------------------------Les souffrances, la mort et le glorieux retour de Jésus-Christ SMGR 3 1 Préface SMGR 5 2 Chapitre 1 -- Dans le jardin SMGR 17 1 Chapitre 2 -- À la croix SMGR 32 2 Chapitre 3 -- La fin du conflit SMGR 38 1 Chapitre 4 -- Quand, comment et pourquoi SMGR 40 1 Chapitre 5 -- Le retour de Christ donnera le signal de la résurrection des justes SMGR 42 3 Chapitre 6 -- A l'apparition du seigneur, les méchants seront détruits SMGR 46 1 Chapitre 7 -- Le retour de Christ dans les Écritures, son importance pour l'Église SMGR 48 5 Chapitre 8 -- Théories erronées SMGR 54 1 Chapitre 9 -- Possibilité de connaître l'époque SMGR 57 1 Chapitre 10 -- L'heure est cachée SMGR 61 3 Chapitre 11 -- Les signes avant-coureurs SMGR 68 2 Chapitre 12 -- Les jours de Noé et les derniers jours, la dernière génération ------------------------Préface SMGR 3 1 Pour apprécier la valeur de la rédemption, il est indispensable de comprendre ce qu'elle a coûté. Il faut avoir une conception plus large et plus profonde de la vie, des souffrances et de la mort du Fils de Dieu. Une conception limitée du sacrifice fait en notre faveur, induit bon nombre de personnes à estimer à trop bas prix la grande oeuvre de l'expiation. SMGR 3 2 Le plan glorieux du salut de l'homme est la manifestation de l'amour infini de Dieu le Père. "Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle." L'amour de Dieu, livrant son Fils à la mort pour une race déchue, étonna les saints anges. Le Sauveur était la splendeur de la gloire du Père, l'image empreinte de sa personne. Il possédait la majesté et la perfection divines. "Il a plu à Dieu que toute plénitude habitât en lui." "Lequel, étant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une usurpation d'être égal à Dieu ; mais il s'est anéanti soi-même, en prenant la forme de serviteur, et se rendant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est abaissé lui-même, s'étant rendu obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix." SMGR 4 1 Christ consentit à mourir à la place du pécheur, afin que l'homme, par une vie d'obéissance, pût échapper à la pénalité de la loi de Dieu. La mort de Christ ne détruisit pas la loi, n'affaiblit pas ses droits sacrés, ne rabaissa point sa sainte dignité. Lui-même a déclaré qu'il n'est pas venu pour détruire la loi, mais pour l'accomplir. Tandis que le système des sacrifices qui préfiguraient la mort de Christ devait expirer avec lui, la loi morale demeurait intacte. Jésus proclame la justice de Dieu qui punit les transgresseurs de la loi, en ce qu'il prend sur lui-même la peine de la loi, pour sauver l'homme déchu de la malédiction. C'est par le sacrifice de Christ seulement que l'homme pouvait être sauvé et l'autorité de la loi divine maintenue. La mort du Fils bien-aimé de Dieu montre l'immutabilité de la loi de son Père. SMGR 4 2 En Christ, le divin et l'humain s'unissaient. Le Fils de Dieu prit sur lui notre nature humaine, de telle sorte que de son bras humain il pût embrasser fortement les enfants d'Adam, tandis que de son bras divin il saisissait le trône du Dieu infini, unissant ainsi la terre au ciel et l'homme à Dieu Les anges qui ne connaissaient pas le péché ne pouvaient pas sympathiser avec l'homme dans ses tentations; mais en prenant sur lui la nature humaine, Christ était capable de comprendre nos tentations et nos douleurs. Notre Rédempteur " a été tenté de même que nous en toutes choses, si l'on en excepte le péché" ; or "ayant souffert lui-même et ayant été tenté, il peut aussi secourir ceux qui sont tentés". O incomparable condescendance ! Le Roi de gloire se soumet lui-même aux infirmités de l'homme, et prend sur lui le poids des péchés de l'humanité pour ouvrir la porte de l'espérance à une race perdue. C'est là, en vérité, un amour qui "surpasse toute connaissance". SMGR 5 1 Voulez-vous, à quelque faible degré, apprécier le prix payé pour notre rédemption, suivez le Fils de Dieu dans les actes qui ont couronné son grand sacrifice. ------------------------Chapitre 1 -- Dans le jardin SMGR 5 2 Jésus s'était souvent rendu à Gethsémané, avec les douze, pour y méditer et prier, mais jamais il n'avait visité ce lieu avec le coeur aussi plein de tristesse que pendant la nuit qu'il fut trahi. Il avait sérieusement conversé avec ses disciples; mais en approchant du jardin, il devint étrangement silencieux. Les disciples étaient perplexes, et regardaient avec anxiété son visage, espérant y lire une explication du changement survenu chez leur Maìtre. Ils l'avaient souvent vu accablé, mais jamais aussi profondément triste et silencieux. Comme il avançait, son étrange tristesse s'accrut ; pourtant ils n'osaient plus le questionner. Son corps s'inclinait comme s'il allait tomber. Les disciples regardèrent vers le lieu habituel de sa retraite comme pour l'inviter à aller s'y reposer. SMGR 5 3 En entrant dans le jardin, il dit à ses compagnons: "Asseyez-vous ici tandis que je m'en irai là pour prier." Choisissant Pierre, Jacques et Jean pour l'accompagner, il pénétra plus avant dans l'intérieur du jardin. Il avait l'habitude de se fortifier dans cette retraite pour le travail et l'épreuve, par la méditation et la prière, et souvent il avait passé ainsi toute la nuit. Dans ces occasions, ses disciples, après quelques instants de vigilance et de prière, s'endormaient tranquillement à une petite distance de leur Maître, jusqu'à ce qu'au matin il les réveillât pour continuer leur route et leur travail. Aussi cet acte de Jésus ne provoqua-t-il cette fois aucune remarque de la part de ses disciples. SMGR 6 1 Maintenant, chaque pas que faisait le Sauveur était accompagné d'un pénible effort. Il gémissait tout haut, comme écrasé d'un poids insupportable; toutefois, il s'abstint d'effrayer ses trois compagnons en leur donnant une idée complète de l'agonie qu'il allait souffrir. Deux fois ils l'empêchèrent de tomber sur le sol. Jésus sentit qu'il devait être encore plus seul, et dit à ses trois disciples choisis: "Mon âme est saisie de tristesse jusqu'à la mort ; demeurez ici et veillez avec moi." Ses disciples ne l'avaient jamais entendu parler d'un ton si triste. Son corps était convulsivement agité et son pâle visage exprimait une angoisse indescriptible. SMGR 6 2 Il s'éloigna à une faible distance de ses compagnons, pas si loin pourtant qu'ils ne pussent le voir et l'entendre, et il tomba prosterné la face contre terre. Il était dominé par la terrible crainte que Dieu ne lui retirât sa présence. Il se sentait comme séparé de son Père par un océan de péché, si large, si profond et si sombre, que son esprit frémissait d'effroi. Il se cramponnait convulsivement au sol froid et insensible, comme pour ne pas être jeté plus loin de Dieu. Les froides rosées de la nuit tombaient sur son corps prosterné, mais il n'y faisait pas attention. De ses lèvres pâles s'échappa ce cri amer: "Mon Père! que cette coupe passe loin de moi, s'il est possible ! Toutefois, qu'il en soit non comme je le voudrais, mais comme tu le veux." SMGR 6 3 Ce n'était point la crainte des souffrances physiques qu'il allait bientôt endurer qui plongeait le Fils de Dieu dans une telle agonie. Il portait la peine de l'humaine transgression et frémissait sous le regard irrité du Père. Il ne devait pas employer son pouvoir divin pour échapper à cette agonie, mais, comme homme, il devait porter les conséquences du péché de l'homme et l'indignation de Dieu envers ses sujets désobéissants, et il craignait de ne pouvoir, dans sa nature humaine, endurer le prochain conflit avec le prince de la puissance des ténèbres. Dans ce cas, la race humaine serait perdue sans espoir, Satan serait le vainqueur, et la terre deviendrait son royaume. Les péchés du monde pesaient de tout leur poids sur le Sauveur et le clouaient au sol ; et la colère de Dieu à cause du péché, semblait briser sa vie. SMGR 7 1 Dans le conflit de Christ avec Satan, au désert de la tentation, la destinée de la race humaine avait déjà été en jeu. Mais le Fils de Dieu avait vaincu, et le tentateur l'avait laissé pour un temps. Maintenant il revenait pour la lutte dernière et décisive. Durant les trois années du ministère de Christ, Satan s'était préparé à cette épreuve finale. Pour lui, tout était en jeu. S'il venait à faillir, son espoir de régner était perdu ; les royaumes de la terre passaient aux mains de Christ, qui "lierait l'homme fort", Satan, et le jetterait dehors. SMGR 7 2 Durant cette scène de l'angoisse du Sauveur, les disciples avaient été d'abord fort troublés en voyant leur Maître, d'ordinaire si calme et si digne, en proie à une indicible angoisse ; mais ils étaient fort accablés, et à la fin ils s'étaient endormis, le laissant agoniser tout seul. Une heure après, Jésus, sentant le besoin d'un peu de sympathie humaine, se leva d'un pénible effort et vint en chancelant vers le lieu où il avait laissé ses compagnons. Mais aucun visage sympathique ne l'accueillit au sortir de sa longue lutte ; les disciples dormaient profondément. Ah ! s'ils avaient compris que cette nuit était la dernière qu'ils passaient avec leur Maître bien-aimé pendant son séjour sur la terre, s'ils avaient su ce que le lendemain devait lui apporter, ils n'auraient pas cédé ainsi au pouvoir du sommeil. SMGR 8 1 La voix de Jésus les réveilla à demi. Ils virent son corps se pencher sur eux, son attitude et son expression indiquant un extrême épuisement. Ils reconnurent à peine sur son visage bouleversé la sérénité habituelle de leur Maître. S'adressant en particulier à Simon Pierre: "Simon, dors-tu? Ne peux-tu pas veiller une heure?" 0 Simon, où est maintenant le dévouement dont tu te vantais? Toi qui naguère déclarais que tu suivrais ton Maître en prison ou à la mort, tu le laisses seul à l'heure de la tentation et de l'agonie, pour une heure de repos et de sommeil ! SMGR 8 2 Jean, le disciple bien-aimé, qui s'était reposé sur le sein de Jésus, dormait aussi. Sans aucun doute, l'amour de Jean pour son Maître aurait dû le tenir éveillé. Ses ferventes prières auraient dû se mêler avec celles de son Sauveur au moment de sa douleur suprême. Le Rédempteur, toujours prêt à se sacrifier lui-même, avait passé des nuits entières sur les froides montagnes ou dans les bocages, priant pour ses disciples, pour que leur foi ne faillît pas à l'heure de la tentation. Si Jésus avait renouvelé à Jean et à Jacques la question: " Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire, et être baptisés du baptême dont je dois être baptisé?" ils n'auraient certes pas osé répondre: "Nous le pouvons." SMGR 9 1 Cette importante veille de la nuit aurait dû se passer pour les disciples dans un noble combat spirituel et dans la prière, ce qui leur aurait donné la force d'assister à la terrible agonie du Fils de Dieu. Cela les aurait préparés, quand ils auraient vu ses souffrances sur la croix, à comprendre en quelque mesure la nature de l'angoisse écrasante qu'il endurait ; ils auraient été par là plus à même de se rappeler ses paroles concernant ses souffrances, sa mort, sa résurrection, et à travers l'obscurité de cette heure d'épreuve, quelques rayons d'espérance auraient illuminé ces ténèbres et soutenu leur foi. Christ leur avait prédit que ces choses devaient arriver. Il connaissait le pouvoir dont le prince des ténèbres se servirait pour paralyser les sens des disciples, et conséquemment il les exhortait à veiller. SMGR 9 2 Mais au moment le plus critique, où Jésus avait le plus grand besoin de leur sympathie et de leurs prières ardentes, ses compagnons préférés s'étaient laissés aller au sommeil. Ils faisaient ainsi une bien grande perte. Le procès et la crucifixion du Sauveur devait être une cuisante épreuve pour ses disciples. Leur foi avait besoin d'être soutenue par une force surhumaine, car ils devaient assister au triomphe de la puissance des ténèbres. Christ voulait les fortifier pour cette rude épreuve. Si les heures passées dans le jardin avaient été occupées à veiller avec leur cher Sauveur et à prier Dieu, les disciples n'auraient pas abandonné Jésus au moment de la lutte suprême, et Pierre n'aurait pas été livré à ses propres forces, c'est-à-dire à sa faiblesse, et n'aurait pas renié son Maître. SMGR 9 3 L'évidence de la faiblesse des disciples excita la pitié et la sympathie du Fils de Dieu. Il se demanda si leurs forces seraient suffisantes pour endurer l'épreuve par laquelle ils allaient passer lorsqu'ils le verraient trahi et mis à mort. Il ne leur reprocha pas sévèrement leur faiblesse, mais en vue de l'épreuve qui les attendait, il leur fit cette exhortation: "Veillez et priez, de peur que vous ne tombiez dans la tentation". Puis, son coeur sympathisant avec leur faiblesse, il semble les excuser de manquer à leur devoir envers lui : " L'esprit est prompt, mais la chair est faible." SMGR 10 1 Une deuxième fois, Jésus fut saisi par une angoisse surhumaine et retourna chancelant et épuisé au lieu de son premier combat. De nouveau, il est prosterné sur la terre. La souffrance est plus grande même qu'auparavant. Les cyprès et les palmiers étaient les témoins silencieux de son angoisse. De leurs branches feuillues, une épaisse rosée tombait sur son corps abattu, comme si la Nature eût pleuré sur son Auteur luttant seul contre les puissances des ténèbres. SMGR 10 2 Peu de jours auparavant, il se tenait debout comme un cèdre puissant au sein de la tempête d'opposition qui se déchaînait furieuse sur lui. Les volontés obstinées, les coeurs méchants et hypocrites de ses adver-saires se démenaient en vain pour le confondre et l'abattre. Il demeurait invincible dans sa divine majesté. Mais maintenant il est semblable à un roseau froissé, battu et brisé par la tempête. Quelques heures auparavant, il avait répandu son âme dans de sublimes discours, proclamant à ses disciples son unité avec le Père et plaçant son Eglise élue sur les bras divins, dans un langage qui respirait une divine autorité. Maintenant sa poitrine laisse échapper des cris étouffés d'angoisse, et il s'attache au sol humide comme pour en être soulagé. SMGR 11 1 Les paroles du Sauveur parvinrent aux oreilles des disciples assoupis: "Mon Père! s'il n'est pas possible que cette coupe passe loin de moi, sans que je la boive, que ta volonté soit faite." Cette fois, l'angoisse du Fils de l'homme fut si violente qu'elle fit jaillir le sang de ses pores. De nouveau, il se leva en chancelant, et son humanité soupirant après la sympathie de ses compagnons, il se traîna vers l'endroit où ils reposaient. Sa présence les réveilla, et ils le regardèrent avec terreur, car sa face était tachée de sang et exprimait une agonie morale qui leur était incompréhensible. SMGR 11 2 Cette fois, il ne leur parla pas, mais, s'éloignant de nouveau, il retourna à sa retraite et tomba prosterné, presque anéanti par d'accablantes ténèbres. L'humanité du Fils de Dieu tremblait à cette heure suprême. Le moment solennel était venu, qui devait decider des destinées du monde. Les armées célestes en attendaient l'issue avec un intense intérêt. Le sort de l'humanité vacillait sur la balance. Christ aurait pu, alors encore, refuser de boire la coupe réservée aux coupables. Il aurait pu essuyer de son front la sueur de sang, et laisser les hommes périr dans leur iniquité. Le Fils du Dieu Infini boira-t-il l'amer breuvage de l'humiliation et de l'agonie ? L'innocent souffrira-t-il les conséquences du péché et de la malédiction divine, pour sauver les coupables ? Ces paroles tombèrent des lèvres pâles et tremblantes de Jésus: "Mon Père! s'il n'est pas possible que cette coupe passe loin de moi, sans que je la boive, que ta volonté soit faite." SMGR 11 3 Trois fois il prononça cette prière. Trois fois l'humanité de Jésus hésita devant le sacrifice suprême. Mais maintenant l'histoire de la race humaine se présente devant le Rédempteur du monde. Il voit que si les transgresseurs de la loi sont laissés à eux-mêmes, ils doivent périr sous la colère de Dieu. Il voit le pouvoir du péché, et l'absolue incapacité de l'homme à se sauver lui-même. Les malheurs et les lamentations d'un monde condamné montent