protestants [...] qui, en observant le dimanche, reconnaissent que l'Église a le pouvoir d'ordonner des fêtes et de les imposer sous peine de péché".87 Le changement du quatrième commandement n'est-il donc pas nécessairement le signe ou la marque de l'autorité de l'Église catholique, en d'autres termes, "la marque de la bête"? PFC 210 4 Or, l'Église catholique n'a pas abandonné ses prétentions à la suprématie, que le monde et les Églises protestantes reconnaissent virtuellement en acceptant un jour de repos de sa création et en répudiant le sabbat des Écritures. Un évêque français affirme que "l'observation du dimanche par les protestants est un hommage rendu, malgré eux, à l'autorité de l'Église [catholique]".88 Ils ont beau se réclamer, pour ce changement, de l'autorité de la tradition et des Pères, ils le font au mépris du principe même qui les a séparés de Rome, à savoir que "leur seule et unique règle de foi est l'Écriture sainte". Rome voit bien qu'ils s'abusent et ferment volontairement les yeux sur des faits évidents. Aussi se réjouit-elle en constatant que l'idée d'une loi du dimanche gagne du terrain, assurée de voir, tôt ou tard, le monde protestant revenir dans son giron. PFC 211 1 L'observation du dimanche imposée par des Églises protestantes équivaut à l'obligation d'adorer la papauté ou "la bête". En outre, en imposant un acte religieux par l'intermédiaire du pouvoir civil, les Églises formeront une "image à la bête"; il s'ensuivra que tout pays protestant qui imposera l'observation du dimanche rendra par là obligatoire l'adoration de la bête et de son image. PFC 211 2 Il est vrai que les chrétiens des générations passées ont observé le dimanche, convaincus que c'était le jour du repos prescrit par la Bible. Et il y a actuellement dans toutes les confessions, sans en excepter la communion catholique romaine, de vrais chrétiens qui croient honnêtement que le dimanche est d'institution divine. Dieu agrée leur sincérité et leur fidélité. Mais quand l'observation du dimanche sera imposée par la loi, et que le monde possédera la lumière sur le vrai jour du repos, celui qui, alors, rendra hommage à Rome plutôt qu'à Dieu, adorera la bête de préférence à Dieu, adoptera le "signe" de l'autorité de la bête au lieu de celui de l'autorité divine et obéira aux lois humaines plutôt qu'à la loi de Jéhovah, celui-là recevra la "marque de la bête". PFC 211 3 Le plus terrible avertissement jamais adressé à des mortels est celui qui est contenu dans le message du troisième ange. Ce péché est particulièrement odieux puisqu'il attirera sur la tête des transgresseurs la colère de Dieu sans mélange de miséricorde. On ne saurait donc laisser le monde dans les ténèbres sur une question de cette importance. La mise en garde contre ce péché doit parvenir au monde avant que les jugements de Dieu fondent sur lui; chacun devra en connaître les motifs et avoir l'occasion d'y échapper. Or, la prophétie déclare que cette proclamation sera faite par le premier ange "à toute nation, à toute tribu, à toute langue et à tout peuple". L'avertissement du troisième ange, qui fait partie de ce triple message, ne doit pas avoir une publicité moins large. Il sera, dit la prophétie, proclamé d'une voix forte par un ange qui vole au milieu du ciel. Il attirera donc l'attention du monde entier. PFC 211 4 Dans ce conflit, toute la chrétienté sera partagée en deux camps: d'une part, ceux qui gardent les commandements de Dieu et ont la foi de Jésus, et, d'autre part, ceux qui adorent la bête et son image et en reçoivent la marque. L'Église et l'État auront beau unir leur puissance pour contraindre "tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et esclaves", à prendre "la marque de la bête" (Apocalypse 13:16, 17), le peuple de Dieu ne la recevra pas. Le prophète de Patmos voit "ceux qui avaient vaincu la bête et son image, et le nombre de son nom, debout sur la mer de verre, ayant des harpes de Dieu. Et ils chantent le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'Agneau." Apocalypse 15:2, 3. ------------------------Chapitre 20 -- La gestion chrétienne de la vie PFC 213 1 L'esprit de libéralité est celui du ciel. L'amour désintéressé du Christ est révélé à la croix. Afin que l'homme puisse être sauvé, il a donné tout ce qu'il avait, puis s'est donné lui-même. La croix du Christ appelle à la générosité de chaque disciple du Sauveur béni. Le principe représenté par la croix est de donner, donner. C'est là, réalisé dans la générosité et les bonnes oeuvres, le fruit véritable de la vie chrétienne. Le principe du monde est de recevoir, gagner, pour obtenir, pense-t-on, le bonheur: mais réalisé dans tout ce que cela comporte, il produit la misère et la mort. PFC 213 2 La lumière de l'Évangile qui rayonne de la croix dénonce l'égoïsme et encourage la libéralité et la générosité. On ne devrait pas se lamenter qu'il y ait de plus en plus d'appels à donner. Dieu, dans sa providence, appelle son peuple à sortir de ses limites pour s'engager dans des entreprises plus grandes. Des efforts illimités sont demandés en ce temps où les ténèbres morales couvrent le monde. De nombreux enfants de Dieu courent le danger d'être pris au piège de la mondanité et de la convoitise. Ils devraient comprendre que Dieu, dans sa grâce, multiplie les appels à la générosité. PFC 213 3 En ordonnant à ses disciples d'aller "dans le monde entier prêcher la bonne nouvelle à toute créature", le Christ a assigné aux hommes la tâche d'étendre la connaissance de sa grâce. Mais alors que certains vont de l'avant pour prêcher, d'autres sont appelés à offrir ce qui est nécessaire pour soutenir sa cause sur la terre. Le Christ a confié des moyens aux hommes pour que ses dons divins puissent se répandre au travers de canaux humains, pour accomplir l'oeuvre qui nous a été confiée de sauver nos contemporains. C'est une des façons dont Dieu exalte l'homme. PFC 214 1 C'est là ce dont chaque homme a besoin, car cela développera la générosité de son coeur et l'appellera à exercer les plus hautes capacités de la pensée. -- Testimonies for the Church 9:254, 255. PFC 214 2 Bien conduite, la générosité fait appel aux énergies mentales et morales de l'homme, et le stimule aux actions en faveur des nécessiteux et de l'avancement de la cause de Dieu. -- Testimonies for the Church 3:401. PFC 214 3 Chaque occasion de secourir un frère dans le besoin, ou de soutenir la cause de Dieu dans la diffusion de l'Évangile, est une perle que vous pouvez déposer en sécurité dans la banque du ciel. -- Testimonies for the Church 3:249. À propos de chaque homme qui donne volontairement PFC 214 4 Le seul moyen que Dieu ait établi pour faire avancer sa cause, c'est de bénir l'homme en lui confiant des biens. Il lui donne le soleil et la pluie; il fait fleurir la végétation; il donne la santé et des talents pour acquérir des biens. Toutes nos bénédictions viennent de sa main généreuse. En retour, il voudrait voir hommes et femmes montrer leur gratitude en lui rendant une part par les dîmes et les offrandes, par des dons de reconnaissance, des offrandes volontaires, des legs. -- Testimonies for the Church 5:150. PFC 214 5 La libéralité des Juifs pour construire le tabernacle et pour ériger le temple montre un esprit de générosité qui n'a pas d'équivalent au cours du christianisme. Ils venaient d'être libérés de leur long esclavage en Égypte et marchaient dans le désert; ils venaient à peine d'être délivrés des armées égyptiennes qui les poursuivaient dans leur fuite précipitée, quand Dieu dit à Moïse: "Parle aux enfants d'Israël. Qu'ils m'apportent une offrande; vous la recevrez pour moi de tout homme qui la fera de bon coeur." Exode 25:2. PFC 214 6 Son peuple possédait peu et n'avait aucun projet pour augmenter ses biens; mais il avait devant lui un projet: construire un tabernacle pour Dieu. Le Seigneur avait parlé, et il devait obéir à sa voix. Tous donnèrent volontairement, non une petite partie de leurs biens, mais une grande partie de ce qu'ils possédaient. Ils la dévouèrent avec joie et de tout coeur au Seigneur. Ils lui plurent en faisant ainsi. Tout n'était-il pas à lui? Ne leur avait-il pas donné tout ce qu'ils possédaient? S'il le demandait, n'était-il pas de leur devoir de rendre au prêteur son bien? PFC 215 1 Il n'a pas été nécessaire de faire pression. Le peuple apporta même plus que ce qui était nécessaire. Il lui fut demandé d'arrêter car il y avait déjà plus que ce que l'on pouvait employer. Dans la construction du temple, l'appel de fonds connut à nouveau une réponse du coeur. Le peuple ne donna pas à regret. Il se réjouit à la perspective d'ériger un bâtiment pour adorer Dieu et donna plus qu'il ne le fallait pour le projet. PFC 215 2 Les chrétiens, qui s'enorgueillissent d'être plus éclairés que les Hébreux, peuvent-ils donner moins qu'eux? Les chrétiens qui vivent à la fin des temps peuvent-ils se satisfaire de leurs offrandes, qui n'arrivent même pas à la moitié de celle des Juifs? -- Testimonies for the Church 4:77-79. PFC 215 3 La diffusion de la lumière et de la vérité dans le monde dépend des efforts volontaires et des offrandes de ceux qui ont reçu en partage les dons du ciel. Comparativement peu sont appelés à voyager comme pasteurs ou missionnaires, mais les multitudes doivent coopérer en répandant la vérité grâce à leurs biens. PFC 215 4 Oui, dira l'un, il y sans cesse des appels à donner pour la cause; je suis fatigué de donner. Vraiment? Alors permettez-moi de vous demander: êtes-vous fatigué de recevoir de la main généreuse de Dieu? Tant qu'il ne cesse de vous bénir, vous serez tenu de lui rendre la part qu'il demande. Il vous bénit afin que vous ayez les moyens de bénir d'autres. Quand vous serez fatigué de donner, vous pourrez dire: je suis fatigué d'entendre tant d'appels à donner. Dieu se réserve une part de tout ce que nous recevons. Quand on la lui retourne, la part qui reste est bénie; mais quand elle est retenue, le tout est tôt ou tard maudit. La demande de Dieu vient en premier; tout le reste est secondaire. -- Testimonies for the Church 5:148, 150. La dîme est établie par Dieu PFC 215 5 Les offrandes volontaires et la dîme sont le revenu de l'Évangile. Sur les moyens qu'il a confiés à l'homme, Dieu demande une certaine part: la dîme. -- Testimonies for the Church 5:149. PFC 216 1 Tous devraient se souvenir que ce que Dieu demande passe avant toute autre exigence. Il nous a donné généreusement, et le contrat qu'il a établi avec l'homme, c'est qu'un dixième de ses biens lui revienne. Le Seigneur a confié gratuitement ses trésors à ses intendants, mais de la dîme il dit: ceci est à moi. De la même façon que Dieu a confié ses biens à l'homme, celui-ci doit rendre fidèlement à Dieu la dîme de ses biens. Cet arrangement particulier a été établi par Jésus-Christ lui-même. -- Testimonies for the Church 3:381. PFC 216 2 Le grand oeuvre que Jésus a déclaré être venu réaliser a été confié à ses disciples sur la terre. PFC 216 3 Il a donné aux siens un plan pour recueillir des sommes suffisantes afin de rendre l'entreprise autonome financièrement. Le plan de Dieu au travers du système de la dîme est magnifique de simplicité et d'équité. Tous devraient en tirer avantage avec foi et courage, car il est d'origine divine. La simplicité et l'utilité y sont unies, et il ne faut pas avoir fait de grandes études pour le comprendre et l'exécuter. Tous devraient sentir qu'ils peuvent prendre part à l'avancée du précieux plan du salut. Chaque homme, chaque femme, chaque jeune peut devenir un trésorier du Seigneur et un agent pour satisfaire les demandes relatives aux finances dont ils ont la charge. L'apôtre déclare: "Que chacun de vous mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon sa prospérité." 1 Corinthiens 16:2. PFC 216 4 De grands projets ont été réalisés grâce à ce système. Si chacun voulait l'accepter, chacun deviendrait un trésorier fidèle et vigilant pour Dieu, et l'on ne manquerait pas de moyens pour faire avancer le grand oeuvre de l'annonce du dernier avertissement au monde. Si tous adoptent ce système, la caisse sera pleine, et les contributeurs n'en seront pas plus pauvres. Au travers de chaque investissement, ils deviendront davantage liés à la cause de la vérité présente. Ils s'amasseront "ainsi pour l'avenir un trésor placé sur un fondement solide, afin de saisir la vie véritable." 1 Timothée 6:19. PFC 216 5 Au fur et à mesure que les ouvriers persévérants et méthodiques voient que le but de leurs efforts personnels est de nourrir leur amour pour Dieu et pour leurs prochains, et d'étendre leur sphère d'utilité, ils réalisent que c'est une grande bénédiction que d'être ouvriers avec le Christ. Les chrétiens en général rejettent les exigences divines. Dieu attend de les voir charitables avec les biens qu'ils possèdent pour soutenir le combat mené contre les ténèbres morales envahissant le monde. L'oeuvre de Dieu n'avancera comme elle le devrait que si les disciples du Christ deviennent des ouvriers actifs et zélés. -- Testimonies for the Church 3:388, 389. Le privilège d'être ouvrier avec Dieu PFC 217 1 Dieu ne dépend pas de l'homme pour soutenir sa cause. Il aurait pu envoyer directement du ciel des moyens pour suffire aux finances si sa providence y avait vu un avantage pour l'homme. Il aurait pu pourvoir aux moyens tandis que des anges auraient été envoyés pour annoncer la vérité au monde sans l'intermédiaire des hommes. Il aurait pu écrire en caractères vivants la vérité sur le ciel pour faire part de ses exigences au monde. Dieu ne dépend de l'or ni de l'argent d'aucun homme. Il déclare: "Car tous les animaux de la forêt sont à moi, toutes les bêtes des montagnes, par milliers; si j'avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde m'appartient, avec tout ce qui s'y trouve." Psaumes 50:10, 12. Quels que soient les besoins pour l'avancement de sa cause, Dieu a tout aménagé pour notre bien. Il nous a honorés en faisant de nous ses collaborateurs. Il a établi la nécessaire collaboration de l'homme afin qu'il puisse exercer sa générosité. PFC 217 2 La loi morale exige l'observation du sabbat. Elle n'a pas été un fardeau tant qu'elle n'a pas été transgressée, et que les hommes n'en aient pas subi les conséquences. Le système de la dîme n'a pas été non plus un fardeau pour ceux qui l'ont appliqué. Le système exigé de la part des Hébreux n'a pas été abrogé par celui qui l'a mis en place. Au lieu d'être sans valeur aujourd'hui, il devrait être appliqué plus pleinement et plus largement, le salut par le Christ seul étant mis davantage en lumière dans l'ère chrétienne. PFC 217 3 L'Évangile, largement répandu, connaît de plus grands besoins pour soutenir le combat aujourd'hui, et cela fait de la loi des oeuvres de charité une nécessité plus urgente que sous le gouvernement hébreu. Dieu ne demande pas moins maintenant, mais davantage de dons que dans toute période de l'histoire. Le principe établi par le Christ, c'est que les dons et les offrandes devraient être en rapport avec la lumière et les bénédictions reçues. "De celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage." Luc 12:48. -- Testimonies for the Church 3:390-392. PFC 218 1 Un flot de lumière émane de la Parole de Dieu, et il est nécessaire de rattraper les occasions manquées. Quand chacun se montrera fidèle en rendant à Dieu ce qui lui appartient sous forme de dîmes et d'offrandes, la porte sera ouverte pour que le monde puisse entendre le message pour ce temps. Si le coeur des enfants de Dieu était rempli d'amour pour le Christ, si chaque membre d'Église était rempli de l'esprit de sacrifice, si tous manifestaient une authenticité véritable, nous ne manquerions pas de fonds pour des bâtiments ou des missions lointaines. Nos ressources seraient multipliées; des milliers d'occasions d'être utiles s'offriraient, et nous serions invités à nous y engager. Si le plan de Dieu pour son peuple avait été réalisé en partageant avec le monde le message de grâce, le Christ serait revenu sur la terre, et les saints auraient été accueillis dans la cité de Dieu. -- Testimonies for the Church 6:449, 450. Dieu demande le dixième des acquisitions qu'il nous a permis de faire PFC 218 2 Le système de la dîme va bien au-delà de l'époque de Moïse. Les hommes furent appelés à offrir des dons à Dieu pour des raisons religieuses avant qu'un système précis ait été donné à Moïse. Cela remonte aux jours mêmes d'Adam. En se soumettant aux attentes de Dieu, ils manifestaient par leurs offrandes leur appréciation pour ses grâces et ses bénédictions. Cela s'est poursuivi au cours des générations successives, et fut appliqué par Abraham, qui remit la dîme à Melchisédech, le prêtre du Dieu très haut. Les mêmes principes existaient à l'époque de Job. Jacob, à Béthel, voyageur exilé sans le sou, se coucha solitaire un soir, avec une pierre pour oreiller, et promit au Seigneur: "Sur tout ce que tu me donneras, je te paierai la dîme." Genèse 28:22. Dieu ne contraint pas les hommes à donner. Tout ce qu'ils donnent doit être volontaire. Il ne veut pas que ses trésors soient remplis d'offrandes obligées. PFC 218 3 En ce qui concerne le montant, Dieu a spécifié un dixième des acquisitions. C'est laissé à la conscience et à la générosité des hommes, dont le jugement sur ce système de la dîme devrait jouer librement. Et, bien que la conscience soit laissée libre, un plan a été établi pour tous. Aucune contrainte n'est requise. Dieu a appelé les hommes du temps des lois mosaïques à donner la dîme de leurs revenus. Il a confié à leur administration les choses de cette vie, des talents à développer et à lui rendre. Il a demandé un dixième comme la moindre des choses que l'homme puisse lui retourner. Il déclare: Je t'ai donné les neuf dixièmes, alors que je n'en demande qu'un; il m'appartient. Quand les hommes retiennent le dixième, ils volent Dieu. Il était aussi demandé des offrandes pour le péché, des offrandes de paix et des offrandes de reconnaissance en plus de la dîme des revenus. PFC 219 1 Tout ce qui est retenu de ce que Dieu demande (la dîme des revenus) est enregistré dans les livres du ciel en tant que vol, à charge de ceux qui retiennent. De telles personnes lèsent leur Créateur; et quand elles prennent conscience de leur péché de négligence, il ne suffit pas qu'elles commencent à changer leur conduite et à agir selon de justes principes. Cela ne modifiera pas le contenu des registres du ciel. Elles ont détourné les biens qui leur ont été confiés pour être rendus à celui qui les leur a prêtés. Il faut qu'ils se repentent de leur infidélité d'avoir manqué de gratitude envers Dieu. PFC 219 2 Chaque fois que le peuple de Dieu, en tous temps, a joyeusement et volontairement mis en oeuvre les plans de Dieu et s'est soumis à ses exigences pour l'honorer de ses biens, ses greniers ont été remplis. Mais quand il a volé Dieu dans les dîmes et les offrandes, il a été conduit à réaliser qu'il n'a pas seulement volé Dieu, mais qu'il s'est volé lui-même, car Dieu lui a limité ses bénédictions proportionnellement à son infidélité. PFC 219 3 Celui qui connaît l'infortune et se met dans les dettes, ne devrait pas employer la part de Dieu pour effacer sa dette. Il doit considérer qu'il est mis à l'épreuve, et qu'en gardant la part de Dieu il vole le Donateur. Il est débiteur de Dieu pour tout ce qu'il possède, mais il devient doublement débiteur quand il emploie les fonds de réserve de Dieu pour payer ses dettes. En face de son nom, il est écrit dans les livres du ciel: "infidèle à Dieu". Il a un compte à rendre à Dieu pour s'être approprié les biens de Dieu pour son avantage. Et le manque de principes manifesté dans l'appropriation des biens de Dieu se manifestera dans la gestion d'autres choses. Cela se verra dans tous les sujets en rapport avec ses propres affaires. Celui qui vole Dieu cultive des traits de caractère qui le coupent de tout accès à la famille de Dieu. Dieu évalue les dons par l'amour qui motive le sacrifice PFC 220 1 Dans les balances du sanctuaire, les dons du pauvre, faits par amour pour le Christ, ne sont pas estimés en fonction du montant, mais en fonction de l'amour qui motive le sacrifice. Les promesses du Christ se réaliseront aussi sûrement pour le pauvre qui est généreux mais qui a peu à offrir, que pour le riche qui donne de son superflu. Le pauvre sacrifie le peu qu'il a et il le ressent. Il renonce vraiment à quelque chose dont il aurait besoin pour son confort, alors que le riche donne de son superflu, n'éprouve aucun besoin, et ne se prive de rien dont il aurait vraiment besoin. Ainsi l'offrande du pauvre est plus sacrée que celle du riche car ce dernier donne de son surplus. La providence a mis en place tout le plan de la générosité systématique au profit de l'homme. La providence n'est jamais inactive. Si les serviteurs de Dieu suivent ce que désire la providence, tous seront des ouvriers actifs. -- Testimonies for the Church 3:398, 399. PFC 220 2 Les offrandes des petits enfants sont acceptables et plaisent à Dieu. PFC 220 3 La valeur de l'offrande est fonction de l'esprit qui en est à la source. Le pauvre, en suivant l'exhortation de l'apôtre et en mettant de côté une petite somme chaque semaine, aide à grossir les finances et son don est pleinement acceptable pour Dieu; car il fait un sacrifice aussi grand, si ce n'est plus, que ses riches frères. Le plan de générosité systématique préservera chaque famille de la tentation de dépenser de l'argent pour des futilités, et sera une bénédiction pour le riche en le préservant de se laisser aller à des extravagances. -- Testimonies for the Church 3:412. PFC 220 4 La récompense de la libéralité est d'amener la pensée et le coeur à une communion plus étroite avec l'Esprit. -- Testimonies for the Church 6:390. PFC 220 5 Paul a établi une règle pour donner à la cause de Dieu, et il nous enseigne quel en sera le résultat, à la fois par rapport à nous-même et par rapport à Dieu. "Que chacun donne comme il l'a résolu en son coeur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie." "Sachez-le, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème abondamment moissonnera abondamment." "Et Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne oeuvre: (...Celui qui fournit de la semence au semeur, et du pain pour sa nourriture, vous fournira et vous multipliera la semence, et il augmentera les fruits de votre justice). Vous serez de la sorte enrichis à tous égards pour toute espèce de libéralités qui, par notre moyen, feront offrir à Dieu des actions de grâces." 2 Corinthiens 9:6-11. -- Testimonies for the Church 5:735. Les dispositions qui conviennent pour notre héritage PFC 221 1 Pendant qu'ils ont encore une pensée claire et un jugement sain, les parents devraient, dans un esprit de prière et avec l'aide de conseillers qui ont l'expérience de la vérité et de la volonté divine, prendre des dispositions pour les biens qu'ils possèdent. S'ils ont des enfants qui se battent contre la pauvreté, et qui feraient un usage judicieux de leurs biens, ils devaient être pris en considération. Mais s'ils ont des enfants incroyants qui sont abondamment pourvus dans ce monde, et qui servent le monde, ils commettent un péché à l'encontre du Maître qui a fait d'eux ses intendants, en leur transmettant leurs biens du simple fait que ce sont leurs enfants. Les attentes de Dieu ne doivent pas être considérées à la légère. PFC 221 2 Il doit être clairement compris que si des parents ont fait leur testament, cela ne les dispense pas de soutenir la cause de Dieu de leur vivant. Ils devraient le faire. Ils devraient avoir la satisfaction ici-bas, et la récompense ensuite, de disposer de leur surplus de leur vivant. Ils devraient faire leur part dans l'avancement de la cause de Dieu. Ils devraient employer les moyens que leur Maître leur a confiés pour accomplir l'oeuvre qui doit être faite dans sa vigne. -- Testimonies for the Church 3:121. PFC 221 3 Ceux qui retiennent ce qui revient à Dieu et font des provisions pour leurs enfants, mettent l'éveil spirituel de ces derniers en danger. Ils placent leur richesse, qui est une pierre d'achoppement pour eux-mêmes, sur le sentier de leurs enfants, pour les faire basculer dans la perdition. Nombreux sont ceux qui se trompent grandement au regard des choses de cette vie. Ils économisent, se privant eux-mêmes et privant d'autres du bien qu'ils pourraient tirer d'un bon usage des moyens que Dieu leur a prêtés, et deviennent égoïstes et avares. Ils négligent leurs intérêts personnels et deviennent des nains en terme de croissance religieuse, tout cela pour accumuler des richesses qu'ils ne peuvent employer. Ils laissent leur richesse à leurs enfants et neuf fois sur dix, elle devient une malédiction dix fois plus grande pour leurs héritiers qu'elle ne l'a été pour eux. Des enfants qui comptent sur les biens de leurs parents échouent souvent dans la vie, et ne s'assurent pas de la vie à venir. Le meilleur héritage que des parents puissent léguer à leurs enfants est une connaissance du travail utile et l'exemple d'une vie marquée par une générosité désintéressée. Par une telle vie, ils montrent la vraie valeur de l'argent, qui ne doit être apprécié que pour le bien qu'il peut accomplir en les déchargeant de leurs propres besoins, en secourant les autres et en faisant avancer la cause de Dieu. -- Testimonies for the Church 3:399. "Si les richesses augmentent, que votre coeur ne se repose pas sur elles" PFC 222 1 Le système particulier de la dîme a été fondé sur un principe qui demeure autant que la loi de Dieu. Ce système fut source de bénédiction pour les Juifs, sinon Dieu ne le leur aurait pas donné. Il l'est de même pour ceux qui le mettent en oeuvre à la fin des temps. PFC 222 2 Les Églises qui sont les plus systématiques et les plus généreuses dans leur soutien à la cause de Dieu sont les plus prospères spirituellement. La vraie libéralité des disciples du Christ identifie leurs intérêts à ceux du Maître. PFC 222 3 Si ceux qui ont des moyens pouvaient réaliser qu'ils sont redevables devant Dieu pour tout dollar qu'ils dépensent, leurs besoins supposés seraient bien moindres. Si leur conscience était vivante, elle témoignerait de l'existence d'acquisitions inutiles pour la satisfaction de l'appétit, de l'orgueil, de la vanité, de l'amour du plaisir. Elle ferait rapport de la façon dont l'argent du Seigneur, qui aurait dû être consacré à sa cause, a été dilapidé. Ceux qui gaspillent les biens de leur Seigneur auront à rendre compte un peu plus tard de leurs agissements envers leur Maître. PFC 222 4 Si les chrétiens voulaient employer moins d'argent pour orner leur corps et embellir leurs maisons, s'ils voulaient dépenser moins en extravagances, réduire les aliments de luxe qu'ils mettent sur leur table et qui détruisent leur santé, ils pourraient placer des sommes plus importantes dans le trésor de Dieu. Ils imiteraient ainsi leur rédempteur qui a quitté le ciel, ses richesses et sa gloire, et pour notre salut s'est fait pauvre afin que nous puissions avoir les richesses éternelles. PFC 223 1 Mais nombreux sont ceux qui, commençant à accumuler des richesses terrestres, se mettent à calculer le temps qu'il leur faudra pour amasser une certaine somme. Dans leur impatience à amasser des richesses pour eux-mêmes, ils ne parviennent pas à devenir riches pour Dieu. Leur générosité n'a pas de rapport avec leur accumulation. L'accroissement de leur passion pour les richesses lie leurs affections à leurs trésors. L'accroissement de leurs biens fortifie leur désir d'en avoir davantage, jusqu'à ce que certains considèrent que donner un dixième au Seigneur est une taxe lourde et injuste. PFC 223 2 La parole inspirée déclare: "Quand les richesses s'accroissent, n'y attachez pas votre coeur." Psaumes 62:11. Nombreux sont ceux qui ont dit: "Si j'étais aussi riche qu'untel, je multiplierais mes dons au Seigneur. Je ne ferais rien d'autre avec mes richesses que de contribuer à l'avancement de la cause de Dieu." Dieu a éprouvé certains d'entre eux en leur donnant des richesses; mais avec la richesse est venue la tentation, et leur générosité s'est montrée bien moindre que du temps de leur pauvreté. Le désir de richesses plus grandes encore absorbe leurs pensées et leurs coeurs, et ils tombent dans l'idolâtrie. -- Testimonies for the Church 3:401-405. Une promesse faite à Dieu nous lie de façon sacrée PFC 223 3 Il appartient à chacun d'évaluer selon son coeur ce qu'il va donner. Mais il en est certains qui sont coupables du même péché qu'Ananias et Saphira et qui pensent que s'ils gardent une partie de ce que Dieu demande, les frères ne le sauront jamais. C'est ce que pensaient les coupables dont l'exemple nous est donné pour notre avertissement. Dieu prouve au travers de ce cas qu'il regarde au coeur. Les motifs et les objectifs de l'homme ne peuvent être cachés à ses yeux. Il a laissé un avertissement perpétuel aux chrétiens de tous les âges pour les préserver du péché auquel le coeur de l'homme est sans cesse enclin. PFC 223 4 Quand un engagement verbal ou écrit est pris en présence de nos frères de donner un certain montant, ils sont les témoins visibles d'un contrat que nous avons fait avec Dieu. L'engagement n'est pas pris envers les hommes mais envers Dieu, à l'égal d'un contrat signé devant un voisin. Il n'y a pas d'engagement légal qui lie davantage le chrétien que le versement de l'argent auquel il s'est engagé devant Dieu. PFC 224 1 Les personnes qui s'engagent auprès de leurs semblables ne pensent généralement pas à demander d'être dégagées de leur promesse. Un voeu fait à Dieu qui accorde tant de faveurs, est encore de plus grande importance; pourquoi devrions-nous alors chercher à nous dégager de nos engagements pris envers Dieu? Même si notre engagement ne nous conduira pas en justice, est-il moins valide? Un homme qui professe être sauvé par le sang du sacrifice infini de Jésus volera-t-il Dieu? Ses engagements et ses actions ne sont-ils pas pesés dans les balances de la justice céleste? PFC 224 2 Une Église est responsable des engagements de ses membres. Si elle constate qu'un des frères néglige de remplir ses engagements, elle devrait travailler avec lui gentiment mais sérieusement. S'il n'est pas dans des circonstances qui lui permettent de répondre à ses engagements, s'il est un homme de valeur et bien disposé, que l'Église l'aide avec compassion. Ainsi, ils pourront surmonter les difficultés et en être bénis. -- Testimonies for the Church 4:469, 470, 476. Des offrandes de reconnaissance à réserver pour les pauvres PFC 224 3 Dans chaque Église, il devrait y avoir un fonds pour les pauvres. Que chaque membre présente une offrande de reconnaissance à Dieu une fois par semaine ou par mois, comme cela lui convient le mieux. Cette offrande exprimera notre gratitude pour les dons de la santé, de la nourriture, de vêtements confortables. Et tout comme Dieu nous a bénis par ces éléments de confort, nous donnerons pour les pauvres, les souffrants et ceux qui sont en détresse. Je voudrais attirer l'attention des frères particulièrement sur ce point. Souvenez-vous des pauvres. Oubliez certaines de vos extravagances, oui, même des éléments de votre confort, et venez en aide à ceux qui n'ont qu'une maigre nourriture et peu de vêtements. En le faisant pour eux, vous le faites pour Jésus en la personne de ses saints. Il s'identifie à la souffrance de l'humanité. N'attendez pas d'avoir satisfait tous vos désirs imaginaires. Ne faites pas confiance à vos sentiments en donnant quand vous en avez envie. Donnez régulièrement, comme vous aimeriez que cela soit rapporté dans les rapports célestes au jour de Dieu. -- Testimonies for the Church 5:150, 151. Nos biens et le soutien de l'oeuvre de Dieu PFC 225 1 À ceux qui aiment Dieu sincèrement et qui ont des biens, je suis tenue de dire: le temps est venu pour vous d'investir vos moyens dans le soutien de l'oeuvre de Dieu. Il est temps maintenant de soutenir les mains des ouvriers dans leurs efforts désintéressés de sauver les âmes qui périssent. Quand vous rencontrerez dans les cours célestes les âmes que vous aurez aidées à sauver, n'aurez-vous pas une récompense glorieuse? PFC 225 2 Que personne ne retienne ses offrandes, et que ceux qui possèdent beaucoup se réjouissent de ce qu'ils peuvent déposer dans les cieux un trésor qui ne périt jamais. L'argent que nous refusons d'investir dans l'oeuvre de Dieu périra. Aucun intérêt ne s'y ajoutera dans la banque du ciel. PFC 225 3 Le Seigneur appelle maintenant chaque adventiste dans chaque localité à se consacrer à lui et à faire de son mieux, selon les circonstances, pour soutenir son oeuvre. Il désire les voir manifester leur appréciation pour ses libéralités et leur reconnaissance pour sa grâce, par leur libéralité dans les dîmes et les offrandes. -- Testimonies for the Church 9:131, 132. PFC 225 4 Le Seigneur m'a montré à plusieurs reprises qu'il est contraire à la Bible de faire des réserves pour nos désirs temporels dans les temps de trouble. Je vis que si les saints possèdent de la nourriture, ou des récoltes des champs dans le temps de trouble, quand l'épée, la famine et la peste sont dans le pays, cela leur sera enlevé avec violence, et des étrangers feront la récolte de leurs champs. Il sera temps alors de nous confier pleinement en Dieu, qui prendra soin de nous. Je vis que notre pain et notre eau nous seront assurés en ce temps et que nous ne manquerons de rien ni ne souffrirons de la faim; car Dieu est capable de mettre la table pour nous dans le désert. Si nécessaire, il enverra des corbeaux pour nous nourrir comme il le fit pour Élie, ou une pluie de manne comme il le fit pour les Israélites. PFC 225 5 Les maisons et les champs ne seront d'aucune utilité aux saints en temps de persécution, car ils devront fuir les foules en furie, et leurs biens ne serviront pas à faire avancer la cause de la vérité présente. Il me fut montré qu'il est de la volonté de Dieu que les saints se débarrassent de tout ce qui les encombre avant que vienne le temps de trouble, et fassent alliance avec Dieu par le sacrifice. S'ils mettent leurs biens sur l'autel, et demandent sincèrement à Dieu quel est leur devoir, il leur enseignera comment disposer de ces choses. Alors ils seront libres en temps de trouble, et n'auront pas d'entraves qui les retiennent. -- Early Writings, 56, 57. L'esprit de renoncement et de sacrifice de soi PFC 226 1 Le plan du salut fut établi par le sacrifice infini du Fils de Dieu. La lumière de l'Évangile brillant de la croix dénonce l'égoïsme et encourage la libéralité et la générosité. Il ne faut pas se lamenter de l'augmentation des appels à donner. Dans sa providence, Dieu appelle son peuple à sortir de sa sphère d'action limitée pour s'engager dans des entreprises plus grandes. Des efforts illimités sont demandés à cette époque où les ténèbres morales couvrent le monde. La mondanité et la convoitise dévorent la vitalité du peuple de Dieu. Il devrait comprendre que c'est par un effet de sa grâce que les demandes de fonds se multiplient. L'ange de Dieu place la générosité tout près de la prière. Il dit à Corneille: "Tes prières et tes actes de compassion sont montés devant Dieu, et il s'en est souvenu". Actes 10:4. -- Testimonies for the Church 3:405. PFC 226 2 Pratiquez l'économie dans votre foyer. Nombreux sont ceux qui adorent et chérissent des idoles. Abandonnez vos plaisirs égoïstes. Je vous en supplie, ne soyez pas absorbés par l'embellissement de vos maisons, car c'est l'argent de Dieu, et il vous sera redemandé. Parents, pour l'amour de Dieu, n'employez pas l'argent du Seigneur afin de satisfaire les fantaisies de vos enfants. Ne les encouragez pas à se donner un genre et à essayer d'avoir de l'influence sur le monde. Cela les rendra-t-il enclins à sauver les âmes pour lesquelles le Christ est mort? Non; c'est l'envie, la jalousie, et les soupçons que cela produira. Vos enfants seront enclins à dépenser l'argent du Seigneur en vue de ce qui n'est pas essentiel pour la santé et le bonheur. PFC 226 3 N'enseignez pas à vos enfants à penser que votre amour pour eux doit se mesurer à la façon dont vous vous montrez indulgents à l'égard de leur orgueil, de leur prodigalité, et de leur amour de l'étalage. Employez vos facultés inventives à chercher à économiser. Au lieu de satisfaire des inclinations égoïstes, dépensant de l'argent pour des choses qui détruisent la faculté de raisonner, étudiez comment renoncer à soi, afin que vous puissiez investir à élever le niveau de la vérité dans de nouveaux territoires. L'intelligence est un talent: employez-le à étudier comment employer vos biens pour le salut des âmes. -- Testimonies for the Church 6:450, 451. PFC 227 1 Ceux qui renoncent