à ses oreilles. Il voit le sort qui menace le monde, et sa décision est prise. Il sauvera l'homme à tout prix. Il accepte le baptême de sang, pour que des millions d'hommes qui périssent aient par lui la vie éternelle. Il avait quitté les célestes parvis, où tout est pureté, bonheur et gloire, pour venir sauver la brebis perdue, le monde déchu par la transgression ; il n'abandonnera pas la mission qu'il a choisie. Ayant arrêté sa décision et atteint la crise finale, il tombe à demi-mort sur le sol de dessus lequel il s'était un instant relevé. Où sont maintenant ses disciples? Pourquoi ne posent-ils point tendrement leurs mains amies sous la tête du Maître évanoui? Pourquoi ne baignent-ils point ce front plus dévasté que ne l'a jamais été celui d'aucun fils d'homme ? Le Sauveur a réellement été "tout seul à fouler au pressoir", et de tout son peuple personne n'était avec lui. Toutefois il n'était pas seul. Il avait dit: "Moi et mon Père nous ne sommes qu'un." Dieu souffrait avec son Fils. L'homme ne peut comprendre le sacrifice fait par le Dieu Infini en livrant son Fils à l'ignominie, à l'agonie et à la mort. SMGR 12 1 Les anges qui avaient fait la volonté de Christ dans les cieux étaient désireux de le soulager, mais il était hors de leur pouvoir d'alléger sa douleur. Ils n'avaient jamais senti les péchés d'un monde déchu, et ils contemplaient avec étonnement l'objet de leur adoration soumis à une douleur inexprimable. Quoique les disciples n'eussent pas sympathisé avec leur Maître à l'heure pénible du conflit, les cieux étaient pleins de sympathie et attendaient avec un anxieux intérêt le résultat final. Lorsque celui-ci fut enfin arrêté, un ange fut envoyé du trône de Dieu pour servir le Rédempteur épuisé par la lutte. SMGR 13 1 Les disciples furent subitement tirés de leur assoupissement par une vive clarté brillant sur le Fils de Dieu et resplendissant autour de lui. Ils se levèrent effrayés et virent un être céleste, en vêtements resplendissants, penché sur le Maître prosterné. D'une main il soulevait la tête du divin martyr et l'appuyait sur son sein ; de l'autre, il lui montrait le ciel. Sa voix était semblable à la plus, douce musique ; elle prononçait des paroles de consolation et d'encouragement, et pré-sentait à l'esprit de Christ les grands résultats de la victoire qu'il venait de remporter sur le grand, puissant et terrible ennemi. Christ était le vainqueur de Satan ; et comme résultat de ce triomphe, des millions de croyants devaient vaincre avec lui et fonder son royaume. SMGR 13 2 La glorieuse vision de l'ange éblouit les yeux des disciples. Ils se rappelèrent la montagne de la Transfiguration, la gloire enveloppant Christ dans le temple, et la voix de Dieu sortant de la nuée. Ils virent la même gloire ici révélée et n'eurent plus de crainte pour leur Maître, vu que Dieu prenait soin de lui et qu'un ange était là pour le protéger contre ses ennemis. Ils étaient fatigués et accablés d'un lourd sommeil, et ils s'assoupirent de nouveau. SMGR 13 3 Le Sauveur se leva, chercha ses disciples, et, pour la troisième fois, les trouva endormis. Ses paroles, toutefois, les réveillèrent: "Vous dormez encore, et vous vous reposez ! Voici, l'heure est venue, et le Fils de l'homme va être livré entre les mains des méchants." SMGR 14 1 Ces mots tombaient à peine de ses lèvres, que l'on entendit les pas de la horde qui le cherchait. Judas était à leur tête, et était immédiatement suivi du souverain sacrificateur. Comme ses ennemis s'approchaient, Jésus se tourna vers ses disciples et dit: "Levez-vous, allons ; voici celui qui me trahit s'approche. " L'attitude du Sauveur avait une expression de dignité calme ; on ne voyait sur lui aucune marque de sa récente agonie, lorsqu'il partit à la rencontre du traìtre. SMGR 14 2 Il précédait ses disciples de quelques pas, et demanda : "Qui cherchez-vous?" Ils répondirent : "Jésus de Nazareth." Jésus répondit : "C'est moi." A ces paroles, la foule recula, et prêtres, anciens, soldats, et même Judas, tombèrent à la renverse sur le sol. Ce fait au-rait amplement permis à Christ de leur échapper, s'il avait voulu le faire. Mais il resta, glorieux, en présence de cette populace grossière et endurcie. Quand il répondit: "C'est moi", l'ange qui l'avait servi se plaça entre lui et la foule meurtrière, qui vit une lumière divine illuminant le visage du Sauveur et la forme d'une colombe ombrageant sa tête. Leurs coeurs méchants furent remplis de terreur. En présence de la gloire divine, ils ne purent se tenir sur leurs pieds et ils tombèrent à terre comme des hommes morts. SMGR 14 3 L'ange se retira ; la lumière se dissipa ; Jésus resta seul, calme, maître de lui-même, le visage illuminé des rayons de la lune, entouré de ces hommes couchés à terre et privés de force, tandis que les disciples étaient trop ébahis pour pouvoir prononcer un mot. Quand l'ange s'en fut allé, les soldats romains se levèrent, et, avec les prêtres et Judas, ils entourèrent Christ, comme honteux de leur faiblesse et craignant qu'il n'échappât encore de leurs mains. Jésus répéta sa demande: "Qui cherchez-vous?" Ils répondirent: "Jésus de Nazareth." Alors Jésus dit: "Je vous ai dit que c'est moi; si donc c'est moi que vous cherchez, laissez aller ceux-ci",-- montrant ses disciples. Dans cette heure d'humiliation, Christ pensait bien plus à ses disciples bien-aimés qu'à lui-même. Il désirait leur épargner toute nouvelle épreuve. SMGR 15 1 Judas, le traître, n'oublia pas son rôle, mais, s'approchant de Jésus, et lui prenant familièrement la main, il lui donna le baiser du traître. Jésus lui dit: "Mon ami, pour quel sujet es-tu ici?" Sa voix tremblait de douleur quand il ajouta: "Trahis-tu ainsi le Fils de l'hom-me par un baiser?" Ce touchant appel aurait dû réveiller la conscience du traître, et amollir son coeur obstiné ; mais l'honneur, la fidélité et la tendresse humaine l'avaient totalement abandonné. Il se tenait là, orgueilleux et défiant, ne montrant aucune disposition à reculer. Il s'était donné au pouvoir de Satan et il n'avait plus la force de lui résister. Jésus ne repoussa pas le baiser du traître. En ceci il nous donne un exemple sans pareil de support, d'amour, de pitié. SMGR 15 2 Quoique la troupe meurtrière fût surprise et effrayée par ce qu'elle avait vu et senti, elle retrouva son assurance et sa hardiesse quand elle vit l'audace avec laquelle Judas toucha celui qu'ils venaient de voir glorifié. Aussi mettent-ils sur lui leurs mains impures et s'ap-prêtent-ils à lier ses mains précieuses, qui n'avaient jamais fait que du bien. SMGR 16 1 Quand les disciples avaient vu cette bande d ', hommes forts jetée sans force sur le sol, ils avaient pensé que leur Maître ne permettrait pas qu'on le prît ; et que la même puissance qui avait renversé cette foule mercenaire, la maintiendrait dans cet état d'impuissance jusqu'à ce que Jésus et ses compagnons fussent hors de portée. Aussi, quand ils virent les cordes dont on s'apprêtait à lier celui qu'ils aimaient, ils furent désappointés et indignés. Pierre, dans sa véhémente colère, trancha de son épée l'oreille du serviteur du souverain sacrificateur. SMGR 16 2 Lorsque Jésus vit ce que Pierre avait fait, il libéra ses mains que les soldats retenaient fermement, et, s'écriant: "Arrête-toi", il toucha l'oreille blessée et la guérit instantanément. Puis il dit à Pierre : "Remets ton épée dans le fourreau ; car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas maintenant prier mon Père, qui me donnerait aussitôt plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Ecritures, qui disent qu'il faut que cela arrive ainsi?" "Ne boirai-je pas la coupe que mon Père m'a donnée à boire?" Puis, se tournant vers les principaux sacrificateurs et vers les capitaines du temple qui avaient rassemblé cette horde meurtrière, Jésus leur dit: "Vous êtes sortis comme après un brigand, avec des épées et des bâtons, pour me prendre. J'étais tous les jours au milieu de vous, enseignant, dans le temple, et vous ne m'avez point saisi ; mais tout ceci est arrivé afin que les Ecritures fussent accomplies. " SMGR 16 3 Quand les disciples virent que Jésus ne se délivrait pas lui-même de ses ennemis, mais permettait qu'on le prît et le liât, ils furent blessés pour lui et pour euxmêmes de le voir souffrir cette humiliation. Ils venaient d'être témoins de sa puissance qui s'était montrée soit en renversant ses ennemis soit en guérissant le serviteur blessé, et ils savaient que s'il le voulait il pouvait se délivrer de la foule meurtrière. Ils le blâmaient de ne pas le faire, et, mortifiés et terrifiés par cette conduite inexplicable, ils l'abandonnèrent et s'enfuirent. Seul, aux mains de la populace bruyante, le Sauveur fut entraîné hors du jardin. ------------------------Chapitre 2 -- À la croix SMGR 17 1 Le Fils de Dieu fut conduit à la salle du prétoire d'un tribunal terrestre, pour être injurié et condamné à mort par des hommes pécheurs. "Il a été navré pour nos forfaits, et frappé pour nos iniquités." La Majesté du ciel se soumit à l'insulte, à la moquerie, à l'outrage honteux, comme "l'opprobre des hommes, et le méprisé du peuple." Il "a exposé son dos à ceux qui le frappaient, et ses joues à ceux qui lui arrachaient la barbe; il n'a point caché son visage pour éviter l'ignominie et les crachats." SMGR 17 2 Satan inspirait ce cruel affront à la populace avilie conduite par les prêtres et les autorités, pour provoquer, si possible, des représailles de la part du Rédempteur, ou pour l'engager à se délivrer par un miracle des mains de ses persécuteurs, et ainsi anéantir le plan du salut. Une tache sur sa vie humaine, une faiblesse de son humanité dans la terrible tâche qu'il s'était imposée, eût fait de l'Agneau de Dieu une offrande imparfaite, et la rédemption de l'homme eût été manquée. Mais celui qui pouvait commander aux armées célestes et en un instant appeler à son aide des légions d'anges, dont un seul eût suffi pour écraser immédiatement la populace cruelle,-- celui qui pouvait détruire ses ennemis par le seul rayonnement de sa majesté divine,-- se soumit avec dignité aux plus grossières insultes et aux plus vils outrages. SMGR 18 1 "On le presse et on l'accable, et il n'a point ouvert sa bouche ; il a été mené à la tuerie comme un agneau, et comme une brebis muette devant celui qui la tond ; même il n'a point ouvert sa bouche." Il entrait dans le plan de la rédemption qu'il souffrit la moquerie et l'affront de la part des méchants, et il consentit à tout cela quand il devint le Rédempteur de l'homme. Dans son humanité, il devait endurer avec douceur le sarcasme et les coups, laissant ainsi aux enfants des hommes un exemple de patient support. SMGR 18 2 Les anges de Dieu enregistrèrent fidèlement tout regard, toute parole, tout acte insultant, dirigés contre leur Chef bien-aimé ; et les hommes dépravés qui, en l'insultant, crachèrent sur son calme visage, le verront un jour dans sa gloire, plus brillant que le soleil. En ce moment solennel, ils diront aux rochers et aux montagnes: "Cachez-nous de devant la face de celui qui est assis sur le trône, et de devant la colère de l'Agneau." SMGR 18 3 La rage de Satan fut grande quand il vit que toute la cruauté qu'il avait inspirée aux Juifs contre Jésus, n'avait pas amené sur ses lèvres le moindre murmure. Quoiqu'il eût revêtu la nature humaine, il manifesta une force divine et ne s'écarta en rien de la volonté de son Père. SMGR 18 4 Emerveillez-vous, ô Cieux, et toi Terre sois dans l'étonnement. Contemplez l'oppresseur et l'opprimé. Une vaste multitude entoure le Sauveur du monde. La moquerie et la mauvaise plaisanterie se mêlent aux vils jurons du blasphème. Sa basse naissance et son humble vie sont l'objet des commentaires de misérables sans coeur ni raison. Les principaux sacrificateurs et les anciens tournent en ridicule sa prétention d'être le Fils de Dieu. La bouffonnerie vulgaire et le rire insultant courent de bouche en bouche. Satan a plein pouvoir sur l'esprit de ses serviteurs. Pour réussir dans cette affaire, il avait commencé par remplir les chefs de fanatisme religieux. Ceux-ci l'avaient communiqué à la multitude inculte et grossière, en sorte qu'il régnait une triste harmonie de sentiments chez tous, depuis les principaux sacrificateurs et les anciens hypocrites, jusqu'aux individus les plus abjets de la populace. SMGR 19 1 Jésus, le Fils de Dieu, fut livré au peuple pour être crucifié. Ce fut avec des cris de triomphe qu'ils emmenèrent Jésus vers le Calvaire. La nouvelle de sa condamnation s'était répandue dans toute la ville, frappant de terreur et d'angoisse des milliers de coeurs, mais communiquant une joie malicieuse à beaucoup de ceux qui avaient été blessés par son enseignement. Les prêtres s'étaient engagés, avec promesse, à ne molester aucun de ses disciples si lui-même leur était livré; aussi toutes les classes du peuple accoururent sur le lieu de cette scène infâme, et Jérusalem demeura presque vide. SMGR 19 2 Les disciples et les croyants des alentours se joignirent à la foule qui suivait Jésus. Sa mère y était aussi, le coeur plein d'une indicible angoisse ; espérant toutefois, ainsi que les disciples, que la scène douloureuse changerait, que Jésus affirmerait son pouvoir et qu'il serait manifesté à ses ennemis comme le Fils de Dieu. Mais de temps en temps ce coeur de mère se sentait sombrer en se rappelant les paroles par lesquelles il avait sommairement fait allusion aux choses qui s'accomplissaient en ce jour. SMGR 20 1 A peine Jésus avait-il passé la porte de la maison de Pilate, que la croix préparée pour Barrabas fut placée sur ses épaules meurtries et ensanglantées. D'autres croix furent aussi données aux compagnons de Barrabas qui devaient être mis à mort en même temps que Jésus. Le Sauveur n'avait porté son fardeau qu'à la distance de quelques toises, lorsque, à cause de la perte de son sang, comme de ses souffrances et de sa fatigue excessive, il tomba défaillant sur le sol. Quand il gisait ainsi sous le lourd fardeau de la croix, combien sa mère aurait désiré de soutenir de la main cette tête meurtrie, de baigner ce front qui avait autrefois reposé sur son sein. Mais hélas, ce douloureux privilège lui était refusé. SMGR 20 2 Lorsque Jésus revint à lui, la croix fut de nouveau placée sur ses épaules, et il fut contraint de marcher. Il se traîna ainsi quelques pas, portant ce poids énorme, puis retomba évanoui sur la voie. Les prêtres et les anciens n'éprouvèrent aucune compassion pour leur victime; mais ils virent qu'il lui était impossible de porter plus loin l'instrument de son supplice. Ils étaient embarrassés de trouver quelqu'un qui consentît à s'humilier à porter la croix jusqu'au lieu de l'exécution. SMGR 20 3 Tandis qu'ils considéraient ce qu'il y avait à faire, Simon le Cyrénéen, venant du côté opposé, rencontra la foule, fut saisi, à l'instigation des prêtres, et forcé de porter la croix de Christ. Les fils de Simon étaient disciples de Jésus, mais lui-même n'avait jamais été en relation avec le Sauveur. Cette occasion lui fut profitable. La croix qu'il dut porter devint l'instrument de sa conversion. Sa sympathie en faveur de Jésus fut profondément émue ; et les événements du Calvaire et les paroles prononcées par le Seigneur le portèrent à reconnaître que Jésus était le Fils de Dieu. Simon se sentit toujours reconnaissant envers Dieu pour la circonstance qui l'avait mis à même de connaître pour soimême que Jésus était vraiment le Rédempteur du monde. SMGR 21 1 Une grande multitude suivait le Sauveur au Calvaire; plusieurs riant et se moquant, mais d'autres pleurant et racontant ses vertus. Ceux qu'il avait guéris de plusieurs infirmités et ceux qu'il avait réveillés d'entre les morts, déclaraient à haute voix ses oeuvres merveilleuses, et demandaient ce que Jésus avait fait pour être traité comme un malfaiteur. Peu de jours auparavant, on l'avait reçu avec de joyeux hosannas et on avait jonché la route de branches de palmier à son entrée triomphale dans Jérusalem. Mais plusieurs qui alors avaient exalté ses mérites, parce que tout le peuple s'en mêlait, jetaient maintenant le cri : "Crucifie-le! Crucifie-le ! " SMGR 21 2 Au moment de cette entrée de Christ dans Jérusalem, les disciples avaient été poussés au plus haut degré d'espérance. Ils s'étaient tenus serrés autour de leur Maître et avaient senti qu'ils étaient hautement honorés de leur relation avec lui. Maintenant qu'il était dans son humiliation, ils le suivaient à distance. Ils étaient pleins de désappointement et d'une douleur inexprimable. Comme s'accomplissaient cruellement les paroles de Jésus: "Je vous serai cette nuit à tous une occasion de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les brebis du troupeau seront dispersées" ! Toutefois les disciples avaient encore une vague espérance que eur Maître manifesterait son pouvoir au dernier moment et se délivrerait de ses ennemis. SMGR 22 1 Arrivés au lieu du supplice, les condamnés furent liés aux instruments de torture. Tandis que les deux larrons se débattaient entre les mains de ceux qui les assujettissaient à la croix, Jésus ne fit aucune résistance. Sa mère le considérait avec une mortelle anxiété, espérant qu'il ferait un miracle pour se sauver. Certainement celui qui avait rendu la vie aux morts ne se laisserait point crucifier. Quelle torture oppressa son coeur quand elle vit les atroces souffrances de son fils, et sa propre impuissance à le secourir dans sa détresse ! Quelle amère douleur ! quel cruel désappointement ! Devra-t-elle renoncer à croire qu'il est le vrai Messie ? Le Fils de Dieu se laissera-t-il cruellement égorger? Elle vit ses mains attachées à la croix. On avait apporté les clous et le marteau. Et quand les chevilles de fer percèrent les chairs du Fils de l'homme et les fixèrent au bois, les disciples, le coeur déchiré, emportèrent loin de la scène cruelle le corps évanoui de la mère de Christ. SMGR 22 2 Jésus ne laissa échapper ni plainte ni murmure; sa face demeura pâle et sereine, mais de grosses gouttes de sueur couvraient son front. Pas une main compatissante n'essuya de son visage la sueur de la mort ; pas un mot de sympathie et de fidèle attachement ne consola son coeur humain. Il fut vraiment seul à fouler au pressoir; de tout le peuple là rassemblé, nul n'était avec lui. Tandis que les soldats accomplissaient leur oeuvre cruelle, et que Jésus souffrait l'agonie la plus aiguë, il priait pour ses ennemis : "Mon père ! pardonneleur, car ils ne savent ce qu'ils font." Son esprit se transportait de ses propres souffrances au crime de ses persécuteurs et au terrible mais juste châtiment qui les attendait. Il eut pitié d'eux dans leur ignorance et dans leur culpabilité. Aucune malédiction ne fut invoquée sur les soldats qui le traitaient si grossièrement; aucune vengeance sur les sacrificateurs et les magistrats qui étaient la cause de ses souffrances et qui savouraient d'avance l'achèvement de leur dessein ; Jésus se borna à demander leur pardon: "car ils ne savent ce qu'ils font. " SMGR 23 1 S'ils avaient pu comprendre qu'ils mettaient à la torture celui qui était venu pour sauver une race pécheresse de la ruine éternelle, ils auraient été accablés d'horreur et de remords. Mais leur ignorance n'enlevait pas leur culpabilité ; car c'était leur privilège de pouvoir connaître et d'accepter Jésus comme leur Sauveur. Ils repoussèrent toute évidence et péchèrent non seulement contre le ciel en crucifiant le Roi de gloire, mais contre les sentiments communs de l'humanité en mettant à mort un homme innocent. Jésus voulait acquérir le droit de devenir l'Avocat de l'homme devant le Père. La prière de Christ pour ses ennemis embrassait le monde, et s'appliquait à tout pécheur jusqu'à la fin des temps. SMGR 23 2 Quand Jésus eut été cloué sur la croix, celle-ci fut dressée par plusieurs hommes forts et plantée avec violence au lieu préparé pour cela, lui causant les plus horribles souffrances. Alors il se passa une scène indigne. Sacrificateurs, scribes, gouverneurs, oubliant la dignité de leur office sacré, s'unirent à la populace pour se moquer et rire du Fils de Dieu mourant. Ils disaient : " Si tu es le Roi des Juifs, sauve-toi toi-même." D'autres répétaient avec dérision : " Il a sauvé les autres et il ne se peut sauver lui-même. S'il est le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui. Il se confie en Dieu : que Dieu le délivre maintenant, s'il lui est agréable ; car il a dit : Je suis le Fils de Dieu." Et ceux qui passaient par là lui disaient des outrages, branlant la tête, et disant : " Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours! sauve-toi toimême ; si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix ! " SMGR 24 1 Ces hommes qui professaient d'être les interprètes de la prophétie, répétaient les paroles mêmes que les prophètes avaient prédit qu'ils prononceraient en cette occasion ; toutefois, dans leur aveuglement, ils ne s'aperçurent pas qu'ils accomplissaient la prophétie. Les dignitaires du temple, les soldats grossiers, le méchant larron sur la croix, la populace vile et cruelle, tous étaient conjurés contre Christ. SMGR 24 2 Les larrons qui étaient crucifiés avec Jésus souffraient une torture physique égale à la sienne ; mais l'un d'eux n'était que plus irrité et endurci par la douleur et rendu plus méfiant envers Jésus. Aussi, imitant les sacrificateurs, il se moquait de Christ, disant : "Si tu es le Christ, sauve-toi toi-même, et nous aussi. " L'autre n'était pas un criminel endurci ; ses voies avaient été corrompues par un commerce avec les méchants ; mais ses crimes n'étaient pas si grands que ceux de plusieurs des hommes qui se tenaient sous la croix, insultant le Sauveur. SMGR 24 3 En commun avec sa nation, il avait cru que le Messie devait bientôt venir. Il avait entendu Jésus et avait été touché par ses enseignements ; mais, sous l'influence des sacrificateurs et des gouverneurs, il s'était éloigné de lui. Il avait essayé de noyer ses convictions dans les plaisirs. De coupables relations l'avaient conduit pas à pas à l'abîme du mal, jusqu'à ce que, arrêté pour un crime évident, il avait été condamné à la mort de la croix. Durant le procès, il avait été en compagnie de Jésus dans la salle du tribunal. Il venait de faire avec lui la route du Calvaire. Il avait entendu Pilate le déclarer innocent ; il avait observé sa divine attitude et sa pitié pour ses persécuteurs. Dans son coeur, il avait reconnu que Jésus était le Fils de Dieu. SMGR 25 1 Quand il entendit les paroles railleuses de son compagnon de crime, il le reprit en disant: "Ne crains-tu point Dieu, puisque tu es condamné au même supplice ? Et pour nous, nous le sommes avec justice, car nous souffrons ce que nos crimes méritent ; mais celui-ci n'a fait aucun mal." Puis, comme son coeur sympathisait avec Christ, une divine lumière inonda son esprit. En Jésus flétri, méprisé et pendu au bois, il reconnut son Rédempteur, sa seule espérance, et, d'une foi humble, s'adressant à lui: "Souviens-toi de moi, lui dit-il, quand tu viendras dans ton règne. " Et Jésus lui dit : "Je te le dis en vérité aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis." SMGR 25 2 Jésus ne promit pas au larron repentant qu'il irait avec lui, le jour de leur crucifixion, au Paradis, car lui-même ne monta vers son Père que trois jours après Voyez Jean 20:17. Mais il lui déclara : "Je te le dis en vérité aujourd'hui," voulant fixer dans son esprit le fait qu'à ce moment, au sein de l'ignominie et de la persécution, il avait le pouvoir de sauver les pécheurs. Il était l'avocat de l'homme devant Dieu, et il avait le même pouvoir que lorsqu'il guérissait les malades et ressuscitait les morts. C'était son droit divin de promettre en ce jour-làau pécheur repentant et croyant: "Tu seras avec moi dans le Paradis." SMGR 26 1 Le Sauveur, élevé sur la croix, endurant la peine et l'outrage, est recherché par une âme coupable et mourante, avec une foi qui discerne le Rédempteur du monde en celui qui est crucifié comme un malfaiteur. Tandis que les conducteurs du peuple le renient, et que ses propres disciples eux-mêmes doutent de sa divinité, le pauvre larron, sur le seuil de l'éternité, au terme de son voyage, appelle Jésus son Seigneur! Plusieurs étaient disposés à l'appeler Seigneur, lorsqu'il accomplissait des miracles, ou après sa résurrection ; mais nul ne l'appelait Seigneur tandis qu'il était suspendu au bois, excepté le larron pénitent. Durant son ministère entier, jamais paroles ne furent plus agréables aux oreilles du Sauveur que celles qui tombèrent des lèvres du malfaiteur mourant au milieu des outrages et des blasphèmes de la populace. SMGR 26 2 Les ennemis de Jésus attendaient sa mort avec impatience. Cet événement, pensaient-ils, ferait taire pour toujours les rumeurs publiques sur son pouvoir divin et l'étonnement produit par ses miracles. Ils se flattaient qu'en conséquence ils n'auraient plus rien à craindre de son influence. Les soldats indifférents, qui avaient lié le corps de Jésus sur la croix, partageaient, entre eux ses vêtements, et se disputaient sa robe, tissue sans couture. Ils décidèrent enfin de la mettre au sort. La plume de l'inspiration avait soigneusement décrit cette scène des centaines d'années avant qu'elle n'eût lieu. "Des chiens m'ont environné et une assemblée de gens malins m'a entouré; ils ont percé mes mains et mes pieds." "Ils partagent entre eux mes vêtements, et jettent le sort sur ma robe. " SMGR 27 1 La mission de la vie terrestre de Christ était maintenant près d'être accomplie. Sa langue était desséchée; il dit : "J'ai soif." On remplit une éponge d'un mélange de vinaigre et de fiel, et on le lui présenta ; mais l'ayant goûté, il le refusa. Le Prince de la vie se mourait pour le rachat de la race humaine. SMGR 27 2 Ce n'était pas la crainte de la mort qui causait l'inexprimable agonie de Jésus. Le croire serait placer Christ au-dessous des martyrs quant au courage et à la patience; car plusieurs de ceux qui sont morts pour leur foi supportèrent la torture et la mort en se réjouissant d'être jugés dignes de souffrir pour la cause du Maître. Christ est le prince des martyrs ; mais ce n'était pas l'angoisse physique qui le remplissait d'horreur et de désespoir. C'était le sentiment de la malignité du péché ; c'était de voir que l'homme était devenu si fa-milier avec le mal qu'il n'en sentait plus la gravité, que le vice était si profondément enraciné dans le coeur humain qu'il semblait impossible de le déraciner. C'était la culpabilité du péché, qui le frappait, lui, comme substitut de l'homme de la colère du Père, qui brisait le coeur du Fils de Dieu. Chaque douleur qu'il endurait sur la croix, les gouttes de sang qui coulèrent de son front, de ses mains, de ses pieds, l'agonie qui secoua ses membres, et l'indicible angoisse qui remplit son âme à la pensée que la face du Père se voilait pour lui, parlent à l'homme et disent: C'est par amour pour toi que le Fils de Dieu consent à porter sur lui ces détestables crimes ; pour toi il dépouille l'empire de la mort et ouvre les portes du Paradis et de la vie immortelle. Celui qui apaisait les vagues furieuses par sa parole, qui marchait sur les flots écumeux, qui faisait trembler les démons, qui guérissait les maladies par son attouchement, qui ouvrait les yeux des aveugles et ramenait les morts à la vie,--s'offre lui-même sur la croix en sacrifice parfait pour l'homme. SMGR 28 1 Satan, avec ses tentations féroces, torturait le coeur de Jésus. Il accumulait sur lui le péché, si horrible à ses yeux, jusqu'à ce qu'il se mit à gémir sous son poids. Rien d'étonnant que son humanité tremblât en cette heure terrible. Les anges contemplaient avec terreur l'agonie désespérante du Fils de Dieu, d'autant supérieure à la douleur physique, que celle-ci était à peine sentie par lui. Les armées des cieux, à ce navrant spectacle, se voilaient la face. SMGR 28 2 La nature inanimée elle-même exprima sa sympathie pour son auteur outragé et mourant. Le soleil se refusa à contempler cette horrible scène. Ses brillants rayons illuminaient en plein la terre à l'heure de midi, lorsque tout à coup il sembla s'effacer. Une obscurité complète, semblable à un drap funéraire, enveloppa la croix et toute la contrée environnante. Pas d'éclipse, ni d'autre cause naturelle à ces ténèbres aussi profondes que celles d'uné nuit sans lune ni étoiles. Cela dura trois heures entières. Aucun oeil n'eût pu percer l'obscurité qui entourait la croix, et nul n'eût pu pénétrer dans les ténèbres plus profondes qui inondaient l'âme souffrante de Jésus. Une terreur sans nom s'empara de tous ceux qui étaient rassemblés en ce lieu. Le silence du tombeau sembla être tombé sur le Calvaire. Les outrages et les ricanements s'arrêtèrent inachevés. Hommes, femmes et enfants tombèrent la face contre terre dans une terreur abjecte. De brillants éclairs sans tonnerre, sillonnaient de temps en temps les nuages et éclairaient la croix et le Rédempteur crucifié. SMGR 29 1 Sacrificateurs, magistrats, scribes, exécuteurs, et la foule, tous crurent que le moment de la vengeanoe était venu. Après quelques instants, quelques-uns murmurèrent que Jésus allait maintenant descendre de la croix. D'autres cherchèrent à retrouver le chemin de la ville, se frappant la poitrine et poussant des lamentations. SMGR 29 2 A la neuvième heure, les ténèbres se dissipèrent des alentours, mais continuèrent à envelopper le Sauveur comme d'un manteau. Les éclairs irrités semblaient se jeter sur lui. Alors "Jésus s'écria à haute voix, disant: Eli, Eli, lamma sabachtani ? c'est-à-dire : Mon Dieu ! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné?" Comme l'obscurité des alentours s'arrêtait autour de Christ, plusieurs voix s'écrièrent : La vengeance de Dieu est sur lui. Les dards de la colère divine tombent sur lui parce qu'il a prétendu être le Fils de Dieu. Quand le cri suprême du Sauveur se fit entendre, plusieurs de ceux qui avaient cru en lui furent remplis de terreur ; tout espoir les abandonna ; si Dieu avait abandonné Jésus, qu'allaient devenir ses disciples et la doctrine qu'ils avaient tant aimée ! SMGR 29 3 Là était suspendu sur la croix, l'Agneau de Dieu sans défaut et sans tache, la chair lacérée par les coups et les blessures; ces mains aimantes et bénies qui étaient toujours prêtes à soulager les opprimés et les souffrants, étendues sur la croix et fixées par d'impitoyables clous, ces pieds patients qui avaient fait tant de chemin pour dispenser les grâces et prêcher le salut au monde, meurtris et écrasés sur la croix ; cette tête royale, blessée par la couronne d'épines, ces lèvres pâles et tremblantes, qui avaient toujours été prêtes à répondre aux plaintes de l'humanité souffrante, disposées maintenant à répéter les sombres paroles: "Mon Dieu! mon Dieu! pourquoi m'as-tu abandonné?" SMGR 30 1 Le peuple attendait en silence la fin de cette lugubre scène. Les sacrificateurs et les gouverneurs regardèrent du côté de Jérusalem; et voilà, l'épaisse nuée s'était amassée sur la ville et sur les plaines de Juda, et les éclairs, signe de la colère divine, enveloppaient la cité coupable. Tout à coup, l'obscurité qui entourait la croix se dissipa, et d'une voix claire comme celle d'une trompette, qui sembla retentir à travers toute la création, Jésus cria: "Tout est accompli;" "Mon Père ! je remets mon esprit entre tes mains." Une lumière illumina la croix, et la face du Sauveur brilla d'une gloire semblable à celle du soleil. Puis il pencha sa tête sur son sein: il était mort. SMGR 30 2 Les spectateurs demeuraient paralysés et regardaient Jésus, osant à peine respirer. Une seconde fois, les ténèbres couvrirent la terre, et on entendit un roulement sourd semblable à un puissant tonnerre. Il était accompagné d'un violent tremblement de terre. La multitude en masse fut secouée, et il en résulta une confusion et une consternation extraordinaires. De grands rochers se détachèrent des montagnes voisines, avec des craquements épouvantables, et roulèrent le long de leurs flancs jusqu'aux plaines environnantes. Les sépulcres furent ouverts, et les morts sortirent de leurs tombes. La