à eux-mêmes pour faire du bien, et qui se consacrent avec tout ce qu'ils possèdent au service du Christ, connaîtront le bonheur que l'égoïste recherche en vain. Le Seigneur déclare: "Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple." Luc 14:33. La charité "ne cherche pas son propre intérêt". C'est le fruit de cet amour désintéressé et de cette générosité qui caractérise la vie du Christ. La loi de Dieu dans notre coeur subordonnera nos propres intérêts à des considérations élevées et éternelles. -- Testimonies for the Church 3:397. ------------------------Chapitre 21 -- L'éthique chrétienne Les voies de notre pensée doivent être protégées PFC 229 1 Chacun devrait protéger ses sens et ne pas laisser Satan obtenir la victoire sur eux, car ils sont les voies de l'âme. PFC 229 2 Il vous faut devenir une sentinelle fidèle de vos yeux, vos oreilles et tous vos sens si vous voulez contrôler votre esprit et être préservé des pensées vaines et corrompues qui peuvent entacher votre âme. Seul le pouvoir de la grâce peut accomplir cette oeuvre tant désirable. PFC 229 3 Satan et ses anges sont à l'oeuvre pour paralyser les sens de sorte que les avertissements, les exhortations et les reproches ne soient pas entendus; où s'ils sont entendus, ne puissent produire d'effets sur le coeur et réformer la vie. Satan ne peut entrer dans notre pensée sans notre consentement PFC 229 4 Dieu a fait en sorte que nous ne puissions être tentés au-delà de nos forces et qu'avec chaque tentation il nous donne le moyen d'en sortir. Si nous vivons pleinement pour Dieu, nous ne laisserons pas notre esprit se complaire à imaginer des choses égoïstes. PFC 229 5 Si par un chemin quelconque Satan atteint notre pensée, il y sèmera son ivraie jusqu'à ce qu'elle ait poussé et produise une abondante récolte. Satan ne peut obtenir en aucun cas le pouvoir sur nos pensées, nos paroles et nos actions tant que nous ne lui ouvrons pas volontairement les portes et l'invitons à entrer. Il entre alors et, arrachant la bonne semence semée dans le coeur, ôte tout effet à la vérité. PFC 230 1 Nous ne sommes pas en sécurité quand nous nous attardons à regarder les avantages qu'il y aurait à céder aux suggestions de Satan. Le péché signifie le déshonneur et le désastre pour chaque âme qui s'y abandonne; il aveugle et trompe par nature, et il nous incite par des présentations flatteuses. Si nous nous aventurons sur le terrain de Satan, nous ne sommes pas assurés qu'il nous protège de son pouvoir. Autant que cela dépende de nous, nous devrions fermer toute voie que le tentateur puisse trouver pour accéder à nous. PFC 230 2 Tout chrétien doit se tenir sur ses gardes continuellement, veillant sur chaque accès à l'âme par lequel Satan pourrait s'insinuer. Il doit prier pour obtenir l'aide divine et en même temps résister résolument à toute inclination au péché. Avec courage et foi, avec persévérance, il peut vaincre. Mais qu'il se souvienne que pour obtenir la victoire, le Christ doit habiter en lui et lui en Christ. PFC 230 3 Toute chose qui peut être faite doit être faite pour nous placer, nous et nos enfants, là où nous ne verrons pas l'iniquité qui est pratiquée dans le monde. Nous devrions préserver nos regards et nos oreilles de sorte que des choses affreuses n'entrent pas dans notre esprit. PFC 230 4 Ne cherchez pas à voir dans quelle mesure vous pouvez marcher au bord d'un précipice sans y tomber. Évitez la première approche du danger. On ne peut pas traiter les intérêts de l'âme comme s'ils n'étaient pas importants. Votre capital, c'est votre caractère. Chérissez-le comme un trésor. La pureté morale, le respect de soi, une forte capacité de résistance, doivent être fermement et constamment recherchés. On ne devrait pas s'écarter un instant de sa réserve; un geste de familiarité, une indiscrétion, peuvent mettre l'âme en danger en ouvrant les portes à la tentation et affaiblir les forces de résistance. -- The Adventist Home, 401-404. Le choix de nos lectures PFC 230 5 L'éducation est d'abord une préparation des forces physiques, intellectuelles et spirituelles pour l'accomplissement de tous les devoirs de la vie. Les capacités d'endurance, la force et l'activité du cerveau sont réduites ou fortifiées selon la manière dont elles sont employées. La pensée devrait être disciplinée au point que toute sa force soit systématiquement développée. PFC 231 1 Bien des jeunes aspirent à lire des livres. Ils veulent lire tout ce qui leur tombe sous la main. Qu'ils prennent gardent à ce qu'ils lisent comme à ce qu'ils entendent. J'ai reçu instruction d'avertir qu'ils sont en grand danger d'être corrompus par des lectures inappropriées. Satan a de multiples manières d'ébranler l'esprit des jeunes. Ils ne peuvent être en sécurité sans se tenir sur leurs gardes à tout moment. Ils doivent maintenir leur esprit en alerte pour ne pas se faire piéger par les tentations de l'ennemi. L'influence de lectures malsaines PFC 231 2 Satan sait que la pensée est affectée en grande partie par ce dont elle se nourrit. Il cherche à amener les jeunes et les plus mûrs à lire des histoires, des romans et autres ouvrages. Les lecteurs de tels ouvrages deviennent inaptes aux tâches qui sont devant eux. Ils vivent une vie irréelle, et n'éprouvent aucun désir d'approfondir les Écritures, de se nourrir de la manne divine. L'esprit qui a besoin d'être fortifié est affaibli, il perd sa capacité d'étudier les grandes vérités en rapport avec la mission et l'oeuvre du Christ -- vérités qui fortifieraient l'esprit, éveilleraient l'imagination, enflammeraient un désir puissant et sérieux de vaincre comme le Christ a vaincu. PFC 231 3 Si une bonne partie des livres publiés était brûlée, une plaie serait endiguée dont les effets sur les esprits et les coeurs sont terrifiants. Les romans d'amour, les récits frivoles et excitants, et même ce genre de livres que l'on appelle romans à caractère religieux -- des livres dans lesquels l'auteur attache une leçon de morale à son histoire -- sont une malédiction pour les lecteurs. Des sentiments religieux peuvent être éveillés au travers d'une histoire, mais dans la plupart des cas, Satan est ainsi vêtu d'une robe angélique, pour tromper et séduire de façon plus profonde. Nul n'est plus confirmé dans de justes principes, plus préservé de la tentation, que celui qui se garde de lire ces histoires. PFC 231 4 Les lecteurs de fictions cèdent à un mal qui détruit la spiritualité, éclipsant la beauté des pages sacrées. Ces lectures créent une excitation malsaine, enfièvrent l'imagination, empêchent la pensée de se rendre utile, éloignent l'âme de la prière, et disqualifient pour tout exercice spirituel. PFC 232 1 Dieu a revêtu nombre de nos jeunes de capacités supérieures; mais trop souvent ils ont perdu de leur force, affaibli et rendu confuse leur pensée, si bien que, pendant des années, ils n'ont pas grandi en grâce ou dans la connaissance des raisons de notre foi. Tout cela parce qu'ils ont fait des choix irréfléchis de lectures. Ceux qui se préparent pour le retour proche de notre Seigneur, attendant que "le corruptible revête l'incorruptibilité", devraient faire des choix d'un niveau plus élevé en ce temps de probation. PFC 232 2 Mes chers jeunes amis, interrogez votre propre expérience par rapport à l'influence de ces histoires excitantes. Pouvez-vous, après de telles lectures, ouvrir votre Bible et lire avec intérêt les paroles de vie? Ne trouvez-vous pas le livre de Dieu inintéressant? Le charme de ces histoires d'amour s'empare de la pensée, détruisant la santé, et vous rendant incapables de fixer votre attention sur la vérité importante et solennelle qui touche à votre bien-être éternel. PFC 232 3 Écartez résolument toute lecture de quatre sous. Elle ne fortifiera pas votre spiritualité, mais introduira des sentiments qui pervertissent l'imagination, vous conduisant à moins penser à Jésus et à moins vous tenir à ses précieuses leçons. Préservez votre esprit de tout ce qui pourrait le conduire dans une mauvaise direction. Ne l'encombrez pas d'histoires-poubelles, qui ne fortifient pas les capacités mentales. Les pensées sont une nourriture pour le cerveau. -- Messages to Young People, 271-273. La lecture qui détruit l'âme PFC 232 4 Devant la marée des publications qui sortent constamment des presses, vieux et jeunes prennent l'habitude de lire hâtivement et superficiellement. Le cerveau perd sa capacité de produire des pensées vigoureuses. Plus encore, une grande partie des périodiques et des livres qui, comme les grenouilles d'Égypte, recouvrent le pays, n'est pas seulement médiocre, sans but et débilitante, mais malsaine et dégradante. Leur effet n'est pas seulement d'intoxiquer et de ruiner la pensée, mais encore de corrompre et de détruire l'âme. -- Education, 189, 190. PFC 232 5 Dans l'éducation des enfants et des jeunes relativement grands, les histoires imaginaires ont maintenant beaucoup de place. Des livres de ce type se trouvent dans beaucoup d'écoles et dans bien des maisons. Comment les parents peuvent-ils permettre à leurs enfants d'employer des livres pleins de mensonges? Quand les enfants demandent le sens de ces histoires, si contraires à l'enseignement de leurs parents, on répond que les histoires ne sont pas vraies; mais cela n'enlève pas les mauvais résultats de leur lecture. Les idées présentées dans ces livres détournent les enfants. Elles leur donnent une fausse idée de la vie et favorisent le désir pour l'irréel. PFC 233 1 Des livres présentant une perversion de la vérité ne devraient jamais être mis entre les mains des enfants ou de la jeunesse. Que nos enfants, dans leur acquisition même d'une éducation, ne reçoivent pas des idées qui s'avéreront être semence de péché. -- Counsels to Parents, Teachers, and Students, 84, 385. PFC 233 2 Une autre source de danger contre laquelle nous devrions être constamment en garde est la lecture d'auteurs infidèles. De telles oeuvres sont inspirées par l'ennemi de la vérité, et nul ne peut les lire sans mettre son âme en péril. Il est vrai que certains qui sont touchés par eux peuvent finalement guérir; mais tous ceux qui touchent à leur mauvaise influence se placent sur le terrain de Satan, et il en tire le plus grand avantage. En se prêtant à la tentation, ils n'ont pas la sagesse ou la force de lui résister. L'incroyance et l'infidélité emplissent la pensée de façon étrange. -- Counsels to Parents, Teachers, and Students, 135, 136. Le danger de la lecture d'histoires excitantes PFC 233 3 Que devraient lire nos enfants? C'est une question sérieuse qui demande une réponse sérieuse. Je suis troublée de voir dans des familles d'observateurs du sabbat des périodiques et des journaux qui contiennent des histoires qui n'impriment pas ce qui est bon dans l'esprit de nos enfants et de nos jeunes. J'ai observé ceux dont le goût pour la fiction a été ainsi cultivé. Ils ont eu le privilège d'entendre la vérité et de prendre connaissance des raisons de notre foi; mais leurs lectures leur ont fait perdre la vraie piété. PFC 233 4 Les lecteurs de récits frivoles et excitants deviennent inaptes aux devoirs de la vie pratique. Ils vivent dans un monde irréel. J'ai observé des enfants à qui l'on a permis la pratique de telles lectures. Que ce soit à la maison ou au loin, ils sont agités, rêveurs, incapables d'une conversation si ce n'est sur des sujets communs. Les pensées ou les concepts religieux leur sont parfaitement étrangers. Leur goût intellectuel est totalement perverti par leur appétit pour des histoires sensationnelles. Leur esprit n'est pas satisfait à moins d'être nourri par cette nourriture malsaine. Je ne puis trouver de mots plus adéquats pour désigner ceux qui s'adonnent à de telles lectures que ceux de l'ivresse mentale. Des habitudes d'intempérance dans la lecture ont un effet sur le cerveau, similaire à celui de l'intempérance dans le manger ou le boire sur le corps. -- Counsels to Parents, Teachers, and Students, 132-135. PFC 234 1 Avant d'accepter la vérité présente, certains ont acquis l'habitude de lire des romans. En s'unissant à l'Église, ils font des efforts pour surmonter cette habitude. Offrir à cette catégorie de personnes des lectures similaires à celles qu'elles ont abandonnées, c'est comme offrir de l'alcool à un homme ivre. En plaçant devant eux en permanence de telles tentations, ils perdent rapidement le goût pour de solides lectures. Ils perdent tout intérêt à l'étude de la Bible. Leur puissance morale s'affaiblit. Le péché apparaît de moins en moins répulsif. Il se manifeste une infidélité croissante, un dégoût croissant pour les devoirs pratiques de la vie. L'esprit se pervertit, il est prêt à s'attacher à n'importe quelle lecture au caractère excitant. Ainsi la voie est ouverte à Satan pour amener l'âme pleinement sous sa domination. -- Testimonies for the Church 7:203. Le livre des livres PFC 234 2 La nature de l'expérience religieuse de quelqu'un se révèle au contenu des livres qu'il choisit de lire dans ses moments de détente. Pour avoir un esprit sain et de solides principes religieux, le jeune doit vivre en communion avec Dieu au travers de sa parole. Montrant le chemin du salut par le Christ, la Bible est notre guide pour parvenir à une vie meilleure et plus élevée. Elle contient les histoires et les biographies les plus intéressantes et les plus instructives qui aient jamais été écrites. Ceux dont l'imagination n'a pas été pervertie par la lecture de romans trouveront que la Bible est le livre le plus intéressant. PFC 234 3 La Bible est le livre des livres. Si vous aimez la Parole de Dieu, l'approfondissant en toute occasion, vous entrerez en possession des plus riches trésors et serez équipé pour toute bonne oeuvre. Vous serez alors assuré que Jésus vous attire à lui. Mais lire les Écritures de façon occasionnelle sans chercher à saisir les leçons du Christ pour vous conformer à leurs exigences, n'est pas suffisant. Il y a des trésors dans les Écritures qui ne peuvent être découverts qu'en creusant profondément dans la mine de la vérité. PFC 235 1 L'esprit charnel rejette la vérité; mais l'âme qui est convertie connaît un changement merveilleux. Le livre qui n'intéressait pas précédemment parce qu'il contient des vérités qui témoignent contre le pécheur, devient l'aliment de l'âme, la joie et la consolation de la vie. Le soleil de justice illumine les pages sacrées, et le Saint-Esprit parle à l'âme par son moyen. PFC 235 2 Que tous ceux qui ont cultivé l'amour de lectures légères tournent maintenant leur attention sur la solide parole de la prophétie. Prenez votre Bible, et commencez à étudier avec un intérêt renouvelé les récits sacrés de l'Ancien et du Nouveau Testament. Plus souvent et plus diligemment vous étudierez la Bible, plus belle elle vous paraîtra, et moins vous éprouverez de besoin pour des lectures légères. Liez votre coeur à ces précieux volumes. Ils deviendront pour vous un ami et un guide. -- Messages to Young People, 273, 274. La musique PFC 235 3 L'art des mélodies sacrées a été diligemment cultivé [dans les écoles de prophètes]. On n'y entendait pas des valses frivoles, aucun chant irrévérencieux qui pouvait exalter l'homme et détourner l'attention de Dieu; mais des chants sacrés, des psaumes solennels de louange au Créateur, exaltant son nom et rapportant ses oeuvres merveilleuses. Ainsi la musique servait à un but sacré, élevant les pensées vers ce qui est pur, noble et supérieur, et éveillant dans l'âme dévotion et gratitude envers Dieu. -- Fundamentals of Christian Education, 97, 98. PFC 235 4 La musique fait partie du culte divin dans les cours célestes, et nous devrions rechercher, dans nos chants de louange, à nous approcher autant que possible, de l'harmonie des choeurs célestes. Un bon entraînement de la voix est un élément important de l'éducation, et ne devrait pas être négligé. Chanter, en tant qu'élément du service religieux, est autant un acte d'adoration que la prière. Le coeur doit sentir l'esprit du chant pour lui donner sa juste expression. -- Patriarches et prophètes, 594. PFC 235 5 Il m'a été montré l'ordre parfait du ciel, et j'ai été emportée par la musique parfaite que j'y ai entendue. En sortant de la vision, les chants d'ici-bas me paraissaient durs et discordants. J'ai vu des compagnies d'anges qui se tenaient en rang, tenant chacun une harpe d'or. Au bout de la harpe il y avait un instrument pour l'accorder ou changer le ton. Leurs doigts ne glissaient pas distraitement sur les cordes, mais ils touchaient différentes cordes pour produire des sons divers. Il y avait toujours un ange qui dirigeait, qui touchait la harpe le premier et donnait le ton, et tous alors s'unissaient dans la musique riche et parfaite du ciel. C'est indescriptible. C'est une mélodie céleste, divine, qui émane de l'image de Jésus brillant d'une gloire indicible. -- Testimonies for the Church 1:146. PFC 236 1 Il me fut montré que la jeunesse doit se positionner de façon plus ferme et faire de la Parole de Dieu son guide. Une responsabilité solennelle repose sur la jeunesse. L'introduction de la musique dans les foyers, au lieu de l'inciter à la sainteté et à la spiritualité, a été un moyen de détourner sa pensée de la vérité. Des chants frivoles et la musique populaire à la mode semblent agréables à l'oreille. Les instruments de musique ont pris du temps qui aurait pu être consacré à la prière. La musique, quand on n'en abuse pas, est une grande bénédiction; mais quand on en fait un mauvais usage, elle constitue une terrible malédiction. Elle excite, mais elle ne communique pas cette force et ce courage que le chrétien ne peut trouver qu'auprès du trône de grâce quand il y fait connaître humblement ses besoins, associant cris et larmes pour être rendu capable d'affronter les puissantes tentations du malin. Satan rend la jeunesse captive. Oh, que puis-je dire qui puisse l'amener à briser sa puissance de séduction? Il est un habile charmeur attirant la jeunesse vers la perdition. -- Testimonies for the Church 1:497. Appel à une vie de tempérance PFC 236 2 La santé est une bénédiction inestimable, plus étroitement en rapport avec la conscience et la religion qu'on ne le pense. Elle a grandement à faire avec notre capacité de servir, et devrait être préservée de façon aussi sacrée que le caractère; car meilleure sera notre santé, meilleurs seront nos efforts pour l'avancement de la cause de Dieu et pour le bien de l'humanité. -- Counsels to Parents, Teachers, and Students, 294. PFC 236 3 Le 10 décembre 1871, il me fut à nouveau montré que la réforme sanitaire est une des branches de la grande oeuvre qui doit être accomplie par un peuple pour la venue du Seigneur. Elle est aussi étroitement unie au message du troisième ange que la main l'est au corps. La loi des dix commandements a été prise à la légère par les hommes, mais le Seigneur ne viendra pas pour punir les transgresseurs de cette loi sans leur avoir envoyé un message d'avertissement. Le troisième ange proclame ce message. Si les hommes avaient toujours obéi à la loi du décalogue, mettant leur vie en accord avec les principes de ces préceptes, la malédiction de la maladie qui recouvre le monde n'existerait pas. PFC 237 1 Les hommes et les femmes ne peuvent transgresser les lois naturelles en se laissant aller à des appétits dépravés et à la luxure, et ne pas violer la loi de Dieu. C'est pourquoi il a permis que la lumière de la réforme sanitaire brillât sur nous, pour que nous découvrions combien nous péchons en transgressant les lois qu'il a établies pour notre bien-être. Nos joies comme nos souffrances peuvent être mises en rapport avec notre obéissance ou nos transgressions des lois de la nature. Notre généreux Père céleste voit la condition déplorable des hommes qui, certains volontairement, mais beaucoup par méconnaissance, vivent dans l'ignorance des lois qu'il a établies. Par pitié et par amour pour la race humaine, il a permis que brille la lumière de la réforme sanitaire. Il a publié sa loi et les peines qui suivent sa transgression, afin que tous apprennent et soient attentifs à vivre en harmonie avec les lois naturelles. Il a proclamé sa loi de façon si distincte et l'a rendue si évidente qu'elle est comme une ville située sur une montagne. Tout être responsable peut la comprendre s'il le veut. Les idiots ne seront pas considérés comme responsables. L'oeuvre qui accompagne le message du troisième ange pour préparer un peuple pour la venue du Seigneur consiste à faire connaître les lois naturelles et à exhorter à leur obéir. -- Testimonies for the Church 3:161. "Vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes" PFC 237 2 Nous croyons sans aucun doute que le Christ vient bientôt. Ce n'est pas pour nous une fable; c'est une réalité. Quand il viendra, ce ne sera pas pour nous purifier de nos péchés, pour ôter les défauts de notre caractère ou pour nous libérer des infirmités de notre tempérament et de notre caractère. Si cette oeuvre est accomplie par nous, elle le sera entièrement avant ce moment. Quand le Seigneur viendra, ceux qui sont saints le seront encore. Ceux qui auront préservé leur corps et leur esprit dans la sainteté, dans la sanctification et l'honneur, recevront alors la touche finale de l'immortalité. Mais ceux qui seront injustes, non sanctifiés et grossiers le resteront pour toujours. Aucune oeuvre ne sera alors accomplie en leur faveur pour enlever leurs défauts et pour leur donner un caractère saint. Tout cela doit être accompli en ces heures de probation. C'est maintenant que cette oeuvre doit être accomplie pour nous. PFC 238 1 Nous sommes dans un monde qui est opposé à la justice et à la pureté du caractère, ainsi qu'à une croissance dans la grâce. Où que nous regardions, nous voyons corruption et souillure, difformité et péché. Et quelle est l'oeuvre que nous devons accomplir ici juste avant de recevoir l'immortalité? C'est de préserver nos corps dans la sainteté, notre esprit dans la pureté, pour que nous puissions nous tenir debout au sein de la corruption qui règne autour de nous en ces derniers jours. PFC 238 2 "Ne le savez-vous pas? Votre corps est le sanctuaire de l'Esprit saint qui est en vous et que vous tenez de Dieu; vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à un prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps [et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu]." 1 Corinthiens 6:19, 20. PFC 238 3 Nous ne nous appartenons pas à nous-mêmes. Nous avons été rachetés à un grand prix, celui des souffrances et de la mort du Fils de Dieu. Si nous comprenions cela, et le réalisions pleinement, nous sentirions la grande responsabilité reposer sur nous de nous garder dans les meilleures conditions de santé pour pouvoir rendre à Dieu un service parfait. Mais quand nous choisissons une voie qui use notre vitalité, qui réduit nos forces ou embrume notre intelligence, nous ne le glorifions pas dans notre corps et dans notre esprit qui lui appartiennent, et nous commettons une grande faute à ses yeux. -- Testimonies for the Church 2:354-356. L'obéissance, un devoir personnel PFC 238 4 Le Créateur de l'homme a mis en place le fonctionnement de notre corps. Chaque fonction est magnifiquement et sagement constituée. Et Dieu s'engage lui-même à faire fonctionner cet organisme humain de façon harmonieuse si les agents humains veulent obéir à ses lois et coopérer avec lui. Chaque loi gouvernant l'organisme humain doit être considérée aussi divine par son origine, son caractère et son importance que la Parole de Dieu. Toute négligence, toute inattention, tout excès accomplis par mépris pour les lois particulières du merveilleux mécanisme mis en place par Dieu, est une violation de sa loi. Nous pouvons considérer et admirer l'oeuvre de Dieu dans le monde naturel, mais le corps humain est la plus merveilleuse. -- Counsels on Diet and Foods, 17. PFC 239 1 Comme les lois de la nature sont des lois divines, il est de notre entier devoir de les étudier attentivement. Nous devrions étudier les exigences de celles qui concernent notre corps et nous y conformer. L'ignorance à l'égard de ces choses est un péché. PFC 239 2 Quand les hommes et les femmes sont vraiment convertis ils prennent consciencieusement en compte les lois de la vie que Dieu a établies dans leur être, et cherchent ainsi à éviter ce qui affaiblit leur état physique, mental et moral. L'obéissance à ces lois doit être prise comme un devoir personnel. Nous devons nous-mêmes souffrir des maux qui font suite à leur violation. Nous devons rendre compte à Dieu de nos habitudes et de nos pratiques. C'est pourquoi la question qui se pose à nous n'est pas: "Que dira le monde?", mais: "Comment moi, qui prétends être chrétien, dois-je traiter l'habitation que Dieu m'a donnée? Doisje travailler pour mon plus grand bien temporel et spirituel en préservant mon corps comme un temple pour que le Saint-Esprit y habite, ou dois-je me sacrifier aux idées et aux pratiques du monde?" -- Testimonies for the Church 6:369, 370. La vie de Dieu dans l'âme est la seule espérance de l'homme PFC 239 3 La religion de la Bible ne va pas à l'encontre de la santé du corps ou de l'esprit. L'influence de l'Esprit de Dieu est le meilleur remède contre la maladie. Le ciel est tout entier santé; et plus profondément les influences célestes se réalisent, plus sûrement le corps malade se rétablit. Les vrais principes du christianisme ouvrent à tous une source inestimable de bonheur. La religion est une source continue où le chrétien peut boire à volonté sans jamais l'épuiser. PFC 239 4 L'état d'esprit affecte la santé du système physique. Si l'esprit est libre et heureux, ayant la conscience de bien faire et le sentiment de satisfaction que produit le bonheur que l'on apporte aux autres, cela produit une joie qui réagit sur l'ensemble de l'organisme, permettant au sang de circuler librement, et tonifiant le corps tout entier. La bénédiction de Dieu est une puissance guérissante, et ceux qui en font abondamment bénéficier les autres verront cette merveilleuse bénédiction se réaliser dans leur coeur et dans leur vie. PFC 240 1 Quand les hommes qui se sont laissés aller à de mauvaises habitudes et à des pratiques pécheresses font appel à la puissance divine, l'application de cette vérité ravive les forces morales qui semblent avoir été paralysées. Celui qui les reçoit et rive son âme au Rocher éternel, bénéficie d'une compréhension plus forte et plus claire qu'avant. Sa force physique même s'améliore quand il réalise qu'il est en sécurité en Christ. -- Counsels on Health, 28. PFC 240 2 Il nous faut apprendre que les bénédictions rattachées à l'obéissance, dans leur plénitude, ne peuvent être nôtres que si elles reçoivent la grâce du Christ. C'est sa grâce qui permet à l'homme d'obéir aux lois de Dieu. C'est cela qui lui permet de briser les chaînes des mauvaises habitudes. C'est la seule puissance qui peut le faire et nous maintenir dans le droit chemin. PFC 240 3 Quand l'Évangile est reçu dans sa pureté et sa puissance, il soigne les maladies qui ont le péché pour origine. Le soleil de Justice se lève "avec la santé sur ses ailes". Ce que ce monde propose ne peut guérir un coeur brisé, communiquer la paix de l'âme, rétablir la santé ou bannir la maladie. La renommée, le génie, le talent sont impuissants à contenter le coeur chagriné ou à restaurer la vie gaspillée. La vie de Dieu dans l'âme humaine est la seule espérance. PFC 240 4 L'amour que le Christ diffuse dans l'être tout entier est une puissance vitalisante. Toutes les parties vitales: le cerveau, le coeur, les nerfs sont mises sur la voie de la guérison. Par lui, les plus hautes énergies de l'organisme sont éveillées. Il libère l'âme de la culpabilité et de la tristesse, de l'anxiété et des soucis qui anéantissent les forces vitales. Par lui viennent la sérénité et le calme. Il implante dans l'âme une joie que rien de terrestre ne peut détruire -- la joie dans le Saint-Esprit -- la joie qui donne la santé et la vie. PFC 240 5 Les paroles de notre Seigneur "Venez à moi [...] et je vous donnerai du repos" forment une ordonnance pour la guérison des malades physiques, mentaux et spirituels. Bien que les hommes soient la cause de leurs propres souffrances en raison de leurs mauvaises actions, le Seigneur les regarde avec pitié. Ils peuvent trouver en lui de l'aide. Il fera de grandes choses pour ceux qui se confient en lui. -- The Ministry of Healing, 115. Présentez la réforme sanitaire PFC 241 1 Dans notre OEuvre, une attention plus grande devrait être portée à la tempérance. Chaque tâche qui appelle à une réforme devrait impliquer repentance, foi et obéissance. L'âme doit s'élever à une vie nouvelle et plus noble. Ainsi toute véritable réforme a sa place dans l'oeuvre du message du troisième ange. La réforme portant sur la tempérance demande particulièrement notre attention et notre soutien. Lors de toutes nos assemblées annuelles, nous devrions attirer l'attention sur cette oeuvre et en faire une question vitale. Nous devrions présenter les principes de la vraie tempérance et appeler à des engagements avec signatures. Une attention particulière devrait être portée à ceux qui sont esclaves de mauvaises habitudes. Nous devons les conduire à la croix du Christ. PFC 241 2 Alors que nous approchons de la fin des temps, nous devons élever toujours plus haut la question de la réforme sanitaire et de la tempérance chrétienne d'une façon plus positive et plus décidée. Nous devons chercher continuellement à éduquer les gens, pas seulement par des paroles, mais par notre pratique. Le précepte et la pratique mis ensemble exercent une influence parlante. -- Testimonies for the Church 6:110, 112. La nourriture que nous prenons PFC 241 3 Notre corps est fait de la nourriture que nous prenons. Les tissus de notre corps sont renouvelés en permanence; chaque mouvement de chaque organe implique un dommage qui est réparé avec notre nourriture. Chaque organe de notre corps exige sa part de nourriture. Le cerveau doit prendre sa part; les os, les muscles et les nerfs demandent la leur. C'est un processus merveilleux qui transforme la nourriture en sang et utilise ce sang pour construire les différentes parties de notre corps. Ce processus est permanent, alimentant chaque nerf, chaque muscle, chaque tissu en vie et en force. PFC 242 1 Cette nourriture devrait être choisie pour pourvoir au mieux aux besoins de construction du corps. Dans ce choix, l'appétit n'est pas un bon guide. Au travers de mauvaises habitudes alimentaires, l'appétit s'est perverti. Souvent, il réclame une nourriture qui détériore la santé, l'affaiblit au lieu de la fortifier. Nous ne pouvons pas nous laisser conduire par les coutumes de notre société. La maladie et la souffrance qui prévalent partout sont dues largement à des erreurs communes sur l'alimentation. PFC 242 2 Mais toutes les bonnes nourritures ne sont pas également adaptées à nos besoins en toutes circonstances. Il faut prêter attention au choix de la nourriture. Notre alimentation devrait être adaptée à la saison, au climat sous lequel nous vivons et à l'activité que nous pratiquons. Des aliments qui sont adaptés à une saison ou à un climat ne le sont pas à un autre. Il y a aussi des aliments différents adaptés à des activités diverses. Souvent des aliments qui peuvent être bénéfiques pour un travail physique intense sont inadaptés pour des activités sédentaires ou pour une intense concentration mentale. Dieu nous a donné une grande variété d'aliments sains, et chacun devrait choisir ce que l'expérience et un jugement équilibré démontrent être plus adapté à ses propres besoins. -- The Ministry of Healing, 295-297. Le plan originel de Dieu pour la nourriture de l'homme PFC 242 3 Pour savoir quelle est la meilleure nourriture, nous devons étudier le plan originel de Dieu pour la nourriture de l'homme. Celui qui a créé l'homme et qui connaît ses besoins a établi pour Adam sa nourriture. "Voici, dit-il, je vous donne toute herbe porteuse de semence... et tout arbre fruitier porteur de semence; ce sera votre nourriture." Genèse 1:29. Après avoir quitté l'Éden et devant cultiver la terre sous la malédiction du péché, l'homme reçut aussi la permission de manger "l'herbe de la campagne". Genèse 3:18. PFC 242 4 Les graines, les fruits, les noix et les végétaux constituaient la nourriture choisie pour nous par notre Créateur. Ces aliments, préparés de manière aussi naturelle et simple que possible, constituent la nourriture la plus saine et la plus nourrissante. Ils communiquent une force, une capacité d'endurance, et une vigueur intellectuelle qui ne sont pas fournis par une alimentation plus complexe et stimulante. -- The Ministry of Healing, 295, 296. PFC 243 1 Une alimentation suffisamment nourrissante et bonne est nécessaire au maintien de la santé. PFC 243 2 Si nous faisons des plans avec sagesse, ce qui est le plus favorable à la santé peut être obtenu dans presque chaque pays. Des préparations variées de riz, de blé, de maïs, et d'avoine sont envoyées partout au loin, ainsi que des haricots, des pois et des lentilles. Associés à des fruits locaux ou importés et aux légumes variés qui poussent localement, ils donnent l'occasion d'élaborer une alimentation complète sans avoir recours à la viande. PFC 243 3 Partout où des fruits secs comme les raisins, les prunes, les pommes, les poires, les pêches et les abricots peuvent être obtenus à des prix modérés, on découvrira qu'ils peuvent être employés comme compléments plus librement qu'il n'est coutume, avec les meilleurs résultats pour la santé et la vigueur de toutes les classes de travailleurs. -- The Ministry of Healing, 299. La science de la cuisine PFC 243 4 La cuisine est une forme de science, et elle est une des plus essentielles pour la vie pratique. C'est une science que toutes les femmes devraient apprendre, et elle devrait être enseignée à l'avantage des classes les plus pauvres. Il faut de l'habileté pour rendre la nourriture appétissante tout en la gardant simple et nourrissante; mais c'est réalisable. Les cuisiniers devraient savoir comment préparer un repas de façon simple et saine de sorte qu'il soit trouvé appétissant aussi bien qu'agréable. -- The Ministry of Healing, 302, 303. PFC 243 5 Avançons avec intelligence en simplifiant notre alimentation. Dans la providence divine, chaque pays produit des aliments contenant la substance nécessaire pour fortifier l'organisme. Ils devraient être préparés pour faire des plats sains et appétissants. -- Counsels on Diet and Foods, 94. PFC 243 6 Nombreux sont ceux qui ne voient pas là leur devoir et qui ne cherchent donc pas à préparer la nourriture comme il convient. Elle peut pourtant être préparée de manière saine, simple et facile, sans emploi de lard, de beurre ou de viande. L'habileté doit être associée à la simplicité. Pour ce faire, les femmes doivent lire et mettre patiemment en pratique ce qu'elles lisent. -- Testimonies for the Church 1:681. PFC 243 7 Les fruits, les céréales et les végétaux, préparés de façon simple, sans épices ni graisses animales de toutes sortes, avec du lait ou de la crème constituent la nourriture la plus saine. -- Counsels on Health, 115. PFC 244 1 Les céréales et les fruits préparés sans graisses animales, et de façon la plus naturelle possible, devraient composer la nourriture destinée à ceux qui prétendent se préparer à être enlevés au ciel. -- Testimonies for the Church 2:352. PFC 244 2 Bien trop de sucre est habituellement employé dans la nourriture. Les cakes, les crèmes, les pâtisseries, les gelées, les confitures sont des causes actives d'indigestions. Les crèmes anglaises et les puddings dont le lait, les oeufs et le sucre sont les ingrédients principaux sont particulièrement nuisibles. On devrait éviter de mélanger le lait et le sucre. -- The Ministry of Healing, 301, 302. PFC 244 3 Moins on introduit de sucre dans la préparation de la nourriture, moins on connaîtra de difficultés en raison de la chaleur du climat. -- Counsels on Diet and Foods, 95. PFC 244 4 Si on emploie du lait, il devrait être soigneusement stérilisé; cette précaution permet de réduire les risques de maladie lors de son emploi. -- The Ministry of Healing, 302. PFC 244 5 Le temps viendra où il ne sera pas prudent d'employer du lait. Mais si les vaches sont saines et le lait soigneusement cuit, il n'est pas nécessaire de créer un temps de trouble avant l'heure. -- Counsels on Diet and Foods, 357. De la nourriture fortement assaisonnée PFC 244 6 Les condiments, si fréquemment employés par les gens du monde, sont néfastes pour la digestion. -- Counsels on Diet and Foods, 339. PFC 244 7 En cette époque faste, moins la nourriture est excitante, meilleure elle est. La moutarde, le poivre, les épices, les saumures et autres choses du même type irritent l'estomac, et encrassent le sang. L'état inflammatoire de l'estomac de l'alcoolique sert souvent à décrire les effets des boissons alcoolisées. Une condition inflammatoire similaire est produite par l'emploi de condiments irritants. Rapidement, la nourriture ordinaire ne satisfait plus l'appétit. L'organisme éprouve un besoin, une envie irrésistible pour quelque chose de plus excitant. -- The Ministry of Healing, 325. PFC 244 8 Certains ont tant cédé à leur goût qu'à moins d'avoir un aliment qui le satisfasse, ils ne trouvent pas de plaisir à manger. Si des aliments avec condiments et épices leur sont donnés, ils font travailler leur estomac grâce à ce fouet ardent. L'estomac a été si mal traité qu'il n'accepte pas des aliments non stimulants. -- Counsels on Diet and Foods, 340. PFC 245 1 Les épices commencent par irriter le tendre revêtement de l'estomac, puis finalement ils détruisent la sensibilité naturelle de cette délicate membrane. Le sang est enfiévré, les propensions animales sont éveillées tandis que les capacités morales et intellectuelles sont affaiblies, et deviennent servantes des passions les plus basses. PFC 245 2 La mère devrait étudier la façon d'offrir à sa famille une alimentation simple mais nourrissante. -- Counsels on Health, 114. La régularité dans les repas PFC 245 3 Après que le repas régulier a été consommé, l'estomac devrait pouvoir se reposer pendant cinq heures. Aucun aliment ne devrait être absorbé avant le repas suivant. Dans cet intervalle, l'estomac accomplit son travail et se met en condition pour absorber de nouveaux aliments. -- Counsels on Diet and Foods, 179. PFC 245 4 Il faudrait manger avec régularité. Rien ne devrait être absorbé entre les repas, rien de cuisiné, pas de noix, de fruits ou d'aliment d'aucune sorte. Une alimentation irrégulière détruit la saine organisation des organes digestifs au détriment de la santé et du bien-être. Et quand les enfants viennent à table, ils ne se délectent pas d'aliments sains: leur appétit réclame ce qui les blesse. -- The Ministry of Healing, 384. PFC 245 5 Quand nous nous couchons pour dormir, l'estomac devrait avoir entièrement achevé son travail afin qu'il puisse, comme les autres organes, jouir du repos. Pour les personnes qui ont des habitudes sédentaires, les repas tardifs sont particulièrement mauvais. PFC 245 6 Dans bien des cas, le sentiment de faiblesse qui donne envie de manger est ressenti parce que les organes digestifs ont été trop sollicités au cours de la journée. Après avoir ingurgité un repas, les organes digestifs ont besoin de repos. Cinq ou six heures au moins devraient espacer deux repas; et ceux qui veulent mettre ce plan en pratique trouveront que deux repas par jour valent mieux que trois. -- The Ministry of Healing, 304. PFC 245 7 La pratique qui consiste à prendre deux repas par jour est généralement favorable à la santé; cependant, dans certaines circonstances, des personnes ont besoin d'un troisième repas. Dans ce cas, il doit être très léger et composé d'aliments qui se digèrent facilement. -- The Ministry of Healing, 321. PFC 246 1 Quand les étudiants combinent des efforts physiques et intellectuels, l'objection d'un troisième repas tombe en grande partie. PFC 246 2 Que les étudiants aient un troisième repas préparé sans légumes mais avec des aliments sains tels que des fruits et du pain. -- Counsels on Diet and Foods, 178. PFC 246 3 Les aliments ne devraient pas être consommés très chauds ou très froids. Si la nourriture est froide, l'estomac fait appel à ses forces vitales pour la réchauffer avant que la digestion puisse commencer. Les boissons froides sont irritantes pour la même raison; et l'emploi fréquent de boissons chaudes est mauvais. En fait, plus on consomme de liquides pendant le repas, plus il est difficile de digérer les aliments car les liquides doivent être absorbés avant que la digestion puisse commencer. Ne consommez pas trop salé, évitez l'emploi d'aliments conservés dans le vinaigre et d'aliments épicés, mangez des fruits en abondance et l'irritation qui demande tant de boisson au repas disparaîtra largement. PFC 246 4 Les aliments devraient être consommés lentement afin que la salive puisse être convenablement mêlée aux aliments et que les sucs digestifs soient mis en action. -- The Ministry of Healing, 305, 306. Application des principes de la réforme sanitaire PFC 246 5 Il y a beaucoup de bon sens dans la réforme sanitaire. Le sujet devrait être étudié largement et profondément, et personne ne devrait critiquer quelqu'un parce que sa pratique n'est pas en tous points semblable à la sienne. Il est impossible de créer une règle invariable qui puisse réguler les habitudes de chacun, et personne ne devrait se prendre pour le critère des autres. Tous ne peuvent pas manger les mêmes choses. Des aliments qui sont agréables au goût et sains pour une personne peuvent être déplaisants et même nuisibles pour une autre. Certains ne peuvent consommer du lait, alors que cela réussit à d'autres. Certaines personnes ne peuvent digérer des petits pois et des haricots secs, alors qu'ils font du bien à d'autres. Pour certains, les préparations à base de graines dans leur état brut sont bonnes alors que d'autres ne peuvent les employer. -- The Ministry of Healing, 319, 320. PFC 246 6 Là où l'on s'est laissé aller à de mauvaises habitudes, la réforme devrait être appliquée sans retard. Quand les excès ont provoqué de la dyspepsie, des efforts devraient être faits sérieusement pour préserver ce qui reste des forces vitales, en enlevant tout ce qui surcharge l'estomac. L'estomac ne retrouvera jamais la santé après de longs excès; mais une alimentation convenable évitera d'augmenter l'asthénie et nombreux sont ceux qui guériront plus ou moins pleinement. PFC 247 1 Les hommes forts engagés dans des activités physiques ne sont pas tenus à être aussi attentifs à la qualité et à la quantité de leur nourriture que le sont les sédentaires; mais même eux auraient une meilleure santé s'ils savaient se maîtriser dans le manger et le boire. PFC 247 2 Certains voudraient qu'une règle précise soit établie pour leur alimentation. Aucune personne ne peut établir une règle exacte pour une autre. Chacun doit exercer sa raison, la maîtrise de soi, et devrait agir en fonction de principes. -- The Ministry of Healing, 308, 310. PFC 247 3 La réforme alimentaire devrait être progressive. Les maladies animales allant en progressant, l'usage du lait et des oeufs deviendra de plus en plus dangereux. Il faudrait faire l'effort de les remplacer par d'autres choses qui sont bénéfiques et bon marché. On devrait partout apprendre aux gens à cuisiner sans lait et sans oeufs, autant que possible, tout en conservant une alimentation saine et agréable au goût. PFC 247 4 Dieu n'est pas honoré quand le corps est négligé ou mal traité, rendu ainsi inadapté à son service. L'un des premiers devoirs de la ménagère est de prendre soin du corps en lui donnant une nourriture à la fois délectable et fortifiante. Il vaut mieux porter des habits et avoir des meubles moins coûteux que de lésiner sur la nourriture. PFC 247 5 Certaines ménagères se privent de nourriture pour pouvoir offrir des divertissements à leurs visiteurs. Ce n'est pas sage. Les visiteurs devraient être accueillis avec plus de simplicité. Les besoins de la famille doivent occuper la première attention. PFC 247 6 Des économies manquant de sagesse et des coutumes artificielles empêchent l'exercice de l'hospitalité quand elle est nécessaire et qui serait une source de joie. L'alimentation quotidienne devrait être telle que le visiteur imprévu puisse être accueilli sans que cela oblige la ménagère à faire une préparation particulière. PFC 247 7 Considérez votre alimentation avec attention. Étudiez les rapports de cause à effet. Cultivez la maîtrise de soi. Conservez votre appétit sous le contrôle de votre raison. Ne maltraitez pas votre estomac en mangeant trop, mais ne vous privez pas de la nourriture saine et de bon goût qu'exige votre santé. PFC 248 1 Ceux qui comprennent les lois de la santé et qui sont conduits par des principes éviteront les extrêmes, tant les excès que les restrictions. Leur nourriture est choisie non pour satisfaire leur appétit mais pour édifier leur corps. Ils cherchent à préserver toutes les énergies pour le service le plus élevé de Dieu et des hommes. L'appétit est sous le contrôle de la raison et de la conscience, et ils sont récompensés par la santé du corps et de l'esprit. Bien qu'ils n'agressent pas les autres par leurs points de vue, leur exemple est un témoignage en faveur des bons principes. Ces personnes ont une grande influence pour le bien. -- The Ministry of Healing, 319-323. PFC 248 2 Nous ne devrions pas offrir, le sabbat, une alimentation plus libre ou une plus grande variété d'aliments que les autres jours. Au contraire, l'alimentation devrait être plus simple, on devrait manger moins, afin que l'esprit reste clair et vigoureux pour comprendre les choses spirituelles. PFC 248 3 On devrait éviter de faire de la cuisine le sabbat; mais il n'est pas nécessaire pour autant de manger froid. Par temps froid, le repas préparé la veille devrait être réchauffé. Le repas cependant sera simple, agréable au goût et appétissant. PFC 248 4 En particulier dans les familles où il y a des enfants, il est bien, le sabbat, de présenter une surprise, quelque chose que la famille n'a pas tous les jours. -- The Ministry of Healing, 307, 308. Le contrôle des appétits et des passions PFC 248 5 Une des tentations que l'homme doit affronter concerne l'appétit. Entre l'esprit et le corps il y a une relation à la fois mystérieuse et merveilleuse. Ils réagissent l'un sur l'autre. Notre première étude devrait être de maintenir notre corps en bonne condition pour développer ses énergies de sorte que toutes les parties de notre organisme puissent agir harmonieusement. Négliger le corps c'est négliger l'esprit. Il n'est pas à la gloire de Dieu que ses enfants aient un corps maladif et une pensée sans dimensions. Satisfaire le goût aux dépens de la santé est un abus coupable des sens. Ceux qui s'engagent dans toutes sortes d'intempérances, que ce soit dans le manger ou dans le boire, gaspillent leurs énergies physiques et affaiblissent leurs capacités morales. Ils connaîtront la rétribution qui fait suite à la transgression des lois physiques. -- Testimonies for the Church 3:485, 486. PFC 249 1 Nombreux sont ceux qui sont rendus inaptes au travail, à la fois mental et physique, parce qu'ils mangent trop et satisfont leurs passions dépravées. Les tendances animales sont fortifiées tandis que la nature morale et spirituelle est affaiblie. Quand nous nous tiendrons autour du grand trône blanc, quel rapport sera fait de la vie de certains? Ils verront alors ce qu'ils auraient pu faire s'ils n'avaient pas déprécié les énergies que Dieu leur avait données. Ils réaliseront alors la hauteur de la grandeur intellectuelle qu'ils auraient pu atteindre s'ils avaient donné à Dieu les forces physiques et mentales que Dieu leur avait confiées. Dans l'agonie de leurs remords ils ne pourront pas refaire leur vie. -- Testimonies for the Church 5:135. PFC 249 2 Chaque vrai chrétien doit maîtriser ses appétits et ses passions. Il ne peut être un serviteur authentique et obéissant s'il ne se libère pas des liens et de l'esclavage de son appétit. C'est la satisfaction des appétits et des passions qui empêchent la vérité d'agir sur le coeur. La vérité et l'esprit de la vérité ne peuvent sanctifier un homme, corps, âme et esprit, quand il est contrôlé par ses appétits et ses passions. -- Testimonies for the Church 3:569, 570. PFC 249 3 Le but ultime pour lequel Jésus a enduré ce long jeûne dans le désert était de nous enseigner la nécessité du renoncement à soi et de la tempérance. Cette oeuvre devrait commencer à notre table et devrait être menée à bien dans toutes les dimensions de notre vie. Le Rédempteur du monde est descendu du ciel pour secourir l'homme dans sa faiblesse afin qu'avec la force que Jésus lui communique il puisse être rendu capable de dominer ses appétits et ses passions et soit victorieux en tous points. -- Testimonies for the Church 3:488. ------------------------Chapitre 22 -- Le mariage et la famille PFC 251 1 Dieu désire ardemment qu'il y ait amour parfait et harmonie totale entre ceux qui contractent un mariage. Face à l'univers céleste, que l'homme et la femme s'engagent à s'aimer l'un l'autre comme Dieu le leur a ordonné... La femme doit respecter et révérer son mari, et le mari doit aimer et chérir sa femme. PFC 251 2 Au début de leur vie commune, hommes et femmes devraient renouveler leur consécration à Dieu. PFC 251 3 Quels que soient le soin et la sagesse dont a été entouré un mariage, peu de couples connaissent une harmonie parfaite dès les premiers jours de leur vie à deux. L'union ne se produit que dans les années qui suivent. PFC 251 4 Lorsque les nouveaux mariés se trouvent en face des difficultés, la poésie dont l'imagination avait enveloppé le mariage disparaît. Ils apprennent à se connaître tels qu'ils sont réellement, ce qui leur avait été impossible jusqu'alors. Cette période est la plus critique de leur existence. Le bonheur et le succès de leur vie future dépendent de l'attitude qu'ils auront à ce moment-là. S'ils découvrent l'un chez l'autre des défauts, ces coeurs que l'amour a unis apercevront aussi des qualités excellentes jusqu'alors insoupçonnées. Il faut chercher à discerner celles-ci plutôt que ceux-là. C'est souvent notre propre attitude, l'atmosphère qui émane de nous qui détermine le comportement de l'autre. PFC 251 5 Beaucoup considèrent l'expression de leur affection comme une faiblesse et observent une réserve qui éloigne d'eux leurs semblables. Cette manière d'agir empêche la sympathie de se manifester. Lorsqu'on réprime ses mouvements d'affection et de dévouement, ils s'atrophient, et le coeur devient aride et froid. Gardons-nous de cette erreur. L'amour qui ne s'exprime pas s'étiole. Ne laissez pas souffrir un coeur uni au vôtre en négligeant de lui témoigner de la bonté et de l'affection. PFC 252 1 Il faut donner de l'amour au lieu d'en exiger. Cultivez ce qu'il y a de plus noble en vous, et soyez empressés à reconnaître les qualités l'un de l'autre. Le sentiment d'être apprécié est une satisfaction et un stimulant merveilleux. La sympathie et le respect encouragent celui qui cherche à atteindre la perfection, et l'amour lui-même augmente lorsqu'il vise un idéal toujours plus noble. L'union de deux vies PFC 252 2 Quand surviennent les difficultés, les soucis et les découragements, n'entretenez pas la pensée que votre union est une erreur ou un échec. Soyez déterminés à être l'un pour l'autre tout ce que vous pouvez être. Continuez à vous prodiguer les attentions des premiers jours. De toute manière, encouragez-vous mutuellement dans le combat de la vie. Appliquez-vous à augmenter le bonheur l'un de l'autre. Cultivez l'amour et l'indulgence. Le mariage sera alors le commencement du bonheur, au lieu d'en être la fin. La chaleur de l'amitié véritable, l'amour qui unit deux coeurs est un avant-goût des joies célestes. PFC 252 3 Tous devraient cultiver et pratiquer la patience. En étant aimable et indulgent, on peut maintenir un amour ardent et véritable dans le coeur, et développer des qualités que le ciel peut approuver. PFC 252 4 Satan est toujours prêt à profiter de la moindre occasion de désaccord et, en exploitant les mauvais traits de caractère héréditaires du mari et de la femme, il cherche à semer le désaccord chez ceux qui ont lié leurs intérêts par une alliance solennelle contractée devant Dieu. Dans leurs voeux de mariage, ils ont promis d'être unis, l'épouse s'engageant à aimer son mari et à lui obéir, le mari promettant d'aimer et de chérir son épouse. Si la loi de Dieu est respectée, le démon de la querelle sera éloigné de la famille, les intérêts communs ne seront pas dissociés et l'aliénation des coeurs ne se produira pas. PFC 253 1 Ce moment est d'une grande importance dans la vie de ceux qui se sont présentés devant vous pour unir leurs intérêts, leurs sympathies, leur amour, leurs travaux dans le ministère du salut des âmes. Par la cérémonie du mariage, on franchit une étape importante: l'union de deux existences en une seule. [...] C'est en harmonie avec la volonté de Dieu qu'un homme et une femme s'associent pour accomplir son oeuvre et la faire progresser dans l'intégrité et dans la sainteté. Ils peuvent appliquer un tel programme. PFC 253 2 La bénédiction divine qui va reposer sur le foyer où les deux époux vont vivre sera comme un rayon de soleil venu du ciel, car c'est la volonté du Seigneur que l'homme et la femme s'unissent par des liens sacrés, sous l'égide et l'autorité de Jésus-Christ et sous la direction de son Esprit... PFC 253 3 Dieu veut que le foyer soit l'endroit le plus heureux de la terre, le vrai symbole de notre domicile céleste. En assumant au foyer les responsabilités de la vie conjugale, en unissant leurs intérêts à la personne de Jésus-Christ, en se reposant sur sa force et sur ses promesses, le mari et la femme peuvent connaître, dans cette union, un bonheur que les anges de Dieu peuvent approuver. -- Foyer chrétien, 97-102. Quand les différences apparaissent PFC 253 4 Si le mari et la femme ne soumettent pas leur coeur à Dieu, il leur sera difficile d'aplanir toutes les difficultés, même lorsqu'ils essaieront de s'acquitter loyalement et équitablement de leurs nombreux devoirs respectifs. Comment pourraient-ils parvenir à maintenir sans faille leur amour réciproque s'ils sont en désaccord sur les intérêts de leur propre vie familiale? Ils devraient arriver à une complète unité de vues pour tout ce qui concerne leur foyer, et l'épouse, si elle est vraiment chrétienne, saura associer ses intérêts à ceux de son mari, qui est son compagnon, car le mari est le chef de la famille. PFC 253 5 Vous vous complaisez dans l'erreur. Lorsque vous prenez position, vous négligez d'examiner sérieusement les problèmes, et, en maintenant à tout prix votre point de vue, vous ne songez pas à l'effet que produira votre entêtement. Vous faites allusion à vos idées dans vos prières et dans vos conversations, alors que vous savez que votre épouse ne partage pas vos conceptions. Au lieu de tenir compte des sentiments de votre épouse et, comme le ferait un homme qui se respecte, de chercher à éviter de parler des choses sur lesquelles vous différez, vous n'hésitez pas à aborder des questions où il y a divergences de vues entre vous; et vous persistez à vouloir exprimer vos opinions sans égard pour ceux qui vous entourent. Vous croyez que les autres n'ont pas le droit, sur les problèmes envisagés, d'avoir une opinion différente de la vôtre. L'arbre de la vie chrétienne ne peut produire de tels fruits. PFC 254 1 Mon frère, ma soeur, ouvrez la porte de votre coeur à Jésus. Invitez-le dans le temple de votre âme. Aidez-vous réciproquement à surmonter les obstacles qui surgissent dans toute vie conjugale. Ce sera pour vous un âpre combat que de vaincre votre adversaire le diable, et si vous attendez de Dieu qu'il vous soutienne dans cette bataille, vous devez être unis, déterminés à vaincre, en gardant vos lèvres de toute parole pernicieuse, n'hésitant pas à vous jeter à genoux et à crier: "Que l'Éternel te réprime, Satan!" Zacharie 3:2. PFC 254 2 Si la volonté de Dieu s'accomplit, le mari et la femme se respecteront réciproquement et manifesteront amour et confiance. Tout ce qui est de nature à troubler la paix et l'unité de la famille devrait être formellement rejeté; la bonté et l'amour devraient être cultivés sans relâche. Celui qui manifeste un esprit de tendresse, de pardon et d'amour découvrira que ce même esprit rejaillit sur lui. Dans le foyer où règne l'Esprit de Dieu, il ne peut être question d'incompatibilité de caractère. Quand le Christ, l'espérance de la gloire, grandit dans les coeurs, l'union et l'amour règnent dans le foyer. Le coeur de la femme, en qui le Christ habite, sera forcément en union étroite avec le coeur du mari où le Christ habite aussi. Ils feront ensemble tout ce qui est en leur pouvoir afin d'être admis dans les demeures que le Christ est allé préparer pour ceux qui l'aiment. PFC 254 3 Ceux qui considèrent le mariage comme l'une des institutions sacrées établies par Dieu et protégées par son saint commandement se laisseront guider par les impératifs de la raison. -- Foyer chrétien, 112-115. PFC 254 4 Aucune puissance terrestre ne peut vous maintenir, vous et votre mari, dans les liens de l'unité chrétienne si vous ne cultivez pas l'amour et le pardon réciproques. Votre vie conjugale devrait être empreinte d'intimité, de tendresse, de sainteté et de noblesse, vous insufflant une force spirituelle qui permettra à chacun d'être pour l'autre tout ce que la Parole de Dieu demande. En remplissant les conditions que le Seigneur vous présente, vous ferez descendre le ciel auprès de vous et vous introduirez Dieu dans votre vie. PFC 255 1 Chers frère et soeur, rappelez-vous que Dieu est amour et que, par sa grâce, vous pouvez arriver à vous rendre réciproquement heureux, conformément à l'engagement que vous avez pris lors de votre mariage. -- Foyer chrétien, 106. PFC 255 2 Par la grâce du Christ, vous pouvez obtenir la victoire sur vous-même et sur votre égoïsme. En vivant sa vie, montrant à chaque pas une disposition au sacrifice de soi, révélant en permanence une forte sympathie pour ceux qui ont besoin d'aide, vous obtiendrez victoire sur victoire. Vous apprendrez jour après jour à mieux vaincre le moi et à fortifier les points faibles de votre caractère. Le Seigneur Jésus sera votre lumière, votre force, votre couronne de joie parce que vous soumettez votre volonté à la sienne. -- Testimonies for the Church 4:49. Droits et devoirs de la vie conjugale PFC 255 3 Ceux qui considèrent le mariage comme l'une des institutions sacrées établies par Dieu et protégées par son saint commandement se laisseront guider par les impératifs de la raison. PFC 255 4 Jésus n'a pas imposé le célibat à quelque catégorie de personnes que ce soit. Il n'est pas venu détruire l'institution sacrée du mariage, mais pour l'exalter et la restaurer dans sa sainteté originelle. Il éprouve de la joie à la vue d'une famille dirigée par un amour pur et désintéressé. La légalité et la sainteté du mariage PFC 255 5 Ce n'est pas en soi un péché de manger, de boire, de se marier ou de marier ses enfants. Au temps de Noé, le mariage réalisé dans des conditions normales, loin des excès, était une institution légale, ce qu'il est également de nos jours. Mais à l'époque de Noé, les hommes contractaient mariage sans consulter Dieu et sans rechercher ses directives... PFC 255 6 Le fait que toutes les relations de la vie sont, par nature, transitoires, devrait exercer une action transformatrice sur tout ce que nous faisons et disons. À l'époque de Noé, aux yeux de Dieu, le mariage s'était identifié au péché parce que cette institution, légale lorsqu'elle est pratiquée normalement, avait été pervertie par des excès. De nos jours, beaucoup de gens perdent leur âme parce qu'ils se laissent totalement absorber par l'idée du mariage et tout ce qui s'y rattache. PFC 256 1 Le mariage est une institution sacrée, mais à notre époque de décadence, il cache toutes sortes de souillures. Il est l'objet de nombreux abus jusqu'à constituer un crime; il est devenu l'un des signes des temps de la fin, de même que les mariages d'avant le déluge avaient véritablement dégénéré en crimes. [...] Cependant, aujourd'hui encore, lorsque sa nature sacrée et ses exigences véritables sont comprises, le mariage est hautement approuvé par le Ciel; il en résultera du bonheur pour les deux époux et Dieu lui-même sera glorifié. Les droits relatifs à la vie conjugale PFC 256 2 Ceux qui se disent chrétiens [...] devraient dûment peser les conséquences qu'entraînent tous les droits de la vie conjugale; toutes leurs actions devraient être fondées sur des principes saints. PFC 256 3 En de nombreux cas, les parents [...] ont abusé de ces droits et, par leur intempérance, ils ont renforcé leurs tendances animales. PFC 256 4 À force d'abuser de ce qui est légitime, on tombe dans un péché grave. PFC 256 5 Bien des gens manquent des connaissances élémentaires en ce qui concerne la vie conjugale. Ils ne sont pas sur leurs gardes, si bien que Satan en profite et prend la direction de leur esprit et de leur vie. Ils ne comprennent pas que Dieu leur demande d'exercer un contrôle sur eux-mêmes, afin d'éviter tout excès dans leurs relations conjugales. Il est peu de gens, en effet, qui considèrent comme un devoir religieux de maîtriser leurs passions. On épouse une personne de son choix et l'on pense que le mariage permet de se laisser aller aux passions les plus viles. Même des hommes et des femmes qui font profession de piété lâchent la bride à leurs convoitises et ne pensent pas que Dieu leur demandera compte de ce qu'ils ont dépensé sans compter leurs énergies vitales, affaiblissant ainsi leur organisme tout entier. Pratiquer l'abnégation et la modération PFC 256 6 Je voudrais faire comprendre à tous combien ils doivent garder leurs forces physiques et mentales dans les meilleures conditions possibles afin d'offrir à leur Créateur un service parfait. En particulier, que l'épouse chrétienne, par ses paroles et par ses actes, évite d'exciter les passions charnelles de son mari. Beaucoup n'ont guère de forces à dépenser dans ce sens, car depuis leur jeunesse ils ont affaibli leur cerveau et leur organisme tout entier en laissant libre cours à leurs passions charnelles. Le renoncement et la tempérance devraient être le mot d'ordre de leur vie conjugale. PFC 257 1 Nos solennelles obligations envers Dieu nous engagent à garder l'esprit pur et le corps sain, en vue d'être utiles à nos semblables et d'offrir au Seigneur un service parfait. L'apôtre Paul fait cette recommandation: "Que le péché ne règne pas dans votre corps mortel, et n'obéissez pas à ses convoitises." Romains 6:12. Ailleurs, il nous dit que "tous ceux qui combattent s'imposent toute espèce d'abstinences". 1 Corinthiens 9:25 (V. Segond 1975). Il exhorte tous ceux qui se prétendent chrétiens à offrir leurs corps "comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu". Romains 12:1. Il dit encore: "Je traite durement mon corps et je le tiens assujetti, de peur d'être moi-même désapprouvé après avoir prêché aux autres." 1 Corinthiens 9:27 (V. Segond révisée 1975). PFC 257 2 Ce n'est pas un amour véritable, mais une passion charnelle qui pousse un homme à faire de sa femme l'instrument de sa convoitise. Combien peu d'hommes aiment comme l'apôtre le veut, lorsqu'il dit: "Comme le Christ a aimé l'Église, et s'est livré lui-même pour elle, afin [non de la souiller, mais] de la sanctifier... après l'avoir purifiée, [...] afin qu'elle paraisse sainte et irrépréhensible." Ephésiens 5:25-27. Voilà la qualité de l'amour que Dieu reconnaît comme saint. L'amour, en effet, est un principe pur et saint; mais la passion charnelle n'admettra aucune retenue et n'acceptera pas d'être contrôlé par la raison. Elle ne voit pas ses conséquences; elle ne raisonnera pas. Satan s'efforce d'affaiblir la maîtrise de soi PFC 257 3 Satan s'efforce d'abaisser le niveau de pureté et d'affaiblir la maîtrise de soi de ceux qui contractent mariage, car il sait que lorsque les passions viles se développent, les facultés morales s'amoindrissent, et qu'il n'a plus à se préoccuper de leur croissance spirituelle. Il sait également qu'il a trouvé ainsi le meilleur moyen d'apposer son odieuse image sur leurs enfants, et qu'il peut alors modeler leur caractère mieux encore que celui des parents. PFC 258 1 Les époux doivent apprendre ce qu'est la convoitise et quelles en sont les conséquences. Le désir peut se manifester d'une manière aussi vile dans le mariage qu'en dehors de lui. PFC 258 2 À quoi aboutit-on en lâchant la bride aux passions inférieures? [...] La chambre des époux, où les anges de Dieu devraient être présents, est profanée par des pratiques avilissantes. Des habitudes bestiales et honteuses entraînent la corruption corporelle et provoquent des maladies répugnantes. Ce que Dieu avait institué pour être une bénédiction est devenu une cause de malédiction. PFC 258 3 Les excès sexuels détruiront effectivement le désir de tout exercice de piété, priveront le cerveau de la substance nécessaire à l'organisme tout entier et épuiseront la vitalité. Aucune femme ne devrait aider son mari dans cette oeuvre d'autodestruction. Elle ne devrait surtout pas le faire si elle a des lumières à ce sujet et si elle aime véritablement son époux. PFC 258 4 Plus on s'abandonne aux passions charnelles, plus elles se fortifient et plus elles réclament impérieusement d'être satisfaites. Que les hommes et les femmes qui craignent Dieu s'éveillent au sens de leur devoir. Beaucoup de soi-disant chrétiens souffrent de paralysie des nerfs et du cerveau par leur intempérance en cette matière. Les maris doivent être prévenants PFC 258 5 Les maris devraient être vigilants, attentionnés, dévoués, fidèles et pleins de tendresse. Ils devraient manifester de l'affection et de la sympathie. S'ils se conforment aux paroles du Christ, leur amour ne s'inspirera ni de la bassesse, ni de la mondanité, ni de la sensualité qui contribueraient à la destruction de leur corps et entraîneraient chez leurs femmes l'affaiblissement et la maladie. Ils ne devraient pas se complaire dans la satisfaction des passions viles, en répétant sans cesse à leurs épouses qu'elles doivent obéissance à leur mari en toutes choses. Lorsque le mari possède la noblesse de caractère, la pureté de coeur, l'élévation d'esprit qui doivent caractériser tout chrétien, cela se manifeste dans la vie conjugale. Si l'Esprit du Christ habite en lui, il ne cherchera pas à nuire au corps, mais son amour profond l'incitera à atteindre, en Christ, le niveau moral le plus élevé. PFC 259 1 Aucun homme ne peut vraiment aimer sa femme si elle se soumet passivement et devient une esclave destinée à satisfaire des passions dépravées. Elle perd dans ce cas toute la valeur qu'elle possédait jadis à ses yeux. Il la voit descendue de son piédestal et la soupçonne bientôt de se soumettre effrontément à de plus vils que lui. Il met en doute sa fidélité et sa pureté, se fatigue d'elle et cherche de nouveaux objets pour éveiller et exciter ses désirs diaboliques. La loi de Dieu est alors totalement méprisée. Ces hommes sont pires que des brutes; ce sont des démons à forme humaine. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est l'amour sanctifié qui élève l'homme et l'ennoblit. PFC 259 2 La femme devient jalouse de son mari et pense que, si l'occasion se présente, il offrira tout aussi bien ses faveurs à une autre femme. Elle se rend compte qu'il n'est pas sous le contrôle de la conscience ou de la crainte de Dieu, qu'il est livré à des passions sans frein, enfin que l'image de Dieu en lui est ternie par la plus basse convoitise. Des exigences déraisonnables PFC 259 3 La question est donc la suivante: la femme doit-elle se sentir obligée de céder aux sollicitations de son mari, lorsqu'elle voit celui-ci sous l'emprise d'une passion vile et lorsqu'elle est moralement convaincue de nuire ainsi à son corps que Dieu lui a enjoint de conserver dans la sainteté et l'honnêteté, afin de l'offrir en sacrifice vivant? PFC 259 4 Ce n'est pas l'amour pur et saint qui pousse une femme à céder à l'instinct bestial de son mari aux dépens de sa santé et de sa vie. Si elle l'aime vraiment et avec sagesse, elle essaiera de l'empêcher de se laisser aller à satisfaire ses convoitises et dirigera son esprit sur des sujets d'ordre plus élevé. Peut-être sera-t-il nécessaire qu'elle insiste humblement et affectueusement, même au risque de déplaire, afin de ne pas avilir son corps par des excès sexuels. La femme devrait, avec douceur et tendresse, rappeler à son mari que Dieu est le premier à avoir des droits sur notre être tout entier et qu'elle ne peut en faire fi, car elle devra en rendre compte au jour du jugement... PFC 259 5 Si une femme a des sentiments élevés et qu'elle préserve sa dignité dans la sainteté et l'honnêteté, elle peut faire beaucoup en utilisant judicieusement son influence pour sanctifier son mari et remplir ainsi la haute mission qui lui est impartie. Elle accomplira ainsi un double devoir, en se sauvant elle-même et en sauvant son conjoint. Il faut agir naturellement avec beaucoup de délicatesse. La sagesse et la patience sont nécessaires, aussi bien que le courage et la force qu'on trouve dans la prière. C'est dans cet amour sincère pour Dieu et pour son mari qu'elle trouvera les seuls mobiles de ses sentiments et de sa conduite. [...] PFC 260 1 Quand une femme laisse le contrôle de son corps et de son esprit à son mari, restant passive en tout point, au mépris de sa conscience, de sa dignité et même de sa personnalité, elle perd toute occasion d'exercer une puissante influence pour le bien qui devrait être la sienne et grâce à laquelle elle pourrait amener son mari à un niveau plus élevé. Elle peut atténuer la rudesse de son époux. Par son influence sanctifiante, elle le rendra plus noble et plus pur, elle le conduira à engager la lutte contre ses passions et à diriger son esprit vers les choses spirituelles, afin qu'ils soient tous deux "participants de la nature divine, en fuyant la corruption qui existe dans le monde par la convoitise". L'influence peut agir puissamment pour amener l'esprit à s'intéresser à des sujets nobles et élevés plutôt qu'à se satisfaire dans les bas-fonds de la sensualité où se complaît le coeur irrégénéré. Si la femme pense que pour plaire à son mari elle doit rabaisser son idéal et laisser la passion bestiale être la base de son amour et le principe de ses actions, elle déplaît à Dieu, car elle échoue dans sa mission, qui est de sanctifier son époux. Si elle se soumet sans la moindre protestation, elle ne comprend absolument pas son devoir envers son mari et envers son Dieu. Nous avons été rachetés à un grand prix PFC 260 2 Les passions inférieures ont leur siège dans le corps, qu'elles utilisent. Les mots "chair, charnel, convoitises charnelles" concernent la nature inférieure et corrompue; la chair en elle-même ne saurait agir contre la volonté de Dieu. Nous sommes exhortés à crucifier la chair, "avec ses passions et ses désirs". Comment y parviendrons-nous? En mortifiant notre corps? Non, mais en neutralisant la tentation au péché. Les pensées corrompues doivent être expulsées. Les facultés mentales doivent être rendues captives de Jésus-Christ. Toutes les propensions bestiales doivent être assujetties aux facultés supérieures de l'âme. L'amour de Dieu doit régner en maître; le Christ doit occuper le trône en souverain absolu. Nos corps doivent être considérés comme sa propriété, qu'il a rachetée. Les membres du corps doivent devenir des instruments de justice. -- Foyer chrétien, 115-121. La mère et son enfant PFC 261 1 Plutôt que d'être esclave de son ménage, elle qui est l'épouse et mère, qu'elle prenne le temps de lire, de se tenir au courant de ce qui se passe, d'être une compagne pour son mari, de suivre le développement de l'intelligence de ses enfants. Qu'elle saisisse les occasions qui s'offrent à elle pour conduire ceux qu'elle aime, par son influence, à une vie plus noble. Qu'elle prenne le temps de faire de son Sauveur un compagnon de chaque jour, un ami intime en étudiant sa Parole. Qu'elle sorte dans la nature avec ses enfants et apprenne à toujours mieux connaître Dieu à travers la beauté de son oeuvre. PFC 261 2 Qu'elle cultive la joie et l'entrain. Les travaux quotidiens terminés, que la soirée soit consacrée à une agréable réunion de famille plutôt qu'à d'interminables travaux de couture. Ainsi, beaucoup d'hommes en viendront à préférer la société de leur famille à celle du cercle ou du café; plus d'un garçon sera préservé des mauvaises influences de la rue et plus d'une jeune fille gardée des fréquentations frivoles et corruptrices. L'influence de la famille sera pour les parents et les enfants ce que Dieu désire qu'elle soit: une bénédiction pour toute la vie. PFC 261 3 La vie conjugale n'est pas un roman. Elle comporte ses difficultés propres et ses réalités domestiques. L'épouse ne doit pas se comporter comme une enfant gâtée, mais comme une femme qui porte sur ses épaules des fardeaux réels et non imaginaires, et mène une vie raisonnable et réfléchie, sachant qu'il y a bien autre chose à faire que de s'occuper de sa propre personne. PFC 261 4 