création sembla se réduire en poussière. Sacrificateurs, gouverneurs, soldats et exécuteurs, tous étaient muets de terreur et la face contre terre. SMGR 31 1 L'obscurité couvrait encore Jérusalem comme d'un manteau. Au moment où Christ mourut, des prêtres officiaient dans le temple devant le voile qui séparait le lieu saint du lieu très saint. Tout à coup, ils sentirent le sol trembler sous eux, et le voile du temple, forte et riche draperie qui était renouvelée chaque année, se fendit en deux du sommet jusqu'au pied, déchiré par la même main invisible qui avait écrit la sentence de mort sur les murs du palais de Belsçatsar. Le lieu très saint qui n'était foulé d'un pied humain qu'une fois par an, fut exposé aux regards de tous. Dieu avait toujours protégé son temple d'une manière remarquable ; mais maintenant ses mystères sacrés étaient livrés aux regards des curieux. La présence de Dieu ne couvrirait plus à l'avenir le tabernacle terrestre de la propitiation. Ni la lumière de sa gloire, ni les ténèbres de sa colère ne couvriraient plus les pierres précieuses placées sur le pectoral du souverain sacrificateur. SMGR 31 2 Quand Christ mourut sur la croix du Calvaire, une voie nouvelle et vivante fut ouverte pour les Juifs et les Gentils. Le Sauveur devait dès lors officier comme Sacrificateur et comme Intercesseur dans le Ciel des cieux. Dorénavant, le sang des animaux offert pour le péché, était sans valeur; car l'Agneau de Dieu était mort pour les péchés du monde. L'obscurité qui couvrait la nature exprimait la sympathie de celle-ci pour le Christ mourant. Cela prouvait à l'humanité que le Soleil de Justice, la Lumière du Monde, retirait ses rayons de la ville de Jérusalem autrefois si favorisée. C'était un témoignage miraculeux donné par Dieu, afin que la foi des générations suivantes fût confirmée. SMGR 32 1 Jésus ne donna pas sa vie avant d'avoir accompli l'oeuvre pour laquelle il était venu. Le plan sublime de la rédemption était triomphalement accompli. Par une vie d'obéissance, les enfants déchus d'Adam pouvaient enfin être exaltés en la présence de Dieu. Quand le chrétien comprend la grandeur du sacrifice accompli par la Majesté des cieux, le plan du salut s'agrandit devant lui, et ses méditations sur le Calvaire réveillent les plus profondes et les plus saintes émotions du coeur. La contemplation de l'amour incomparable du Sauveur absorbe l'esprit, touche et fait fondre le coeur, raffine et élève les affections, et transforme complètement le caractère. Le langage de l'apôtre Paul est: "Je n'ai pas jugé que je dusse savoir autre chose parmi vous, que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié." Et en regardant au Calvaire, nous pouvons nous écrier: "Dieu me garde de me glorifier en autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par laquelle le monde est crucifié à mon égard, et moi au monde." ------------------------Chapitre 3 -- La fin du conflit SMGR 32 2 Quand Jésus cria: "Tout est accompli", tous les Cieux triomphèrent. La lutte entre Christ et Satan relativement à l'exécution du plan du salut, était terminée. Satan avait pleinement montré son inimitié contre le Fils de Dieu. C'était la cruelle malice de l'ennemi déchu qui avait préparé la trahison, le procès et la crucifixion de Christ. Sa haine diabolique, manifestée dans la mort de Jésus, plaça Satan sous un jour où son véritable caractère fut révélé à toutes les intelligences créées qui n'avaient pas connu le péché. Les anges furent saisis d'horreur en voyant qu'un être qui avait été de leur nombre, avait pu tomber si bas et être capable d'une telle cruauté. Tout sentiment de sympathie ou de pitié qu'ils avaient pu sentir pour Satan dans son exil s'éteignit de leurs coeurs. SMGR 33 1 Satan avait fait les plus grands efforts contre Christ dès l'époque de sa naissance à Béthléem. Il avait tenté de toutes les façons possibles d'empêcher son développement afin qu'il ne pût ni manifester une enfance irréprochable, une vraie vie d'homme, un saint ministère, ni accomplir un sacrifice parfait en donnant sa vie sans murmure pour les péchés des hommes. Mais Satan n'avait pas réussi à le décourager ni à le détacher de l'oeuvre pour laquelle il était venu sur la terre. L'ouragan de la rage du diable se déchaîna sur lui depuis le désert jusqu'au Calvaire ; mais plus la haine était sans pitié, plus le Fils de Dieu se tenait fermement à la main de son Père et pressait le pas dans sa route ensanglantée. Tous les efforts du grand adversaire pour l'accabler et le vaincre, ne purent que faire resplendir d'une plus pure lumière le caractère irréprochable de Christ. SMGR 33 2 La justice de Dieu en banissant des cieux l'ange déchu qui autrefois avait été élevé près de Christ, apparaissait maintenant dans toute sa lumière. Tous les Cieux et les mondes qui n'avaient pas connu le péché, avaient été témoins de la lutte entre Christ et Satan. Avec quel intense intérêt ils avaient suivi les dernières scènes du conflit ! Ils avaient vu le Sauveur entrer au jardin de Gethsémané, l'âme attristée par une horreur de ténèbres qu'il n'avait jamais sentie auparavant. Une agonie invincible avait arraché de ses lèvres le cri amer que la coupe, si c'était possible, passât loin de lui. Une surprise terrible et un mortel effroi avaient rempli son esprit divin quand il avait senti la présence du Père se retirer de lui. Il était attristé d'une tristesse plus amère que celle du dernier combat contre la mort; une sueur de sang lui sortait des pores et tombait en gouttes sur le sol. Trois fois la prière d'être délivré s'était échappée de ses lèvres. Les Cieux n'avaient pu supporter plus longtemps ce spectacle, et avaient envoyé un messager de consolation au Fils de Dieu abattu et mourant sous les péchés accumulés du monde. SMGR 34 1 Les Cieux avaient vu la victime trahie et traînée avec violence et moquerie, d'un tribunal à l'autre. Ils avaient entendu les railleries de ses persécuteurs concernant sa basse naissance, ainsi que le reniement accompagné d'exécrations et de jurements de l'un de ses disciples favoris. Ils avaient vu l'oeuvre frénétique de Satan et son pouvoir sur le coeur des hommes. Oh ! scène effroyable ! Le Sauveur saisi à minuit, dans Gethsémané, comme un criminel, traîné du palais au tribunal et du tribunal au palais, cité deux fois devant le Sanhédrin, deux fois devant Pilate et une fois devant Hérode, raillé, fouetté et condamné, livré pour être crucifié, portant la lourde croix au bruit des lamentations des filles de Jérusalem et des sarcasmes de la foule ! SMGR 34 2 Les Cieux avaient contemplé avec une douloureuse horreur Christ suspendu au bois, le sang coulant de ses tempes blessées, et la sueur sanglante arrêtée sur son front. De ses mains et de ses pieds, le sang était tombé goutte à goutte sur le rocher percé où la croix était enfoncée. Les blessures faites par les clous s'étaient élargies à mesure que le poids de son corps portait sur ses mains. Son haleine fatiguée était devenue toujours plus rapide et profonde à mesure que son âme haletait sous le poids des péchés du monde. Tous les Cieux avaient été saisis d'étonnement lorsque, du sein de ses terribles souffrances, cette prière était sortie des lèvres de Christ: "Mon Père ! pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font." SMGR 35 1 Christ était l'incarnation de Dieu lui-même. Le plan et l'exécution du salut de l'homme était la démonstration d'une sagesse et d'une puissance divines. L'amour insondable de Dieu pour la race humaine en donnant son Fils à la mort fut clairement manifesté. Christ fut révélé dans toute sa pureté et sa généreuse tendresse. Lorsque la justice de Dieu s'exprima dans une sentence judiciaire, déclarant le sort final de Satan, savoir, qu ', il serait totalement consumé avec tous ceux qui auraient marché sous sa bannière, tous les Cieux retentirent d'alléluias. SMGR 35 2 Dans la mort de Christ sur la croix, les anges avaient vu le gage de la victoire finale sur les puissances des ténèbres. Dans le Sauveur mort et dormant dans le tombeau de Joseph, les anges contemplaient le grand vainqueur. Les anges gardèrent le sépulcre de Christ et jouèrent un rôle dans sa résurrection. Tandis que les sentinelles romaines faisaient leur veille autour de la tombe du Sauveur, un ange de l'ordre le plus élevé fut envoyé des cieux. Son aspect était semblable à un éclair, et ses vêtements blancs comme la neige. Il dissipait les ténèbres sur son passage, et les cieux étaient illuminés de sa gloire resplendissante. La terre trembla et fut soulevée ; soldats, officiers, sentinelles, tous tombèrent comme des cadavres sur le sol. Les anges méchants qui avaient réclamé avec triomphe le corps de Christ, s'enfuirent terrifiés de ce lieu. Alors l'ange puissant, d'une voix qui fit trembler la terre, cria: Jésus, Fils de Dieu, ton Père t'appelle! Et celui qui avait conquis le pouvoir de vaincre la mort et le séjour des morts, sortit du sépulcre comme un conquérant, à la lueur des éclairs, aux éclats du tonnerre et au grondement du tremblement de terre. SMGR 36 1 Jésus était les prémices de ceux qui dorment. Quand il sortit de la tombe, il rappela une multitude d'entre les morts, résolvant ainsi pour toujours la question, si longtemps disputée, de la résurrection. En délivrant des chaînes de la mort cette multitude de captifs, il démontra qu'il y aura une résurrection finale de ceux qui dorment en Jésus. SMGR 36 2 Satan fut amèrement blessé de ce que ses anges avaient fui devant les anges des cieux, et de ce que Christ avait triomphé de la mort, montrant ainsi quel serait son pouvoir à l'avenir. Tout le triomphe que le tentateur avait goûté en voyant son pouvoir sur les hommes, pouvoir qui les avait poussés à insulter et à faire mourir le Fils de Dieu, s'évanouit devant cette manifestation du divin pouvoir de Christ. Il avait osé espérer que Jésus n'aurait pas repris la vie, mais son courage l'abandonna quand le Sauveur se releva, ayant payé l'entière rançon de l'homme, ce qui mettait ce dernier à même de vaincre Satan, au nom de Christ le vainqueur. Le grand ennemi savait maintenant qu'il pouvait mourir et que son royaume aurait une fin. SMGR 36 3 A la mort de Jésus, la terre fut enveloppée de profondes ténèbres en plein midi ; mais à la résurrection, la lumière des anges illumina la nuit, et les habitants des cieux chantèrent d'une joie triomphante Tu as vaincu Satan et les puissances des ténèbres. Tu as englouti la mort par ta victoire! "Alors j'entendis dans le ciel une grande voix qui disait: C'est maintenant qu'est venu le salut et la force, et le règne de notre Dieu, et la puissance de son Christ ; car l'accusateur de nos frères, qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu, a été précipité." SMGR 37 1 Tous les cieux saluèrent avec une inexprimable joie l'heure où Jésus, sa mission terrestre terminée, remonta dans le sanctuaire céleste. Comme un grand conquérant, il ouvrait la voie vers les demeures éternelles, et la multitude des captifs, qu'il avait relevée d'entre les morts au moment de sa résurrection, le suivit. Aux portes de la cité de Dieu une innombrable armée d'anges attendait sa venue. Comme il approchait des portes de la cité, les anges qui l'accompagnaient, s'adressant d'un ton triomphant à ceux qui étaient restés, s'écrièrent: "Portes élevez vos têtes; portes éternelles, haussez-vous, et le Roi de gloire entrera. " SMGR 37 2 Les anges qui gardaient les portes de la ville demandent en notes pleines de ravissement : " Qui est ce Roi de gloire?" L'escorte répond avec des chants de joyeux triomphe : " C'est l'Eternel fort et puissant dans les combats. Portes, élevez vos têtes; élevez-les aussi, portes éternelles, et le Roi de gloire entrera." Une seconde fois, les anges qui gardaient les portes demandent: "Qui est ce Roi de gloire? " et l'escorte répond en chants mélodieux: "C'est l'Eternel des armées; c'est lui qui est le Roi de gloire ! " Alors les portes de la cité de Dieu s'ouvrent, et l'escorte céleste entre au son d'une musique exécutée par les anges. Toute l'armée ------------------------Chapitre 4 -- Quand, comment et pourquoi SMGR 38 1 " Que votre coeur ne se trouble point ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père ; si cela n'était pas, je vous l'aurais dit. Je m'en vais vous préparer le lieu ; et quand je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je reviendrai, et vous prendrai avec moi, afin qu'où je serai, vous y soyez aussi. " Jean 14:1-3. SMGR 38 2 Jésus devait bientôt quitter ses disciples et monter vers le Père. Aussi préparait-il, par des paroles d'instruction et de consolation, l'esprit de ses disciples à cet événement qui pour eux devait être une cruelle séparation. Sa présence avait fait leur joie. Son absence devait causer leur douleur. " Les amis de l'époux peuvent-ils s'affliger pendant que l'époux est avec eux? Mais le temps viendra que l'époux leur sera ôté, et alors ils jeûneront. " Mat. 9 :15. Les amis réels de notre Seigneur soupireront toujours après sa présence visible et tangible. Les chrétiens mondains, par contre, dont les affections ont pour objet les choses de celte vie, prennent plaisir à son absence. Et alors que quel- SMGR 39 1 de l'ascension du Seigneur, une déclaration on ne peut plus nette et précise relativement à son retour personnel et visible. Tandis que Jésus montait vers le ciel, ses disciples rassemblés sur le mont des Oliviers, les regards ardemment fixés en haut, voyaient leur Maître chéri disparaissant insensiblement à leur vue. Une nuée vint bientôt le cacher à leurs yeux, et soudain deux anges se présentèrent devant eux en vêtements blancs, et leur dirent : " Hommes galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus, qui a été enlevé d'avec vous dans le ciel, en reviendra de la même manière que vous l'y avez vu monter." Act. 1:11. La foi en l'apparition personnelle et visible de notre divin Seigneur s'appuie ici sur la véracité de ces deux messagers célestes, en vêtements blancs, qui certifièrent que ce Jésus redescendrait du ciel de la même manière qu'il y était monté. Les paroles suivantes de l'apôtre sont d'accord avec celles qui précèdent : " Le voici qui vient avec les nuées, et tout oeil le verra. " Apoc. 1 : 7. SMGR 39 2 3° L'apôtre Paul rend témoignage au caractère personnel et visible de l'avénement de Christ par des paroles sur lesquelles il n'est pas possible de se méprendre : " Car le Seigneur lui-même descendra du ciel, à un signal donné, avec une voix d'archange et au son d'une trompette de Dieu ; et les morts qui sont en Christ ressusciteront premièrement ; ensuite, nous les vivants qui seront restés, nous serons enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C'est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. " 1 Thes. 4:16, 17. Voyez aussi Tite 2 :13 ; 1 Jean 3 : 2. ------------------------Chapitre 5 -- Le retour de Christ donnera le signal de la résurrection des justes SMGR 40 1 A la seconde venue de Christ, la voix de l'archange se fera entendre, les justes morts seront ressuscités, et les justes vivants seront rendus immortels. C'est alors que la victoire sur la mort et le sépulcre sera triomphalement proclamée par tous ceux qui recevront le don de la vie éternelle au son de la dernière trompette. " Voici un mystère que je vous dis: nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous changés; en un instant, en un clin d'oeil, à la dernière trompette ; car elle sonnera, et les morts se réveilleront incorruptibles, et nous, nous serons changés. Car il faut que ce corruptible revête l'incorruptibilité, et que ce mortel revête l'immortalité. Et lorsque ce corruptible aura revêtu l'incorruptibilité, et que ce mortel aura revêtu l'immortalité, alors sera accomplie la parole qui est écrite: La mort a été engloutie en victoire. Où est, ô mort! ton aiguillon? Où est, séjour des morts! ta victoire? " 1 Cor. 15:51-55. SMGR 40 2 Ce n'est point seulement dans le Nouveau Testament que l'on trouve des déclarations nettes et formelles établissant le rapport intime qui existe entre la résurrection des justes et la seconde venue de Christ, non plus dans l'humiliation, l'obscurité et la bassesse dont il se revêtit en prenant sur lui notre humanité, mais avec puissance et gloire. SMGR 40 3 " Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et que je ressusciterai de la terre au dernier jour ; que je serai encore revêtu de ma peau, et que je verrai mon Dieu dans ma chair; que je le verrai, dis-je, moi- SMGR 41 1 même et non un autre, et que je le contemplerai de mes propres yeux. " Job 19 : 25-27. SMGR 41 2 Le psalmiste fait allusion au même événement, lorsqu'il dit: " Mais moi je verrai ta face en justice, et je serai rassasié de ta ressemblance quand je serai réveillé. " Ps. 17:15. SMGR 41 3 Ce fut pour annoncer la réalité de la résurrection que Dieu donna au prophète Ezéchiel la vision de la vallée des os desséchés. Ezé. 37. La véritable signification des singuliers symboles qui furent montrés au prophète inspiré, nous est donnée par lui-même : " Et vous, mon peuple, vous saurez que je suis l'Eternel, quand j'aurai ouvert vos sépulcres, et que je vous aurai tiré hors de vos sépulcres. " Ezé. 37:13. SMGR 41 4 Avec quelle clarté les paroles d'Esaïe montrent que le jour d'allégresse de l'Eglise sera arrivé lorsque Christ viendra pour délivrer tous ceux qui l'auront attendu : " Et il [l'Eternel] engloutira la mort pour jamais; et le Seigneur, l'Eternel, essuiera les larmes de dessus tous les visages, et il ôtera l'opprobre de son peuple de dessus toute la terre ; car l'Eternel a parlé. En ce jour-là on dira: Voici notre Dieu ; nous l'avons attendu, et il nous sauvera; c'est ici l'Eternel, nous l'avons attendu ; nous nous égayerons et nous réjouirons de son salut. " Esa. 25: 8, 9. SMGR 41 5 De même, l'apôtre Paul expose ce qui doit faire l'espérance et la joie de la véritable Eglise de JésusChrist dans tous les siècles, à mesure qu'elle passe à travers les persécutions et de grandes tribulations, et que ses membres tombent successivement sous le pouvoir de la mort et du sépulcre. Voici ses paroles consolantes: "Or, mes frères, je ne veux pas que vous soyez dans l'ignorance au sujet des morts, afin que vous SMGR 42 1 he vous affligiez pas, comme les autres hommes qui n'ont point d'espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort, et qu'il est ressuscité, croyons aussi que Dieu ramènera par Jésus, pour être avec lui, ceux qui sont morts. [Dieu a ramené Christ d'entre les morts, et il ramènera aussi d'entre les morts, par Jésus, tous les justes morts.] Car nous vous déclarons ceci par la parole du Seigneur, que nous, les vivants, qui serons restés pour l'avénement du Seigneur, nous ne précéderons point ceux qui sont morts; car le Seigneur lui-même descendra du ciel, à un signal donné, avec une voix d'archange et au son d'une trompette de Dieu; et les morts qui sont en Christ ressusciteront premièrement ; ensuite, nous les vivants qui serons restés, nous serons enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. C'est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. " 1 Thes. 4:13-18. SMGR 42 2 Quand cette union visible du Rédempteur et des rachetés sera consommée, l'Eglise ne sera plus jamais séparée de son adorable Sauveur; mais, revêtue de tous les attributs de l'immortalité, elle sera pour toujours avec lui. ------------------------Chapitre 6 -- A l'apparition du seigneur, les méchants seront détruits SMGR 42 3 Lisons maintenant dans l'Ecriture que quand le Seigneur apparaîtra pour la seconde fois: (1) les pécheurs qui vivront alors seront détruits par le feu, et (2) la terre sera désolée. SMGR 42 4 1° " Car il est de la justice de Dieu de rendre l'affliction à ceux qui vous affligent, et de vous donner, à vous affligés, du repos avec nous, quand le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel, avec les messagers de sa puissance, au milieu des flammes, pour punir ceux qui ne connaissent point Dieu, et n'obéissent point à l'Evangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils recevront de la part du Seigneur et de sa puissance glorieuse, le châtiment de la mort éternelle, lorsqu'il viendra en ce jour, pour être glorifié dans ses saints, et être admiré dans tous ceux qui ont cru. " 2 Thes. 1:6-10. " Alors apparaîtra l'impie (l'homme sans loi), que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. " Chap. 2 :8. SMGR 43 1 L'impie, ou l'homme sans loi, doit être détruit par l'éclat de la venue de Christ. En même temps, ceux qui ne connaissent point Dieu, les païens, et ceux qui n'obéissent pas à l'Evangile de notre Seigneur JésusChrist, seront anéantis par les flammes vengeresses qui accompagneront la manifestation du Fils de Dieu venant du ciel. Or, quand les païens, ceux qui auront foulé aux pieds la loi de Dieu, et tous ceux qui n'auront pas obéi à l'Evangile de Christ auront été détruits, il ne restera plus un seul méchant. SMGR 43 2 L'explication que Christ donne de la parabole de l ', ivraie prouve la destruction de tous les méchants qui vivront au temps de sa seconde venue. " Le champ, c'est le monde ; la bonne semence, ce sont les enfants du royaume ; l'ivraie, ce sont les enfants du malin ; l'ennemi qui l'a semée, c'est le Diable; la moisson, c'est la fin du monde ; et les moissonneurs sont les anges. Comme donc on amasse l'ivraie, et qu'on la brûle dans le feu, il en sera de même à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui ôteront de son SMGR 44 1 royaume tous les scandales et ceux qui font l'iniquité ; et ils les jetteront dans la fournaise ardente. " Mat. 13:38-42. La séparation sera radicale et complète. Quand tous les scandales et ceux qui font l'ini-quité auront été détruits de dessus la face de la terre, il ne pourra plus y demeurer un seul pécheur. SMGR 44 2 2° Le prophète décrit en ces sinistres paroles le jour de la destruction des méchants et la désolation de la terre: "Voici venir le jour de l'Eternel, cruel, avec débordement de l'ardeur de la colère, pour mettre la terre en désolation et pour en exterminer les pécheurs. " Esa. 13:9. " Voici, l'Eternel va vider la terre et l'épuiser; il en bouleversera la face, et il en dispersera les habitants." Chap. 24:1. "La terre sera vidée, vidée et entièrement pillée ; car l'Eternel a dit cette parole. " Verset 3. SMGR 44 3 La voix de l'Eternel proclame l'aveuglement et la surdité de l'apostat Israël à son prophète, qui, dans l'angoisse de son âme, s'écrie : " Jusques à quand, Seigneur ? " L'Eternel lui répond : " Jusqu'à ce que les villes aient été désolées, et qu'il n'y ait plus d'habitants, ni d'hommes dans les maisons, et que la terre soit mise en une entière désolation. " Esa. 6 :11. SMGR 44 4 La voix de Dieu continue à se faire entendre par un prophète consterné. Les terreurs du jour du Fils de l'homme qui s'approche nous sont dépeintes par les plus effrayantes paroles. Dans ce massacre général, il n'y aura point d'abri pour les hommes infidèles, quelque hautes que soient leurs protestations de piété : " Ainsi a dit l'Eternel des armées : Voici, le mal va passer d ', une nation à l'autre, et un grand tourbillon se lèvera de l'extrémité de la terre. Et en ce jour-là ceux que l'Eternel aura tués seront étendus depuis un bout de la terre jusqu'à l'autre bout : ils ne seront point pleurés, et ils ne seront point recueillis, ni ensevelis ; mais ils seront comme du fumier sur le dessus de la terre. Vous pasteurs, hurlez et criez, et vous, les plus considérables du troupeau, roulez-vous dans la poussière ; car les jours où vous devez être égorgés et dispersés sont accomplis, et vous tomberez comme un vase de prix. Et les pasteurs n'auront aucun moyen de s'enfuir, ni les plus considérables du troupeau d'échapper. " Jér. 25 : 32-35. SMGR 45 1 Dans une vision prophétique, Esaïe, transporté au moment qui précédera immédiatement la désolation générale, décrit la condition des chrétiens de nom, lorsqu'ils seront mis en face de leur véritable condition et de leur sort final : " Maintenant je me lèverai, dira l'Eternel ; maintenant je serai exalté ; maintenant je serai élevé. Vous concevrez de la paille, et vous enfanterez du ehaume ; votre souffle vous dévorera comme le feu. Et les peuples seront comme des fourneaux de chaume ; ils seront brûlés au feu comme des épines coupées. Vous qui êtes éloignés, écoutez ce que j'ai fait ; et vous qui êtes près, connaissez ma force. Les pécheurs seront effrayés dans Sion, et le tremblement saisira les hypocrites. Qui est-ce d'entre nous, dirontils, qui pourra séjourner avec le feu dévorant? Qui est-ce d'entre nous qui pourra séjourner avec les flammes éternelles ? " Esa. 33 :10-14. SMGR 45 2 Ecoutons encore un autre prophète : " Je ferai périr entièrement toutes choses sur la face de la terre, a dit l'Eternel. Je ferai périr les hommes et les bêtes ; je ferai périr les oiseaux du ciel et les poissons de la mer ; j'enlèverai les scandales avec les méchants, et je retrancherai les hommes de la face de la terre, dit l'Eternel. " Soph. 1: 2, 3. " Le grand jour de l'Eternel est proche; il est proche, et vient en toute hâte. La voix du jour de l'Eternel retentit; là l'homme vaillant lui-même pousse des cris amers. C'est un jour de colère que ce jour-là ; un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ruine et de désolation, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuées et de brouillards, un jour de trompettes et d'alarmes contre les villes fortes et contre les hautes tours. Je mettrai les hommes dans la détresse, et ils marcheront comme des aveugles, parce qu ', ils ont péché contre l'Eternel. Leur sang sera répandu comme de la poussière, et leur chair comme de l'ordure. Ni leur argent, ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la colère de l'Eternel ; et par le feu de sa jalousie tout le pays sera consumé; car c'est d'une entière destruction, c'est d'une ruine soudaine qu'il frappera tous les habitants de la terre. " Soph. 1 : 14-18. " C'est pourquoi attendez-moi, dit l'Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin. Car j'ai résolu de rassembler les nations et de réunir les royaumes, pour répandre sur eux mon indignation, toute l'ardeur de ma colère ; car toute la terre sera dévorée par le feu de ma jalousie. " Chap. 3: 8. ------------------------Chapitre 7 -- Le retour de Christ dans les Écritures, son importance pour l'Église SMGR 46 1 La seconde venue de Christ est pour l'Eglise un sujet de la plus vaste importance. Ce fait ressort assez du nombre d'allusions qui y sont faites, -- dans ses rapports avec la résurrection des justes et le jugement, -- dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament. Quand les écrivains sacrés faisaient des menaces aux impies ; quand ils adressaient des paroles d'espérance et d'encouragement aux saints, comme quand ils les exhortaient à la repentance et à une sainte vie, c'était toujours le grand fait de la seconde venue du Fils de l'homme qu'ils présentaient aux regards afin d'alarmer, de réveiller ou de consoler le peuple de Dieu. SMGR 47 1 Avant même qu'Adam eut quitté cette vie, Hénoc, son septième descendant, faisait retentir ce grand fait aux oreilles des impénitents : " Voici ", disait-il, " le Seigneur est venu [viendra] avec des milliers de ses saints pour exercer le jugement contre tous les hommes. " Jude 15. Lorsqu'on parcourt l'un après l'autre les livres de la Bible, on trouve que les prophètes, que Jésus et que les apôtres ont fait le même usage de cette doctrine. Et dans le dernier de ces livres, saint Jean décrit un jour à venir auquel des hommes de toutes classes et de toutes conditions qui ne se seront point préparés pour la venue de Christ crieront aux rochers et aux montagnes de tomber sur eux, et de les cacher de devant la gloire effrayante de sa présence, lorsqu'il apparaîtra dans les nuées des cieux. Apoc. 6 :14-17. SMGR 47 2 La venue de Christ occupe, en outre, une place marquée dans les saintes Ecritures comme le moment auquel les justes seront récompensés. " Et lorsque le souverain Pasteur paraîtra ", dit l'apôtre Pierre, " vous remporterez la couronne incorruptible de gloire. " 1 Pier. 5 : 4. Et c'est au jour de l'apparition de Christ, que saint Paul s'attend de recevoir, et non seulement lui, mais tous ceux qui auront aimé l'apparition de leur Seigneur, la couronne de justice qui leur est réservée. 2 Tim. 4: 8. SMGR 47 3 Mais où cet événement est le plus souvent mentionné dans la Parole de Dieu, c'est lorsqu'il s'agit d'exciter à la repentance, à la vigilance, à la prière et à une sainte conduite. " Veillez ", tel est l'avertissement par lequel le Fils de Dieu termine sans cesse, dans les Evangiles, ses nombreuses allusions à sa seconde venue. SMGR 48 1 Saint Paul ( Tite 2:12, 13 ) exhorte les saints à renoncer à l'impiété et aux convoitises du monde, et à vivre " dans le siècle présent, dans la tempérance, dans la justice et dans la piété ; en attendant la bienheureuse espérance, et l'apparition de la gloire du grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ. " SMGR 48 2 Ecoutons l'apôtre Jacques: "Vous donc de même attendez patiemment, et affermissez vos coeurs; car l'avénement du Seigneur est proche. Mes frères, ne vous plaignez point les uns des autres, de peur que vous ne soyez condamnés. Voilà, le juge est à la porte. " Jac. 5 :8, 9. SMGR 48 3 Ecoutons saint Pierre : " Au reste, la fin de toutes choses est proche ; soyez donc sobres et vigilants dans les prières. " 1 Pier. 4:7. Et ailleurs : " Quels ne devez-vous pas être par une sainte conduite et des oeuvres de piété ? en attendant et en vous hâtant pour la venue du jour de Dieu. " 2 Pier. 3:11, 12. SMGR 48 4 Tel est l'usage que les " saints hommes de Dieu, poussés par le Saint-Esprit ", ont fait de la doctrine de la seconde venue de Christ. N'est-ce donc point avoir perdu l'esprit de l'Evangile, que de combattre ou seulement de passer sous silence une doctrine si grande, si importante et si précieuse ? ------------------------Chapitre 8 -- Théories erronées SMGR 48 5 Malheureusement, grâce à maintes théories non bibliques, la doctrine de la seconde apparition de Christ, à laquelle il est fait une place si importante dans les Ecritures, perd pour bien des personnes toute sa réalité et toute son importance, en ce que l'accomplissement de toutes les menaces de la Parole de Dieu relatives au jour de la colère qui s'approche à grands pas, et à la manifestation du Fils de Dieu entouré de flammes de feu pòur détruire les habitants de la terre, -- est relégué dans un avenir éloigné, quand il n'est pas entièrement perdu de vue. SMGR 49 1 L'une de ces manières de dénaturer la seconde apparition de notre Seigneur Jésus-Christ, consiste à enseigner que cette seconde venue a lieu, pour le chrétien, au moment de la mort. C'est là une flagrante contradiction non seulement des déclarations positives de l'Ecriture, mais aussi des lois du langage. Il ne peut y avoir qu'un second avénement de Christ ; tandis que cette théorie vaporeuse en fait autant qu'il n'y a de cas de morts. SMGR 49 2 Les premiers disciples étaient loin de l'idée que la mort fût la seconde venue de Christ. Pierre, voyant Jean, le disciple bien-aimé, peu avant l'ascension de son Maître, " dit à Jésus : Seigneur ! et celui-ci, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui dit : Si je veux qu'il demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe ? " Jean 21 : 21, 22. Or, les disciples étaient si loin de prendre la mort pour la seconde venue de Christ, que quand ils crurent que leur Maître leur donnait à entendre que l'apôtre Jean pourrait demeurer jusqu'à ce qu'il revînt, ils en conclurent immédiatement qu'il ne mourrait point ! Verset 23. SMGR 49 3 Et quelle théologie brumeuse que celle qui fait du moment de la mort le second avénement de Christ ! Le Seigneur doit venir pour donner l'immortalité à son enfant ; il viendra en qualité de meilleur ami du croyant. La mort, par contre, est le dernier ennemi de l'homme, celui qui lui ôte l'existence. 