La question suivante est fréquemment posée: "La femme doitelle renoncer à user de sa propre volonté?" La Bible déclare avec netteté que l'homme est le chef de la famille: "Femmes, soyez soumises à vos maris." Colossiens 3:18. Si l'apôtre se limitait à cet ordre, nous pourrions en déduire que la condition de la femme n'est pas enviable; elle est même très dure et éprouvante dans bien des cas, et il serait souhaitable qu'il y ait moins de mariages. De nombreux maris s'arrêtent à ces mots: "Femmes soyez soumises à vos maris", alors qu'il est nécessaire de lire la suite: "Comme il convient dans le Seigneur." PFC 262 1 Ce qui est demandé à la femme est qu'elle cherche à chaque instant à craindre Dieu et à le glorifier. C'est au Seigneur Jésus-Christ seul qu'elle doit se soumettre entièrement, lui qui, au prix inestimable de sa vie, l'a rachetée et l'a élevée au rang d'enfant de Dieu. Celui-ci lui a donné une conscience, qui ne saurait être ignorée impunément. Sa propre personnalité ne peut se fondre dans celle de son mari, car elle appartient au Christ par droit de rachat. C'est une erreur de prétendre qu'en vertu d'une soumission aveugle elle doit en toutes choses accomplir exactement ce que son mari lui demande, alors qu'elle sait qu'en agissant de la sorte, elle causerait un préjudice à son corps et à son esprit, qui ont été délivrés de l'esclavage de Satan. PFC 262 2 Lorsque les maris exigent de leurs épouses une soumission complète, en déclarant qu'elles n'ont ni opinion, ni initiative à faire valoir dans le foyer, et qu'elles n'ont qu'à obéir implicitement, ils les mettent dans une situation que l'Écriture n'admet pas. En interprétant la Bible comme ils le font, ils dénaturent le but de l'institution du mariage. Ils agissent de la sorte uniquement pour exercer une autorité arbitraire, qui ne peut être invoquée comme une prérogative leur appartenant. Mais voici la suite du conseil de l'apôtre (Colossiens 3:19): "Maris, aimez vos femmes, et ne vous aigrissez pas contre elles." Pourquoi le mari aurait-il de l'animosité envers son épouse? S'il découvre éventuellement que sa femme commet des erreurs et qu'elle a de nombreux défauts, s'aigrir contre elle n'apportera pas de remède au mal. -- Foyer chrétien, 104-110. PFC 262 3 Quel que soit son entourage, toute femme sur le point de devenir mère devrait s'efforcer d'être toujours joyeuse, aimable et satisfaite, en sachant que tous ses efforts dans ce sens lui seront payés au centuple par les dispositions physiques et morales de ses enfants. Bien plus: elle peut, de cette façon, cultiver pour elle-même un esprit serein qui se reflétera dans sa famille et sur tous ceux qu'elle sera appelée à fréquenter. Sa santé physique en sera grandement améliorée. De nouvelles forces jailliront du plus profond de son être, son sang coulera plus vite que si elle se laissait aller au découragement. Sa santé mentale sera améliorée par sa tranquillité d'esprit. Sa volonté est assez forte pour résister aux sautes d'humeur et ses nerfs en seront grandement soulagés. Les enfants qui ont été privés de la vitalité qu'ils auraient dû hériter de leurs parents devraient être entourés de soins les plus attentifs. Par un respect absolu des lois corporelles, on peut grandement améliorer l'état de beaucoup de choses. PFC 263 1 Celle qui s'apprête à devenir mère devrait se confier dans l'amour de Dieu. Son esprit doit être en paix; elle devrait se confier dans l'amour de Jésus, mettre en pratique ses paroles, se rappeler que la mère est la collaboratrice de Dieu. PFC 263 2 Beaucoup de parents tiennent pour négligeables les influences prénatales, mais il n'en est pas de même pour Dieu. Le message apporté deux fois, de la manière la plus solennelle, par un ange à Manoach montre que ce sujet doit retenir notre plus grande attention. PFC 263 3 En s'adressant à cette mère hébraïque [la femme de Manoach], Dieu parle pour les mères de tous les siècles: "Elle observera tout ce que je lui ai prescrit." Le bien-être de l'enfant à venir dépend donc énormément des habitudes de sa mère, dont les goûts et les passions doivent être soumis à des principes. Si elle veut accomplir le dessein que Dieu a formé en lui donnant un enfant, elle doit s'interdire un certain nombre de choses. PFC 263 4 De nombreux pièges attendent les jeunes dans le monde, et ils sont légion ceux qu'attire une vie faite de plaisirs égoïstes et sensuels. Ils ne peuvent discerner les dangers cachés, ni l'issue redoutable du sentier qui semble les conduire au bonheur. La satisfaction de leurs appétits et de leurs passions épuise leurs énergies, et c'est ainsi que des millions d'entre eux se perdent pour cette vie et pour l'éternité. Les parents ne devraient pas oublier que leurs enfants rencontrent ces tentations et il faudrait qu'ils les préparent à les surmonter avant leur naissance. PFC 263 5 Avant la naissance, si elle [la mère] s'écoute, si elle est égoïste, impatiente et exigeante, ces traits de caractère se retrouveront chez le petit être. C'est ainsi que bien des enfants ont reçu à leur naissance des tendances au mal presque insurmontables. PFC 263 6 Mais si la mère s'attache fermement à de bons principes, si elle pratique la tempérance et cultive l'abnégation, si elle est aimable et bonne, elle peut transmettre à son enfant ces précieuses qualités. Quand les tâches de la mère devraient être allégées PFC 264 1 On commet souvent l'erreur de ne pas apporter un changement dans la vie d'une femme avant la naissance de ses enfants. Pendant cette période importante, son travail devrait être allégé. De grands bouleversements se produisent en elle. Cela requiert une plus grande quantité de sang et par conséquent un surcroît de nourriture de qualité destinée à être transformée en sang. Si elle ne consomme pas une quantité suffisante d'aliments nourrissants, elle ne peut conserver toute sa vigueur physique, ce qui altère la vitalité de l'enfant qu'elle attend. Il lui faut également veiller à ses vêtements. Elle devrait prendre soin de protéger son corps de toute sensation de froid et ne pas inutilement faire appel à sa vigueur pour suppléer le manque de vêtements confortables. Si la femme enceinte est privée d'une nourriture abondante et saine, son sang sera appauvri, sa circulation sera perturbée et son enfant souffrira des mêmes carences; il lui sera impossible de trouver les éléments dont son propre sang a besoin pour se former. La santé de la mère et celle de l'enfant dépendent donc beaucoup du confort des vêtements et de la qualité des aliments consommés. Recommandations à la mère qui allaite PFC 264 2 Le meilleur aliment pour le bébé est celui que la nature lui fournit. Il ne devrait pas en être privé sans nécessité. Il faut être sans coeur pour se libérer, afin de conserver ses aises et sa liberté, du devoir si doux d'allaiter son enfant. PFC 264 3 La période pendant laquelle l'enfant reçoit le lait de sa mère est très importante. Bien des mamans, au cours de ces mois, s'épuisent au travail, se chargent de sang par leur alimentation; le bébé s'en trouve sérieusement affaibli, non seulement parce que le lait maternel subit les effets de l'énervement, mais parce que son propre sang est empoisonné par suite du régime malsain de sa mère, qui perturbe tout l'organisme de celle-ci ainsi que la nourriture de l'enfant. Ce dernier est en outre influencé par l'état d'esprit de sa mère. Si elle est malheureuse, facilement agitée, irritable, portée à manifester ses passions, la nourriture que le bébé va recevoir d'elle sera de nature à provoquer des coliques, des spasmes et même, dans certains cas, des convulsions et des attaques. PFC 265 1 Le caractère de l'enfant est aussi plus ou moins affecté par la qualité de l'alimentation que ce dernier reçoit de sa mère. Il est donc important que celle-ci, pendant la période de l'allaitement, s'efforce de se maintenir dans un état d'esprit optimiste et de se dominer. En agissant ainsi, elle évite d'altérer la nourriture de son enfant; de plus, le calme et la maîtrise de soi qu'elle conserve quand elle s'occupe du bébé ont une influence favorable sur la formation mentale de celui-ci. Si l'enfant est nerveux et facilement agité, l'attitude prudente et patiente de sa mère tendra à l'apaiser, à le corriger, et à améliorer nettement sa santé. -- Foyer chrétien, 246-249. De la régularité dans les soins et la tendresse PFC 265 2 Les enfants sont confiés à leurs parents comme un dépôt précieux, dont Dieu, un jour, leur demandera compte. Nous devrions accorder plus de temps, de soin et de prière à leur éducation. Ils ont davantage besoin d'une instruction de qualité. -- Foyer chrétien, 153. PFC 265 3 Bien des enfants ont souffert de soins inappropriés. Lorsqu'ils étaient difficiles, on leur donnait à manger pour les calmer, alors que, dans la plupart des cas, leur irritabilité provenait justement du fait qu'ils avaient reçu une trop grande quantité d'une nourriture rendue malsaine par les mauvaises habitudes diététiques de leur mère. Un surcroît d'aliments ne faisait qu'aggraver les choses, leur estomac étant déjà surchargé. PFC 265 4 Les enfants sont généralement élevés, dès le berceau, suivant le principe qu'ils peuvent satisfaire leur appétit, et on leur dit qu'ils vivent pour manger. Leur mère joue un grand rôle dans la formation de leur caractère durant leur tendre enfance. Elle peut leur apprendre soit à contrôler leur appétit, soit à le satisfaire et à devenir des gloutons. Très souvent elle dresse un plan de travail pour la journée et, lorsque ses enfants la dérangent, au lieu de prendre le temps d'apaiser leurs petits chagrins et de les distraire, elle leur donne quelque chose à manger pour qu'ils se tiennent tranquilles, ce qui réussit pendant un certain temps, mais peut, en fin de compte, aggraver les choses. L'estomac des enfants a été surchargé de nourriture alors qu'ils n'en avaient pas le moindre besoin. Tout ce qu'ils voulaient, c'était un peu de temps et d'attention de leur mère. Mais celle-ci considère son temps comme trop précieux pour être consacré à l'amusement de ses enfants. Peut-être pense-t-elle que l'agencement de sa maison, les compliments qu'elle en retirera, et la préparation très élaborée des repas sont plus dignes d'intérêt que le bonheur et la santé de ses enfants. PFC 266 1 Au lieu de penser à la mode ou au désir de provoquer l'admiration, recherchons, dans la confection de la layette du nouveau-né, le confort, la commodité et l'hygiène. La mère ne devrait pas perdre son temps à broder ou à confectionner diverses fantaisies destinées à embellir ces petits vêtements, se chargeant ainsi d'un travail inutile au détriment de sa santé et de celle de son enfant. Elle ne devrait pas davantage se fatiguer les yeux et les nerfs par des travaux de lingerie fine à un moment où elle a besoin du maximum de repos et d'exercices distrayants. Qu'elle comprenne que son devoir est de conserver ses forces pour faire face aux exigences futures. -- Foyer chrétien, 251-253. Le besoin de maîtrise de soi dans l'éducation des enfants PFC 266 2 Dans l'éducation des enfants, il arrive que la volonté ferme de la mère soit confrontée à la volonté irraisonnée et indisciplinée de l'enfant. Dans de telles circonstances, la mère doit agir avec une grande sagesse. Un manque de sagesse, une contrainte sévère peuvent provoquer de graves dommages sur l'enfant. PFC 266 3 Autant que possible, cette crise devrait être évitée, car elle représente une lutte difficile aussi bien pour la mère que pour l'enfant. Mais une fois que cette confrontation est engagée, l'enfant doit soumettre sa volonté à la volonté plus sage des parents. PFC 266 4 La mère devrait contrôler parfaitement ses réactions et ne rien faire qui puisse fait naître chez l'enfant un esprit de défiance. Elle gagnera davantage en gardant la voix douce et aimable. Elle doit traiter l'enfant de telle sorte qu'il soit attiré vers Jésus. Elle doit réaliser que Dieu est son aide et l'amour sa force. Si elle est sage et chrétienne, elle ne forcera pas l'enfant à se soumettre. Elle priera sérieusement pour que l'ennemi n'obtienne pas la victoire, et dans la prière elle renouvellera sa vie spirituelle. Elle verra que le même pouvoir qui agit en elle agit aussi dans le coeur de l'enfant. Celui-ci deviendra plus gentil, plus soumis. La bataille est gagnée. Sa patience, sa gentillesse, ses paroles de retenue ont fait leur oeuvre. La paix succède à la tempête, comme le rayon du soleil à la pluie. Et les anges qui ont assisté à la scène expriment des chants de joie. PFC 267 1 Ces crises surviennent aussi entre mari et femme qui, à moins d'être soumis à l'Esprit de Dieu, manifesteront l'esprit impulsif et déraisonnable si souvent exprimé par leurs enfants. La confrontation des volontés est comme le frottement de deux silex. -- Testimonies for the Church 7:47, 48. Position et responsabilité de la mère PFC 267 2 Quand vous accomplissez fidèlement votre devoir dans votre foyer, le père comme prêtre de la maison, la mère comme missionnaire du foyer, vous multipliez les moyens de faire du bien hors du foyer. Alors que vous développez vos propres capacités, vous vous qualifiez davantage pour oeuvrer dans l'Eglise et dans le voisinage. En s'attachant les enfants et en les attachant à Dieu, père, mère et enfants deviennent des collaborateurs avec Dieu. -- Testimonies for the Church 7:67. PFC 267 3 La femme devrait occuper la position que Dieu lui a assignée à l'origine, c'est-à-dire être l'égale de l'homme. Le monde a besoin de mères qui ne le soient pas de nom seulement, mais qui le soient dans le plein sens du terme. Nous pouvons dire, sans crainte de nous tromper, que les devoirs spécifiques de la femme sont plus sacrés, plus saints que ceux de l'homme. Que les femmes prennent conscience du caractère sacré de leur mission et qu'elles l'accomplissent par la puissance de Dieu et dans sa crainte. Qu'elles apprennent à leurs enfants à se rendre utiles dans ce monde en vue d'un monde meilleur. PFC 267 4 Celle qui est épouse et mère ne devrait pas épuiser ses forces et laisser dormir ses talents en s'en remettant complètement à son époux. Sa personnalité ne peut pas se fondre en lui. Elle devrait se rendre compte qu'elle est son égale -- et se tenir à ses côtés, fidèle à son poste comme lui l'est au sien. Son rôle dans l'éducation de ses enfants est en tous points aussi élevé et ennoblissant que tout ce que son mari pourrait être appelé à faire, fût-ce assumer les fonctions de chef d'État. PFC 267 5 Un roi sur son trône n'a pas une responsabilité plus importante que celle d'une mère. Elle est la reine de la maison. Elle détient le pouvoir de modeler le caractère de ses enfants, afin de les rendre dignes de la vie éternelle. Un ange ne pourrait réclamer une mission plus haute; car en accomplissant cette oeuvre, elle est au service de Dieu. Qu'elle prenne seulement conscience de l'importance de sa tâche, et cela lui donnera du courage. Qu'elle se rende compte de la valeur de son travail et se revête de toutes les armes de Dieu, afin de résister à la tentation de se conformer aux usages du monde. Sa mission concerne le temps présent et l'éternité. PFC 268 1 Si des hommes mariés entrent dans l'oeuvre, laissant le soin des enfants à leur épouse, celle-ci accomplit un travail tout aussi important que le père. Si l'un consacre son temps au champ missionnaire, l'autre est, dans le foyer, une missionnaire dont les soucis, les angoisses et les fardeaux excèdent souvent ceux du père. La tâche de la mère est sérieuse et importante. Dans le champ missionnaire, il arrive que le mari reçoive les honneurs des hommes, mais celle qui peine au foyer ne reçoit pas toujours une récompense terrestre pour ses labeurs. Pourtant, si elle travaille en vue de l'intérêt des siens, cherchant à former leur caractère à l'image du divin modèle, l'ange inscrira son nom dans les registres du ciel avec ceux des plus grands missionnaires de ce monde. Dieu ne voit pas les choses comme l'homme, à la vision imparfaite, les voit. PFC 268 2 Le monde pullule d'influences corruptrices. La mode et le milieu exercent un grand pouvoir sur la jeunesse. Si la mère néglige d'instruire, de diriger et de réprimer ses enfants, elle les verra s'engager tout naturellement sur la pente du mal et se détourner du bien. Aussi doit-elle répéter fréquemment la prière de Manoah: "Quelle règle de conduite doit suivre l'enfant, et que devra-t-il faire?" Si elle met en pratique les instructions de la Parole de Dieu, elle recevra la sagesse nécessaire. PFC 268 3 Chaque mère de famille doit se dire que tous ses instants ont une valeur incalculable; son travail sera jugé au jour solennel du règlement des comptes. On verra alors qu'une forte proportion de fautes et de crimes commis sur la terre sont attribuables à l'ignorance et à la négligence de celles dont le devoir était de diriger dans la bonne voie les pas chancelants de leurs enfants. On verra également que la majorité des hommes qui ont éclairé le monde de l'éclat de leur génie ou des rayons bienfaisants de la vérité et de la vertu devaient les mobiles de leurs actes et de leur succès aux efforts et aux prières d'une mère chrétienne. L'influence de la mère PFC 268 4 Le milieu où vit la mère peut être humble, mais son influence, jointe à celle du père, demeure jusque dans l'éternité. La puissance qu'elle exerce pour le bien est, après Dieu, la plus forte qui soit sur la terre. PFC 269 1 Une mère chrétienne doit avoir l'esprit constamment en éveil, afin de discerner les dangers qui entourent ses enfants. Elle-même gardera son âme dans une atmosphère pure et sainte; elle soumettra son caractère et ses principes à la Parole de Dieu et accomplira fidèlement son devoir, vivant au-dessus des petites tentations qui l'assailliront continuellement. PFC 269 2 Les enfants comprennent vite et sont parfaitement capables de distinguer entre une parole patiente et affectueuse et un commandement impatient et intempestif, qui tarit l'amour et l'affection dans leur coeur. La véritable mère chrétienne ne fera pas fuir ses enfants loin d'elle par son irritabilité et son manque d'amour et de compréhension. PFC 269 3 Mamans, sachez que votre influence et votre exemple affectent le caractère et la destinée de vos enfants; pour assumer cette responsabilité, efforcez-vous d'acquérir un esprit bien équilibré et un caractère pur qui ne reflète que la vérité, l'amour et la beauté. PFC 269 4 Beaucoup de maris et d'enfants ne trouvent rien d'attirant à la maison, où ils sont toujours accueillis par des plaintes et des cris; ils recherchent alors du bien-être et de l'amusement loin du foyer, dans un bar ou d'autres lieux de plaisir. L'épouse et mère, occupée par les soins de son ménage, néglige les petites attentions qui rendent la vie du foyer agréable pour le mari et les enfants, même si elle évite de parler de ses soucis personnels en leur présence. Pendant qu'elle s'absorbe dans la préparation d'un plat ou la confection d'un vêtement, son mari et ses fils rentrent et sortent comme des étrangers. PFC 269 5 Si les mères se permettent d'être négligées dans les vêtements qu'elles portent à la maison, elles enseignent à leurs enfants à suivre la même voie. Bien des mères pensent que tout est assez bien pour être porté, qu'il soit maculé ou élimé. Mais elles perdent rapidement toute influence dans le foyer. Les enfants comparent la façon de s'habiller de leur mère à celle des autres dont la tenue est soignée et leur respect pour elle s'affaiblit. PFC 269 6 La véritable femme et mère accomplira ses devoirs avec dignité, ne considérant pas comme dégradant d'accomplir avec ses mains ce qui est nécessaire pour avoir une maison bien arrangée. -- Foyer chrétien, 223-245. Le chef de famille imite le Christ PFC 270 1 Le père est véritablement l'axe de la famille. Il est le législateur qui représente, dans son seul comportement d'homme, les vertus les plus hautes: énergie, intégrité, honnêteté, patience, courage, diligence et sens pratique. Le père est, en quelque sorte, le prêtre du foyer, déposant sur l'autel de Dieu les sacrifices du matin et du soir. La femme et les enfants devraient être encouragés à s'unir à cette offrande et à participer aux chants de louange. Matin et soir le père, en tant que prêtre du foyer, devrait confesser à Dieu les péchés commis par lui-même et par ses enfants durant la journée: ceux dont il a connaissance, mais aussi les fautes secrètes, que l'oeil de Dieu a perçues. Cette règle, fidèlement observée par le père quand il est là, ou par la mère quand il est absent, est une source de bénédiction pour la famille. PFC 270 2 À celui qui est mari et père, je voudrais dire: Faites en sorte que votre âme baigne dans une atmosphère pure et sainte. Chaque jour vous devez apprendre quelque chose du Christ. Vous ne devez jamais manifester un esprit tyrannique au sein du foyer. L'homme qui agit ainsi se fait le complice des agents de Satan. Que votre volonté soit soumise à celle de Dieu. Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour rendre la vie de votre femme agréable et heureuse. Prenez la Parole de Dieu comme conseillère, et vivez ses enseignements dans votre foyer. Vous les vivrez alors aussi à l'église et, même sur votre lieu de travail, vous ne vous en départirez pas. Les principes célestes ennobliront la conduite de toutes vos affaires. Les anges de Dieu collaboreront avec vous et vous aideront à révéler le Christ au monde. PFC 270 3 Ne permettez pas à vos soucis professionnels d'assombrir votre vie familiale. Si vous perdez patience et cessez de témoigner gentillesse et amour dès que quelque chose, même sans importance, survient de façon légèrement contraire à ce que vous auriez souhaité, vous montrez par là que vous n'avez pas choisi pour compagnon celui qui vous a tant aimé qu'il a donné sa vie pour vous, afin que vous soyez un avec lui. PFC 270 4 Le fait de se targuer constamment de sa position de chef de famille n'est pas une marque de virilité pour un mari. De l'entendre faire appel aux Écritures pour justifier son autorité ne fera pas grandir le respect qu'on lui doit. Exiger de sa femme, la mère de ses enfants, qu'elle agisse selon ses plans, comme s'ils étaient infaillibles, ne le rendra pas plus viril. Le Seigneur a désigné le mari comme chef de la femme pour être son protecteur; il est le lien qui unit les membres de la famille, de même que le Christ est le chef de l'Église et le Sauveur de son corps mystique. Que tout mari qui prétend aimer Dieu étudie avec soin les exigences divines concernant son rôle. L'autorité du Christ s'exerce dans la sagesse, l'amour et la douceur; c'est ainsi que le mari doit manifester son autorité et imiter le grand chef de l'Église. -- Foyer chrétien, 204-207. Les parents travaillent ensemble au salut de leurs enfants PFC 271 1 Si le voile pouvait se déchirer, si le père et la mère voyaient comment Dieu évalue le travail de la journée et comment son regard infini compare l'oeuvre de l'un avec celle de l'autre, ils seraient bien étonnés des déclarations divines. Le mari considérerait ses travaux avec plus de modestie, tandis que sa femme en retirerait un courage et une énergie nouvelle pour continuer sa tâche avec sagesse, persévérance et patience. Elle connaîtrait alors la valeur de son travail: tandis que le père s'est intéressé à des choses éphémères et périssables, elle, la mère, s'est occupée du développement des esprits et des caractères; elle a travaillé ainsi non seulement pour le temps présent mais aussi pour l'éternité. -- Foyer chrétien, 224, 225. PFC 271 2 Les devoirs du père envers ses enfants ne peuvent être transférés sur la mère. Si elle accomplit sa propre tâche, son fardeau est suffisamment lourd à porter. Ce n'est qu'en agissant à l'unisson que le père et la mère peuvent mener à bien la tâche que le Seigneur leur a confiée. PFC 271 3 Le père ne devrait pas se démettre de sa participation à l'éducation de ses enfants pour cette vie et pour l'éternité. Il doit assumer sa part de responsabilités. Il y a obligation pour le père comme pour la mère. Les parents doivent se témoigner amour et respect mutuels s'ils veulent voir ces qualités se développer chez leurs enfants. PFC 271 4 Le père devrait encourager et soutenir la mère dans sa tâche par des attitudes et des paroles empreintes de tendresse. PFC 271 5 Essayez d'aider votre femme dans les difficultés qu'elle rencontre. Veillez à la manière dont vous parlez; faites preuve, dans votre façon d'agir, de délicatesse, de courtoisie et d'amabilité, et vous serez récompensé. PFC 272 1 Le père qui a des garçons devrait être très proche de ses fils. Qu'il les fasse profiter de sa grande expérience et leur parle avec une tendresse et une simplicité telles qu'il s'attache leur coeur. Il devrait leur faire comprendre qu'il a constamment en vue leur intérêt et leur bonheur. PFC 272 2 Celui qui a une famille avec des garçons doit comprendre que, quelle que soit sa vocation, il n'a pas le droit de négliger les âmes dont il a la charge. En permettant qu'ils viennent au monde, il a pris la responsabilité devant Dieu de faire tout ce qui est en son pouvoir pour les préserver des fréquentations mondaines et des mauvais camarades. Il ne devrait pas laisser entièrement à la mère le soin de ses fils turbulents. C'est une charge trop lourde pour elle. Il doit arranger les choses au mieux de leurs intérêts respectifs. Il peut être très pénible pour la mère de toujours se maîtriser et d'agir avec sagesse dans l'éducation de ses enfants. Dans ce cas, ce serait au père de porter la plus grande part du fardeau. Il devrait s'efforcer de faire tout son possible pour le salut de ses enfants. -- Foyer chrétien, 208-212. Conseil sur le nombre d'enfants PFC 272 3 Les enfants constituent l'héritage du Seigneur, et nous devrons lui rendre compte de la manière dont nous aurons géré son bien. Avec amour, foi et prière, les parents doivent travailler en faveur des leurs jusqu'à ce qu'ils puissent se présenter avec joie devant Dieu, en disant: "Me voici, moi et les enfants que l'Éternel m'a donnés..." PFC 272 4 Dieu désire que les parents agissent et vivent comme des personnes raisonnables de manière à donner à chaque enfant une éducation convenable. La mère devrait disposer à la fois de force et de temps pour employer ses facultés mentales au service de ses enfants, afin de les rendre aptes à vivre en compagnie des anges. Elle devrait avoir suffisamment de courage pour jouer loyalement son rôle auprès d'eux, inspirée par la crainte et l'amour de Dieu, afin qu'ils deviennent une source de bénédiction dans la famille et dans la société. PFC 273 1 Le mari et père devrait réfléchir à tout cela pour que sa femme ne soit pas surchargée et, de ce fait, accablée par le découragement. Il fera en sorte qu'elle ne soit pas placée dans des conditions qui l'empêcheraient de prendre soin de ses nombreux enfants et de leur donner une éducation convenable. PFC 273 2 Il y a des parents qui, sans se préoccuper de savoir s'ils pourront oui ou non pourvoir aux besoins d'une nombreuse famille, mettent au monde de nombreux enfants, dont le soin et l'instruction dépendent, bien sûr, totalement d'eux. C'est un grand mal, non seulement pour la mère, mais aussi pour les enfants et la société. PFC 273 3 Combien on néglige de prendre en considération l'avenir des enfants! La préoccupation majeure est de satisfaire la passion et, de ce fait, on impose à l'épouse et à la mère des charges qui minent sa vitalité et affaiblissent ses facultés spirituelles. Son état de santé altéré, elle se trouve ainsi portée au découragement en se voyant entourée d'enfants dont elle ne peut s'occuper comme elle le devrait. Ne recevant pas l'enseignement requis, ces derniers vont grandir dans des conditions qui les entraîneront à déshonorer Dieu et à transmettre à d'autres les défauts de leur nature. C'est ainsi que se forme toute une multitude de personnes que Satan manie à sa guise. -- Foyer chrétien, 151-156. ------------------------Chapitre 23 -- Le ministère céleste du Christ Qu'est-ce que le sanctuaire? PFC 275 1 "Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié." Daniel 8:14. Cette déclaration, la base et la colonne centrale de la foi adventiste, était familière à tous les amis du prochain retour du Christ. Répétée par des milliers de bouches, elle était comme le mot d'ordre de leur foi. Tous étaient convaincus que leurs espérances les plus glorieuses et les plus chères dépendaient des événements prédits dans ce passage dont la période prophétique expirait à l'automne 1844. Avec tout le monde chrétien, les adventistes croyaient alors que la terre, en totalité ou en partie, constituait le sanctuaire, et que la "purification du sanctuaire" signifiait l'embrasement du globe par le feu au dernier jour, c'està-dire au moment du retour du Seigneur, qui, selon cette interprétation, devait se produire en 1844. PFC 275 2 Or, le temps fixé avait passé et le Seigneur n'était pas revenu. Mais les croyants savaient que la Parole de Dieu ne peut faillir. Il fallait donc qu'il y eût quelque erreur dans leur interprétation de la prophétie; mais où était cette erreur? Un grand nombre pensa avoir résolu le problème en niant que les deux mille trois cents jours se fussent terminés en 1844. Sur quoi basaient-ils leur affirmation? Uniquement sur le fait que Jésus n'était pas revenu au moment où on l'attendait. Ils prétendaient que si les deux mille trois cents jours avaient pris fin en 1844, le Seigneur serait venu pour purifier la terre par le feu, et que du fait qu'il n'était pas venu, l'aboutissement de la prophétie en question ne coïncidait pas avec cette date. PFC 276 1 Accepter cette conclusion, c'était renoncer au calcul adopté pour les périodes prophétiques. On avait constaté que les deux mille trois cents jours partaient de l'automne de l'année 457 avant notre ère, date à laquelle était entré en vigueur le décret d'Artaxerxès ordonnant la restauration et la reconstruction de Jérusalem. En prenant cette date comme point de départ, on se rendit compte que tous les événements jalonnant cette période d'après le texte de Daniel (Daniel 9:25-27) s'étaient parfaitement accomplis. Soixante-neuf semaines, soit les quatre cent quatre-vingt-trois premières années de cette période, devaient aboutir "au Christ", à "l'Oint" (ou Messie); or, le baptême et l'onction de Jésus, qui eurent lieu en l'an 27, se produisirent exactement à la date fixée. Au milieu de la soixante-dixième semaine, le Messie devait être "retranché". Or, Jésus avait été crucifié juste trois ans et demi après son baptême, au printemps de l'an 31 de notre ère. Et comme les soixante-dix semaines (ou quatre cent quatre-vingt-dix ans) étaient exclusivement réservées au peuple juif, à l'expiration de cette période, en l'an 34 de notre ère, Israël ayant définitivement rejeté le Christ en persécutant ses disciples, les apôtres s'étaient tournés vers les Gentils. Les quatre cent quatre-vingt-dix premières années écoulées, il restait encore mille huit cent dix ans de la période des deux mille trois cents. Si l'on ajoute 1810 à l'an 34, on aboutit à l'année 1844. C'est alors, dit l'ange, que "le sanctuaire sera purifié". Tous les détails de la prophétie s'étaient donc accomplis à point nommé. PFC 276 2 Avec ce calcul tout cela était clair et concordant, sauf un seul point: aucun événement répondant à la purification du sanctuaire n'avait marqué l'année 1844. Nier que cette période aboutit à cette date, c'était tout remettre en question et renoncer à des positions établies par d'indéniables accomplissements de la prophétie. PFC 276 3 Or, le Dieu qui avait conduit son peuple durant tout le cours du grand mouvement adventiste, celui qui l'avait honoré de sa puissance et de sa gloire, n'allait pas permettre que son oeuvre sombrât dans les ténèbres et le désespoir, taxée d'imposture et de fanatisme. Un grand nombre de croyants abandonnaient leur ancien calcul des périodes prophétiques et reniaient le grand mouvement qui en était issu, mais d'autres n'étaient pas disposés à abjurer des points de foi appuyés sur les faits, les Écritures et le témoignage de l'Esprit de Dieu. Convaincus d'avoir adopté dans leur étude des prophéties des principes d'interprétation parfaitement sains, ils estimaient que leur devoir était de rester fidèles à ce qui était acquis. Adressant à Dieu de ferventes prières, ils se remirent à examiner les bases de leur foi, afin de découvrir leur erreur. N'en trouvant aucune dans le calcul des périodes prophétiques, ils en vinrent à examiner avec plus de soin la question du sanctuaire. PFC 277 1 Cette étude les amena d'abord à la conclusion que rien dans les Écritures ne soutenait la croyance populaire selon laquelle la terre serait le sanctuaire. En revanche, ils y trouvèrent un exposé complet de la question du sanctuaire, de sa nature et de ses services. Au fait, le témoignage des auteurs sacrés était si abondant et si clair que l'hésitation était impossible. Dans l'épître aux Hébreux, l'apôtre Paul disait textuellement: "La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre. Un tabernacle fut, en effet, construit. Dans la partie antérieure, appelée le lieu saint, étaient le chandelier, la table et les pains de proposition. Derrière le second voile se trouvait la partie du tabernacle appelée le saint des saints, renfermant l'autel d'or pour les parfums et l'arche de l'alliance, entièrement recouverte d'or. Il y avait dans l'arche un vase d'or contenant la manne, la verge d'Aaron, qui avait fleuri, et les tables de l'alliance. Au-dessus de l'arche étaient les chérubins de la gloire, couvrant de leur ombre le propitiatoire." Hébreux 9:1-5. PFC 277 2 Le sanctuaire dont parlait l'apôtre, c'était le tabernacle que Moïse construisit sur l'ordre de Dieu pour être la demeure terrestre du Tout-Puissant. "Ils me feront un sanctuaire, et j'habiterai au milieu d'eux." Exode 25:8. Les Israélites voyageant alors dans le désert, le tabernacle fut construit de façon à pouvoir être démonté et transporté de lieu en lieu. Néanmoins, cette construction était d'une grande magnificence. Ses parois, faites de planches plaquées d'une forte couche d'or laminé, étaient assemblées et enchâssées dans des socles d'argent. La toiture était formée d'une série de tapis superposés. La couverture extérieure était de peaux, tandis que celle de l'intérieur se composait d'une tapisserie de fin lin sur laquelle étaient brodées des figures de chérubins. Entouré d'une cour ou parvis extérieur, où se trouvait l'autel des holocaustes, le tabernacle -- ou la tente -- consistait en deux pièces appelées respectivement le lieu saint et le lieu très saint (ou saint des saints). Ces deux pièces étaient séparées par une magnifique draperie. Un voile d'un tissu semblable, formant portière, fermait l'entrée de la première pièce. PFC 278 1 Dans le lieu saint, au midi, se trouvait le chandelier à sept lampes éclairant nuit et jour le sanctuaire; au nord il y avait la "table des pains de proposition", et devant le voile séparant le lieu saint du lieu très saint était l'autel d'or, ou "autel des parfums", duquel une nuée odoriférante montait chaque jour devant Dieu avec les prières d'Israël. PFC 278 2 Le lieu très saint renfermait "l'arche de l'alliance", coffret de bois précieux, plaqué d'or, contenant les deux tables de pierre sur lesquelles Dieu avait gravé les dix commandements. Le "propitiatoire", qui en formait le couvercle, était une oeuvre d'art forgée d'une seule pièce d'or massif. À chaque extrémité, il portait un chérubin en or battu. Dans cette pièce, entre les chérubins, se manifestait la présence divine, voilée par une nuée resplendissante. PFC 278 3 Après l'établissement des Hébreux en Canaan, le tabernacle fut remplacé par le temple de Salomon, édifice beaucoup plus vaste et permanent, mais conservant les mêmes proportions et les mêmes pièces d'ameublement. C'est sous cette forme que le sanctuaire a subsisté -- sauf pendant la période où il resta en ruine, aux jours de Daniel -- jusqu'à sa destruction par les Romains en l'an 70 de notre ère. Tel était le seul sanctuaire mentionné dans les Écritures comme ayant existé sur la terre. Saint Paul nous informe que c'était le sanctuaire de l'ancienne alliance. Mais la nouvelle alliance n'a-t-elle pas, elle aussi, un sanctuaire? PFC 278 4 Revenant à l'épître aux Hébreux, les croyants avides de lumière remarquèrent que l'existence d'un second sanctuaire, celui de la nouvelle alliance, était impliquée dans les paroles de Paul déjà citées: "La première alliance avait aussi des ordonnances relatives au culte, et le sanctuaire terrestre." Le mot "aussi" rappelait que Paul avait déjà mentionné un autre sanctuaire. On lit, en effet, au chapitre 8: "Le