1 Cor. 15:26. Christ doit revenir pour donner la vie aux justes, et pour " détruire celui qui avait l'empire de la mort, c'est-à-dire le diable. " Héb. 2 :14. Le diable a en effet l'empire de la mort, et, dans la providence de Dieu, il lui est permis de percer le coeur même des justes de sa flèche empoisonnée, de les coucher dans un cercueil, et de mettre son sceau sur leurs tombeaux. Mais le Prince de la vie, pour avoir passé à travers l'empire de la mort, et pour s'être glorieusement affranchi de l'étreinte du sépulcre, jette ce cri de triomphe : " Je fus mort ; et voici que je suis vivant aux siècles des siècles, amen ! et j'ai les clefs du séjour des morts. " A sa seconde apparition, il ouvrira les tombeaux des justes, anéantira l'empire de la mort, leur dernier ennemi, et les mènera vers les scènes immortelles et éternelles de la gloire. SMGR 50 1 Il en est qui prétendent également que la seconde venue de Christ n'est autre que l'acte de la conversion. Il y a donc autant de secondes venues de Christ que de conversions! Nous l'avons fait remarquer, il ne peut y avoir qu'une seconde apparition du Seigneur. D'autres encore, veulent voir le second avénement de Christ dans les manifestations du Saint-Esprit. Ici, de nouveau, on rencontre la difficulté d'une pluralité de secondes venues de Christ, vu le grand nombre de ma-nifestations de l'Esprit de Dieu dans le coeur des hommes, alors qu'il ne peut y avoir qu'un seul second avénement de Christ. SMGR 50 2 La distinction qui existe entre les manifestations du Saint-Esprit et la présence personnelle de Christ, lors de son apparition, est très clairement exprimée dans les Ecritures. Ecoutons Jésus : " Et je prierai mon Père, qui vous donnera un autre Consolateur. " Jean 14:16. Cette parole démontre l'existence de plus d'un consolateur. En son absence, le Père devait envoyer aux disciples un autre Consolateur, à savoir l'Esprit de vérité. Durant l'absence du Fils, le Saint-Esprit devait être son représentant, et le Consolateur de son peuple affligé. SMGR 51 1 Tout cela est exprimé d'une manière bien distincte dans les paroles remarquables qui suivent : " Mais maintenant je m'en vais à celui qui m'a envoyé. " " Il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; et si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement. " Jean 16:5, 7, 8. Ni la raison ni la Bible ne nous autorisent à confondre d'une manière aussi grossière Jésus absent et son représentant sur la terre, le Saint-Esprit. SMGR 51 2 Une dernière théorie mystique que nous mentionnerons, mais qui n'est pas moins la plus répandue, et que, chronologiquement, nous aurions dû placer en premier lieu, c'est celle qui fait du second avénement le règne spirituel de Christ sur la terre durant le millénium, période pendant laquelle aurait lieu la conversion du monde. Cette théorie, qui n'est enseignée nulle part dans l'Ecriture, et qui se heurte à tous les passages déjà cités, comme à ceux qui doivent l'être encore, a été exposée pour la première fois par un théologien anglais, le Dr Whitby ( 1637-1727 ), et a été depuis adoptée sans examen attentif par un grand nombre de théologiens évangéliques. C'est évidemment de cette erreur moderne, devenue populaire, que sont sorties ces interprétations mystiques au moyen desquelles on rapporte les déclarations formelles de l'Ecriture relatives à la seconde apparition du Prince de la vie, ou au moment de la mort, ou à l'acte de la conversion, ou aux manifestations isolées du Saint-Esprit, ou encore, dans certains pays, aux manifestations du mormonisme et du spiritisme. SMGR 52 1 Dans son discours prophétique de Matthieu 24 et 25, discours qui embrasse toute la dispensation chrétienne, notre Sauveur, après avoir parlé de la tribulation de l'Eglise au milieu d'atroces persécutions, et arrivant aux derniers jours, dit de notre temps : " Alors, si quelqu'un vous dit : Le Christ est ici, ou : Il est là ; ne le croyez point. Car de faux christs et de faux prophètes s'élèveront, et feront de grands signes et des prodiges pour séduire les élus mêmes, s'il était possible. " Mat. 24:23, 24. Le mot alors, dans ce passage, désigne une époque précise à laquelle on entendrait: " Le Christ est ici ", " il est là. " Notre Seigneur décrit ici les séductions spirituelles du temps présent. De faux christs s'étaient élevés au temps du premier avénement, pour tromper les Juifs à l'égard de cet événement ( Mat. 24:5 ) ; de même, il s'est élevé de faux christs et de faux prophètes en nos jours, pour séduire les hommes à l'égard du second avénement. SMGR 52 2 Quelle n'est donc point la force des paroles de Christ, appliquées au sujet qui est devant nous, lorsqu'il dit : "Alors, si quelqu'un vous dit : Le Christ est ici, ou : Il est là ; ne le croyez point ! " Mat. 24:23. Il ne semble pas qu'on puisse ignorer de qui il est ici question. Le Seigneur continue en effet ( versets 25, 26 ) : "Voilà, je vous l'ai prédit. Si donc on vous dit: Le voici dans le désert; n'y allez point: Le voici dans les lieux retirés ; ne le croyez point. " Si, à l'extrémité du monde, vous entendez les mormons, qui s'intitulent " les saints des derniers jours ", vous dire: " Le voici dans le désert ", l'ordre de notre Seigneur est: " N'y allez point. " Ou si vous entendez dire du haut des chaires : " Le voici dans les lieux retirés ", la seconde venue de Christ est spirituelle, c'est le moment de la mort, c'est celui de la conversion, " ne le croyez point ". SMGR 53 1 Et pourquoi faut-il repousser ces enseignements mystiques ? La raison nous en est donnée dans le verset suivant : " Car comme un éclair sort de l'orient et se fait voir jusqu'à l'occident, il en sera aussi de même de l'avénement du Fils de l'homme. " Si notre Seigneur nous signale de faux docteurs et nous met en garde contre leurs enseignements vaporeux, il nous a, en revanche, renseigné en termes aussi clairs que possible sur la nature de sa seconde apparition. L'éblouissant éclair qui fend la nue du ciel oriental, illumine tout le ciel jusqu'à l'occident. C'est peut-être là la figure la plus propre que notre Seigneur eût pu employer pour donner une idée de la gloire flamboyante qui l'accompagnera, lorsqu'il viendra du ciel entouré de tous les saints anges. L'éclat, la grandeur, la magnificence de la scène défient toute description dans les langues humaines. SMGR 53 2 L'apparition d'un seul ange au sépulcre neuf où le Christ est couché, terrasse les gardes romains et les fait devenir comme morts. La lumière et la gloire de ce messager céleste avaient complétement anéanti pour un moment ces robustes sentinelles. Mais le Fils de l'homme doit venir dans sa gloire royale et dans la gloire de son Père, accompagné de tous les saints anges. Le nombre des anges qui entourent le trône en qualité de gardes de corps du Fils de Dieu, s'élève à " des myriades de myriades, et des milliers de milliers ". Voyez Apoc. 5:11. L'apôtre Paul parle " des myriades d'anges " qui sont devant Dieu. Héb. 12 :22. Scène incomparable de grandeur et de majesté ! Entouré d'une gloire éblouissante, le Roi des rois descend de la voûte illuminée du ciel, accompagné de tous les anges du monde céleste ! Tous les cieux resplendissent d'un éclat infini, et la terre tout entière tremble devant lui ! ! ------------------------Chapitre 9 -- Possibilité de connaître l'époque SMGR 54 1 Il est peu de vérités inspirées qui puissent être démontrées plus clairement que ce fait : Dieu révèle ses desseins à ses prophètes, afin que les hommes et les nations puissent en être avertis avant leur accomplissement. " Car le Seigneur, l'Eternel, ne fera rien qu'il n'ait révélé son secret aux prophètes, ses serviteurs." Amos 3: 7. Dans tous les siècles, avant d'envoyer ses jugements sur le monde, Dieu les a toujours fait précéder d'avertissements suffisants, afin de permettre aux croyants d'échapper aux visitations de son courroux, comme aussi pour condamner ceux qui n'écouteraient pas sa voix. Ce fut le cas avant le déluge. " C'est par la foi que Noé, ayant été divinement averti des choses qu'on ne voyait point encore, craignit, et bâtit l'arche pour sauver sa famille ; et par cette arche il condamna le monde." Héb. 11:7. SMGR 54 2 Plus tard, quand les nations se furent plongées dans l'idolâtrie et l'iniquité, et que la destruction de l'impie Sodome fut décidée, l'Eternel dit : " Cacherai-je à Abraham ce que je m'en vais faire, puisque Abraham doit certainement être une nation grande et puissante, et que toutes les nations de la terre seront bénies en lui?" Gen. 18:17, 18. Lot, le juste, et ses filles furent duement avertis, et eurent la vie sauve ; mais personne, même dans cette ville coupable, ne périt sans avoir été d'abord averti de son sort. Lorsque Lot avertit ses gendres, nous est-il dit, " il leur sembla qu'il se moquait ". Gen. 19:14. Et quand les hom-mes de Sodome, " environnèrent la maison, depuis le plus jeune jusqu'aux vieillards", Lot les avertit et les supplia de se désister de leur impiété. Aussitôt, ils se mirent à faire ce que les pécheurs, jusqu'à aujourd'hui, ont toujours fait envers ceux qui les avertissent fidèlement de leurs péchés: ils l'accusèrent de vouloir les juger. SMGR 55 1 Avant le premier avénement de Christ, un avantcoureur fut envoyé devant lui pour lui préparer la voie. Ceux qui ne reçurent pas le Seigneur furent rejetés, " Parce que tu n'as point connu le temps auquel tu as été visitée". Luc 19 : 44. Jésus prédit que la destruction de Jérusalem arriverait durant le temps de la génération qui l'avait rejeté, ce qui s'accomplit moins de quarante ans après sa résurrection. Et afin que les chrétiens de la Judée pussent échapper au sort qui me-naçait la nation juive, il leur fut dit que lorsqu'ils " verraient Jérusalem environnée par les armées ", -- ou, ainsi que le rapporte Matthieu, quand ils verraient " dans le lieu saint l'abomination qui cause la désolation, et dont le prophète Daniel a parlé",--ils devraient "s'enfuir aux montagnes". Luc 21:20; Mat. 24:15. Ils prirent garde à la recommandation, et se réfugièrent en sûreté à Pella. SMGR 55 2 Tel est le témoignage que rend le Saint-Esprit rela- SMGR 56 1 tivement aux voies de Dieu envers son peuple dans les siècles passés. On ne peut supposer que Dieu change sa manière de faire à l'égard de l'avenir, quand cet avenir doit contempler la glorieuse consommation de toutes les déclarations prophétiques. SMGR 56 2 Nous acceptons la Bible comme une révélation du ciel. Que nul n'appelle un mystère ou un secret du Tout-Puissant ce que Dieu a révélé dans ce livre. " Les choses cachées appartiennent à l'Eternel, notre Dieu, mais les choses révélées sont pour nous et pour nos enfants à jamais." Deut. 29:29. Si les saintes Ecritures ne désignent aucune période particulière pour la seconde apparition du Christ, dans ce cas, les hommes devraient abandonner sans retard toute recherche sur les preuves de l'approche de sa venue. Mais si la prophétie, d'une voix unanime, signale l'époque de ce grand événement, et s'il existe des preuves qu'il " est proche et à la porte", ce sujet devient dès lors d'une importance poignante. SMGR 56 3 La Bible parle-t-elle de l'époque du second avénement ? Voilà une question indécise dans bien des esprits. Mais cette question est grave, et bien digne d'une investigation sérieuse et impartiale. SMGR 56 4 Et d'abord, qu'en disait Christ lui-même ? Et lorsque les disciples lui demandèrent : " Quel sera le signe de ton avénement et de la fin du monde?" que leur répondit-il ? Les tança-t-il en leur disant qu'ils s'ingéraient dans des choses qui étaient à dessein cachées à tous les hommes ? Non, il répondit au contraire à leur question d'une manière très précise. Il leur dit même qu'il y aurait des signes de cet événement, et il ajoute : " Vous aussi, de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l ', homme est proche et à la porte." Le simple fait que le Seigneur mentionne des signes de son avénement, prouve mieux que toute autre considération que son peuple ne doit pas demeurer dans l'ignorance relativement à l'approche de cet évé-nement. Ajoutez à cette preuve sa déclaration que quand ces signes apparaîtraient, son peuple devrait savoir qu'il est proche et à la porte, et vous aurez une démonstration d'une force irrésistible. Mat. 24:3-33. ------------------------Chapitre 10 -- L'heure est cachée SMGR 57 1 Le temps précis du second avénement de Christ est à dessein caché à l'homme. " Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, personne ne le sait, non pas même les anges du ciel, mais mon Père seul. " Mat. 24:36. On conclut légèrement de ce passage qu'il est impossible de rien savoir sur l'époque du second avénement. Mais en cela ils ne considèrent pas qu'interprété ainsi, ce passage prouve plus qu'ils ne voudraient, vu qu'il est mis en contradiction flagrante avec d'autres déclarations du Sauveur, d'une clarté et d'une netteté incontestables. Opposons à cette manière de voir des faits additionnels: SMGR 57 2 1° Notre Seigneur, après avoir affirmé que le soleil serait obscurci, que la lune ne donnerait pas sa lumière et que les étoiles tomberaient du ciel, nous donne une parabole frappante qu'il applique indubi-tablement à notre sujet. Il dit: " Apprenez ceci par la similitude du figuier: Quand ses branches commencent à être tendres, et qu'il pousse des feuilles, vous connaissez que l'été est proche. Vous aussi, de même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche et à la porte. " Mat. 24: 32, 33. Une figure ou comparaison ne doit pas dépasser, en certitude, le fait qu'elle doit représenter. Cela étant le cas de la parabole du figuier, la déclaration de Christ revêt une force et une clarté extraordinaires. Nulles paroles ne pourraient être plus directes. Nulle preuve ne pourrait être plus complète. Il est donc possible de savoir que Christ est à la porte, avec toute la certitude avec laquelle on peut savoir que l'été est proche, lorsqu'on voit, au printemps, les arbres pousser des boutons et des feuilles. C'est à peine si l'incrédule le plus hardi oserait, devant ces paroles du Fils de Dieu, affirmer que l'on ne peut rien savoir de l'époque de son retour. SMGR 58 1 2° Notre Seigneur déclare que tel qu'il en fut dans les jours de Noé, il en sera aussi de même à l'avénement du Fils de l'homme. Dieu avait dit à Noé : " Mon Esprit ne contestera point toujours avec les hommes; car aussi ne sont-ils que chair : leurs jours donc seront de six vingts ans. " Gen. 6: 3. L'époque du déluge fut donc annoncée au patriarche. Et c'est sur l'ordre direct de Dieu qu'il construisit l'arche, et qu'il avertit les habitants du monde. De la même manière, les prophéties et les signes des temps qui s'accomplissent, déclarent nettement que le retour de Christ est à la porte ; et de plus, un solennel cri d'avertissement se fait déjà entendre. SMGR 58 2 Ceux qui prétendent que le texte cité au commencement de cette section prouve que l'on ne peut rien savoir de l'époque du second avénement, le font trop prouver. Voici comment Marc le rapporte (Mare 13: 32): "Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, personne ne le sait, non pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais seulement le Père. " Si ce texte prouve que les hommes ne sauront rien du temps du second avénement, il prouve également que les anges n'en sauront rien, pas plus que le Fils, jusqu'à ce qu'il ait lieu! Ainsi compris, il prouverait trop, et par conséquent il ne prouve rien. Christ saura ce qui concerne le moment de son second avénement sur cette terre. Les saints anges qui entourent le trône de Dieu, prêts à exécuter ses ordres sur la part d'action qui leur revient dans le salut des hommes, connaîtront également le temps de cette scène finale du plan du salut. Et de même, le peuple de Dieu qui attend et qui veille. SMGR 59 1 Une vieille version anglaise donne ce passage comme suit: " Pour ce qui est de ce jour et de l'heure, personne ne le fait connaître, non pas même les anges qui sont dans le ciel, ni même le Fils, mais seulement le Père. " D'après d'éminents critiques, c'est là le vrai sens. Le mot savoir de la version ordinaire est employé ici dans le même sens que saint Paul l'emploie dans 1 Cor. 2 :2, lorsqu'il dit: "Car je n'ai pas jugé que je dusse savoir [faire connaître] autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié." Les hommes ne feront pas connaître le jour et l'heure, les anges ne le feront pas connaître, le Fils non plus, mais le Père. SMGR 59 2 Le verbe savoir est employé dans le passage en question comme voix causative dans le sens hébreu de la conjugaison hiphil, c'est-à dire, faire savoir. La réponse de Christ revient donc à dire : Le Père le fera connaître quand cela lui plaira ; mais il n'a pas autorisé l'homme, ni les anges ni le Fils à le faire savoir. C'est dans ce sens que Paul emploie le terme savoir (1 Cor 2:1, 2) : " J'allai vous annoncer [faire savoir] le témoignage de Dieu. Car je ne jugeai pas que je dusse savoir [faire savoir] autre chose parmi vous que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié. " SMGR 60 1 Le Père fera connaître le temps. Voilà évidemment ce que nous enseigne ce passage. Dieu annonça à Noé l'époque du déluge, qui est un type de la proclamation de l'approche du second avénement. Et quand la mission du patriarche fut terminée et la construction de l'arche achevée, Dieu lui dit : " Entre, toi, et toute ta maison, dans l'arche. " " Car dans sept jours je ferai pleuvoir sur toute la terre pendant quarante jours et quarante nuits. " Gen. 7:1, 2. SMGR 60 2 De même, lorsque le temps d'attente, de veilles et de luttes sera passé, et que les saints seront tous scellés et cachés en Dieu, alors la voix du Père, venant du ciel, fera connaître l'heure. SMGR 60 3 Lorsqu'on voit les efforts faits par certains docteurs pour enlever aux déclarations prophétiques de ce temps leur signification et leur présente application, les reléguant soit dans le passé, soit dans l'avenir, ces paroles du prophète retentissent avec force à nos oreilles : " Fils de l'homme, quel est ce proverbe dont vous vous servez touchant le pays d'Israël, en disant : Les jours seront prolongés, et toute vision périra? C'est pourquoi dis-leur : Ainsi a dit le Seigneur, l'Eternel : Je ferai cesser ce proverbe, et on ne s'en servira plus pour proverbe en Israël; mais dis-leur: Les jours et la parole de toutes les visions s'approchent. Car il n'y aura point désormais de vision vaine, ni de prédiction flatteuse, au milieu de la maison d'Israël. Car je suis l'Eternel : Je parlerai, et la parole que j'aurai prononcée sera mise en exécution, elle ne sera plus différée ; mais, ô maison rebelle ! je prononcerai dans vos jours la parole, et je l'exécuterai, dit le Seigneur, l'Eternel. " Ezé. 12 :22-25. " Je parlerai ", dit l'Eternel, " et la parole que j'aurai prononcée sera mise en exécution." La voix de Dieu se fera entendre d'en haut au milieu des scènes effroyables qui précéderont immédiatement le second avénement. " Le septième ange versa sa coupe dans l'air ; et il sortit du temple du ciel une grande voix qui venait du trône, et qui disait: C'en est fait. " Apoc. 16:17. Voyez également Joël 3:16 ; Jér. 25:30. SMGR 61 1 " Les jours seront prolongés, et toute vision périra ", disent les chrétiens refroidis et infidèles. Dieu fera cesser ce proverbe en se faisant entendre lui-même. Et c'est ainsi que le Père fera connaître le temps, mission qui ne sera pas confiée aux hommes, ni aux anges, ni pas même au Fils. SMGR 61 2 Le temps où nous en sommes est au plus haut degré le temps d'attente et de veille. C'est le moment spécial de la patience des saints. Apoc. 14:12. La connaissance du moment nous soulagerait de l'état de suspens angoissant dans lequel nous sommes. Mais voici ce que le Seigneur nous dit: "Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra ; si ce sera le soir, ou à minuit, ou à l'heure que le coq chante, ou le matin; de peur qu'arrivant tout à coup, il ne vous trouve endormis. Or, ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez. " Marc 13: 35-37. ------------------------Chapitre 11 -- Les signes avant-coureurs SMGR 61 3 Le temps du retour de Christ est près. Les signes qui devaient marquer l'approche immédiate de cet événement si important, ont déjà paru. Il est près même à la porte. SMGR 62 1 La question des disciples, déjà signalée : " Quel sera le signe de ton avénement et de la fin du monde ? " appela de la part de Christ une longue réponse qui est en même temps une remarquable prophétie de l'avenir. Ses paroles n'eussent pas pu être plus directes : " Et il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles ; et sur la terre les peuples seront dans la consternation et ne sachant que devenir, la mer et les flots faisant un grand bruit. Les hommes seront comme rendant l'âme de frayeur, dans l'attente des choses qui arriveront par tout le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. " Luc 21:25, 26. SMGR 62 2 La déclaration qui suit montre quel est l'événement que ces signes devaient annoncer : " Et alors on verra venir le Fils de l'homme sur une nue, avec une grande puissance et une grande gloire. " Verset 27. Le dessein de Dieu, en donnant ces signes, était que la génération qui les verrait pût porter son attention sur le grand événement dont ils devaient être les précurseurs. SMGR 62 3 Nous avons dit que ces signes ont paru. Pour prouver notre affirmation, il suffit de rappeler des faits bien connus, et d'apparition toute récente. En comparant le récit de ce mémorable discours du Sauveur tel que nous le rapportent les différents évangélistes, l'on voit sans peine que les signes qu'il mentionne doivent, pour accomplir sa prédiction, se produire à une époque déterminée. Ils devaient apparaître, nous dit Marc (13:24): "En ces jours-là, après cette affliction." SMGR 62 4 " Cette affliction " se rapporte à la longue période de persécution à travers laquelle le peuple de Dieu devait passer, et qui devait embrasser les jours de l'apostasie qui suivrait l'établissement de l'Eglise chrétienne. SMGR 63 1 Or, d'après une déclaration prophétique de Daniel ayant trait à cette persécution, comme d'après l'histoire, cette période devait se terminer vers la fin du siècle dernier. C'est donc à partir de ce moment qu'il nous faut chercher l'accomplissement de ces signes. Voici maintenant la question qui se pose devant nous: Notre monde physique a-t-il été témoin, depuis lors, des perturbations météorologiques phénoménales pré-dites par notre Sauveur? Très certainement. SMGR 63 2 Le 19 mai 1780, on fut précisément témoin, dans toute l'Amérique du Nord, d'un phénomène remarquable et resté inexpliqué : l'obscurcissement surnaturel du soleil et de la lune. Les années 1799, 1833, 1866 ont été témoin de spectacles sans précédent dans le monde météorique. Des averses d'étoiles filantes, phénomène jusque-là inouï, frappèrent dès lors les yeux des humains étonnés, de scènes dont les années précitées ont fourni les exemples les plus remarquables. Ces événements, qui ont eu lieu avec précision au temps fixé et de la manière prédite par les paroles de Christ, peuvent être à juste titre considérés comme l'accomplissement littéral des signes qui devaient précéder sa seconde venue. SMGR 63 3 Voici, du reste, quelques témoignages historiques relatifs à ces signes: SMGR 63 4 L'obscurcissement du soleil et de la lune (Mat. 24 : 29; Marc 13:24; Apoc. 6:12; Joël 2:31). SMGR 63 5 " Le jour obscur du 19 mai 1780 fut un jour de ténèbres surnaturelles. Ce ne fut point une éclipse de soleil, car la lune était presque pleine: l'obscurité ne provenait point d'une lourdeur de l'atmosphère, car on vit des étoiles. Les ténèbres commencèrent vers neuf heures du matin, et ne se dissipèrent pas de toute la journée. Elles étaient telles que le travail fut suspendu dans les champs et les ateliers ; les animaux domestiques et la volaille rentrèrent dans les étables, et il fallut faire de la lumière dans les maisons à l'heure du dîner.... Le soleil était frappé d'un obscurcissement surnaturel. " -- JOSIAH LITCH. SMGR 64 1 “ Le jour obscure du 19 mai 1780, ainsi appelé en raison de ténèbres remarquables qui couvrirent, ce jour-là, toute la Nouvelle-Angleterre. Dans bien des endroits, il fut impossible de lire en plein air un caractère ordinaire, cela pendant plusieurs heures consécutives.... La véritable cause de ce remarquable phénomène est inconnue. " --DICTIONNAIRE DE WEBSTER. SMGR 64 2 " Les gens quittèrent leurs travaux dans les maisons et les champs. Les voyageurs s'arrêtèrent; les écoles furent suspendues; à 11 heures on apporta des lumières dans les maisons comme le soir. Bien des gens, saisis d'effroi, croyaient que le jour du jugement était venu. Une grande partie de la nuit suivante fut aussi singulièrement ténébreuse. La lune, quoique pleine, ne donna aucune lumière." -- RÉv. ELAM POTTER. SMGR 64 3 " Ce fut un jour de ténèbres terrifiantes dans la NouvelleAngleterre ; tous les visages paraissaient obscurs, et la population était dans l'effroi.... Edouard Lee passa ces heures sinistres à prier pour la multitude épouvantée. " -- VIE d'EDOUARD LEE. SMGR 64 4 " Le jour obscur de l'Amérique du Nord a été l'un de ces merveilleux faits de la nature dont on lira toujours le récit avec intérêt, mais dont la philosophie se perd à vouloir donner l'explication. " -- HERSCHELL. SMGR 64 5 La chute des étoiles. (Mat. 24:29; Marc 13:25: Apoc. 6:13). SMGR 64 6 Averses météoriques.... "Les apparitions du 12 novembre 1799 et de la nuit du 12 au 13 novembre 1833 sont dignes d ', être mentionnées. Humboldt et Bonpland, qui se trouvaient à Cumana à la première de ces dates, rapportent qu'entre deux et quatre heures du matin, le ciel fut sillonné d'innombrables traînées lumineuses, qui traversaient incessamment, du nord au sud, la voûte céleste. On aurait cru voir un brillant feu d'artifice tiré à une hauteur immense; de gros bolides, ayant parfois un diamètre apparent de une fois et une fois un quart celui de la lune, mêlaient leurs trajectoires aux longues bandes lumineuses et phosphorescentes des étoiles filantes. Au Brésil, au Labrador, au Groenland, en Allemagne, dans la Guyane française, on observa le même phénomène. " -- AMÉDÉE GUILLEMIN, Le Ciel. SMGR 65 1 En parlant du phénomène de 1833, le célèbre Arago dit ce qui suit : SMGR 65 2 " On aperçut des météores le long de la côte orientale de l'Amérique, depuis le golfe du Mexique jusqu'à Halifax, de 9 heures du soir au lever du soleil, et même en quelques endroits en plein jour, à 8 heures du matin. Les étoiles étaient si nombreuses, elles se montraient dans tant de régions du ciel à la fois, qu'en essayant de les compter, on ne pouvait guère espérer d'arriver qu'à de grossières approximations. " SMGR 65 3 "L'observateur de Boston (M. Olmsted), les assimilait, au moment du maximum, à la moitié du nombre de flocons qu'on aperçoit dans l'air, pendant une averse ordinaire de neige." -- AMÉDÉE GUILLEMIN. SMGR 65 4 " L'averse de feu prédite par la science en Amérique et en Europe pour la nuit du 13 novembre courant, fut aperçue dans toute sa splendeur hier matin entre minuit et deux heures. De quelque côté que l'on se tournât, c'était toujours le même spectacle ; aussi loin que la vue pouvait s'étendre, à l'ouest et du côté du nord, c'était partout de brillants points de lumière ou de longues tramées étincelantes formées par des boules de feu, qui illuminaient la contrée et s'éteignaient lentement. A mesure que la nuit avançait, ces météores se poursuivaient les uns les autres à travers le firmament, dans les mêmes trajectoires, ou couraient côte à côte. Les cieux semblaient s'être animés à la vue de ces hôtes inaccoutumés. Par moment, il semblait qu'un vent puissant eût détaché les vieilles étoiles, rompu leurs liens, et les lançât à travers le firmament. C'est un spectacle qu'on ne peut pas plus imaginer, qu'on ne peut l'oublier. "--Le journal The London Times du 15 novembre 1866. SMGR 66 1 Nous venons de jeter un coup d'oeil sur les signes promis par Christ comme les précurseurs spéciaux de son retour. " Vous aussi de même, " continue le Seigneur, " quand vous verrez toutes ces choses, sachez que le Fils de l'homme est proche et à la porte. " Puis pour donner une signification plus solennelle et plus effrayante à ces signes, il ajoute: " Je vous dis en vérité que cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent " ! ! SMGR 66 2 Or, ces choses ont été vues par notre génération : c'est donc notre génération qui sera témoin du retour du Seigneur dans sa gloire!... de l'ébranlement des cieux et de la terre, de la résurrection des morts, du changement des fidèles, du triomphe des élus, de la destruction des impies!... SMGR 66 3 Quelle vérité solennelle ! " Je vous dis en vérité que cette génération ne passera point que toutes ces choses n'arrivent. " Et le Sauveur ajoute, comme si cela n'était pas assez pour nous conduire à une foi inébranlable : " Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. " SMGR 66 4 Vient ensuite, dans le même chapitre, la pressante exhortation que Christ fait ordinairement, lorsqu'il parle de sa seconde venue, d'être dans les veilles et la prière pour se préparer à cet événement. " Veillez donc ; car vous ne savez pas à quelle heure votre Seigneur doit venir. Vous savez que si un père de famille était averti à quelle veille de la nuit un larron doit venir, il yeillerait, et ne laisserait pas percer sa maison. C'est pourquoi vous aussi tenez-vous prêts; car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. " SMGR 67 1 Il en est qui supposent que notre Seigneur parlait ici de la génération qui fut témoin de son ministère. Il semblerait à peine nécessaire de corriger cette idée. Mais signalons quelques faits : SMGR 67 2 Il est certain que ce qui est compris dans les mots " toutes ces choses ", ne fut pas accompli durant cette génération-là. L'obscurcissement du soleil et de la lune, et la chute des étoiles n'eurent pas lieu alors. SMGR 67 3 Ce ne pouvait pas être la génération qui vivait au temps de notre Seigneur, car il déclara, en parlant d'elle (Luc 11:29): "Il ne lui sera point donné de signe, sinon le signe de Jonas le prophète. " SMGR 67 4 Il est évident que notre Seigneur parle de la génération qui devait voir l'accomplissement des signes, et qui devait profiter de la parabole du figuier. Dans ce discours prophétique, il dirige l'esprit de ses disciples pardessus les événements de la dispensation chrétienne ; puis il mentionne les signes qui devaient paraître, lors de la dernière génération, dans le soleil, la lune et les étoiles, et il déclare que cette génération ne passerait point, que toutes ces choses ne se fussent accomplies. SMGR 67 5 De même, l'apôtre Paul transporte ses frères dans l'avenir, au temps de la résurrection, lorsqu'il dit : " Nous ne serons pas tous morts, mais nous serons tous changés, en un moment, en un clin d'oeil, au son de la dernière trompette. " 1 Cor. 15:51,52. Et encore: " Ensuite, nous qui vivrons et qui serons restés sur la terre, nous serons enlevés tous ensemble avec eux dans les nuées, au devant du Seigneur, en l'air. " 1 Thes. 4:17. Les événements que l'apôtre mentionne ici n'eurent pas lieu de son temps. Ils n'ont pas encore eu lieu. Il en parle néanmoins comme s'ils devaient avoir lieu de son vivant, et qu'il dût y avoir une part. SMGR 68 1 C'est de la même manière que l'esprit se transporte en arrière dans le Psaume 95:10 : " J'ai été ennuyé de cette génération durant quarante ans. " La génération en question avait provoqué l'Eternel dans le désert, longtemps avant la naissance de David. Le SaintEsprit en parle cependant comme si elle était présente. C'est de cette manière que notre Seigneur, se transportant dans l'avenir, parle de la dernière génération. ------------------------Chapitre 12 -- Les jours de Noé et les derniers jours, la dernière génération SMGR 68 2 Le Seigneur continue en établissant comme suit une comparaison entre les jours de Noé et notre temps: " Car comme dans les jours avant le déluge les hommes mangeaient et buvaient, se mariaient et donnaient en mariage, jusqu'au jour que Noé entra dans l'arche ; et qu'ils ne pensèrent au déluge que lorsqu'il vint, et qu'il les emporta tous; il en sera aussi de même à l'avénement du Fils de