point capital de ce qui vient d'être dit, c'est que nous avons un tel souverain sacrificateur, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme." Hébreux 8:1, 2. PFC 279 1 Voici donc le sanctuaire de la nouvelle alliance. Celui de l'ancienne alliance, construit par Moïse, avait été dressé par les hommes; celui-ci est dressé par le Seigneur, et non par un homme. Dans le premier, le service était assuré par des sacrificateurs terrestres; dans le second, c'est Jésus-Christ notre souverain sacrificateur, qui officie à la droite de Dieu. L'un était sur la terre, l'autre est dans le ciel. PFC 279 2 En outre, le tabernacle construit par Moïse avait été fait d'après un modèle. Le Seigneur lui avait dit en effet: "Vous ferez le tabernacle et tous ses ustensiles d'après le modèle que je vais te montrer." L'ordre est répété en ces termes: "Regarde et fais d'après le modèle qui t'est montré sur la montagne." Exode 25:9, 40. PFC 279 3 Or, Paul déclare que le premier tabernacle "est une figure pour le temps actuel, où l'on présente des offrandes et des sacrifices qui ne peuvent rendre parfait sous le rapport de la conscience celui qui rend ce culte"; que ses lieux saints sont "les images des choses qui sont dans les cieux"; que les sacrificateurs qui présentaient les dons selon la loi célébraient un culte qui n'était "que l'image et l'ombre des choses célestes", et que le Christ est "entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu." Hébreux 9:9, 23; 8:5; 9:24. PFC 279 4 Le sanctuaire céleste dans lequel Jésus exerce maintenant son sacerdoce est l'auguste original dont le sanctuaire construit par Moïse était la copie. Dieu avait donné son Esprit aux constructeurs du sanctuaire terrestre, dont le génie artistique était une manifestation de la sagesse divine. Celle-ci éclatait partout: dans les parois du tabernacle, qui paraissaient d'or massif et réfléchissaient en tous sens les sept lumières du chandelier, dans la table des pains de proposition et l'autel des parfums où rutilait l'or poli, dans la riche tapisserie formant le plafond, parsemée de figures de chérubins brodées en bleu, en pourpre et en écarlate. Au-delà du second voile, au-dessus du propitiatoire, la gloire de Dieu se manifestait dans la sainte Shekinah, en présence de laquelle nul, sauf le souverain sacrificateur, ne pouvait pénétrer et vivre. PFC 279 5 L'incomparable splendeur du sanctuaire terrestre reflétait aux regards d'Israël les gloires du tabernacle céleste où Jésus-Christ, notre précurseur, réside maintenant en la présence de Dieu. Le palais du Roi des rois, entouré de mille milliers de servants et de dix mille millions d'assistants (Voir Daniel 7:10); ce temple embrasé de la gloire du trône éternel, où d'étincelants gardiens, les séraphins, adorent en se voilant la face, ne trouvait qu'une pâle image de son immensité et de sa gloire dans les constructions les plus luxueuses érigées par la main des hommes. Néanmoins, les rites qui s'y déroulaient révélaient des faits importants touchant le sanctuaire céleste et l'oeuvre qui s'y poursuit pour la rédemption de l'homme. PFC 280 1 Les lieux saints du sanctuaire céleste sont figurés par les deux pièces du sanctuaire terrestre. Lorsque saint Jean eut le privilège de contempler en vision "le temple de Dieu qui est dans le ciel", il vit "devant le trône sept lampes ardentes" (Apocalypse 4:5); il y vit aussi un ange "ayant un encensoir d'or", auquel on "donna beaucoup de parfums, afin qu'il les offrît, avec les prières de tous les saints, sur l'autel d'or qui est devant le trône". Apocalypse 8:3. L'endroit où avait lieu cet office était la première pièce du sanctuaire céleste, puisque le prophète y aperçut les sept lampes ardentes et l'autel d'or, représentés par le chandelier d'or et l'autel des parfums du sanctuaire terrestre. Puis, "le temple de Dieu dans le ciel s'était ouvert" (Apocalypse 11:19), le révélateur, plongeant les regards au-delà du voile jusque dans le saint des saints, y distingua "l'arche de son alliance", représentée par le coffret sacré fait par Moïse pour contenir les tables de la loi de Dieu. PFC 280 2 Au cours de cette étude, on trouva des preuves indiscutables de l'existence d'un sanctuaire dans le ciel. En effet, Moïse avait construit son sanctuaire d'après le modèle qui lui avait été montré; Paul enseigne que ce modèle était le tabernacle véritable qui est dans le ciel, et Jean affirme qu'il l'a contemplé! PFC 280 3 C'est dans ce temple, résidence de Dieu, que son "trône est établi pour la justice et le jugement". Dans ce lieu très saint se trouve sa loi, la grande norme du bien et du mal par laquelle le monde sera jugé. Et c'est devant l'arche où elle est renfermée, recouverte du propitiatoire, que Jésus plaide les mérites de son sang en faveur du pécheur. C'est ainsi que, dans le plan de la rédemption humaine, est représentée l'union de la justice et de la miséricorde. Seule la sagesse infinie pouvait concevoir un tel accord, et seule la puissance infinie pouvait le réaliser. Il remplit le ciel d'étonnement et d'adoration. Les chérubins du sanctuaire terrestre, les yeux respectueusement baissés sur le propitiatoire, représentaient l'intérêt avec lequel les armées célestes contemplent l'oeuvre de la rédemption. Cette oeuvre -- mystère de miséricorde dans lequel "les anges désirent plonger leurs regards" -- révèle comment, tout en restant juste, Dieu peut justifier le pécheur et renouer des relations avec une race déchue; comment Jésus-Christ a pu descendre dans l'abîme de la perdition pour en retirer des multitudes de créatures qu'il couvre du vêtement immaculé de sa justice, pour les réunir aux anges fidèles et les introduire à tout jamais en la présence de Dieu. [...] PFC 281 1 Les Écritures définissaient clairement le sanctuaire. Le terme "sanctuaire" y désigne en premier lieu le tabernacle construit par Moïse, comme ombre des choses célestes, et, en second lieu, le "véritable tabernacle" sur lequel le tabernacle terrestre était destiné à nous faire porter les regards. À la mort de Jésus, le service symbolique prit fin. Le "véritable tabernacle", le sanctuaire céleste, est le sanctuaire de la nouvelle alliance. Et comme la prophétie de Daniel (8.14) s'accomplit sous cette alliance, le sanctuaire mentionné dans cette prophétie doit forcément être celui de la nouvelle alliance. À la fin des deux mille trois cents jours, en 1844, il y avait plusieurs siècles que le sanctuaire terrestre avait disparu. Il s'ensuit que la prédiction: "Deux mille trois cents soirs et matins; puis le sanctuaire sera purifié", se rapporte incontestablement au sanctuaire céleste. PFC 281 2 La question la plus importante restait à résoudre: Qu'est-ce que la purification du sanctuaire? L'Ancien Testament nous apprend qu'il y avait une purification du sanctuaire terrestre. Mais peut-il y avoir quelque chose à purifier dans le ciel? Au neuvième chapitre de l'épître aux Hébreux, il est clairement question de la purification tant du sanctuaire terrestre que du sanctuaire céleste. "Presque tout, d'après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être purifiées de cette manière [par le sang des animaux], que les choses célestes elles-mêmes le fussent par des sacrifices plus excellents que ceux-là", c'est-à-dire par le sang précieux du Christ. Hébreux 9:22, 23. PFC 281 3 Dans l'ombre comme dans la réalité, c'est par le sang que tout devait être purifié; dans la première, par le sang des animaux; dans la seconde, par le sang de Jésus. La purification devait se faire par le sang, nous dit Paul, parce que "sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon". Ce pardon, c'est l'enlèvement des péchés. Mais comment expliquer la présence du péché dans le sanctuaire, soit sur la terre soit au ciel? C'est ce que nous apprend le rituel symbolique, "image et ombre des choses célestes". Hébreux 8:5. PFC 282 1 Les cérémonies du sanctuaire terrestre comportaient deux phases. Chaque jour de l'année, les sacrificateurs officiaient dans le lieu saint, tandis qu'une fois l'an le souverain sacrificateur accomplissait dans le lieu très saint un rite spécial appelé la purification du sanctuaire. Jour après jour, le pécheur repentant amenait son offrande à la porte du sanctuaire et confessait ses péchés en plaçant ses mains sur la tête de la victime. Il transférait ainsi symboliquement sa culpabilité sur la tête de la victime innocente. L'animal était alors égorgé. "Sans effusion de sang, il n'y a pas de pardon." "L'âme de la chair est dans le sang." Lévitique 17:11. La loi de Dieu violée exigeait la mort du transgresseur. Le sang, image de la vie du pécheur dont la victime portait la culpabilité, était introduit par le sacrificateur dans le lieu saint, et aspergé devant le voile derrière lequel se trouvait la loi transgressée. Par cette cérémonie, le péché était figurativement transféré par le sang dans le sanctuaire. Dans certains cas, le sang n'était pas porté dans le lieu saint; mais alors la chair de la victime expiatoire devait être mangée par les fils d'Aaron, selon cette déclaration de Moïse: "L'Éternel vous l'a donnée, afin que vous portiez l'iniquité de l'assemblée." Lévitique 10:17. Les deux cérémonies symbolisaient le transfert des péchés du pénitent au sanctuaire. PFC 282 2 Telle est l'oeuvre qui s'accomplissait jour après jour, l'année durant. Les péchés d'Israël étant ainsi portés au sanctuaire, il fallait, par quelque rite spécial, procéder à leur enlèvement. Dieu avait ordonné une purification pour chacune des deux pièces du lieu sacré. "Il fera l'expiation pour le sanctuaire à cause des impuretés des enfants d'Israël et de toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché. Il fera de même pour la tente d'assignation, qui est avec eux au milieu de leurs impuretés." L'expiation devait aussi servir pour l'autel: "Il le purifiera et le sanctifiera, à cause des impuretés des enfants d'Israël." Lévitique 16:16, 19. PFC 282 3 Une fois l'an, au grand jour des expiations, le souverain sacrificateur entrait dans le lieu très saint pour purifier le sanctuaire. Les rites de ce jour achevaient le cycle annuel des cérémonies. On amenait à la porte du sanctuaire deux boucs que l'on tirait au sort: "un sort pour l'Éternel, et un sort pour Azazel." Lévitique 16:8, 21, 22. Le bouc sur lequel tombait le sort pour l'Éternel était immolé en offrande pour les péchés du peuple. Le sacrificateur devait en porter le sang au-dedans du voile, et en faire aspersion devant et sur le propitiatoire, ainsi que sur l'autel des parfums qui était devant le voile. PFC 283 1 Aaron devait alors poser ses deux mains sur la tête du bouc vivant, et se conformer aux instructions suivantes: "Et il confessera sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël, et toutes les transgressions par lesquelles ils ont péché; il les mettra sur la tête du bouc, puis il le chassera dans le désert, à l'aide d'un homme qui aura cette charge. Le bouc emportera sur lui toutes leurs iniquités dans une terre désolée." Lévitique 16:8, 21, 22. Le bouc émissaire ne rentrait plus dans le camp d'Israël, et l'homme qui l'avait emmené était tenu de laver son corps et ses vêtements avant de rentrer au camp. PFC 283 2 Tout ce symbolisme était destiné à inculquer aux Israélites la sainteté de Dieu et son horreur du péché; il montrait, de plus, qu'il n'est pas possible d'entrer en contact avec le péché sans en être souillé. Tant que durait ce rite de la propitiation, chacun était tenu de s'humilier. Toutes les affaires devaient être interrompues, et la congrégation d'Israël, appelée à faire devant Dieu un sérieux examen de conscience, devait passer la journée dans la contrition, dans la prière et dans le jeûne. PFC 283 3 Cette cérémonie nous enseigne des vérités importantes touchant l'expiation. Le sang de l'offrande offerte par le pécheur n'annulait point son péché. Le sacrifice ne faisait que le transférer au sanctuaire. En présentant le sang d'une victime le pécheur reconnaissait les droits de la loi, confessait sa culpabilité et exprimait son désir d'être pardonné par la foi au Rédempteur à venir; mais il n'était pas encore entièrement affranchi de la condamnation de la loi. Le jour des expiations, le souverain sacrificateur recevait de la congrégation une victime, entrait dans le lieu très saint avec le sang de celle-ci et en aspergeait le propitiatoire, directement au-dessus des tables de la loi à laquelle il fallait donner satisfaction. Puis, en sa qualité de médiateur, il se chargeait des péchés du peuple d'Israël, qu'il enlevait du sanctuaire. Plaçant alors les mains sur la tête du bouc émissaire, il confessait tous les péchés d'Israël et les transférait ainsi en image sur le bouc, qui les emportait au désert. Toutes les transgressions du peuple étaient alors considérées comme ayant disparu pour toujours. PFC 284 1 Ce qui se faisait en figure dans le sanctuaire terrestre se fait en réalité dans le sanctuaire céleste. À son ascension, Jésus y revêtit ses fonctions de souverain sacrificateur. Saint Paul le dit: "Christ n'est pas entré dans un sanctuaire fait de main d'homme, en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu." Hébreux 9:24. PFC 284 2 La fonction quotidienne des sacrificateurs "au-delà du voile" séparant le lieu saint du parvis représentait le sacerdoce exercé par Jésus dès son ascension. Il y plaidait devant son Père les mérites de son sang en faveur de pécheurs et lui présentait, avec le précieux parfum de sa justice, les prières des croyants repentants. C'est là que la foi des disciples suivit Jésus quand il fut dérobé à leur vue. C'est là qu'allait leur espérance, "cette espérance qui comme une ancre de l'âme, sûre et solide, pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours". "Étant entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non par l'intermédiaire du sang des boucs et des veaux, mais par celui de son propre sang, ayant trouvé un rachat éternel." Hébreux 6:19, 20; 9:12 (V. Lausanne). PFC 284 3 Pendant dix-huit siècles, Jésus a exercé son sacerdoce dans la première pièce du sanctuaire; son sang a plaidé en faveur des croyants repentants, assurant leur pardon et leur réconciliation avec le Père. Cependant, leurs péchés subsistaient encore sur les registres du ciel. De même que dans le culte mosaïque l'année se terminait par un acte de propitiation, de même le ministère du Sauveur pour la rédemption des hommes est complété par une oeuvre d'expiation ayant pour but d'éliminer les péchés du sanctuaire céleste. Cette oeuvre commença à la fin des deux mille trois cents jours. À ce moment, selon la prophétie de Daniel, notre souverain sacrificateur entra dans le lieu très saint, où il s'acquitte de la dernière partie de sa mission sacrée: la purification du sanctuaire. PFC 285 1 De même qu'anciennement les péchés du peuple étaient placés, par la foi, sur la victime pour le péché, et, par le sang de cette dernière, transférés en image dans le sanctuaire terrestre, ainsi, dans la nouvelle alliance, les péchés de ceux qui se repentent sont placés figurativement par la foi sur le Sauveur, et, littéralement, dans le sanctuaire céleste. Et de même que le sanctuaire terrestre devait être symboliquement purifié par l'enlèvement des péchés qui l'avaient souillé, ainsi il faut que le sanctuaire céleste subisse une purification réelle par l'élimination, par l'effacement des péchés qui y sont inscrits. Mais cela n'est possible que si les registres du ciel ont été préalablement examinés, pour déterminer quels sont les mortels qui, par la foi en Jésus, se sont mis au bénéfice de son expiation. La purification du sanctuaire comporte donc une enquête judiciaire. Or, cette enquête doit précéder la venue du Seigneur, puisqu'il vient "pour rendre à chacun selon ce qu'est son oeuvre". Apocalypse 22:12. PFC 285 2 Et voilà comment les adventistes qui marchaient dans la lumière de la parole prophétique comprirent que leur Sauveur, au lieu de descendre du ciel à la fin des deux mille trois cents ans, en 1844, était entré dans le lieu très saint du sanctuaire céleste pour y achever l'oeuvre de propitiation devant préparer sa venue sur la terre. PFC 285 3 On vit également que si, d'une part, l'offrande pour le péché figurait le Sauveur comme victime expiatoire, et le souverain sacrificateur comme médiateur, le bouc émissaire, d'autre part, représentait Satan, l'auteur du péché, sur qui les fautes des vrais convertis seront placées. Quand le souverain sacrificateur, en vertu du sang de la victime, enlevait les péchés du sanctuaire, il les plaçait sur le bouc émissaire. De même, quand -- à l'issue de son sacerdoce et en vertu des mérites de son sang -- Jésus éliminera du sanctuaire céleste les péchés de son peuple, il les placera sur Satan, qui en portera la pénalité dernière. Le bouc émissaire emmené dans un lieu désert pour ne plus jamais reparaître dans la congrégation d'Israël signifiait que Satan sera à tout jamais banni de la présence de Dieu et de son peuple, et anéanti lors de la destruction finale du péché et des pécheurs. ------------------------Chapitre 24 -- Le retour de Jésus La délivrance PFC 287 1 À l'heure où le peuple de Dieu sera privé de la protection des lois humaines, et où approchera le moment fixé par le décret, il se produira simultanément dans différents pays un mouvement en vue de l'extirpation de la secte détestée. Une nuit sera choisie pour porter un coup décisif qui réduira au silence les voix dissidentes et réprobatrices. PFC 287 2 Le peuple de Dieu -- en partie enfermé derrière des barreaux de prisons, et en partie errant dans les forêts et les montagnes -- supplie encore Dieu de lui accorder sa protection, alors que, de toutes parts, des hommes armés, poussés par des légions de mauvais anges, sont prêts pour leur oeuvre de mort. C'est à l'heure la plus critique que le Dieu d'Israël interviendra pour délivrer ses élus. Le Seigneur leur dit par un prophète: "Vous chanterez comme la nuit où l'on célèbre la fête. Vous aurez le coeur joyeux comme celui qui marche au son de la flûte, pour aller à la montagne de l'Éternel, vers le rocher d'Israël. Et l'Éternel fera retentir sa voix majestueuse, il montrera son bras prêt à frapper, dans l'ardeur de sa colère, au milieu de la flamme d'un feu dévorant, de l'inondation, de la tempête, et des pierres de grêle." Ésaïe 30:29, 30. PFC 287 3 Faisant entendre des cris de triomphe, des railleries et des imprécations, des foules impies s'apprêtent à se jeter sur leur proie. À ce moment même, des ténèbres profondes, plus denses que celles de la nuit, s'abattent soudain sur la terre. Puis un arc-en-ciel réfléchissant la gloire du trône de Dieu encercle le firmament et semble entourer séparément les groupes de fidèles en prière. Brusquement arrêtées dans leur marche, les bandes irritées, saisies d'effroi et réduites au silence, oublient les objets de leur fureur. Pleines de sombres pressentiments, elles contemplent le gage de l'alliance divine, et ne demandent plus qu'à être mises à l'abri de l'éclat qui les aveugle. PFC 288 1 Les enfants de Dieu entendent une voix claire et mélodieuse qui leur dit: "Regardez en haut!" Levant les yeux, ils voient le signe de la promesse. Les noirs nuages qui couvrent leurs têtes s'écartent, et, comme Étienne, ils contemplent le Fils de l'homme assis sur son trône, entouré de la gloire de Dieu et portant sur son corps les marques de son humiliation. On entend tomber de ses lèvres cette requête qu'il adresse au Père en présence des saints anges: "Père, je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi." Jean 17:24. De nouveau, une voix musicale et triomphante se fait entendre: "Les voici! Les voici! Dit-elle. Saints, innocents, immaculés, ils ont gardé la parole de ma persévérance; ils marcheront parmi les anges." Des lèvres pâles et tremblantes des témoins de Jésus, restés inébranlables, s'échappent alors des acclamations de victoire. PFC 288 2 C'est au coup de minuit que Dieu manifeste sa puissance pour délivrer son peuple. Le soleil paraît dans tout son éclat. Des signes et des prodiges se suivent en succession rapide. Les méchants observent cette scène avec terreur, tandis que les justes admirent les gages de leur délivrance. Tout dans la nature semble avoir abandonné sa marche ordinaire. Les cours d'eau cessent de couler. De lourds et sombres nuages se lèvent et s'entrechoquent. Au milieu d'un ciel irrité, on distingue un espace clair, d'une gloire indescriptible; la voix de Dieu en sort semblable au bruit des grandes eaux, et proclame: "C'en est fait!" Apocalypse 16:17. PFC 288 3 Cette voix ébranle les cieux et la terre. Il se produit "un grand tremblement de terre, tel qu'il n'y en [a] jamais eu depuis que l'homme est sur la terre un aussi grand tremblement". Apocalypse 16:18. Le firmament semble s'ouvrir et se refermer. La gloire du trône de Dieu paraît. Les montagnes oscillent comme des roseaux agités par le vent, et des masses de rochers déchiquetés volent de toutes parts. De sourds grondements annoncent l'approche d'une tempête. La mer se déchaîne avec furie. On croirait entendre la voix de démons accomplissant une oeuvre de destruction. La terre entière se soulève et s'affaisse comme les vagues de la mer. Le sol se crevasse. Les assises du monde semblent s'effondrer. Des chaînes de montagnes, des îles habitées disparaissent. Des ports de mer, véritables Sodome d'iniquités, sont engloutis par les vagues irritées. Dieu "s'est souvenu de Babylone la grande, pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère". Des grêlons "pesant un talent" (Apocalypse 16:19, 21) sèment la destruction. Les plus fières cités de la terre sont renversées. Les superbes palais où les grands ont accumulé leurs richesses et les objets de leur orgueil s'écroulent sous leurs yeux. Les murs des prisons s'effondrent, rendant la liberté à leurs innocents détenus. PFC 289 1 Des sépulcres s'ouvrent, "plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveillent, les uns pour la vie éternelle, et les autres pour l'opprobre, pour la honte éternelle". Daniel 12:2. Tous ceux qui sont morts dans la foi au message du troisième ange sortent glorifiés de leurs tombeaux pour entendre proclamer l'alliance de paix conclue avec les fidèles observateurs de la loi de Dieu. D'autre part, "ceux qui l'ont percé" (Apocalypse 1:7), qui se sont moqués du Sauveur agonisant, ainsi que les ennemis les plus acharnés de la vérité et de son peuple, ressuscitent aussi pour contempler sa gloire et les honneurs conférés aux fidèles. PFC 289 2 Le ciel est toujours couvert d'épais nuages que le soleil perce ça et là, tel l'oeil vengeur de Jéhovah. Des éclairs enveloppent la terre d'une nappe de feu. Dominant le fracas terrifiant du tonnerre, des voix mystérieuses et lugubres proclament le sort des méchants. Tous ne les comprennent pas; mais les faux docteurs les perçoivent distinctement Les hommes qui, peu de temps auparavant, exultaient, remplis d'insolence à l'égard des enfants de Dieu, frissonnent d'épouvante au point que leurs cris de détresse dominent le grondement des éléments. Les démons confessent la divinité de Jésus et tremblent devant le déploiement de sa puissance, tandis que les hommes, en proie à une folle terreur, implorent miséricorde et se roulent dans la poussière. PFC 289 3 Considérant le jour de Dieu dans leurs saintes visions, les anciens prophètes avaient dit: "Gémissez, car le jour de l'Éternel est proche: il vient comme un ravage du Tout-Puissant." Ésaïe 13:6. "Entre dans les rochers, et cache-toi dans la poussière, pour éviter la terreur de l'Éternel et l'éclat de sa majesté. L'homme au regard hautain sera abaissé, et l'orgueilleux sera humilié: l'Éternel seul sera élevé ce jour-là. Car il y a un jour pour l'Éternel des armées contre tout homme orgueilleux et hautain, contre quiconque s'élève, afin qu'il soit abaissé." "En ce jour, les hommes jetteront leurs idoles d'argent et leurs idoles d'or, qu'ils s'étaient faites pour les adorer, aux rats et aux chauves-souris; et ils entreront dans les fentes des rochers et dans les creux des pierres, pour éviter la terreur de l'Éternel et l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour effrayer la terre." Ésaïe 2:10-12, 20, 21. PFC 290 1 Une éclaircie dans les nuages permet de voir une étoile dont l'éclat est quadruplé en raison des ténèbres qui l'encadrent. Aux fidèles, elle parle de foi et de joie, mais de justice et de colère aux transgresseurs de la loi de Dieu. Ceux qui ont tout sacrifié pour leur Sauveur sont maintenant en sécurité, "cachés sous l'abri de sa tente". Devant les contempteurs de la vérité, ils ont témoigné leur fidélité à celui qui est mort pour eux. En présence de la mort, ils ont persévéré dans leur intégrité. Aussi un changement merveilleux s'est opéré en eux. Soudainement délivrés de la sombre et dure tyrannie d'hommes changés en démons, leurs visages, auparavant pâles et hagards, sont maintenant épanouis d'admiration, de confiance et d'amour. Ils entonnent ce chant de triomphe: "Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. C'est pourquoi nous sommes sans crainte quand la terre est bouleversée, et que les montagnes chancellent au coeur des mers, quand les flots de la mer mugissent, écument, se soulèvent jusqu'à faire trembler la montagne." Psaumes 46:2-4. PFC 290 2 Pendant que ces accents d'une sainte confiance montent vers Dieu, les nuages se retirent, et dans l'échancrure de deux masses noires et menaçantes apparaît la gloire indescriptible du ciel étoilé. Les splendeurs de la céleste cité jaillissent de ses portes entrouvertes. On voit alors dans le ciel une main tenant deux tables de pierre superposées. Le prophète l'avait dit: "Les cieux publieront sa justice, car c'est Dieu qui est juge." Psaumes 50:6. Cette sainte loi, manifestation de la justice de Dieu, proclamée au milieu des tonnerres et des flammes du Sinaï comme le seul guide de la vie, est maintenant révélée aux hommes comme l'unique règle du jugement. Les tables de pierre s'écartent; on y reconnaît les préceptes du décalogue tracés comme par une plume de feu; les dix paroles de Dieu, concises, compréhensibles, souveraines, se présentent aux yeux de tous les habitants de la terre. Les caractères en sont si clairs que chacun peut les lire. Les mémoires se réveillent, et les souvenirs affluent. Les ténèbres de la superstition et de l'hérésie sont dissipées de tous les esprits. PFC 291 1 Il est impossible de dépeindre l'angoisse et le désespoir de ceux qui ont foulé aux pieds les exigences divines. Le Seigneur leur avait donné sa loi. Ils auraient pu la méditer et y découvrir leurs défauts pendant qu'il était encore temps de se convertir et de se réformer. Mais pour conserver la faveur du monde, ils ont méconnu ces saints préceptes et ont enseigné aux autres à faire de même. Ils ont voulu contraindre le peuple de Dieu à profaner son saint jour. Ils sont maintenant condamnés par la loi qu'ils ont méprisée. Avec une clarté aveuglante, ils voient qu'ils sont sans excuse. Ils ont eux-mêmes choisi l'objet de leur culte, et ils constatent la différence qu'il y a "entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas". Malachie 3:18. PFC 291 2 Les ennemis de la loi divine, depuis les ministres jusqu'aux plus obscurs mécréants, ont une nouvelle conception de la vérité et du devoir. Ils reconnaissent, mais trop tard, que le septième jour du quatrième commandement est le sceau du Dieu vivant. Trop tard, ils discernent la vraie nature de leur faux jour férié et le fondement de sable sur lequel ils ont édifié. Ils doivent admettre qu'ils ont fait la guerre à Dieu. Conducteurs religieux, ils ont mené les âmes à la perdition tout en prétendant les conduire à la porte du paradis. C'est seulement maintenant, au grand jour des rétributions, qu'ils voient combien est grande la responsabilité des hommes occupant des fonctions sacrées, et combien redoutables sont les conséquences de leur infidélité. L'éternité révélera tout ce que représente la perte d'une seule âme. Terrible sera le sort de ceux auxquels Dieu dira: "Retirez-vous de moi, méchants serviteurs!" PFC 291 3 On entend alors la voix de Dieu annoncer du haut du ciel le jour et l'heure de la venue de Jésus et proclamer à son peuple l'alliance éternelle. Comme les éclats du plus puissant tonnerre, ses paroles font le tour de la terre. Les enfants de Dieu les écoutent, les regards fixés en haut et le visage illuminé de sa gloire, comme l'était celui de Moïse à sa descente du Sinaï. Les méchants ne peuvent supporter leur vue. Et quand la bénédiction est prononcée sur ceux qui ont honoré Dieu en sanctifiant son saint jour, on entend un immense cri de victoire. PFC 292 1 Bientôt apparaît vers l'orient une petite nuée noire, grande comme la moitié d'une main d'homme. Elle entoure le Sauveur et semble, à distance, enveloppée de ténèbres. Le peuple de Dieu la reconnaît comme le signe du Fils de l'homme. Dans un silence solennel, il la contemple à mesure qu'elle s'approche de la terre et devient de plus en plus lumineuse. Elle a bientôt l'apparence d'une grande nuée blanche entourée de l'arc-en-ciel de l'alliance de Dieu, dont la base est semblable à un brasier. Jésus s'avance à cheval dans l'attitude martiale d'un conquérant. Il n'est plus "l'homme de douleur" buvant jusqu'à la lie la coupe amère de l'opprobre et de l'ignominie. Vainqueur dans le ciel et sur la terre, il vient pour juger les vivants et les morts. "Fidèle et Véritable", "il juge et combat avec justice". "Les armées qui sont dans le ciel le suivent." Apocalypse 19:11, 14. La foule innombrable des saints anges l'accompagne et fait retentir ses célestes mélodies. Tout le firmament semble vibrer "des myriades de myriades et des milliers de milliers" de ces êtres glorieux. La plume est impuissante à décrire cette scène, et l'esprit humain n'en saurait concevoir l'éclat. "Sa majesté couvre les cieux, et sa gloire remplit la terre. C'est comme l'éclat de la lumière." Habakuk 3:3, 4. À mesure que s'approche cette nuée vivante, chacun contemple le Prince de la vie. Nulle couronne d'épines ne déchire aujourd'hui ce front sacré, ceint d'un éblouissant diadème. La gloire de son visage fait pâlir l'éclat du soleil de midi. "Il y a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: ROI DES ROIS ET SEIGNEUR DES SEIGNEURS." Apocalypse 19:16. PFC 292 2 En sa présence, "tous les visages sont devenus pâles", et les contempteurs de la miséricorde divine tombent dans les terreurs d'un désespoir éternel. "Les coeurs sont abattus, les genoux chancellent", "tous les visages pâlissent" (Nahum 2:11; voir Jérémie 30:6), et les justes s'écrient d'une voix plaintive: "Qui pourra subsister?" Le chant des anges se tait, et le silence devient oppressif, mais Jésus répond: "Ma grâce vous suffit." Alors les traits des justes s'illuminent, la joie inonde tous les coeurs, et les anges entonnent à nouveau leur cantique, tout en se rapprochant de la terre. PFC 292 3 Enveloppé de flammes de feu, le Roi des rois descend de la nuée. "Le ciel se retire comme un livre qu'on roule", la terre tremble devant lui, et "toutes les montagnes et les îles sont remuées de leurs places". "Il vient, notre Dieu, il ne reste pas en silence; devant lui est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. Il crie vers les cieux en haut, et vers la terre, pour juger son peuple." Apocalypse 6:14; Psaumes 50:3, 4. PFC 293 1 "Les rois de la terre, les grands, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous les esclaves et les hommes libres, se cachèrent dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, et cachez-nous devant la face de celui qui est assis sur le trône, et devant la colère de l'agneau; car le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?" Apocalypse 6:15-17. PFC 293 2 Les railleries ont pris fin. Les lèvres mensongères sont réduites au silence. Le cliquetis des armes et le tumulte de la bataille (Voir Ésaïe 9:4) ont cessé. On n'entend que des prières, des sanglots et des lamentations. "Le grand jour de sa colère est venu, et qui peut subsister?" hurlent les lèvres qui ricanaient tout à l'heure. Les méchants demandent à être ensevelis sous les rochers et les montagnes, plutôt que d'affronter le regard de celui qu'ils ont méprisé. PFC 293 3 Cette voix, qui parvient aux oreilles des morts, ils la connaissent. Que de fois ses accents doux et tendres ne les ont-ils pas conviés à la conversion? Que de fois ne s'est-elle pas fait entendre dans les exhortations affectueuses d'un ami, d'un frère, d'un Rédempteur! Aux contempteurs de sa grâce, aucune voix ne saurait être aussi sévère, aussi terrible que celle qui disait, en suppliant: "Revenez, revenez de votre mauvaise voie; et pourquoi mourriez-vous?" Ezéchiel 33:11. Oh! Si seulement cette voix était celle d'un étranger! Aujourd'hui elle leur dit: "Puisque j'appelle et que vous résistez, puisque j'étends ma main et que personne n'y prend garde, puisque vous rejetez tous mes conseils, et que vous n'aimez pas mes réprimandes, [...] quand la terreur vous saisira comme une tempête, [...] je ne répondrai pas." Proverbes 1:24-28. Cette voix rappelle des souvenirs que l'on voudrait pouvoir effacer, des avertissements méconnus, des invitations refusées, des occasions négligées. PFC 293 4 Là sont ceux qui ont bafoué le Sauveur au jour de son humiliation. C'est avec une puissance irrésistible que se présentent à leur mémoire ces paroles de Jésus lorsque, adjuré par le souverain sacrificateur, il répondit solennellement: "Vous verrez désormais le Fils de l'homme assis à la droite de la puissance de Dieu, et venant sur les nuées du ciel." Matthieu 26:64. Ils le contemplent maintenant dans sa gloire, et il faut qu'ils le voient encore assis à la droite de la puissance de Dieu. PFC 294 1 Ceux qui ont ridiculisé l'affirmation qu'il était le Fils de Dieu sont maintenant bouche close. Là se trouve le hautain Hérode qui se moquait de sa royauté et qui ordonnait à ses soldats ricaneurs de le couronner. Là se trouvent les hommes dont les mains sacrilèges, après l'avoir ironiquement revêtu d'un manteau de pourpre, ont ceint son front sacré d'une couronne d'épines et placé dans sa main docile un sceptre dérisoire, puis se sont prosternés devant lui, la raillerie et le blasphème sur les lèvres. Les hommes qui ont frappé au visage le Prince de la vie et l'ont couvert de leurs crachats se détournent maintenant de son regard perçant, et cherchent à fuir la gloire indicible de sa présence. Ceux qui enfoncèrent des clous à travers ses mains et ses pieds, le soldat qui perça son côté de sa lance, contemplent ces cicatrices avec terreur et remords. PFC 294 2 Les événements du Calvaire reviennent avec une douloureuse clarté à la mémoire des sacrificateurs et des principaux du peuple. Frémissants d'horreur, ils se rappellent comment, sous l'inspiration de Satan, ils disaient en branlant la tête: "Il a sauvé les autres, et il ne peut se sauver lui-même! S'il est roi d'Israël, qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui. Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime." Matthieu 27:42, 43. PFC 294 3 Ils se souviennent clairement de la parabole des vignerons qui refusèrent de rendre au propriétaire le fruit de la vigne, maltraitèrent ses serviteurs et tuèrent le fils. Ils se souviennent tout aussi distinctement de leur propre verdict: "Le maître de la vigne [...] fera périr misérablement ces misérables." Matthieu 21:41. Dans le péché et le châtiment des vignerons infidèles, les sacrificateurs et les anciens voient leur propre conduite et leur juste sort. Aussi entend-on s'élever, plus immense et plus perçante que le cri de "Crucifie! Crucifie!" poussé dans les rues de Jérusalem, cette clameur d'agonie: "C'est le Fils de Dieu! C'est le vrai Messie!" Et l'on veut fuir la présence du Roi des rois. Et l'on s'élance, pour y chercher un vain refuge, vers les cavernes, vers les crevasses de la terre bouleversée. PFC 294 4 Dans l'existence de tous ceux qui rejettent la vérité, il y a des moments où la conscience se réveille, où la mémoire rappelle le souvenir douloureux d'une vie d'hypocrisie, où l'âme est harcelée de vains regrets. Mais que sont ces heures comparées aux remords du jour où "la détresse et l'angoisse fondront sur vous", et où "le malheur vous enveloppera comme un tourbillon?" Proverbes 1:27. Ceux qui auraient voulu les détruire contemplent maintenant la gloire de Jésus et de ses disciples. Du fond de leur angoisse, ils entendent la voix des saints s'écriant joyeusement: "Voici, c'est notre Dieu, en qui nous avons confiance, et c'est lui qui nous sauve." Ésaïe 25:9. PFC 295 1 Pendant que la terre chancelle, que l'éclair déchire la nue et que rugit le tonnerre, la voix du Fils de Dieu appelle les saints hors de leurs tombeaux. Jetant ses regards sur ces tombes, il lève les mains vers le ciel et s'écrie: "Debout, debout, debout, vous qui dormez dans la poussière!" Dans toutes les parties de la terre, "les morts entendront la voix du Fils de l'homme, et ceux qui l'auront entendue vivront". La terre entière tremble sous les pas d'une immense multitude venant de toute nation, de toute tribu, de toute langue et de tout peuple. Revêtus d'une gloire immortelle, ils sortent de la prison de la mort, en s'écriant: "Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon?" 1 Corinthiens 15:55. Puis les justes vivants et les saints ressuscités s'unissent dans une joyeuse et puissante acclamation. PFC 295 2 En sortant de la tombe, ils ont la taille qu'ils avaient lorsqu'ils y sont descendus. Adam, qui est de leur nombre, est d'un port majestueux, mais d'une stature un peu moins élevée que le Fils de Dieu. Il offre un contraste frappant avec les hommes des générations suivantes, ce qui permet de constater la profonde dégénérescence de la race humaine. Mais tous se relèvent avec la fraîcheur et la vigueur d'une éternelle jeunesse. PFC 295 3 Au commencement, l'homme avait été créé à l'image de Dieu, non seulement au moral, mais aussi au physique, et cette ressemblance, le péché l'a presque entièrement oblitérée. Mais Jésus-Christ est venu dans le monde pour restaurer ce qui avait été perdu. À son retour, il transformera le corps de notre humiliation en le rendant semblable au sien. Notre corps mortel, corruptible, enlaidi et souillé par le péché, retrouvera sa perfection et sa beauté. Toutes tares et toutes difformités seront laissées dans la tombe. Admis à manger de l'arbre de vie dans l'Éden retrouvé, les rachetés croîtront "à la mesure de la stature" de notre race en sa gloire première. Les derniers vestiges de la malédiction effacés, les fidèles du Seigneur apparaîtront dans la beauté de l'Éternel, notre Dieu, réfléchissant dans leur esprit, dans leur âme et dans leur corps l'image parfaite de leur Sauveur. Ô rédemption merveilleuse, si longtemps attendue, contemplée avec impatience, mais jamais parfaitement comprise! PFC 296 1 Les justes vivants sont changés "en un instant, en un clin d'oeil". À la voix de Dieu, ils sont glorifiés, immortalisés, et, avec les saints ressuscités, enlevés dans les airs, à la rencontre du Seigneur. Les anges rassemblent les élus des quatre vents, d'une extrémité de la terre à l'autre. Les petits enfants sont portés par les anges dans les bras de leurs mères. Des amis que la mort a longtemps séparés sont réunis pour ne plus jamais se quitter, et c'est avec des chants d'allégresse qu'ils montent ensemble vers la cité de Dieu. PFC 296 2 Le chariot constitué par la nuée -- muni de chaque côté d'ailes et de roues vivantes -- remonte vers le ciel. À mesure qu'il s'élève, les roues et les ailes répètent: "Saint! Saint!" Le cortège d'anges s'écrie: "Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant", et pendant que le chariot s'avance dans la direction de la nouvelle Jérusalem, les rachetés clament: "Alléluia!" PFC 296 3 Avant d'entrer dans la cité de Dieu, le Seigneur distribue à ses disciples les emblèmes de la victoire, et les investit des insignes de la royauté. La brillante phalange se forme en carré autour de son Roi, qui les enveloppe tous d'un indicible regard d'amour, et dont la stature majestueuse s'élève bien au-dessus de celle des anges et des saints. L'innombrable armée des saints, les yeux fixés sur lui, contemple la gloire de celui dont le "visage était défiguré tant son aspect différait de celui des fils de l'homme". Ésaïe 52:14. De sa main droite, Jésus place la couronne de gloire sur la tête des vainqueurs. Chacun reçoit une couronne portant son "nom nouveau" (Apocalypse 2:17) et l'inscription: "Sainteté à l'Éternel." Chacun reçoit aussi des palmes de victoire et une harpe étincelante. Puis des anges supérieurs donnent le ton, et tous les saints font vibrer avec art les cordes de leurs harpes dont ils tirent une musique d'une ineffable beauté. Un ravissement ineffable fait battre les coeurs des rachetés qui adressent au Sauveur cette louange pleine de reconnaissance: "À celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang, et qui a fait de nous un royaume, des sacrificateurs pour Dieu son Père, à lui soient la gloire et la puissance, aux siècles des siècles! Amen!" Apocalypse 1:5, 6. PFC 297 1 La foule des rachetés est arrivée en face de la sainte Cité. Jésus en ouvre à deux battants les portes de perles. Les nations qui ont gardé la vérité y pénètrent et y contemplent le Paradis de Dieu, la demeure d'Adam en son innocence. Alors la voix la plus mélodieuse et la plus suave qui ait jamais frappé des oreilles humaines leur dit: "Vos luttes sont finies. Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la fondation du monde." PFC 297 2 Elle est maintenant exaucée cette prière du Sauveur en faveur de ses disciples: "Je veux que là où je suis ceux que tu m'as donnés soient aussi avec moi." "Irrépréhensibles et dans l'allégresse" (Jude 1:24), les rachetés de Jésus-Christ sont présentés au Père par son Fils en ces mots: "Me voici, moi et les enfants que tu m'as donnés. [...] J'ai gardé ceux que tu m'as donnés." Qui dira le ravissement de cette heure où le Père, contemplant les rachetés, retrouvera en eux son image, car le péché et la souillure auront disparu, et où l'humanité aura retrouvé son harmonie avec la divinité! PFC 297 3 La voix empreinte d'un amour ineffable, Jésus invite alors ses fidèles à participer à "la joie de leur Maître". Son bonheur consiste à voir dans son royaume de gloire les âmes sauvées par son humiliation et ses souffrances. Celui des élus sera de voir parmi les bienheureux des êtres sauvés par leurs prières, leurs travaux et leur dévouement. Tandis qu'ils sont réunis autour du grand trône blanc, une joie inexprimable inonde leur coeur à la vue de ces âmes et de celles gagnées par elles, rassemblées toutes dans le repos céleste, jetant leurs couronnes aux pieds de Jésus, et admises à le louer pendant les siècles éternels. PFC 297 4 Au moment où les rachetés sont accueillis dans la cité de Dieu, une acclamation d'enthousiasme et d'adoration déchire les airs. Les deux Adam sont sur le point de se rencontrer. Le Fils de Dieu ouvre ses bras au père de notre race, à l'être qu'il a créé, mais qui a péché contre son Créateur, et par la faute duquel le Sauveur porte en son corps les stigmates de la crucifixion. En voyant ces cruelles cicatrices, Adam ne se jette pas dans les bras du Sauveur; il se prosterne humblement à ses pieds en s'écriant: "Digne est l'agneau qui a été immolé!" Tendrement, le Seigneur le relève, et l'invite à revoir l'Éden dont il a été si longtemps exilé. PFC 298 1 Après qu'Adam eut été expulsé d'Éden, sa vie sur la terre fut abreuvée de tristesse. Chaque feuille fanée, chaque victime des sacrifices, chaque altération dans la nature naguère si belle, chaque imperfection morale lui rappelait son péché. Il avait éprouvé de cuisants remords à la vue des progrès et des débordements de l'iniquité. Ses avertissements s'étaient heurtés à des accusations et à d'amers reproches. Humblement, patiemment, durant près d'un millénaire, il avait supporté la conséquence de sa transgression. Sincèrement repentant de son péché, il s'était confié dans les mérites du Sauveur promis, et s'était endormi avec l'espérance de la résurrection. Grâce au Fils de Dieu, qui a racheté l'homme de sa chute, et grâce à son oeuvre de propitiation, Adam peut maintenant réintégrer son premier domaine. PFC 298 2 Ému et rayonnant de joie, il reconnaît les arbres qui faisaient autrefois ses délices, et dont il avait cueilli les fruits aux jours de son innocence et de sa félicité. Il voit les ceps qu'il a lui-même taillés et les fleurs qu'il aimait autrefois cultiver. La réalité de la scène le saisit; il retrouve l'Éden restauré plus beau encore qu'au jour où il en a été banni. Le Sauveur le conduit vers l'arbre de vie, cueille de son fruit glorieux, et l'invite à manger. Regardant autour de lui, Adam voit réunie dans le Paradis de Dieu la multitude de ses enfants rachetés. Il dépose alors sa couronne éclatante aux pieds de son Rédempteur, puis il se jette dans ses bras. Saisissant ensuite sa harpe d'or, il fait résonner les voûtes du ciel de ce chant: "Digne, digne, digne est l'agneau qui a été immolé, et qui est revenu à la vie!" La multitude se joint à son cantique, et tous, jetant leurs couronnes aux pieds du Rédempteur, se prosternent pour l'adorer. PFC 298 3 Les anges qui ont pleuré à la chute d'Adam assistent à cette scène. Pleins de joie lorsque, au jour de sa résurrection, Jésus était monté au ciel après avoir ouvert la porte de la tombe à tous les croyants, ils voient maintenant l'oeuvre de la rédemption consommée, et s'unissent au cantique de louange. PFC 298 4 Sur la mer de cristal qui est devant le trône -- et que les reflets de la gloire de Dieu font ressembler à du verre mêlé de feu -- sont réunis ceux qui ont "vaincu la bête, et son image, et le nombre de son nom". Apocalypse 15:2. Les cent quarante-quatre mille qui ont été rachetés parmi les hommes se tiennent sur la montagne de Sion avec l'Agneau, "ayant des harpes de Dieu", et l'on entend "du ciel une voix comme un bruit de grosses eaux, comme le bruit d'un grand tonnerre; et la voix que l'on entendait" "était comme celle de joueurs de harpes jouant de leurs harpes". Apocalypse 14:1-5; 15:3. Ils chantent un cantique nouveau devant le trône, cantique que personne ne peut apprendre, sinon les cent quarante-quatre mille. C'est le cantique de Moïse et de l'Agneau. Ce chant de délivrance, seuls les cent quarante-quatre mille peuvent l'apprendre, car c'est l'hymne de leur histoire, histoire vécue par eux seuls. "Ils suivent l'agneau partout où il va." Enlevés de la terre, d'entre les vivants, ils sont considérés "comme des prémices pour Dieu et pour l'Agneau". "Ce sont ceux qui viennent de la grande tribulation." Apocalypse 7:14, 15. Ils ont traversé un temps de détresse tel qu'il n'y en a jamais eu depuis que les nations existent; ils ont enduré les angoisses de la détresse de Jacob; ils ont subsisté sans intercesseur au milieu du déchaînement final des jugements de Dieu. Mais ils ont été délivrés, car "ils ont lavé leurs robes, et ils les ont blanchies dans le sang de l'Agneau". "Dans leur bouche il ne s'est point trouvé de mensonge, car ils sont irrépréhensibles" devant Dieu. "C'est pour cela qu'ils sont devant le trône de Dieu, et le servent jour et nuit dans son temple. Celui qui est assis sur le trône dressera sa tente sur eux." Apocalypse 7:14, 15. Ils ont vu la terre désolée par la famine, par la peste et par les ardeurs d'un soleil dévorant; ils ont eux-mêmes enduré la faim et la soif. Mais "ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif, et le soleil ne les frappera point, ni aucune chaleur. Car l'Agneau qui est au milieu du trône les paîtra et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux." Apocalypse 7:16, 17. PFC 299 1 Dans tous les siècles, les élus de Dieu ont été formés et disciplinés à l'école de l'épreuve. Ils ont foulé sur la terre des sentiers étroits; ils ont été purifiés dans la fournaise de l'affliction. Pour l'amour de Jésus, ils ont enduré l'opposition, la haine et la calomnie. Ils l'ont suivi dans les plus rudes conflits: ils ont supporté le renoncement et d'amers désappointements. Une douloureuse expérience leur a fait comprendre ce que le péché a d'odieux, de puissant, de néfaste; aussi le considèrent-ils avec horreur. La compréhension du sacrifice infini consenti en vue de les en guérir leur donne le sentiment de leur petitesse, et remplit leurs coeurs d'une reconnaissance que ne sauraient comprendre ceux qui ne sont jamais tombés. Ils aiment beaucoup, parce qu'il leur a été beaucoup pardonné. Participants des souffrances du Christ, ils sont qualifiés pour participer à sa gloire. PFC 300 1 Les héritiers de Dieu viennent des mansardes, des taudis, des prisons, des échafauds, des montagnes, des déserts, des antres de la terre et des profondeurs de la mer. Sur la terre, ils étaient "dénués de tout, persécutés, maltraités". Des millions d'entre eux sont descendus dans la tombe, portant les stigmates de l'infamie pour avoir fermement refusé de se soumettre aux exigences de Satan. Les tribunaux humains les ont condamnés comme de vils criminels. Maintenant, "c'est Dieu qui est juge" (Psaumes 50:6), et les décisions de la terre sont révisées. "Il fait disparaître de toute la terre l'opprobre de son peuple." Ésaïe 25:8. "On les appellera peuple saint, rachetés de l'Éternel." Dieu a décidé de "leur donner un diadème au lieu de la cendre, une huile de joie au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d'un esprit abattu". Ésaïe 62:12; 61:3. Ils ne sont plus faibles, affligés, dispersés et opprimés. Désormais, ils seront toujours avec le Seigneur. Ils entourent le trône plus richement vêtus que les hommes les plus honorés de la terre. Ils portent sur leurs couronnes des diadèmes plus précieux que ceux des souverains. Les jours de souffrance et de larmes sont à jamais passés. Le Roi de gloire a effacé les pleurs de tous les visages; toute cause de douleur a désormais disparu. Ils font entendre, en agitant leurs palmes, un chant de louange clair, doux et mélodieux. Toutes les voix se joignent à eux, et bientôt éclatent sous les voûtes du ciel les notes puissantes de ce cantique: "Le salut est à notre Dieu qui est assis sur le trône, et à l'agneau." Et tous les habitants du ciel répondent: "Amen! La louange, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force, soient à notre Dieu, aux siècles des siècles!" Apocalypse 7:10, 12. PFC 300 2 En cette vie, on ne peut qu'effleurer faiblement le thème merveilleux de la rédemption. Notre intelligence bornée peut s'évertuer à sonder avec une profonde attention l'ignominie et la gloire, la vie et la mort, la justice et la miséricorde qui se donnent rendez-vous à la croix; mais l'effort le plus prodigieux de notre esprit n'en saisira jamais la profonde signification. Il ne comprend que bien imparfaitement la longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur de l'amour rédempteur. Même quand ils verront comme ils sont vus, quand ils connaîtront comme ils sont connus, les élus ne comprendront pas entièrement le plan de la rédemption. Au cours des siècles éternels, la vérité ne cessera de se dévoiler devant leur esprit étonné et ravi. Bien que les chagrins, les souffrances et les tentations de la terre soient à leur terme, et que la cause en ait disparu, le peuple de Dieu aura toujours un sentiment vif et raisonné du prix de son salut. PFC 301 1 La croix de Jésus-Christ sera la science et le chant des rachetés pendant les siècles éternels. En Jésus-Christ glorifié, ils contempleront Jésus-Christ crucifié. Jamais ils n'oublieront que celui dont la puissance a créé et soutient les mondes innombrables de l'immensité, que le Bien-aimé de Dieu, que la Majesté du ciel, que celui que les séraphins et les chérubins adorent avec délices s'est humilié pour relever l'homme déchu; qu'il a porté la culpabilité et l'opprobre du péché sur la croix du Calvaire, qu'il a vu se voiler la face de son Père; qu'il a senti son coeur se briser sous le malheur d'un monde perdu. La pensée que le Créateur de tous les mondes, l'Arbitre de toutes les destinées ait consenti à déposer sa gloire et à s'anéantir pour l'amour de l'homme restera éternellement un sujet de stupeur pour l'univers. Chaque fois que les rachetés contempleront la gloire du Père sur le visage de leur Rédempteur, qu'ils penseront que son trône subsistera d'éternité en éternité et que son règne n'aura pas de fin, leur ravissement s'exprimera par le chant: "Digne est l'agneau qui a été immolé, et qui nous a rachetés par son précieux sang!" PFC 301 2 Le mystère de la croix explique tous les autres. À la lumière du Calvaire, les attributs de Dieu qui nous avaient remplis de crainte nous apparaîtront dans leur beauté. En Dieu, la miséricorde, la tendresse et l'amour paternel s'unissent à la sainteté, à la justice et à la puissance. Tout en contemplant la majesté de son trône, on voit mieux que jamais l'amour qui constitue son caractère, et l'on comprend la valeur de ce titre affectueux: "Notre Père." PFC 301 3 On verra que celui qui est infini en sagesse ne pouvait nous sauver qu'en sacrifiant son Fils. Son dédommagement pour ce sacrifice sera la joie de peupler la terre d'êtres rachetés, saints, heureux, immortels. Le conflit entre le Sauveur et la puissance des ténèbres aboutira au bonheur des élus et à la gloire de Dieu pendant l'éternité. La valeur de l'âme humaine est si grande que le Père sera satisfait du prix consenti. Quant au Fils de Dieu, les fruits de son grand sacrifice seront si beaux qu'il sera, lui aussi, satisfait. ------------------------Chapitre 25 -- La mort et la résurrection La séduction originelle PFC 303 1 L'humanité était encore au seuil de son histoire lorsque Satan entreprit de la séduire. Celui qui avait provoqué la rébellion dans le ciel désira ranger sous ses étendards les habitants de la terre et les associer à sa guerre contre le gouvernement de Dieu. Au temps de leur innocence et de leur obéissance à la loi de Dieu, Adam et Ève étaient parfaitement heureux, et ce fait constituait un témoignage permanent contre l'affirmation de Lucifer selon laquelle les lois de Dieu étaient oppressives et contraires au bien de ses créatures. En outre, jaloux de voir la magnifique demeure préparée à l'intention du couple primitif, il se dit: Si je les sépare de Dieu et les subjugue, je pourrai entrer en possession de la terre, et y établir mon empire en opposition à celui du Très Haut. PFC 303 2 En se présentant sous son vrai jour, le tentateur eût été aussitôt repoussé, car Adam et Ève avaient été mis en garde contre ce dangereux adversaire. Aussi cacha-t-il son dessein afin d'atteindre son but plus sûrement. Opérant dans l'ombre et prenant pour intermédiaire le serpent qui était alors une des créatures les plus ravissantes, il dit à Ève: "Dieu a-t-il réellement dit: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?" Genèse 3:1. Si Ève s'était abstenue d'entrer en pourparlers avec le serpent, elle eût été en sécurité; mais elle engagea la conversation et tomba dans le piège. C'est là ce qui perd encore un grand nombre de gens qui se mettent à douter, qui discutent les volontés de Dieu, et qui, au lieu d'accepter les commandements divins, adoptent des théories humaines masquant les pièges de Satan. PFC 304 1 "La femme répondit au serpent: Nous mangeons du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: vous n'en mangerez point, et vous n'y toucherez point de peur que vous ne mouriez. Alors le serpent dit à la femme: vous ne mourrez point; mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal." Genèse 3:2-5. Le séducteur affirma qu'ils seraient comme des dieux, doués d'une sagesse supérieure, et accéderaient à une existence plus élevée. Ainsi la transgression prenait l'aspect d'une bonne action, et Satan se faisait passer pour le bienfaiteur de l'humanité. Ève céda à la tentation, et entraîna Adam dans le péché. Sur la parole du serpent, ils crurent que Dieu ne ferait pas ce qu'il avait dit et suspectèrent leur Créateur d'attenter à leur liberté. PFC 304 2 Mais, lorsqu'Adam eut péché, quelle signification prit pour lui la parole: "Le jour où tu en mangeras, tu mourras"? Genèse 2:17. Il ne tarda pas à voir que le tentateur avait menti. Dieu lui dit: "Tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière." Genèse 3:19. La déclaration de Satan: "Vos yeux s'ouvriront", était vraie dans un sens seulement: après leur désobéissance, les yeux d'Adam et d'Ève s'ouvrirent sur leur folie. Ils connurent le mal et goûtèrent les fruits amers de la transgression. PFC 304 3 Au milieu du jardin était l'arbre de vie qui avait la vertu de perpétuer l'existence. Si Adam était resté dans l'obéissance à Dieu, il eût continué d'avoir libre accès à cet arbre, et eût vécu à toujours. Mais après son péché, exclu de l'accès à l'arbre de vie, il fut sujet à la mort. La sentence divine: "Tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière", ne visait à rien de moins qu'à la complète extinction de la vie. PFC 304 4 L'immortalité promise à l'homme à condition qu'il obéisse étant compromise, Adam ne pouvait transmettre à sa postérité ce qu'il ne possédait plus. Et si Dieu n'avait, au prix du sacrifice de son Fils, remis l'immortalité à sa portée, l'humanité se fût trouvée sans espérance. La "mort s'est étendue sur tous les hommes, parce que tous ont péché", mais Jésus-Christ "a mis en évidence la vie et l'immortalité par l'Évangile". Romains 5:12; 2 Timothée 1:10. Nous ne pouvons obtenir cette dernière que par lui. Jésus dit: "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui ne croit pas au Fils ne verra point la vie." Jean 3:36. Quiconque veut se conformer aux conditions peut entrer en possession de ce don inestimable. Tous ceux qui, par la persévérance à faire le bien, "cherchent l'honneur, la gloire et l'immortalité" recevront "la vie éternelle". Romains 2:7. PFC 305 1 C'est le grand séducteur qui a promis à Adam la vie dans la désobéissance. La déclaration du serpent à Ève: "Vous ne mourrez certainement pas", fut le premier sermon sur l'immortalité naturelle de l'âme. Néanmoins, cette déclaration, qui ne repose que sur l'autorité de Satan, est répétée du haut des chaires chrétiennes et reçue par la plus grande partie de la famille humaine aussi avidement que par nos premiers parents. La parole divine: "L'âme qui pèche, c'est celle qui mourra" (Ezéchiel 18:20), est devenue: "L'âme qui pèche ne mourra point: elle vivra éternellement." Il y a lieu d'être confondu de l'aberration qui porte les hommes à croire facilement aux paroles de Satan, et à douter de celles de Dieu. PFC 305 2 Si, après sa chute, l'homme avait eu libre accès à l'arbre de vie, il eût vécu à toujours, et le péché eût été immortalisé. Mais des chérubins armés d'une épée flamboyante gardèrent "le chemin de l'arbre de vie". Genèse 3:24. Nul membre de la famille d'Adam n'a pu franchir cette barrière pour aller cueillir ce fruit. Ainsi, aucun pécheur n'est immortel. PFC 305 3 Après la chute de l'homme, Satan ordonna à ses anges de veiller tout spécialement à répandre la doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme. Cela fait, ils devaient amener les hommes à la conclusion que les méchants étaient condamnés à subir des souffrances éternelles. Par ses agents, le prince des ténèbres fait passer Dieu pour un affreux tyran, qui plonge tous ceux qui lui déplaisent dans les flammes de l'enfer où ils endurent des souffrances indicibles et se tordent en des tourments sans fin, spectacle que l'Éternel contemple avec satisfaction!... PFC 305 4 C'est ainsi que le grand ennemi prête ses attributs sataniques et sa cruauté au Créateur et Bienfaiteur de l'humanité, qui est amour! Jusqu'à l'apparition du péché, tout ce que Dieu a créé était pur, saint et beau. Mais Satan, après avoir entraîné l'homme dans le péché, cherche à le détruire; après s'être assuré de ses victimes, il exulte de les voir malheureuses. Si cela lui était permis, si Dieu ne s'interposait, il prendrait la famille humaine tout entière dans ses filets, et nul enfant d'Adam n'échapperait. PFC 306 1 Comme il a séduit nos premiers parents, Satan s'efforce aujourd'hui de séduire les humains en ébranlant leur confiance en Dieu et en les poussant à douter de la sagesse de son gouvernement et de la justice de ses lois. Pour justifier leur malignité et leur révolte, le grand séducteur et ses émissaires représentent Dieu comme étant pire qu'eux-mêmes. En prêtant sa terrible cruauté à notre Père céleste, l'ennemi veut donner l'impression qu'on a eu tort de l'expulser du ciel pour n'avoir pas consenti à se soumettre à l'injustice. En faisant croire aux hommes qu'ils jouiront sous son aimable sceptre d'une liberté contrastant avec l'esclavage enduré sous les austères décrets de Jéhovah, il réussit à les détourner de leur soumission envers Dieu. PFC 306 2 Quoi de plus propre à révolter nos sentiments de bonté, de miséricorde et de justice, que la doctrine selon laquelle les impénitents seront tourmentés, à cause des péchés d'une courte existence, dans le feu et dans le soufre d'un enfer qui durera aussi longtemps que Dieu lui-même? Pourtant ce dogme a été généralement enseigné et se trouve encore dans le credo d'une portion considérable de la chrétienté. Un savant docteur en théologie a écrit: "La vue des tourments de l'enfer couronnera à jamais la félicité des saints. En voyant des êtres de la même nature qu'eux, et nés dans les mêmes circonstances, plongés dans de telles souffrances alors qu'eux-mêmes sont les objets d'un sort si différent, ils comprendront mieux le bonheur dont ils jouissent." Un autre a déclaré: "Pendant que le décret de réprobation s'exécutera éternellement sur les objets de la colère de Dieu, la fumée de leur tourment montera sans cesse en présence des objets de sa miséricorde, qui, au lieu de prendre en pitié ces misérables, diront: Amen, alléluia! Loué soit le Seigneur!" PFC 306 3 Où de tels enseignements se lisent-ils dans la Parole de Dieu? Les rachetés, une fois dans la gloire, perdraient-ils tout sentiment de compassion et même d'humanité? Ces vertus y feraient-elles place à un froid stoïcisme ou à la cruauté des sauvages? Non! Tel n'est pas l'enseignement de la Bible. Ceux qui ont écrit ce qu'on vient de lire peuvent être des savants et même des hommes honnêtes, ils n'en sont pas moins séduits par les sophismes de Satan qui les pousse à fausser certaines expressions énergiques des Écritures, auxquelles il attribue une amertume et une malignité qu'il tire de son propre fond, mais non de celui de notre Créateur. "Je suis vivant! Dit le Seigneur, l'Éternel, ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il change de conduite et qu'il vive. Revenez, revenez de votre mauvaise voie; et pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël?" Ezéchiel 33:11. PFC 307 1 Quel avantage Dieu retirerait-il de ce que nous admettions qu'il trouve ses délices dans les tortures incessantes des méchants; qu'il jouisse des gémissements, des cris de douleur et des imprécations des créatures qu'il retient dans les flammes de l'enfer? Ces cris atroces seraient-ils une musique pour les oreilles de l'Amour infini? On prétend qu'en infligeant aux pécheurs des tourments éternels, Dieu montre son horreur du péché qui a troublé la paix et l'ordre de l'univers. Quel affreux blasphème! Comme si l'horreur de Dieu pour le péché justifiait la perpétuation du mal! En effet, exaspérés par le désespoir, les malheureux réprouvés exhaleraient leur fureur en malédictions et en outrages qui augmenteraient constamment leur culpabilité! Non, ce n'est pas rehausser la gloire de Dieu que de perpétuer et d'aggraver le péché pendant les siècles éternels. PFC 307 2 Il est impossible à l'esprit humain d'évaluer le mal accompli par l'hérésie des tourments éternels. La religion des Écritures, toute d'amour, de bonté et de compassion, s'y trouve enténébrée de superstition et drapée d'épouvante. Quand on considère sous quel faux jour Satan a présenté le caractère de Dieu, y a-t-il lieu de s'étonner que notre miséricordieux Créateur soit craint, redouté et même haï? Les idées terrifiantes répandues du haut de la chaire au sujet de la divinité ont fait des milliers, que dis-je? Des millions de sceptiques et d'incrédules. PFC 307 3 Le dogme des tourments éternels est l'une des fausses doctrines qui constituent le vin des abominations de Babylone dont celleci a abreuvé toutes les nations. Voir Apocalypse 14:8; 17:2. Que des ministres du Christ aient pu adopter cette hérésie et la proclamer dans les temples chrétiens est un véritable mystère. Ils l'ont reçue de Rome, tout comme son faux jour de repos. Il est vrai qu'elle a été enseignée par des hommes éminents en science et en piété; mais la vérité sur ce sujet ne leur étant point parvenue comme à nous, ils n'étaient responsables que de la lumière qui brillait de leur temps, tandis que nous devons répondre de celle qui éclaire le nôtre. Si nous nous détournons du témoignage de la Parole de Dieu pour suivre de fausses doctrines simplement parce que nos pères les ont enseignées, nous tombons sous la condamnation de Babylone et nous buvons le vin de ses abominations. PFC 308 1 De nombreuses personnes que révolte la doctrine des tourments éternels versent dans l'erreur opposée. Elles croient que l'âme est immortelle mais, comme la Bible enseigne que Dieu est amour et compassion, elles ne peuvent croire qu'il abandonne ses créatures à un feu éternel, et elles ne trouvent d'autre alternative que l'hypothèse agréable du salut final de tous les hommes. Elles considèrent les menaces des Écritures comme destinées à effrayer les gens pour les pousser à l'obéissance, et prétendent que Dieu n'a jamais eu l'intention de leur donner suite. Ainsi, le pécheur pourrait méconnaître la loi divine et vivre dans le mal sans s'aliéner la faveur divine. Cette doctrine, qui abuse de la bonté de Dieu et ignore sa justice, est agréable au coeur charnel et enhardit le méchant dans son iniquité. [...] PFC 308 2 En conséquence du péché d'Adam, la mort a passé sur l'humanité. Tous les hommes descendent dans la tombe. Mais, grâce au plan du salut, tous seront rappelés à la vie. "Il y aura une résurrection des justes et des injustes." Actes 24:15. "Comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ." 1 Corinthiens 15:22. Une distinction est faite entre les deux classes de ressuscités. "Tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix, et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement." Jean 5:28, 29. "La seconde mort n'a point de pouvoir sur eux." Apocalypse 20:6. Ceux qui ne se sont pas assuré le pardon par la conversion et par la foi devront subir la peine de leurs transgressions: le salaire du péché. Leur châtiment "selon leurs oeuvres" variera quant à son intensité et quant à sa durée: mais pour tous il se terminera également par la seconde mort. Étant donné que Dieu ne saurait, tout en étant miséricordieux et juste, sauver le pécheur dans ses transgressions, il le prive d'une existence qu'il a compromise et dont il s'est montré indigne. Un écrivain inspiré a dit: "Encore un peu de temps, et le méchant n'est plus; tu regardes le lieu où il était, et il a disparu." Et un autre: Les nations "seront comme si elles n'eussent jamais été." Psaumes 37:10; Abdias 1:16. Couvertes d'infamie, elles disparaissent dans un oubli éternel. PFC 309 1 Ainsi prendra fin le péché avec toutes les misères et toutes les ruines dont il est la cause. Le psalmiste écrit: "Tu détruis le méchant, tu effaces leur nom pour toujours et à perpétuité. Plus d'ennemis! Des ruines éternelles!" Psaumes 9:5, 6. Transporté dans les sphères célestes, saint Jean entend un hymne universel de louanges, que ne trouble aucune note discordante. Toutes les créatures qui sont dans les cieux et sur la terre rendent gloire à Dieu. Voir Apocalypse 5:13. On n'y entendra nulle part des réprouvés blasphémer Dieu et se tordre au sein des tourments éternels, mêlant leurs rugissements aux chants des rachetés. PFC 309 2 La doctrine de l'état conscient des morts repose sur l'erreur fondamentale d'une immortalité naturelle. Cette doctrine, comme celle des tourments éternels, est contraire aux enseignements de l'Écriture, à la raison et à tout sentiment d'humanité. Selon la croyance populaire, les rachetés qui sont dans le ciel savent tout ce qui se passe sur la terre, et tout spécialement ce qui se rapporte aux amis qu'ils y ont laissés. Mais comment la connaissance des peines, des fautes, des souffrances et des déceptions de leurs bien-aimés pourrait-elle s'accorder avec leur félicité? De quel bonheur céleste pourraient jouir des êtres qui planeraient sans cesse autour de leurs amis terrestres? Et n'est-il pas révoltant de songer qu'un impénitent n'a pas plus tôt rendu le dernier soupir que son âme est plongée dans les flammes de l'enfer? Quelles tortures ne doivent pas éprouver ceux qui ont vu un ami inconverti descendre dans la tombe, à la pensée de le voir entrer dans une éternité de souffrances! Beaucoup ont perdu la raison dans cet affreux cauchemar. PFC 309 3 Dans les Écritures, David affirme que les morts sont inconscients. "Leur souffle s'en va, ils rentrent dans la terre, et ce même jour leurs desseins périssent." Psaumes 146:4. Salomon exprime la même pensée: "Les vivants, en effet, savent qu'ils mourront; mais les morts ne savent rien." "Et leur amour, et leur haine, et leur envie, ont déjà péri; et ils n'auront plus jamais aucune part à tout ce qui se fait sous le soleil." "Il n'y a ni oeuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse, dans le séjour des morts, où tu vas." Ecclésiaste 9:5, 6, 10. PFC 309 4 Quand, en réponse à la prière du roi Ezéchias, le Seigneur eut accordé à celui-ci un sursis de vie de quinze ans, ce prince, dans sa reconnaissance, fit monter vers Dieu l'action de grâce suivante: "Ce n'est pas le séjour des morts qui te loue, ce n'est pas la mort qui te célèbre; ceux qui sont descendus dans la fosse n'espèrent plus en ta fidélité. Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te loue, comme moi aujourd'hui." Ésaïe 38:19. La théologie populaire nous présente les justes morts comme étant au ciel, au sein de la félicité, louant Dieu de leurs bouches immortelles. Mais Ézéchias n'entrevoyait pas d'aussi glorieuses perspectives à l'idée de la mort. Il s'accorde avec le psalmiste: "Celui qui meurt n'a plus ton souvenir; qui te louera dans le séjour des morts?" "Ce ne sont pas les morts qui célèbrent l'Éternel, ce n'est aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence." Psaumes 6:6; 115:17. PFC 310 1 Le jour de la Pentecôte, Pierre affirme que le patriarche David "est mort, qu'il a été enseveli, et que son sépulcre existe encore aujourd'hui par nous". "Car David, ajoute-t-il, n'est point monté au ciel." Actes 2:29, 34. Le fait que David restera dans le tombeau jusqu'à la résurrection prouve que les justes ne montent pas au ciel au moment de leur mort. Ce n'est que par la résurrection, et en vertu de la résurrection de Jésus-Christ, que David pourra un jour s'asseoir à la droite de Dieu. PFC 310 2 Et Paul dit: "Si les morts ne ressuscitent point, Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus." 1 Corinthiens 15:16-18. Si, quatre mille ans durant, les justes étaient montés directement au ciel en mourant, comment Paul aurait-il pu dire que, s'il n'y a point de résurrection, "ceux qui sont morts en Christ sont perdus"? PFC 310 3 Le martyr Tyndale s'exprime comme suit au sujet de l'état des morts: "Je confesse ouvertement que je ne suis pas persuadé qu'ils sont en possession de la gloire complète dont jouissent le Christ et les anges de Dieu. Cela n'est pas pour moi un article de foi; car si tel était le cas, la prédication de la résurrection de la chair serait une chose vaine." (W. Tyndale, Preface to the New Testament) La résurrection ne serait pas nécessaire. PFC 310 4 Or, il est indéniable que l'espérance de l'entrée dans la félicité au moment de la mort a fait tomber dans un oubli presque complet la doctrine de la résurrection. Adam Clarke constatait comme suit cette tendance: "Les chrétiens primitifs attachaient beaucoup plus d'importance à la résurrection des morts que les modernes! Pourquoi cela? Les apôtres l'avançaient constamment, et c'est par elle qu'ils excitaient les disciples du Christ à la diligence, à l'obéissance et à la joie. [...] Il n'y a pas dans l'Évangile de doctrine qui soit mieux mise en relief, mais il n'y en a point qui soit plus tenue à l'écart dans la prédication actuelle!" -- Commentary on the New Testament 2:3; 1 Corinthiens 15. PFC 311 1 On a persévéré dans cette voie au point qu'aujourd'hui la glorieuse vérité de la résurrection est presque entièrement négligée par le monde chrétien. C'est ainsi qu'un auteur religieux très en vue écrit (sur 1 Thessaloniciens 4:13-18): "Pour les fins pratiques de la consolation, la doctrine de l'heureuse immortalité des justes tient lieu pour nous de la doctrine douteuse du retour du Seigneur. Pour nous, c'est à la mort que Jésus revient. C'est elle que nous devons attendre, et c'est sur elle que nous devons veiller. Les morts sont déjà entrés dans la gloire. Ils n'attendent pas la trompette du jugement pour entrer dans la félicité." PFC 311 2 Au moment de quitter ses disciples, le Sauveur ne leur déclara pas qu'ils iraient bientôt le rejoindre. "Je vais vous préparer une place, leur dit-il. Et, lorsque je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi." Jean 14:2, 3. Et Paul ajoute: "Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui serons restés, nous serons tous ensembles enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur." Il conclut en disant: "Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles." 1 Thessaloniciens 4:16-18. Quel contraste entre ces paroles apostoliques et celles du pasteur universaliste que nous avons citées! Ce dernier consolait des parents affligés en leur disant que si grand pécheur que l'on ait été sur la terre, dès qu'on a rendu le dernier soupir, on est reçu dans la compagnie des anges! Paul, au contraire, attire l'attention des croyants sur le prochain retour du Seigneur, alors que les chaînes de la tombe seront rompues, et que "les morts en Christ" ressusciteront pour la vie éternelle. PFC 311 3 Avant que quiconque puisse entrer dans la félicité, il faut que le cas de chacun ait été examiné, que le caractère et les actes de tous les humains aient subi l'inspection divine. Tous seront jugés d'après ce qui est écrit dans les livres, et recevront une récompense correspondant à leurs oeuvres. Ce jugement n'a pas lieu à la mort. Notez les paroles de Paul: "Il a fixé un jour où il jugera le monde selon la justice, par l'homme qu'il a désigné, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant des morts." Actes 17:31. L'apôtre déclare positivement ici qu'un jour, alors encore futur, a été fixé pour le jugement du monde. PFC 312 1 Jude parle de la même époque en ces termes: "Il a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure." Il cite plus loin ces paroles d'Enoch: "Voici, le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer un jugement contre tous." Jude 1:6, 14, 15. Jean, de son côté, vit "les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. [...] Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres." Apocalypse 20:12. PFC 312 2 Mais si les morts jouissent déjà du bonheur parfait ou se tordent dans les flammes de l'enfer, à quoi sert le jugement à venir? Les enseignements de la Parole de Dieu sur ces points importants ne sont ni obscurs ni contradictoires; n'importe qui peut les comprendre. Et quel est l'esprit non prévenu qui voit la moindre parcelle de justice ou de bon sens dans la théorie populaire? Est-ce que les justes, une fois leur cas examiné par le grand Juge, recevront cet éloge: "C'est bien, bon et fidèle serviteur...; entre dans la joie de ton maître", alors qu'ils auront déjà peut-être passé des siècles en sa présence? Les méchants sont-ils tirés de leur lieu de tourments pour entendre de la bouche du Juge de toute la terre cette sentence: "Retirez-vous de moi, maudits; allez dans le feu éternel"? Matthieu 25:21, 41 Sinistre plaisanterie! Honteux démenti infligé à la sagesse et à la justice de Dieu! PFC 312 3 La théorie de l'immortalité de l'âme est un des emprunts que Rome a faits au paganisme pour l'incorporer à la foi chrétienne. Luther mettait le dogme de l'immortalité de l'âme au nombre des "fables monstrueuses qui constituent la boue des décrétales romaines" (E. Pétavel-Olliff, Le Problème de l'immortalité, tome II, p. 78). Commentant les paroles de l'Ecclésiaste, selon lesquelles les morts ne savent rien, le réformateur écrivait: "Nouveau passage établissant que les morts ne sentent rien. Il n'y a là ni devoir, ni science, ni connaissance, ni sagesse. Salomon estime que les morts dorment, et ne sentent rien. Les morts ne tiennent compte ni des jours, ni des années; mais à leur réveil, ils croient avoir dormi à peine une minute." -- Luthers' Werke, 1535. PFC 313 1 On ne voit nulle part dans les saints Livres que les justes reçoivent leur récompense et les méchants leur châtiment au moment de la mort. On ne trouve dans les patriarches et les prophètes aucune affirmation de ce genre. Jésus-Christ et les apôtres n'y ont pas fait la moindre allusion. L'Écriture enseigne positivement que les morts ne montent pas directement au ciel mais qu'ils sont plongés dans le sommeil jusqu'à la résurrection. Voir 1 Thessaloniciens 4:14-16; Job 14:10-12. Au moment même où "le cordon d'argent se détache et où le vase d'or se brise" (voir Ecclésiaste 12:7-9), les pensées de l'homme périssent. Ceux qui descendent dans la tombe sont silencieux. Ils ne savent rien de ce qui se passe sous le soleil. Job 14:21. Heureux repos pour les justes lassés! Le temps, court ou long, n'est désormais qu'un instant pour eux. Ils dorment; la trompette de Dieu les appellera à une heureuse immortalité. "La trompette sonnera, et les morts ressusciteront incorruptibles. [...] Car il faut que ce corps corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce corps mortel revête l'immortalité. Lorsque ce corps corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce corps mortel aura revêtu l'immortalité, alors s'accomplira la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire." 1 Corinthiens 15:52-55. Dès qu'ils sortiront de leur profond sommeil, ils reprendront le cours de leurs pensées là où ils l'ont laissé. Leur dernière sensation les plongeait dans les affres de la mort; leur dernière impression fut de tomber sous la puissance de la mort. Dès qu'ils sortiront de la tombe, leur première pensée s'exprimera par ce cri triomphant: "Ô mort, où est ta victoire? Ô mort, où est ton aiguillon?" 1 Corinthiens 15:52-55. Le spiritisme PFC 313 2 L'enseignement des Écritures sur le ministère des anges -- qui est, pour le disciple du Christ, une vérité des plus consolantes et des plus précieuses -- a été obscurci et perverti par les erreurs de la théologie populaire. La doctrine de l'immortalité naturelle de l'âme, empruntée à la philosophie païenne, n'a obtenu droit de cité dans l'Église chrétienne qu'à la faveur des ténèbres de la grande apostasie qui, sitôt installée, a supplanté la doctrine scripturaire selon laquelle "les morts ne savent rien". On en est ainsi venu à croire que les anges de Dieu, "envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut", sont les esprits des morts, bien que, selon la Bible, les anges aient existé et joué un rôle dans l'histoire humaine avant qu'un seul être humain eût passé par la mort. PFC 314 1 La doctrine de l'état conscient des morts, et surtout la croyance au retour des esprits des morts pour exercer un ministère en faveur des vivants, ont préparé le chemin du spiritisme moderne. Si les morts sont admis en la présence de Dieu, et s'ils jouissent de connaissances infiniment supérieures à celles qu'ils possédaient auparavant, pourquoi ne reviendraient-ils pas sur la terre pour éclairer et instruire les vivants? Si, comme l'enseignent certains théologiens, les esprits des morts planent au-dessus de leurs amis vivant sur la terre, pour quelle raison n'entreraient-ils pas en communion avec eux pour les mettre en garde contre le mal et les consoler dans leurs afflictions? Pourquoi ceux qui croient à l'état conscient des morts repousseraient-ils les secours spirituels apportés du ciel par des êtres soi-disant glorifiés? Ce moyen de communication, considéré comme sacré, donne à Satan la possibilité de travailler à l'accomplissement de ses desseins. Les anges déchus, soumis à ses ordres, se présentent comme les messagers du monde des esprits. Tout en prétendant les mettre en rapport avec les morts, le prince du mal exerce sur les vivants sa puissance de fascination. PFC 314 2 Il a le pouvoir de faire apparaître aux hommes l'image de leurs amis décédés. La contrefaçon est parfaite; les traits bien connus, les paroles, le son de la voix sont reproduits de façon merveilleusement distincte. Les gens sont consolés par l'assurance que leurs bien-aimés jouissent de la félicité céleste, et, sans se douter du danger qu'ils courent, ils prêtent l'oreille à "des esprits séducteurs et à des doctrines de démons". PFC 314 3 Quand Satan les a convaincus d'être réellement en communication avec les morts, il fait apparaître à leurs yeux des personnes descendues dans la tombe sans y être préparées. Elles se disent heureuses dans le ciel, et prétendent même y occuper une position élevée. Et ainsi se répand au près et au loin l'erreur selon laquelle il n'y aurait pas de différence entre le juste et le méchant. Les visiteurs du monde des esprits donnent parfois des avertissements opportuns. Mais dès qu'ils ont gagné la confiance, ils se hasardent à enseigner des doctrines qui sapent la foi dans les saintes Écritures. Tout en paraissant s'intéresser profondément au bien de leurs amis sur la terre, ils insinuent les erreurs les plus dangereuses. Le fait qu'ils énoncent certaines vérités et qu'ils peuvent parfois annoncer l'avenir inspire confiance en leurs dires, et, ainsi, leurs faux enseignements sont acceptés aussi facilement et crus aussi implicitement par les foules que s'il s'agissait des vérités les plus sacrées de la Bible. La loi de Dieu est écartée, l'Esprit de grâce est méprisé, le sang de l'alliance est tenu pour une chose profane. Les esprits nient la divinité de Jésus-Christ et se mettent eux-mêmes au niveau du Créateur. C'est ainsi que, sous un déguisement nouveau, le grand rebelle dirige contre Dieu la guerre qu'il a commencée dans le ciel et qu'il poursuit sur la terre depuis six mille ans. PFC 315 1 Plusieurs tentent d'expliquer les manifestations spirites en les attribuant toutes à la fraude et à la prestidigitation. S'il est vrai qu'on a souvent donné des tours de passe-passe pour des phénomènes authentiques, il n'en reste pas moins qu'il y a des manifestations réelles d'une puissance surnaturelle. Les bruits mystérieux par lesquels le spiritisme moderne a commencé n'étaient pas le fruit de la supercherie, mais bien le fait de mauvais anges, qui inauguraient ainsi une des séductions les plus néfastes. L'idée que le spiritisme n'est qu'une imposture contribuera à tromper une foule de gens. Dès qu'ils se trouveront en face de manifestations qu'ils seront forcés de reconnaître comme surnaturelles, ils seront séduits et en viendront à les considérer comme la grande puissance de Dieu. PFC 315 2 Ces personnes ne tiennent pas compte des enseignements de l'Écriture touchant les miracles opérés par Satan et ses agents. C'est par la puissance de Satan que les magiciens de Pharaon imitèrent les prodiges de Dieu. Paul affirme qu'avant le retour du Seigneur, il y aura des phénomènes analogues dus à la puissance satanique. Le second avènement du Christ sera précédé de manifestations de "la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité". 2 Thessaloniciens 2:9, 10. Saint Jean décrit ainsi les manifestations diaboliques de cette puissance dans les derniers jours: "Elle opérait de grands prodiges, même jusqu'à faire descendre du feu du ciel sur la terre, à la vue des hommes. Et elle séduisait les habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était donné d'opérer." Apocalypse 13:13, 14. Ces prophéties ne parlent pas d'impostures. Les habitants de la terre seront séduits non par de prétendus miracles, mais par de réels prodiges. PFC 316 1 Le prince des ténèbres, qui applique depuis si longtemps toutes les ressources de sa vaste intelligence à son oeuvre de séduction, adapte habilement ses tentations aux gens de toute classe et de toute condition. Aux personnes cultivées et raffinées, il présente le spiritisme sous un aspect élevé et intellectuel, et réussit ainsi à en prendre plusieurs dans ses pièges. La sagesse que le spiritisme communique est celle que décrit l'apôtre Jacques; elle "ne vient point d'en haut; mais elle est terrestre, charnelle, diabolique". Jacques 3:15. Le grand séducteur a toutefois soin de se dissimuler chaque fois que cela répond mieux à ses intentions. Celui qui pouvait se manifester devant Jésus, au désert de la tentation, dans la gloire d'un séraphin, se présente aux hommes sous les formes les plus attrayantes: voire comme un "ange de lumière". 2 Corinthiens 11:14. Il propose à la raison des sujets élevés; il captive la fantaisie par des scènes grandioses, il s'empare des affections par d'éloquentes descriptions de l'amour et de la charité; il tente l'imagination par de sublimes envolées et pousse les hommes à tirer un tel orgueil de leur sagesse qu'ils en viennent à mépriser l'Éternel dans leur coeur. Cet être puissant, qui pouvait conduire le Rédempteur du monde sur une haute montagne et faire passer devant lui les royaumes du monde et leur gloire, présentera aux hommes des tentations capables de fausser les sens de tous ceux qui ne sont pas protégés par la puissance divine. PFC 316 2 [...] PFC 316 3 Peu de gens se rendent compte de la puissance de séduction du spiritisme et du danger que courent ceux qui se placent sous son influence. Beaucoup pactisent avec lui par pure curiosité. Ils n'y croient pas réellement, et reculeraient avec horreur devant la pensée d'être dominés par des esprits. Mais ils s'aventurent sur le terrain défendu, et le destructeur ne tarde pas à exercer contre leur gré son pouvoir sur eux. Une fois soumis à la direction des esprits, ils sont réellement captifs et incapables de rompre le charme par leurs propres forces. Seule la puissance de Dieu, intervenant en réponse aux ferventes prières de la foi, peut délivrer ces âmes. PFC 316 4 Tous ceux qui se complaisent dans une habitude coupable ou dans un péché conscient frayent la voie aux tentations de Satan. Séparés de Dieu, privés de la protection de ses anges et désormais sans défense, ils deviennent la proie du Malin. Ceux qui se mettent ainsi sous sa domination ne se doutent guère qu'il fera d'eux des instruments pour en entraîner d'autres à la ruine. PFC 317 1 Le prophète Ésaïe déclare: "Si l'on vous dit: consultez ceux qui évoquent les morts et ceux qui prédisent l'avenir, qui poussent des sifflements et des soupirs, répondez: un peuple ne consultera-til pas son Dieu? S'adressera-t-il aux morts en faveur des vivants? À la loi et au témoignage! Si l'on ne parle pas ainsi, il n'y aura point d'aurore pour le peuple." Ésaïe 8:19, 20. Si les hommes recevaient la lumière qui jaillit des Écritures touchant la nature de l'homme et l'état des morts, ils verraient dans les prétentions et les manifestations du spiritisme la puissance de Satan agissant par des signes et des miracles mensongers. Mais plutôt que de renoncer à une liberté et à des péchés agréables au coeur naturel, les multitudes ferment les yeux à la lumière, vont de l'avant sans se soucier des avertissements et tombent dans les pièges de l'ennemi. "Parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés, [...] Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge." 2 Thessaloniciens 2:10, 11. PFC 317 2 Ceux qui s'élèvent contre le spiritisme ne font pas la guerre à des hommes seulement, mais au diable et à ses anges. Ils entrent en lutte avec "les dominations, avec les esprits méchants dans les lieux célestes". Satan ne cédera pas un pouce de terrain sans y être contraint par la puissance des saints anges. Le peuple de Dieu doit pouvoir lui résister comme l'a fait le Sauveur, par le mot: "Il est écrit." Satan cite aujourd'hui les Écritures, comme il le faisait aux jours du Christ et il en tord le sens pour appuyer ses séductions. Ceux qui veulent tenir bon à l'heure du péril doivent, à titre personnel, comprendre la parole inspirée. PFC 317 3 Bien des personnes seront visitées par des esprits de démons personnifiant des parents ou des amis défunts, qui leur enseigneront les hérésies les plus dangereuses. Ces intrus feront appel à leurs plus tendres sympathies, et appuieront leurs dires par des miracles. Pour être capable de les repousser, il faut connaître la vérité scripturaire qui nous révèle que les morts ne savent rien et que les "revenants" sont des esprits de démons. PFC 317 4 Nous sommes à la veille de la tentation "qui va venir sur le monde entier, pour éprouver les habitants de la terre". Apocalypse 3:10. Tous ceux dont la foi ne repose pas fermement sur la Parole de Dieu seront séduits et succomberont. Pour dominer les hommes, Satan recourt à "toutes les séductions de l'iniquité", qui deviendront de plus en plus puissantes. Mais il ne peut atteindre son but que si les personnes qu'il cherche à séduire se soumettent volontairement à ses tentations. Ceux qui recherchent sincèrement la vérité et s'efforcent de purifier leur âme par l'obéissance se préparent pour le conflit et trouvent une sûre défense dans le Dieu de vérité. "Parce que tu as gardé la parole de la persévérance en moi, je te garderai aussi" (Apocalypse 3:10), dit le Seigneur. Plutôt que de laisser succomber sous les coups de Satan une seule âme qui se confie en lui, Dieu enverrait tous les anges du ciel à son secours. PFC 318 1 Le prophète Ésaïe annonce l'effrayante illusion dont les pécheurs seront victimes. Se croyant à l'abri des jugements de Dieu, ils diront: "Nous avons fait une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts; quand le fléau débordé passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons la fausseté pour refuge et le mensonge pour abri." Ésaïe 28:15. Tel sera le langage de ceux qui, se rassurant dans leur impénitence obstinée, affirmeront que le pécheur ne sera pas puni et que tous les membres de la famille humaine, quel que soit le degré de leur perversité, seront enlevés dans le ciel où ils deviendront semblables aux anges. Mais ce sera tout particulièrement le langage de ceux qui rejettent les vérités destinées à leur servir de défense au temps de détresse, leur préférant le refuge mensonger du spiritisme, et font "une alliance avec la mort", "un pacte avec le séjour des morts". PFC 318 2 L'aveuglement de notre génération dépasse toute expression. Des milliers rejettent la Parole de Dieu comme indigne de créance et se précipitent avec une confiance aveugle dans les pièges de Satan. Les sceptiques et les moqueurs dénoncent le fanatisme de ceux qui prennent parti pour la foi des prophètes et des apôtres; ils tournent en dérision les déclarations solennelles des Écritures touchant le Sauveur, le plan du salut et les rétributions futures. Ils affectent une profonde pitié pour les esprits assez étroits, assez faibles et assez superstitieux pour reconnaître les droits de Dieu et de sa loi. Ils manifestent autant d'assurance que s'ils avaient effectivement "fait une alliance avec la mort" et "un pacte avec le séjour des morts", que s'ils avaient érigé une barrière infranchissable entre eux et la vengeance divine. Rien ne peut les effrayer. Ils sont tellement livrés à Satan, si intimement unis à lui et pénétrés de son esprit qu'ils ne peuvent ni ne veulent briser ses chaînes. Le tentateur s'est préparé de longue date pour cet assaut final. Il a jeté les fondements de son oeuvre dans l'assurance donnée à Ève: "Vous ne mourrez point. [...] Le jour où vous en mangerez vos yeux s'ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal." Genèse 3:4, 5. Petit à petit, il a préparé le terrain pour son chef-d'oeuvre de séduction: le spiritisme. Il n'a pas encore pleinement atteint son but; mais il l'atteindra à la dernière heure. Le prophète dit: "Je vis [...] trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Car ce sont des esprits de démons, qui font des prodiges, et qui vont vers les rois de toute la terre, afin de les rassembler pour le combat du grand jour du Dieu tout-puissant." Apocalypse 16:13, 14. À l'exception de ceux qui sont gardés par la foi en la Parole de Dieu, le monde entier sera enveloppé dans cette redoutable séduction. Et l'humanité sommeille dans une fatale sécurité d'où elle ne sera tirée que par les effets de la colère de Dieu. PFC 319 1 Qu'a dit le Seigneur? "Je ferai de la droiture une règle, et de la justice un niveau; et la grêle emportera le refuge de la fausseté, et les eaux inonderont l'abri du mensonge. Votre alliance avec la mort sera détruite, votre pacte avec le séjour des morts ne subsistera pas; quand le fléau débordé passera, vous serez par lui foulés aux pieds." Ésaïe 28:17, 18. ------------------------Chapitre 26 -- Les mille ans et la fin du péché La terre désolée PFC 321 1 "Ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses iniquités." "Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double. Autant elle s'est glorifiée et plongée dans le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu'elle dit en son coeur: Je suis assise en reine, je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil! À cause de cela, en un même jour, ces fléaux arriveront, la mort, le deuil et la famine, et elle sera consumée par le feu. Car il est puissant, le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Et tous les rois de la terre, qui se sont livrés avec elle à l'impudicité et au luxe, pleureront et se lamenteront à cause d'elle. [...] Ils diront: Malheur! Malheur! La grande ville, Babylone, la ville puissante! En une seule heure est venu ton jugement." Apocalypse 18:5-10. PFC 321 2 "Les marchands de la terre", qui se "sont enrichis par la puissance de son luxe", "se tiendront éloignés, dans la crainte de son tourment; ils pleureront et seront dans le deuil, et diront: Malheur! Malheur! La grande ville qui était vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure tant de richesses ont été détruites!" Apocalypse 18:3, 15, 16. PFC 321 3 Tels sont les jugements qui fondent sur Babylone au jour de la colère de Dieu. Elle a comblé la mesure de ses iniquités; son temps est venu; elle est mûre pour la destruction. PFC 322 1 Lorsque la voix du Seigneur proclame la délivrance de son peuple, il se produit un terrible réveil chez ceux qui ont tout perdu dans le combat de la vie. Pendant le temps de grâce, ils se laissaient aveugler par les sophismes de Satan et justifiaient leur vie de péché. Les riches se rengorgeaient dans le sentiment de leur supériorité sur les moins favorisés. Mais ils avaient acquis leurs richesses au mépris des lois divines; ils n'avaient pas donné à manger à ceux qui avaient faim; ils n'avaient pas vêtu ceux qui étaient nus; ils n'avaient pas agi avec équité, et avaient ignoré la miséricorde. Ils avaient recherché leur propre avancement et les hommages de leurs semblables. PFC 322 2 Dépouillés de tout ce qui faisait leur grandeur, ils se trouvent maintenant sans défense. Ils considèrent avec terreur les idoles qu'ils ont préférées à leur Créateur. Ils ont vendu leur âme en échange des richesses et des jouissances terrestres, et n'ont rien fait pour devenir riches en Dieu. En conséquence de leur vie manquée, leurs trésors sont vermoulus, leurs plaisirs changés en amertume et les gains de toute une vie anéantis en un instant. Ils déplorent la destruction de leurs luxueux palais, la perte de leur argent et de leur or. Mais ils cessent bientôt de se désoler de la perte de leurs biens, frappés de mutisme par la crainte de périr avec leurs idoles. PFC 322 3 Si les méchants éprouvent des regrets, ce n'est pas d'avoir négligé leurs devoirs envers Dieu et leurs semblables, c'est parce que l'Éternel a vaincu. Ils ne se repentent pas de leur méchanceté. Ce qui les accable, ce sont les conséquences de leurs actions. S'ils avaient quelque chance de succès, ils ne négligeraient rien pour s'assurer la victoire. PFC 322 4 Le monde voit ceux qu'il a tournés en dérision et dont il désirait la mort passer indemnes au travers de la peste, des tempêtes et des tremblements de terre. Celui qui est un feu dévorant pour les transgresseurs de sa loi est un abri pour son peuple. PFC 322 5 Le pasteur qui a sacrifié la vérité à la faveur des hommes voit maintenant la nature et l'influence de ses enseignements. Il constate que l'oeil de l'Omniscient le suivait en chaire, dans la rue, dans ses rapports multiples avec ses semblables. Chaque émotion de son âme, chaque ligne écrite de sa main, chaque parole proférée, toute action, en un mot, destinée à pousser les hommes à trouver leur sécurité dans le mensonge, a porté ses fruits; et les pauvres âmes perdues qu'il voit autour de lui sont la moisson de ses semailles. PFC 323 1 "Ils pansent à la légère la plaie de la fille de mon peuple: Paix, paix! Disent-ils. Et il n'y a point de paix", dit le Seigneur, "parce que vous affligez le coeur du juste par des mensonges, quand moi-même je ne l'ai point attristé, et parce que vous fortifiez les mains du méchant pour l'empêcher de quitter sa mauvaise voie et pour le faire vivre". Jérémie 8:11. PFC 323 2 "Malheur aux pasteurs qui détruisent et dispersent le troupeau de mon pâturage! [...] Voici, je vous châtierai à cause de la méchanceté de vos actions." "Gémissez, pasteurs, et criez! Roulez-vous dans la cendre, conducteurs de troupeaux! Car les jours sont venus où vous allez être égorgés. [...] Plus de refuge pour les pasteurs! Plus de salut pour les conducteurs de troupeaux!" Ezéchiel 13:22. PFC 323 3 Pasteurs et fidèles voient que leurs rapports avec Dieu n'ont pas été corrects. Ils voient qu'ils se sont révoltés contre l'Auteur de toute loi juste et bonne. La méconnaissance des préceptes divins a donné lieu à des maux sans nombre: à la discorde, à la haine, à l'iniquité, au point que la terre est devenue un champ de bataille et une sentine de corruption. Tel est le tableau qui se présente alors aux yeux de ceux qui ont rejeté la vérité et aimé l'erreur. Des paroles ne sauraient rendre l'intensité avec laquelle les infidèles et les rebelles pleurent maintenant ce qu'ils ont perdu à tout jamais: la vie éternelle. Des hommes que le monde a adorés pour leurs talents et leur éloquence voient ces choses sous leur vrai jour. Ils s'en rendent si bien compte que, tombant aux pieds de ceux dont ils ont méprisé et ridiculisé la fidélité, ils confessent que Dieu les a aimés. PFC 323 4 Les foules, s'apercevant qu'elles ont été leurrées, s'accusent mutuellement de s'être entraînées à la perdition; mais tous s'accordent pour rejeter sur les pasteurs la plus grosse part du mal. Ministres infidèles, ils ont annoncé des choses agréables; ils ont incité leurs auditeurs à annuler la loi de Dieu et à persécuter ceux qui voulaient lui obéir. Dans leur désespoir, ces docteurs confessent ouvertement leur imposture. Les foules, furieuses, s'écrient: "Nous sommes perdus, et c'est vous qui en êtes la cause." Ceux qui les admiraient profèrent contre eux les plus terribles malédictions. Les mains mêmes qui les couronnaient de lauriers sont les premières à se lever contre eux. Les épées qui devaient verser le sang du peuple de Dieu se dirigent maintenant contre ses ennemis. Partout, on ne voit que batailles et carnage. PFC 324 1 "Le bruit parvient jusqu'à l'extrémité de la terre; car l'Éternel est en dispute avec les nations, il entre en jugement contre toute chair; il livre les méchants au glaive." Jérémie 25:31. Il y a six mille ans que le grand conflit se poursuit; le Fils de Dieu et ses célestes messagers, luttant contre la puissance du Malin, se sont efforcés d'avertir, d'éclairer et de sauver les enfants des hommes. Maintenant, tous ont pris position. Les méchants se sont identifiés avec Satan dans sa guerre contre le Seigneur. Le temps est venu pour Dieu de revendiquer l'autorité de sa loi violée. Ce n'est plus contre le diable seulement que la guerre est dirigée, mais aussi contre l'homme. "L'Éternel est en dispute avec les nations; [...] il livre les méchants au glaive." PFC 324 2 "Les hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations" commises sont marqués. Maintenant s'avance l'ange de la mort représenté dans Ézéchiel par des hommes armés d'instruments de destruction, auxquels il est dit: "Passez [...] dans la ville, et frappez; que votre oeil soit sans pitié, et n'ayez point de miséricorde! Tuez, détruisez les vieillards, les jeunes hommes, les vierges, les enfants et les femmes; mais n'approchez pas de quiconque aura sur lui la marque; et commencez par mon sanctuaire." Ezéchiel 9:4, 6. La destruction commence par ceux qui se sont donnés pour conducteurs religieux. Les fausses sentinelles tombent les premières. On n'a compassion de personne; nul n'est épargné. Hommes, femmes, jeunes filles et enfants périssent ensemble. PFC 324 3 "L'Éternel sort de sa demeure pour punir les crimes des habitants de la terre; et la terre mettra le sang à nu, elle ne couvrira plus les meurtres." Ésaïe 26:21. "Voici la plaie dont l'Éternel couvrira tous les peuples qui auront combattu contre Jérusalem: leur chair tombera en pourriture tandis qu'ils seront sur leurs pieds, leurs yeux tomberont en pourriture dans leurs orbites, et leur langue tombera en pourriture dans leur bouche. En ce jour-là, l'Éternel produira un grand trouble parmi eux; l'un saisira la main de l'autre, et ils lèveront la main les uns sur les autres." Zacharie 14:12, 13. C'est au choc brutal de leurs passions farouches, comme aussi sous les coups non mitigés de la colère de Dieu, que tombent les méchants habitants de la terre: prêtres, magistrats, gens du peuple, riches et pauvres, grands et petits. "Ceux que tuera l'Éternel en ce jour seront étendus d'un bout à l'autre de la terre; ils ne seront ni pleurés, ni recueillis, ni enterrés." Jérémie 25:33. PFC 325 1 Au retour du Seigneur, les méchants sont extirpés de dessus la face de toute la terre; ils sont "détruits par le souffle de sa bouche, et anéantis par l'éclat de son avènement". 2 Thessaloniciens 2:8. Jésus emmène son peuple dans la cité de Dieu et la terre est privée de ses habitants. "Voici, l'Éternel dévaste la terre et la rend déserte; il en bouleverse la face et en disperse les habitants." "La terre est dévastée, livrée au pillage; car l'Éternel l'a décrété." "Ils transgressaient les lois, violaient les ordonnances, ils rompaient l'alliance éternelle. C'est pourquoi la malédiction dévore la terre, et ses habitants portent la peine de leurs crimes. C'est pourquoi les habitants de la terre sont consumés." Ésaïe 24:1, 3, 5, 6 (V. littérale). PFC 325 2 La terre entière est bouleversée. Les ruines des villes et des villages renversés par le tremblement de terre, les arbres déracinés, les rochers projetés par la mer ou arrachés de la terre sont dispersés à la surface de celle-ci tandis que de vastes gouffres indiquent l'ancien emplacement des montagnes. PFC 325 3 Et maintenant a lieu un événement préfiguré au cours du dernier et solennel service du jour des expiations. Lorsque le service dans le lieu très saint était achevé, et que les péchés d'Israël étaient enlevés du sanctuaire en vertu du sang de la victime, on présentait vivant, devant l'Éternel, le bouc émissaire. En présence de la congrégation, le sacrificateur "confessait sur lui toutes les iniquités des enfants d'Israël et toutes leurs transgressions"; il les plaçait ainsi "sur la tête du bouc". Lévitique 16:21. Lorsque l'oeuvre du sanctuaire céleste sera achevée en présence de Dieu, des anges célestes et de la multitude des rachetés, les péchés du peuple de Dieu seront, semblablement, placés sur Satan. Il sera déclaré responsable de tout le mal qu'il leur a fait commettre. Et comme le bouc émissaire était envoyé dans un lieu inhabité, de même Satan sera relégué sur notre terre désolée, devenue une lugubre solitude. PFC 325 4 Le voyant de Patmos prédit l'exil de Satan et l'état chaotique auquel la terre sera réduite; il annonce que cette désolation durera mille ans. Après avoir décrit le retour du Seigneur et la destruction des méchants, le prophète ajoute: "Je vis descendre du ciel un ange, qui avait la clef de l'abîme et une grande chaîne dans sa main. Il saisit le dragon, le serpent ancien, qui est le diable et Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il ne séduisît plus les nations, jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis. Après cela, il faut qu'il soit délié pour un peu de temps." Apocalypse 20:1-3. PFC 326 1 Le mot "abîme" désigne la terre dans son état chaotique et ténébreux. Cela ressort d'autres passages des Écritures. On lit que la terre "au commencement", avant son organisation, "était informe et vide, et qu'il y avait des ténèbres à la surface de l'abîme". Genèse 1:2. Or la prophétie nous apprend qu'elle sera ramenée, tout au moins partiellement, à cet état. Considérant de loin le grand jour de Dieu, le prophète Jérémie écrit: "Je regarde la terre, et voici, elle est informe et vide; les cieux, et leur lumière ont disparu. Je regarde les montagnes, et voici, elles sont ébranlées; et toutes les collines chancellent. Je regarde, et voici, il n'y a point d'homme; et tous les oiseaux des cieux ont pris la fuite. Je regarde, et voici, le Carmel est un désert; et toutes ses villes sont détruites, devant l'Éternel, devant son ardente colère. Car ainsi parle l'Éternel: Toute la terre sera dévastée; mais je ne ferai pas une entière destruction." Jérémie 4:23-27 (V. littérale). PFC 326 2 C'est là que Satan résidera pendant mille ans avec ses anges. Confiné à cette terre, il n'aura pas accès à d'autres mondes pour tenter et harceler des êtres qui ne sont pas tombés. C'est dans ce sens qu'il est enchaîné: il n'a personne sur qui il puisse exercer sa puissance. Il est totalement incapable de poursuivre l'oeuvre de séduction qui a fait ses délices durant tant de siècles. PFC 326 3 Contemplant prophétiquement le jour de la défaite de Satan, le prophète Èsaïe s'écrie: "Te voilà tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore! Tu es abattu à terre, toi, le vainqueur des nations! Tu disais en ton coeur: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu; [...] je serai semblable au Très Haut. Mais tu as été précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de la fosse! Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, ils te considèrent attentivement: Est-ce là cet homme qui faisait trembler la terre, qui ébranlait les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui ravageait les villes, et ne relâchait point ses prisonniers?" Ésaïe 14:12-17. PFC 327 1 Pendant six mille ans, Satan a fait trembler la terre. Il a réduit le monde en un désert et en a détruit les villes, ne relâchant jamais ses prisonniers. Pendant six mille ans, sa prison a reçu les enfants de Dieu, et il les retiendrait captifs à jamais si Jésus-Christ n'avait pas rompu leurs chaînes et ne leur avait rendu la liberté. PFC 327 2 Les méchants eux-mêmes sont maintenant à l'abri des entreprises de l'adversaire. Seul avec ses mauvais anges, Satan peut constater les effets de la malédiction du péché. "Tous les rois des nations, oui, tous, reposent avec honneur, chacun dans son tombeau. Mais toi, tu as été jeté loin de ton sépulcre, comme un rameau qu'on dédaigne. [...] Tu n'es pas réuni à eux dans le sépulcre, car tu as détruit ton pays, tu as fait périr ton peuple!" Ésaïe 14:18-20. PFC 327 3 Pendant mille ans, parcourant la terre en tous sens, Satan pourra y constater les conséquences de sa révolte contre la loi de Dieu. Durant ce temps, sa souffrance est cuisante. Depuis la chute, son activité dévorante ne lui a jamais laissé le loisir de la réflexion. Maintenant, privé de sa puissance, il peut envisager le rôle qu'il a joué depuis le début de sa rébellion contre le gouvernement du ciel, et attendre avec effroi le jour où il devra souffrir pour tout le mal dont il est l'auteur. PFC 327 4 La captivité de Satan sera pour le peuple de Dieu un sujet de joie et d'allégresse. Le prophète écrit: "Quand l'Éternel t'aura donné du repos, après tes fatigues et tes agitations, et après la dure servitude qui te fut imposée, alors tu prononceras ce chant sur le roi de Babylone [qui représente ici Satan], et tu diras: Eh quoi! Le tyran n'est plus! L'oppression a cessé! L'Éternel a brisé le bâton des méchants, la verge des dominateurs. Celui qui dans sa fureur frappait les peuples, par des coups sans relâche, celui qui dans sa colère subjuguait les nations, est poursuivi sans ménagement." Ésaïe 14:3-6. PFC 327 5 Au cours des mille ans qui s'écoulent entre la première et la seconde résurrection, a lieu le jugement des méchants. L'apôtre Paul parle de ce jugement comme devant suivre le retour du Seigneur. "C'est pourquoi ne jugez de rien avant le temps, jusqu'à ce que vienne le Seigneur, qui mettra en lumière ce qui est caché dans les ténèbres, et qui manifestera les desseins des coeurs." 1 Corinthiens 4:5. Daniel déclare que c'est au moment où l'Ancien des jours vient qu'il "donne droit aux saints du Très Haut" (Daniel 7:22), alors que les justes règnent comme rois et sacrificateurs de Dieu. "Et je vis des trônes; et à ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger [...] Ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans." C'est alors que, selon la déclaration de Paul, "les saints jugeront le monde". Apocalypse 20:4, 6; 1 Corinthiens 6:2. Conjointement avec Jésus-Christ, ils jugent les méchants en comparant leur vie avec les préceptes du saint Livre, et se prononcent sur le cas de chacun. Quand la mesure de châtiment réservée à chaque impénitent est évaluée, elle est inscrite en face de son nom, sur le livre de la mort. PFC 328 1 Satan et ses mauvais anges sont également jugés par Jésus-Christ et par son peuple. Paul écrit: "Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges?" 1 Corinthiens 6:3. Et Jude nous apprend que Dieu "a réservé pour le jugement du grand jour, enchaînés éternellement par les ténèbres, les anges qui n'ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure". Jude 1:6. PFC 328 2 A la fin des mille ans aura lieu la seconde résurrection, celle des méchants, qui comparaîtront devant Dieu pour l'exécution du "jugement écrit". Après avoir décrit la résurrection des justes, le voyant dit: "Les autres morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que les mille ans fussent accomplis." Apocalypse 20:5. Et Ésaïe parle ainsi des injustes: "Ils seront assemblés captifs dans une prison, ils seront enfermés dans des cachots, et, après un grand nombre de jours, ils seront châtiés." Ésaïe 24:22. ------------------------Chapitre 27 -- La nouvelle terre La fin de la tragédie PFC 329 1 Au terme des mille ans le Fils de Dieu redescend sur la terre, accompagné de la multitude des rachetés et d'un cortège d'êtres angéliques. Du haut de la nue, en sa majesté terrifiante, il ordonne aux impénitents de se relever de la tombe pour recevoir leur rétribution. Ils sortent de la terre nombreux comme le sable de la mer. Quel contraste avec les bienheureux de la première résurrection! Les justes étaient revêtus d'une beauté et d'une jeunesse éternelles: les injustes portent les stigmates de la maladie et de la mort. PFC 329 2 Tous les yeux tournés vers la gloire qui enveloppe le Fils de Dieu, d'une seule voix, la multitude des perdus s'écrie: "Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!" Ce n'est point un sentiment d'amour pour Jésus qui leur inspire ce cri. C'est la puissance de la vérité qui l'arrache de leurs lèvres. Ils sont sortis de la tombe tels qu'ils y étaient descendus: animés d'un esprit de haine et de révolte contre Dieu. Aussi n'est-il pas question d'une nouvelle épreuve pour racheter leur passé. L'expérience serait inutile. Toute une vie de péché n'a pas attendri leurs coeurs. Si une seconde occasion leur était accordée, ils s'en serviraient, comme de la première, pour éluder les exigences de Dieu et lui faire la guerre. PFC 329 3 Jésus-Christ s'arrête sur la montagne des Oliviers d'où il est monté au ciel après sa résurrection, et où les anges ont réitéré la promesse de son retour. "L'Éternel, mon Dieu, viendra, dit le prophète, et tous ses saints avec lui." "Ses pieds se poseront en ce jour sur la montagne des Oliviers, qui est vis-à-vis de Jérusalem, du côté de l'orient; la montagne des Oliviers se fendra par le milieu [...] et il se formera une très grande vallée." "L'Éternel sera roi de toute la terre; en ce jour-là, l'Éternel sera le seul Éternel, et son nom sera le seul nom." Zacharie 14:5, 4, 9. Alors la nouvelle Jérusalem, éclatante de splendeur, descend du ciel et s'installe en un lieu purifié et préparé pour la recevoir. Puis le Rédempteur, accompagné de son peuple et de ses anges, fait son entrée dans la sainte cité. PFC 330 1 Et maintenant Satan va se préparer à une lutte suprême en vue de s'emparer de l'empire du monde. Pendant qu'il était privé de sa puissance et dans l'incapacité de nuire, le Prince des ténèbres était sombre et abattu. Mais à la vue des injustes ressuscités, lorsqu'il se voit entouré de leur multitude innombrable, il renaît à l'espérance et décide de ne pas abandonner la partie. Il réunira sous ses étendards toute l'armée des réprouvés, et, avec leur concours, il tentera de réaliser son dessin. Les impénitents sont ses captifs. En rejetant le Sauveur, ils se sont placés sous son sceptre et sont prêts à recevoir ses suggestions et à suivre ses ordres. Et pourtant, fidèle à sa tactique, le chef des rebelles ne révèle pas ce qu'il est. Il se donne pour le prince légitime de la terre, et prétend avoir été injustement frustré de ses droits. Se présentant en libérateur devant ses sujets égarés, il leur assure que sa puissance les a tirés de la tombe, et leur annonce qu'il est sur le point de les arracher à la plus cruelle des tyrannies. Le Fils de Dieu s'étant effacé, Lucifer se met à opérer des miracles pour appuyer ses dires. Il rend le faible fort; il inspire à chacun son ambition et son énergie, et propose à ses sujets de les conduire à l'assaut de l'ennemi et de s'emparer de la cité de Dieu. Fou d'orgueil et de rage, il donne conscience de leur grand nombre aux millions de ressuscités, et leur déclare qu'à leur tête il se fait fort de s'emparer de la ville et de rentrer en possession de son trône et de son royaume. PFC 330 2 Il y a dans cette foule des antédiluviens qui ont joui d'une longévité extraordinaire. Ces hommes, d'une stature élevée et d'une rare intelligence, s'étaient soumis à l'empire des anges déchus et avaient consacré leurs talents et leur science à établir leur propre gloire. Il en est dont le génie artistique avait fait d'eux les idoles de leurs contemporains, mais dont la cruauté et les inventions pernicieuses avaient souillé la terre, oblitéré l'image de Dieu en l'homme et provoqué leur extirpation par le déluge. Là se trouvent des rois et des généraux qui ont vaincu des nations, de vaillants capitaines qui n'ont jamais perdu une bataille, des guerriers fiers et ambitieux dont l'approche faisait trembler les royaumes. La mort ne les a pas changés. En sortant de la tombe, ils reprennent le cours de leurs pensées là où ils les avaient abandonnées, et restent altérés de la même soif de vaincre leurs ennemis. PFC 331 1 Après avoir tenu conseil avec ses anges, Satan délibère avec ces rois et ces puissants conquérants. Évaluant ensemble leur force numérique, ils estiment que l'armée enfermée dans l'enceinte de la ville d'or est peu considérable comparée à la leur, et que la victoire est possible. En conséquence, des plans sont arrêtés pour s'emparer des richesses et de la gloire de la nouvelle Jérusalem, et l'on se dispose immédiatement à les mettre à exécution. D'habiles armuriers fabriquent les instruments de guerre. Des chefs militaires, célèbres par leurs exploits, organisent ces foules de soldats en divisions et en corps d'armées. PFC 331 2 Enfin, le signal de l'attaque est donné, et l'on voit s'ébranler une armée innombrable, armée telle que jamais conquérant n'en a rêvé de pareille, et qui dépasse en combattants les forces réunies de toutes les guerres de l'histoire. En vue de la lutte finale, les anges déchus ont également rassemblé leurs légions. Satan, le plus puissant des guerriers, ouvre la marche. Des rois et de grands capitaines forment son état-major. La multitude suit, organisée en phalanges incommensurables dont chacune obéit à un chef. Ces masses compactes s'avancent avec une précision militaire sur la surface raboteuse et accidentée de la terre et investissent la nouvelle Jérusalem qu'elles se préparent à prendre d'assaut. PFC 331 3 Sur l'ordre de Jésus, les portes de la Cité d'or se ferment et le Fils de Dieu apparaît de nouveau à la vue de ses ennemis. Bien au-dessus de la ville, sur une plate-forme d'or étincelant, est dressé un trône très élevé. Le Fils de Dieu y est assis, entouré des sujets de son royaume. Aucune langue ne peut rendre, aucune ne peut décrire la magnificence du Sauveur enveloppé de la gloire du Père éternel. Cette gloire emplit la cité de Dieu, rayonne au-delà de ses murs et inonde la terre entière. PFC 331 4 Tout près du trône se trouvent placés ceux qui, d'abord zélés pour la cause de Satan, puis, véritables brandons arrachés du feu, ont servi leur Dieu avec une grande ferveur. Après eux se tiennent ceux qui manifestèrent un caractère chrétien au milieu de l'imposture et de l'incrédulité, ceux qui ont honoré la loi de Dieu quand le monde chrétien la déclarait abolie; puis les millions de fidèles qui, dans tous les siècles, ont été immolés pour leur foi. Enfin vient une "grande foule, que personne ne peut compte, de toute nation, de toute tribu, de tout peuple, et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l'agneau, revêtus de robes blanches, et des palmes dans leurs mains". Apocalypse 7:9. Pour eux tous, le combat est terminé: ils ont remporté la victoire; ils ont achevé la course, ils ont atteint le but. Les palmes qu'ils portent sont l'emblème de leur triomphe, et leurs robes blanches symbolisent la justice immaculée du Christ qui est maintenant la leur. PFC 332 1 Un chant de louange auquel se joignent les séraphins et les anges, et qui se répercute à l'infini sous les voûtes du ciel, est alors entonné par les rachetés: "Le salut est notre Dieu, qui est assis sur le trône et à l'agneau!" Apocalypse 7:9. Devant le spectacle de la puissance et de la malignité de Lucifer, les rachetés comprennent mieux que jamais que seul le Sauveur a pu leur donner la victoire. Dans cette glorieuse multitude, personne ne s'attribue le salut; personne ne prétend avoir vaincu par sa force ou sa vertu. Les élus ne mentionnent pas ce qu'ils ont fait ou enduré. La pensée et la note dominante de chaque hymne, c'est que "le salut est à notre Dieu [...] et à l'agneau". PFC 332 2 Et l'on assiste au couronnement définitif du Fils de Dieu en présence des habitants de la terre et du ciel. Investi de la puissance et de la majesté suprêmes, le Roi des rois prononce la sentence qui atteint les adversaires de son gouvernement et exécute ses jugements contre ceux qui ont transgressé sa loi et opprimé son peuple. "Je vis, dit le prophète de Dieu, un grand trône blanc, et celui qui était assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sa face, et il ne fut plus trouvé de place pour eux. Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et les morts furent jugés selon leurs oeuvres, d'après ce qui était écrit dans ces livres." Apocalypse 20:11, 12. PFC 332 3 Dès que les livres sont ouverts, et que les regards de Jésus se portent sur les injustes, ceux-ci sont conscients de tous les péchés qu'ils ont commis. Ils voient exactement l'endroit où leurs pieds se sont écartés du sentier de la pureté et de la sainteté; ils comprennent jusqu'à quel point l'orgueil et la révolte les ont portés à violer la loi de Dieu. Les tentations caressées, les bénédictions détournées de leur but, les messagers de Dieu méprisés, les avertissements rejetés, les vagues de miséricorde refoulées de leurs coeurs obstinés et impénitents -- tout cela leur apparaîtra comme écrit en lettres de feu. PFC 333 1 Au-dessus du trône, sous l'emblème de la croix, on voit passer dans une série de tableaux panoramiques les scènes de la tentation et de la chute d'Adam, et toutes les phases successives du grand plan de la rédemption. L'humble naissance du Sauveur; son baptême dans le Jourdain; son jeûne et sa tentation dans le désert; son ministère public révélant aux hommes les bienfaits du ciel; ses journées remplies d'actes de bonté et de miséricorde; ses nuits de prière et de veille solitaires dans la montagne; les complots, fruits de l'envie et de la haine, qui récompensaient ses bienfaits; l'angoissante et mystérieuse agonie de Gethsémané, où il porta le poids écrasant des péchés du monde; les heures nocturnes au milieu d'une foule meurtrière, et les sinistres événements de cette nuit d'horreur: la désertion de ses disciples bien-aimés; la violence de la soldatesque le long des rues de Jérusalem; les clameurs de la foule; les comparutions chez Anne, au palais de Caïphe, au tribunal de Pilate, et devant le lâche et cruel Hérode; les sarcasmes, les injures, la flagellation, la condamnation à mort: tout cela défile avec une réalité saisissante. PFC 333 2 Puis, sous les yeux de la multitude frémissante, passent les scènes finales des annales humaines. On voit le doux Martyr fouler le sentier qui mène au Calvaire; le Roi du ciel est cloué sur un bois d'infamie; des prêtres hautains et une vile populace l'insultent dans son agonie. Au moment où le Rédempteur expire, des ténèbres surnaturelles envahissent la scène; la terre frissonne, les rochers se déchirent. Dans ce redoutable scénario, tout est d'une poignante exactitude. Satan, ses anges et ses sujets -- qui reconnaissent leur oeuvre -- ne peuvent en détourner les regards. Chacun des acteurs de ce drame se reconnaît dans le rôle qu'il y a joué. Hérode, qui massacra les innocents de Bethléhem en tentant de faire mourir le Roi d'Israël; l'infâme Hérodias, qui chargea sa conscience du sang de Jean-Baptiste; Pilate, faible et opportuniste; les soldats ricaneurs; les sacrificateurs, les chefs et la foule en démence, qui criaient: "Que son sang soit sur nous et sur nos enfants!" -- tous voient l'énormité de leur faute. Ils tentent en vain de se dérober à la vue de celui dont l'éclat surpasse la lumière du soleil, tandis que les rachetés jettent leurs couronnes aux pieds de Jésus, en s'écriant: "Il est mort pour moi!" PFC 334 1 Dans la foule des rachetés, parmi les apôtres du Christ, on remarque l'héroïque Paul, l'ardent Simon Pierre, Jean le disciple aimant et bien-aimé, leurs fidèles convertis, et avec eux l'immense cortège des martyrs. Mais, en dehors des murailles, en compagnie d'êtres vils et abominables, on voit ceux qui les ont persécutés, emprisonnés et mis à mort. Néron, ce monstre de vice et de cruauté, contemple la joie et la gloire de ceux qu'il torturait autrefois et dans les souffrances desquels il trouvait un satanique plaisir. Sa mère, qui est là aussi, peut voir que les défauts transmis à son fils, et les passions encouragées et développées chez lui par son influence et son exemple, ont eu pour résultat des crimes qui ont fait frémir le monde. PFC 334 2 Là sont des prélats et des prêtres de Rome qui se disaient ambassadeurs du Christ, et recouraient au chevalet, à la prison et aux bûchers pour asservir les consciences des vrais disciples du Sauveur. Là se trouvent les orgueilleux pontifes qui se sont élevés au-dessus de Dieu et ont prétendu avoir le droit de changer sa loi. De soi-disant Pères de l'Église -- qui doivent maintenant rendre à Dieu un compte dont ils voudraient bien être dispensés -- constatent, mais trop tard, que le Tout-Puissant est jaloux de sa loi, et qu'il ne tiendra pas le coupable pour innocent. Ils voient que Jésus-Christ identifie ses intérêts avec ceux de ses enfants opprimés, et ils sentent la force de ces paroles: "Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous les avez faites." Matthieu 25:40. PFC 334 3 Tous les impénitents sont à la barre du tribunal divin, sous l'inculpation de crimes de haute trahison contre le gouvernement du ciel. Personne n'est là pour plaider en leur faveur; ils sont sans excuse et la peine de la mort éternelle est prononcée contre eux. PFC 334 4 Il est désormais évident que le salaire du péché n'est ni une noble indépendance ni la vie éternelle, mais l'esclavage, la ruine et la mort. Les méchants voient ce qu'ils ont perdu par leur vie d'insoumission. Ils ont méprisé le poids éternel d'une gloire infiniment excellente qui leur était offerte. Combien elle leur paraît désirable aujourd'hui! "Tout cela, s'écrie l'âme perdue, j'aurais pu le posséder, mais j'ai jugé bon d'y renoncer. Étrange aberration! J'ai échangé la paix, le bonheur et la gloire contre la douleur, l'infamie et le désespoir." Tous voient que leur exclusion du ciel est juste. Ils ont dit eux-mêmes par leur manière de vivre: "Nous ne voulons pas que ce Jésus règne sur nous." PFC 335 1 Comme fascinés, les perdus ont suivi des yeux le couronnement du Fils de Dieu. Ils voient dans ses mains les tables de la loi divine, les statuts qu'ils ont méprisés et transgressés. Ils assistent aux transports de ravissement et d'adoration des rachetés. Ils entendent leur cantique dont les ondes mélodieuses, montant de la sainte Cité, passent sur la mer humaine qui l'entoure. Alors, tous ensemble, ils s'écrient d'une même voix: "Tes oeuvres sont grandes et admirables, Seigneur Dieu tout-puissant! Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!" Apocalypse 15:3. Et, tombant sur leur face, ils adorent le Prince de la vie. PFC 335 2 Satan semble paralysé. En contemplant la gloire et la majesté du Fils de Dieu, l'ancien "chérubin oint pour protéger" se souvient d'où il est tombé. Quelle chute pour ce séraphin, pour ce "fils de l'aurore"! Il se voit banni pour toujours des conseils dont il était autrefois un membre honoré. Debout auprès du Père, qui voile en ce moment sa gloire, il a vu un ange glorieux et de haute stature placer la couronne sur la tête de Jésus, haute fonction qui, il le sait, aurait pu être la sienne! PFC 335 3 Il se souvient des jours de son innocence et de sa pureté; il revit la paix et la joie qu'il a éprouvées jusqu'au moment où il s'est permis de murmurer contre Dieu et de jalouser son Fils. Ses accusations, sa rébellion, ses ruses mensongères pour s'assurer la sympathie et l'appui des anges, son obstination à refuser le pardon quand Dieu le lui offrait: tout cela passe rapidement devant ses yeux. Il récapitule son oeuvre parmi les hommes et ses conséquences: inimitié entre les hommes, haines, guerres et carnages, naissance et chute des empires, longue succession de tumultes, de conflits et de révolutions. Il se souvient de son opposition acharnée à l'oeuvre du Sauveur et de ses efforts pour plonger l'homme dans une dégradation toujours plus profonde. Il voit l'impuissance de ses infernales machinations contre ceux qui ont placé leur confiance en Jésus. Le royaume qu'il a fondé, fruit de ses labeurs, n'a été qu'une suite d'échecs et de ruines. Et s'il a fait croire aux foules qui l'entourent que la cité de Dieu serait une proie facile, il sait que cela est faux. Au vu de la grande tragédie, il a dû maintes fois s'avouer vaincu. Il ne connaît que trop la puissance et la majesté de l'Éternel. PFC 336 1 Le grand rebelle s'est toujours justifié en prétendant que le gouvernement divin était seul responsable de sa rébellion. C'est à cela qu'il a employé toutes les ressources de sa puissante intelligence. Il y a travaillé délibérément et systématiquement, et, à en juger par les multitudes qu'il a amenées à admettre sa version du grand conflit, son succès a été extraordinaire. Depuis des milliers d'années, ce chef des révoltés donne à ses sujets l'erreur pour la vérité. Mais le temps est enfin venu où cette guerre doit cesser, et où l'histoire et le caractère de Satan doivent être dévoilés. Sa dernière tentative pour détrôner Jésus-Christ, détruire son peuple et s'emparer de la cité de Dieu a entièrement démasqué le grand séducteur. Ses suppôts assistent à sa défaite. Les disciples de Jésus, en revanche, contemplent toute l'horreur de son complot contre le gouvernement de Dieu. Il est l'objet de l'exécration universelle. PFC 336 2 D'ailleurs, Lucifer voit que sa rébellion volontaire le disqualifie pour le ciel. Il a employé ses facultés à faire la guerre à Dieu. La pureté, la paix, la concorde du ciel seraient pour lui une suprême torture. Ses accusations contre la miséricorde et la justice de Dieu sont maintenant, en effet, réduites à néant. L'opprobre qu'il a tenté de jeter sur Jéhovah retombe entièrement sur sa tête. Aussi s'incline-t-il profondément et reconnaît-il la justice de la sentence qui le frappe. PFC 336 3 "Qui ne craindrait, Seigneur, et ne glorifierait ton nom? Car seul tu es saint. Et toutes les nations viendront, et se prosterneront devant toi, parce que tes jugements ont été manifestés." Apocalypse 15:4. Tous les problèmes sur la vérité et l'erreur soulevés au cours de la tragédie des siècles sont maintenant tranchés. Les résultats de la révolte contre les commandements de Dieu ont été manifestés aux yeux de toutes les intelligences créées. Les conséquences du gouvernement de Satan, par opposition à celui de Dieu, sont visibles aux yeux de l'univers. Satan est condamné par ses propres oeuvres. La sagesse, la justice et la bonté de Dieu sont pleinement établies. Il est clair que, dans ce grand conflit, Dieu n'a jamais eu en vue que le salut éternel de son peuple et le bien de tous les mondes qu'il a créés. Durant l'éternité, l'histoire du péché témoignera que le bonheur des créatures de Dieu est inséparable de l'obéissance à sa loi. Aussi, en présence de tous les faits de la grande tragédie, l'univers entier -- tant les rebelles que les saints -- s'écrie en choeur: "Tes voies sont justes et véritables, roi des nations!" "Toutes tes oeuvres te loueront, ô Éternel! et tes fidèles te béniront." Psaumes 145:10. PFC 337 1 Le grand sacrifice consenti par le Père et le Fils en faveur de l'homme a paru devant tous les yeux avec une clarté indiscutable. L'heure est venue où Jésus-Christ va occuper la position qui lui revient, et où il va être "élevé au-dessus de toute principauté, de toute puissance et de tout nom qui peut se nommer". C'est "à cause de la joie qui lui était proposée -- celle d'amener beaucoup de fils à la gloire -- qu'il a enduré la croix et méprisé l'ignominie". La douleur et l'opprobre ont été inconcevables, mais la joie et la gloire le sont davantage encore. Contemplant les rachetés régénérés à sa propre image, Jésus reconnaît en chacun d'eux l'empreinte de la divinité et sur chaque visage les traits de sa propre beauté. Il voit en eux les fruits du "travail de son âme, et il est satisfait". Alors, d'une voix qui est entendue de toute la multitude des justes et des méchants, il s'écrie: "Voici les rachetés de mon sang! Pour eux j'ai souffert, et pour eux j'ai donné ma vie. Je veux qu'ils demeurent en ma présence durant l'éternité." De la bouche de ceux qui, devant le trône, sont vêtus de robes blanches, s'élève ce chant de louange: "L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l'honneur, la gloire, et la louange!" Apocalypse 5:12. PFC 337 2 Satan a été contraint de reconnaître la justice de Dieu et la suprématie de son Fils; mais son caractère n'est point changé. À nouveau, un esprit de rébellion éclate en lui en un torrent impétueux. Dans sa frénésie, il refuse de reconnaître sa défaite, et le moment lui paraît venu de faire une tentative suprême contre le Roi des cieux. Se précipitant au milieu de ses sujets, il s'efforce de leur inspirer sa fureur, et de les pousser à engager aussitôt la bataille. Mais parmi les millions d'êtres qu'il a entraînés dans sa révolte, aucun ne veut plus maintenant reconnaître sa suprématie. Son règne est terminé. Tout en nourrissant contre Dieu la même haine que lui, les méchants voient que leur cause est désespérée, et qu'ils ne peuvent rien contre Jéhovah. Leur rage se tourne alors contre Satan et contre ceux qui l'ont aidé à les tromper. PFC 338 1 "Parce que tu prends ta volonté pour la volonté de Dieu, dit le Seigneur, voici, je ferai venir contre toi des étrangers, les plus violents d'entre les peuples; ils tireront l'épée contre ton éclatante sagesse, et ils souilleront ta beauté. Ils te précipiteront dans la fosse." "Je te fais disparaître, chérubin protecteur, du milieu des pierres étincelantes. [...] Je te jette par terre, je te livre en spectacle aux rois. [...] Je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, je te réduis en cendre sur la terre, aux yeux de tous ceux qui te regardent. [...] Tu es réduit au néant, tu ne seras plus à jamais!" Ezéchiel 28:6-8, 16-19. PFC 338 2 "Toute chaussure qu'on porte dans la mêlée, tout vêtement guerrier roulé dans le sang, seront livrés aux flammes, pour être dévorés par le feu." "La colère de l'Éternel va fondre sur toutes les nations, et sa fureur sur toute leur armée; il les voue à l'extermination, il les livre au carnage." "Il fait pleuvoir sur les méchants des charbons, du feu et du soufre; un vent brûlant, c'est le calice qu'ils ont en partage." Ésaïe 9:4; 34:2; Psaumes 11:6. Des flammes de feu descendent du ciel. La terre s'entrouvre; les armes qu'elle recèle dans son sein jaillissent de toutes les crevasses. Les rochers mêmes prennent feu. Le jour est venu, "ardent comme une fournaise", où "les éléments embrasés se dissoudront, et [où] la terre avec les oeuvres qu'elle renferme sera consumée". Malachie 4:1; 2 Pierre 3:10. Sa surface ressemble à une masse de métal en fusion, à un immense feu. Il est venu le temps du "jugement et de la ruine des hommes impies". "C'est un jour de vengeance pour l'Éternel, une année de représailles pour la cause de Sion." Ésaïe 34:8; voir Proverbes 11:31. PFC 338 3 Les méchants reçoivent leur rétribution sur la terre. Ils "seront un chaume, et ce jour qui vient les enflammera, dit l'Éternel des armées". Malachie 4:1 (V. Lausanne). Les uns périssent en un instant, tandis que d'autres souffrent durant plusieurs jours. Chacun reçoit "selon ses oeuvres". Les péchés des justes ayant été transférés sur Satan, celui-ci est appelé à souffrir non seulement pour sa propre rébellion, mais aussi pour tous les péchés qu'il a fait commettre au peuple de Dieu. Son châtiment sera infiniment plus sévère que celui de ses victimes. Après que tous ceux qui se sont perdus par sa faute auront péri, il continuera encore à vivre et à souffrir. Mais les flammes purificatrices finiront par avoir raison de tous les méchants, "racine et rameaux". Satan est la racine, ses suppôts sont les rameaux. Les sanctions de la loi ont été exécutées; les exigences de la justice sont satisfaites; le ciel et la terre, qui en sont témoins, proclament la justice de Jéhovah. PFC 339 1 L'oeuvre de ruine inaugurée par Satan a pris fin à jamais. Durant six mille ans, il a fait sa volonté. Il a rempli la terre de douleurs, et a fait couler des torrents de larmes. Sous son règne, toute la création n'a fait que soupirer et gémir. Maintenant, les créatures de Dieu sont à jamais délivrées de sa présence et de ses tentations. "Toute la terre jouit du repos et de la paix; on éclate en chants d'allégresse." Ésaïe 14:7. Une acclamation de triomphe et de joie monte vers Dieu de tout l'univers fidèle. "Et j'entendis comme une voix d'une foule nombreuse, comme un bruit de grosses eaux, et comme un bruit de forts tonnerres, disant: Alléluia! Car le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne." Apocalypse 19:6. PFC 339 2 Pendant que la terre est changée en un vaste brasier, les justes sont en sécurité dans la ville sainte. La seconde mort ne peut rien sur ceux qui ont eu part à la première résurrection. Voir Apocalypse 20:6. Dieu, qui est un feu consumant pour les méchants, est pour son peuple "un soleil et un bouclier". Psaumes 84:12. PFC 339 3 "Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu." Apocalypse 21:1. Les flammes qui ont consumé les méchants ont purifié la terre. Toute trace de malédiction s'est évanouie. Aucun enfer éternellement embrasé ne rappellera aux élus les terribles conséquences du péché. PFC 339 4 Il en restera toutefois un souvenir: les traces cruelles de sa crucifixion resteront à jamais visibles à la tête, au côté, aux mains et aux pieds de notre Rédempteur. En le contemplant dans sa gloire, le prophète s'écrie: PFC 339 5 "C'est comme l'éclat de la lumière; des rayons partent de sa main; là réside sa force." Habakuk 3:4. Cette main, ce côté percé d'où a jailli le flot cramoisi qui a réconcilié l'homme avec Dieu, ces blessures où "réside sa force", voilà sa gloire. "Puissant pour sauver" par le sacrifice rédempteur, il a aussi la force d'exercer la justice contre les contempteurs de sa miséricorde. Mais ses plus hauts titres de gloire seront les marques de son humiliation. Pendant les siècles éternels, les cicatrices du Calvaire raconteront sa louange et proclameront sa puissance. PFC 340 1 "Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi arrivera l'ancienne domination." Michée 4:8. Le moment attendu impatiemment par les hommes de Dieu depuis le jour où les chérubins ont interdit l'accès du paradis est enfin venu; c'est le temps "de la rédemption de ceux que Dieu s'est acquis". Ephésiens 1:14. La terre, originellement remise à l'homme comme son royaume, livrée par lui entre les mains de Satan, et si longtemps détenue par cet ennemi redoutable, a été reconquise grâce au vaste plan de la rédemption. Tout ce qui avait été confisqué par le péché est récupéré. "Car ainsi parle l'Éternel, le créateur des cieux, le seul Dieu, qui a formé la terre, qui l'a faite et qui l'a affermie, qui l'a créée pour qu'elle ne fût pas déserte, qui l'a formée pour qu'elle fût habitée." Ésaïe 45:18. Le plan originel de Dieu lorsqu'il créa la terre est réalisé: celle-ci est désormais la demeure éternelle des rachetés. "Les justes posséderont la terre, et y demeureront à toujours." Psaumes 37:29 (V. Lausanne). PFC 340 2 La crainte de trop matérialiser l'héritage éternel a poussé plusieurs personnes à spiritualiser, à rendre inconsistantes les promesses qui nous le décrivent comme notre demeure future. Jésus assura à ses disciples qu'il allait leur préparer des places dans la maison du Père. Or, ceux qui acceptent les enseignements de la Parole de Dieu ne sont pas laissés entièrement dans l'ignorance touchant ces demeures. Néanmoins, les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l'aiment "sont des choses que l'oeil n'a point vues, que l'oreille n'a point entendues". 1 Corinthiens 2:9. La langue humaine est impuissante pour décrire la récompense des justes. Seuls pourront s'en rendre compte ceux qui la verront. Notre esprit borné est incapable de concevoir la gloire du paradis de Dieu. PFC 340 3 Dans les Écritures, l'héritage des élus est appelé une patrie. Voir Hébreux 11:14-16. Le divin Berger y conduit son troupeau aux sources des eaux vives. L'arbre de vie y donne son fruit chaque mois, et les feuilles de cet arbre sont utilisées par les nations. Des ruisseaux intarissables d'une eau claire comme le cristal sont bordés d'arbres verdoyants qui jettent leur ombre sur les sentiers préparés pour les rachetés de l'Éternel. D'immenses plaines ondulées en collines gracieuses alternent avec les cimes altières des montagnes de Dieu. C'est sur ces plaines paisibles et le long de ces cours d'eau vive que le peuple de Dieu, longtemps étranger et voyageur, trouvera enfin un foyer. PFC 341 1 "Mon peuple demeurera dans le séjour de la paix, dans des habitations sûres, dans des asiles tranquilles." "On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage et de ruine dans ton territoire; tu donneras à tes murs le nom de salut, et à tes portes celui de gloire." "[Les élus] bâtiront des maisons et les habiteront; ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas de maisons pour qu'un autre les habite, ils ne planteront pas des vignes pour qu'un autre en mange le fruit. [...] Mes élus jouiront de l'oeuvre de leurs mains." Ésaïe 32:18; 60:18; 65:21, 22. PFC 341 2 C'est alors que "le désert et le pays aride se réjouiront", que "la plaine aride sera dans l'allégresse, et fleurira comme le lis". "Au lieu de l'épine s'élèvera le cyprès, au lieu de la ronce croîtra le myrte." Ésaïe 35:1; 55:13. "Le loup habitera avec l'agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau; [...] et un petit enfant les conduira." "Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte", dit l'Éternel. Ésaïe 11:6, 9. PFC 341 3 La souffrance ne pourra pas exister dans l'atmosphère du ciel. On n'y verra ni larmes, ni convois funèbres. "Il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu." Apocalypse 21:4, 11, 24, 3. "Aucun habitant ne dit: Je suis malade!" PFC 341 4 "Couronne éclatante dans la main de l'Éternel, turban royal dans la main de ton Dieu", la nouvelle Jérusalem sera la métropole de la terre glorifiée. "Son éclat sera semblable à celui d'une pierre très précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal." "Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire." "Je ferai de Jérusalem mon allégresse, et de mon peuple ma joie." "Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux." PFC 341 5 Dans la ville de Dieu "il n'y aura plus de nuit". Nul n'aura besoin de repos. On ne se lassera pas de faire la volonté de Dieu et de louer son nom. Nous éprouverons toujours la fraîcheur d'un éternel matin. "Ils n'auront besoin ni de lampe ni de lumière, parce que le Seigneur Dieu les éclairera." Apocalypse 22:5; 21:22. Le soleil sera éclipsé par une clarté qui n'éblouira pas le regard, mais qui pourtant surpassera infiniment l'éclat de midi. Voir Ésaïe 30:26. La gloire de Dieu et de l'agneau inondera la sainte cité d'ondes incandescentes. Les rachetés circuleront dans la glorieuse phosphorescence d'un jour perpétuel. PFC 342 1 L'apôtre Jean ne vit "point de temple dans la ville; car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l'agneau". Apocalypse 22:5; 21:22. Le peuple de Dieu sera admis dans la communion du Père et du Fils. "Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière obscure." 1 Corinthiens 13:12. Dans la nature, dans ses voies envers les hommes, Dieu nous apparaît comme dans un miroir. Alors, nous le verrons face à face, sans voile. Nous serons en sa présence et contemplerons sa gloire. PFC 342 2 Les rachetés "connaîtront comme ils ont été connus". L'amour et la sympathie que le Seigneur a implantés dans nos coeurs trouveront leur emploi le plus légitime et le plus doux. Une pure communion avec des êtres saints; une vie sociale harmonieuse avec les anges et les bienheureux de tous les siècles, qui ont lavé et blanchi leurs robes dans le sang de l'agneau; des liens sacrés unissant "la famille" qui est "dans les cieux" à celle qui est "sur la terre" (Ephésiens 3:15) -- voilà ce qui constituera la félicité des rachetés. PFC 342 3 Sur la nouvelle terre, des intelligences immortelles contempleront avec ravissement les merveilles de la puissance créatrice et les mystères de l'amour rédempteur. Plus d'ennemi rusé et cruel pour nous entraîner loin de Dieu. Toutes nos facultés pourront se développer, tous nos talents s'épanouir. L'acquisition de connaissances nouvelles ne fatiguera pas notre esprit, ne lassera point notre énergie. Les plus grandes entreprises seront menées à bien; les plus hautes aspirations seront satisfaites, les plus sublimes ambitions, réalisées. Et, néanmoins, il y aura toujours de nouvelles hauteurs à gravir, de nouvelles merveilles à admirer, de nouvelles vérités à approfondir, mettant à réquisition toutes les facultés de l'esprit, de l'âme et du corps. PFC 342 4 Les trésors inépuisables de l'univers seront proposés à l'étude des rachetés de Dieu. Des délices inexprimables attendent les enfants de la nouvelle terre auprès d'êtres qui n'ont jamais péché, et dont ils partageront la joie et la sagesse. Dégagés des entraves de la mortalité, ils seront emportés en un vol inlassable vers les mondes lointains qui ont frémi au spectacle des misères humaines et entonné des chants de joie chaque fois qu'ils apprenaient le salut d'un pécheur. Les élus participeront avec eux aux trésors de science et d'intelligence accumulés au cours des siècles par la contemplation des oeuvres de Dieu. Ils verront sans voiles les gloires de l'espace infini constellé de soleils et de systèmes planétaires, parcourant avec ordre leurs orbites autour du trône de la divinité. Tous les objets de la création, du plus petit au plus grand, porteront la signature du Créateur et manifesteront les richesses de sa puissance. PFC 343 1 À mesure qu'ils se dérouleront, les siècles éternels apporteront avec eux des révélations toujours plus glorieuses de Dieu et de son Fils. Le progrès dans l'amour, la révérence et le bonheur marcheront de pair avec celui des connaissances. Plus les hommes apprendront à connaître Dieu, plus aussi grandira leur admiration de son caractère. Et au fur et à mesure que Jésus dévoilera aux élus les mystères de la rédemption et les résultats du grand conflit avec Satan, leurs coeurs tressailliront d'amour et de joie, et le choeur de louanges exécuté par mille millions de rachetés s'enflera, puissant et sublime. PFC 343 2 "Toutes les créatures qui sont dans le ciel, sur la terre, sous la terre, sur la mer, et tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: À celui qui est assis sur le trône et à l'agneau, soient la louange, l'honneur, la gloire et la force, aux siècles des siècles!" Apocalypse 5:13. PFC 343 3 La grande tragédie est terminée. Le péché et les pécheurs ne sont plus: l'univers est purifié. Dans l'immense création, tous les coeurs éprouvent la même allégresse. Des ondes de vie, de lumière et de joie, jaillissant du trône du Créateur, envahissent les derniers recoins de l'espace infini. De l'atome le plus imperceptible aux mondes les plus vastes, tant des êtres animés que des objets inanimés, s'élève, par la voie de leur beauté incomparable et de leur joie sans mélange, un cantique d'allégresse proclamant que PFC 343 4 Dieu est amour.