l'homme. " Nous avons ici une description de la condition présente des masses. SMGR 68 3 Quel trait tristement caractéristique! Les hommes de la dernière génération seront comme ceux qui vivaient avant le déluge, lorsque l'arche se construisait. Noé prêcha et avertit ses contemporains que le déluge allait venir ; ils le raillèrent et firent de lui le point de mire de leurs sarcasmes. Noé était un prédicateur de la justice. Ses oeuvres étaient de nature à donner du poids à ce qu'il prêchait, et à faire pénétrer ses paroles dans les coeurs. Chaque sermon prêché, chaque coup de marteau donné en construisant l'arche, condamnait un monde insouciant et moqueur. Comme le temps s'approchait, le monde devenait plus frivole, plus endurci, plus hardi et plus impudent, et sa condamnation plus certaine. Noé et sa famille étaient seuls. Une seule famille pourrait-elle bien en savoir plus long que tout le reste du monde? L'arche est un sujet do risée, et Noé passe pour un fanatique obstiné. Mais l'Eternel commande à Noé d'entrer dans l'arche. Les animaux y sont conduits par la main de la Providence ; et l'Eternel y enferme Noé. Cela effraye d'abord la multitude railleuse, mais bientôt les plus sages l'expliquent de manière à calmer toutes les craintes, et de nouveau l'on respire à l'aise. SMGR 69 1 Le jour décisif arrive finalement. Le soleil se lève comme d'habitude ; le ciel est sans nuages. " Où est le déluge du vieux Noé ? " entend-on crier mille voix impies. Le fermier prend soin de ses troupeaux et de sa ferme, et l'artisan poursuit ses travaux. Il en est qui, ce même jour, entrent dans les Mens du mariage. Pour un grand nombre, c'est un jour de fête et d'amusements inaccoutumés. Mais, tandis que tous s'attendent à de longues années de prospérité et de plaisir, les cieux s'assombrissent soudain. L'effroi remplit tous les coeurs. Les fenêtres des cieux s'ouvrent, et la pluie descend par torrents. " Les fontaines du grand abîme sont rompues, et les bondes des cieux sont ouvertes ", tandis qu'ici et là des rivières jaillissent de la terre. SMGR 69 2 Les vallées sont bientôt remplies par les eaux, et des milliers de personnes sont déjà victimes du fléau. Quelques-uns se réfugient sur les points les plus élevés du pays, mais l'eau les suit rapidement. Des hommes emportent leurs femmes et leurs enfants; mais ils sont obligés de les abandonner et de monter sur les arbres les plus élevés. Bientôt les arbres eux-mêmes sont recouverts par les eaux, en sorte que la colombe envoyée par Noé ne trouva pas un lieu sec où poser le pied. Toute l'humanité est plongée dans le silence de la mort. Mort affreuse ! rendue plus horrible par le fait qu'elle est la conséquence d'un mépris de la grâce! Mais où est Noé? Ah! il est sauf dans l'arche, il est porté sur les eaux, sauvé du déluge ! SMGR 70 1 Les preuves de la seconde venue de Christ sont considérées par la plupart des hommes comme insuffisantes pour servir de base à une foi ferme et sûre. Et cependant le témoignage et les actions d'un seul homme condamnèrent l'humanité détruite autrefois par le déluge. Les preuves étaient alors suffisantes, car autrement le monde n'eût pas été condamné. Or des preuves cent fois plus convaincantes nous démontrent que le jour du Seigneur est proche, et qu'il se hâte fort. Si nous suivons les nombreuses chaînes prophétiques de Daniel et de l'Apocalypse, nous nous trouvons (haque fois portés dans la présence immédiate du jour de la colère. Nous y voyons que les signes dont parlent les prophètes, Jésus-Christ et les apôtres, ou s ', accomplissent ou sont accomplis. Il y a plus, au temps voulu, et de la manière annoncée par certaines prophéties, on voit un message solennel se proclamer dans différentes parties du monde : " Sonnez de la trompette en Sion, et sonnez avec un retentissement bruyant dans la montagne de ma sainteté. Que tous les habitants du pays tremblent ; car la journée de l'Eternel vient, car elle approche." Joël 2:1. Où que nous regardions, nous voyons des prophéties qui s'accomplissent. Tandis que la connaissance de Dieu et l'esprit de sainteté diminuent, l'impiété inonde la surface de la terre comme un déluge. SMGR 71 1 Toutes ces preuves sont considérées comme insuffisantes pour servir de fondement à la foi. Quel genre de preuves les incrédules veulent-ils donc ? " Lorsque les signes de la fin, diront les sceptiques, s'accompliront, ils seront si évidents que personne n'en pourra douter. " Mais si les signes sont tels, et doivent s'accomplir de manière à contraindre tous les hommes de croire à la venue de Christ, comment se peut-il qu'il en soit alors comme aux jours de Noé ? Les hommes n'étaient pas alors forcés de croire. Huit âmes croyantes furent seules sauvées, tandis que tout le reste du monde fut englouti dans son incrédulité, sous les eaux du déluge. Dieu n'a jamais révélé sa vérité à l'homme de manière à le forcer de croire. Ceux qui ont voulu douter de sa parole en ont toujours amplement trouvé l'occasion, et une voie large pour les conduire à la perdition ; tandis que ceux qui ont eu le désir de croire ont toujours trouvé le rocher éternel sur lequel ils ont établi leur foi. SMGR 71 2 Immédiatement avant la fin, le monde se trouvera endurci dans le péché et indifférent envers les droits de Dieu. Les hommes négligeront de prêter l'oreille aux avertissements leur signalant le danger, et seront aveuglés par les soucis des choses de cette vie, par les plaisirs et les richesses. Une génération incrédule et impie mangera, boira, se mariera, bâtira, plantera et sèmera. SMGR 71 3 Il n'y a pas de mal à manger et à boire, en vue de de l'entretien du corps ; le péché est dans les excès et la gloutonnerie. L'institution du mariage est sainte; mais en entrant dans ses liens, on pense rarement à la gloire de Dieu. Il n'y a pas de mal à bâtir, à planter et à semer, lorsqu ',on le fait pour avoir des abris convenables, de la nourriture et des vêtements ; mais l'attention du monde est entièrement portée sur ces choses, en sorte que les hommes ne peuvent disposer d'aucun moment pour penser à Dieu, au ciel, à la venue de Christ et au jugement. Ce monde est leur dieu ; toute l'énergie de leur corps et de leur esprit est courbée à son service, et l'on renvoie à longtemps le mauvais jour. SMGR 72 1 Quant à la sentinelle fidèle qui sonne l'alarme en voyant la destruction s'approcher, on la signale au monde en la qualifiant de " pessimiste ", de " fanatique ", d'" hérétique " ; tandis qu'en contraste on fait entrevoir une longue période de paix et de prospérité pour l'Eglise et le monde. Les Eglises sont ainsi tranquillisées et peuvent dormir. Les railleurs continuent leurs railleries, et les moqueurs leurs sarcasmes. Mais leur jour vient. Voici comment s'exprime un prophète de Dieu : " Hurlez, car la journée de l'Eternel est près ; elle viendra comme un dégât fait par le Tout-Puissant. C'est pourquoi toutes les mains deviendront lâches, et tout coeur d'homme se fondra. " Esa. 13:6, 7. SMGR 72 2 Jour effroyable ! Il se hâte, il se hâte fort ! Quelle description le prophète en donne ! Comment concevoir les terreurs de cette journée : " La grande journée de l'Eternel approche, elle approche, et elle se hâte fort ; le cri de la journée de l'Eternel est amer : c'est là que les hommes forts crieront. Cette journée-là est une journée de fureur, une journée de détresse et d'angoisse, une journée d'un bruit éclatant et effrayant, une journée de ténèbres et d'obscurité, une journée de nuées et de brouillards, une journée de cor et d'alarme contre les villes munies et contre les hautes tours. Je mettrai les hommes dans la détresse, et ils marcheront comme des aveugles, parce qu'ils ont péché contre l'Eternel ; leur sang sera répandu comme de la poussière ; et leur chair comme de l'ordure. Ni leur argent ni leur or ne les pourront délivrer dans la journée de la colère de l'Eternel ; et tout ce pays sera dévoré par le feu de sa jalousie, car il se hâtera de consumer tous les habitants de ce pays. " Soph. 1:14-18. SMGR 73 1 Nous entendons maintenant le cri de paix et de sûreté répété depuis le haut de la chaire jusqu'à l'estaminet. "Où est la promesse de son avénement?" Telle est la question que formulent des milliers de moqueurs des derniers jours. Mais la scène changera soudain. "Car quand ils diront: Paix et sûreté, alors une ruine subite les surprendra. " L'ironie des moqueurs hautains sera bientôt changée en lamentations et en hurlements. " Les yeux hautains des hommes seront abaissés, et les hommes qui s'élèveront seront humiliés ; et l'Eternel sera seul élevé en ce jour-là. Car il y a un jour assigné par l'Eternel des armées contre tous les orgueilleux et les hautains, contre tout homme qui s'élève, et il sera abaissé. " Esa. 2:11, 12. "Et en ce jour-là ceux que l'Eternel aura tués seront étendus depuis un bout de la terre jusqu'à l'autre bout : ils ne seront point pleurés, et ils ne seront point recueillis ni ensevelis ; mais ils seront comme du fumier sur le dessus de la terre." Jér. 25:33. SMGR 73 2 Ce sera un jour de deuil et de lamentation, et de famine de la Parole de Dieu. " Je changerai vos fêtes en deuil, et tous vos chants en complaintes ; sur tous les reins je mettrai le vêtement d'affliction, et je rendrai toute tête chauve ; et je ferai que ce sera comme un deuil de fils unique, et la fin en sera comme un jour d'amertume. Voici des jours qui viennent, dit le Seigneur, l'Eternel, où j'enverrai la famine sur la terre: non une famine de pain, ni une soif d'eau, mais bien d'entendre les paroles de l'Eternel. Alors, errant d'une mer à l'autre et du nord au levant, ils iront çà et là pour chercher la Parole de l'Eternel, et ils ne la trouveront point! " Amos 8:10-12. SMGR 74 1 On peut entendre maintenant la Parole de l'Eternel; mais les pécheurs dans l'Eglise et en dehors de l'Eglise, sauf quelques exceptions, ne l'apprécient pas. Alors, on ne pourra plus l'entendre ; car les sentinelles qui avaient été placées pour sonner l'alarme, seront descendues de leur poste élevé. La parole de l'Eternel est maintenant annoncée au pécheur, et elle lui est offerte sans argent et sans prix. Hélas ! il la traite aveu négligence, ou peut-être encore avec insolence. Mais il ira lui-même alors à sa recherche. " Alors, errant d ',une mer à l'autre et du nord au levant ", ils ne pourront pas l'entendre. " Ils iront çà et là pour chercher la parole de l'Eternel, et ils ne la trouveront point! " Ils iront de ville en ville, de province en province, de contrée en contrée, pour trouver un homme qui ait la mission d'en haut de leur adresser la parole de l ',Eternel ; mais cet homme ne se trouvera point. Tous auront terminé leur haute mission. -- La parole de l'Eternel!... La parole de l'Eternel!... Où peut-on l ',entendre?... Tel est le cri qui retentira de toutes parts. Ce rauque gémissement qui s'élèvera partout : La parole de l'Eternel!... montera jusqu'au ciel, mais les cieux seront d'airain. Alors le monde se tournera contre les faux pasteurs qui l'auront trompé par le cri de " paix et sûreté " ; et ils les mettront en pièces. Les enfants reprocheront à leurs parents de les avoir empêchés de marcher dans la vérité, et les parents adresseront le même reproche à leurs enfants. SMGR 75 1 L'avare aime maintenant son argent, et il le tient d'une main de fer. Mais en ce jour, il sera dit : " Vous, riches, je viens maintenant à vous ; pleurez et jetez des cris à cause des malheurs qui vont tomber sur vous. Vos richesses sont pourries, et les vers ont mangé vos habits; votre or et votre argent se sont rouillés, et leur rouille s'élèvera en témoignage contre vous, et dévorera votre chair comme un feu. Vous avez amassé un trésor pour les derniers jours. " Jac. 5:1-3. On peut maintenant employer l'or et l'argent que l'on possède, à la gloire de Dieu, pour l'avancement de sa cause. Mais en ce jour-là, " ils jetteront leur argent par les rues, et leur or sera comme une chose souillée ; ni leur argent ni leur or ne les pourront délivrer au jour de la grande colère de l'Eternel ". SMGR 75 2 Les ministres de la vérité ont maintenant un message pour le monde, et ils annoncent avec joie les paroles de vie. Ils travaillent joyeusement, ils souffrent, ils prêchent de toute leur énergie à des coeurs souvent durs comme de l'acier, espérant en atteindre quelquesuns, qui soient susceptibles d'être amenés à la vérité et d'être sauvés. Mais ils n'auront alors aucun message. Leurs prières et leurs cris montent maintenant au ciel en faveur des pécheurs. Ils n'auront plus alors de prière à faire en leur faveur. L'Eglise dit maintenant au pécheur : " Viens " ; et Jésus est prêt à plaider les mérites de son sang en sa faveur afin qu'il puisse être lavé de ses péchés et vivre. Mais alors, l'heure du salut sera passée, et le pécheur sera laissé dans les ténèbres et dans un morne désespoir. SMGR 76 1 Les dernières plaies, par lesquelles la colère de Dieu se manifestera "pure" (Apoc. 14:10; 15; 16, et qui sont maintenant réservées dans le ciel, dans les fioles de son courroux, en attendant que la miséricorde de Dieu ait fini son oeuvre, seront alors versées sur les hommes. Oh ! la colère de Jéhovah sans mélange de grâce ! sans une seule goutte de miséricorde ! ! Pas une seule ! ! ! Jésus quitte son office de sacrificateur, abandonne le trône de la miséricorde pour ne plus offrir son sang qui purifie le pécheur de ses péchés, et il revêt les vêtements de la vengeance. Les anges essuyent la dernière larme versée sur le pécheur rebelle, tandis qu'on entend à travers tous les cieux retentir ce terrible mandat : " Versez sur la terre les coupes de la colère de Dieu. " Apoc. 16:1. SMGR 76 2 Quant aux humbles fidèles qu'on a vu proclamant sur la terre le message de Dieu dans le deuil, les prières et les pleurs, faisant usage de tous les moyens à leur disposition pour faire retentir de tous côtés le dernier cri d'avertissement, de peur que le sang des âmes ne se trouve sur leurs vêtements, ils sont maintenant enveloppés dans un silence solennel. Le Saint-Esprit a écrit en eux ces paroles prophétiques de leur Seigneur qu'ils espèrent voir revenir bientôt : " Que celui qui agit injustement, agisse injustement encore, et que celui qui est souillé se souille encore ; que celui qui est juste soit justifié encore ; et que celui qui est saint, soit encore sanctifié. Et voici, je viens promptement. " Apoc. 22:11, 12. SMGR 76 3 La doctrine de la seconde apparition de Christ a toujours été enseignée par l'Eglise depuis que le Seigneur est monté vers son Père pour y préparer des demeures pour la recevoir. C'est l'événement qui consomme ses espérances, qui termine la période de travail et de douleur, et qui introduit le repos éternel. Quelles scènes sublimes s'ouvriront alors devant les enfants de Dieu qui ont été si longtemps dans l'attente ! Les cieux, éclatants de lumière, révéleront le Fils de Dieu dans sa gloire, entouré de tous les saints anges. La trompette sonnera, les justes sortiront immortels de leurs tombeaux, et tous -- Rédempteur et rachetés, accompagnés des armées célestes -- monteront dans les demeures préparées pour eux dans la maison du Père. SMGR 77 1 Pour ceux qui aiment véritablement leur Seigneur absent, le thème de son retour prochain pour donner l ',immortalité aux justes morts et aux vivants, est la la source d'une indicible félicité. Cet événement, avec tous ses résultats grandioses, a toujours été l'espérance de l'Eglise. Paul pouvait regarder par delà dix-huit longs siècles, et l'appeler " la bienheureuse espérance, et l'apparition de la gloire du grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ. " Tite 2:13. Et saint Pierre exhorte les fidèles à la piété par ces paroles : " En attendant, et en vous hâtant pour la venue du jour de Dieu." 2 Pier. 3:12. Finalement, saint Paul, après avoir parlé du Seigneur venant du ciel, de la résurrection de ceux qui sont morts en Christ et de leur ascension avec les justes vivants pour rencontrer le Seigneur dans l'air, dit au peuple de Dieu : " C'est pourquoi consolez-vous les uns les autres par ces paroles. "